Fête. Si la visite annuelle au cimetière était un temps familiale, elle se fait de plus en plus rare. La Toussaint perd du terrain

Autre temps, autres mœurs. La Toussaint ne provoquerait plus les grosses réunions de famille permettant d’aller se recueillir sur les tombes des êtres chers. Phénomène de société, sans aucun doute. Si les plus de 50 ans continuent d’acheter des chrysanthèmes et de se rendre au cimetière, le boum des crémations a ralenti le phénomène. « Autrefois, il y avait cinquante cabanes de marchands de fleurs devant le cimetière de Dijon, on ne pouvait plus se garer, il n’en reste plus que deux aujourd’hui », se souvient Vincent Clerc qui dirige Roc’Eclair.

Le professionnel ressent ce changement depuis une quinzaine d’années, avec un virage net, il y a cinq ans. « Il y a 50 % de crémation en plus, cela change les mentalités. Les gens se rendent sur les lieux dans l’année mais pas forcément à la Toussaint. Il y a également de moins en moins de concessions avec plusieurs membres d’une même famille. » Même constat du côté de Jean-Patrick Meurdra qui gère l’entreprise du même nom. « Les jeunes générations vont de moins en moins au cimetière. La culture familiale d’aller fleurir les tombes à la Toussaint est en perte de vitesse. Les gens vont au cimetière quand ils en éprouvent le besoin. Pour les Dijonnais, la Toussaint, c’est la foire, les vacances, et également la fête d’Halloween, exportée par les Anglo-Saxons.

Chez les jeunes, il y a le phénomène des réseaux sociaux. C’est par facebook, twitter et autres réseaux que les moins de 30 ans font leur travail de mémoire. Il est fréquent désormais de trouver des pages souvenirs concernant des jeunes. Les proches, les copains, y déposent des messages de sympathie.

« Nous avons nous-même un site internet, qui nous permet de mettre les avis de décès en ligne. Les gens peuvent aller y déposer des messages de condoléances. Je pense que la Toussaint est avant tout un jour férié. » Chacun, de toutes les manières fera comme bon lui semble. Perdre un être cher, c’est aussi le garder dans son cœur. A vie…