Le 19 septembre 2006 : Un travail bénévole de S. M. que nous remercions vivement.

  TOUT EN BAS! Ascenseur expressLes biocarburants : une grave menace masquée de vert

 

Le 20 décembre 2006, un travail bénévole de S. M..

S. M., le 31 janvier 2007

S. M., le 31 janvier 2007

Par Mouvement mondial pour les forêts

8 mars 2007
http://risal.collectifs.net/

Les biocarburants (produits à partir de la biomasse
végétale) ne règleront pas le problème du changement
climatique, mais vont en aggraver bien d'autres.


L'idée de remplacer les carburants d'origine fossile
par des biocarburants (produits à partir de la
biomasse végétale) peut paraître un pas dans la bonne
direction pour éviter l'aggravation du changement
climatique. Pourtant, non seulement les plans pour
leur production et leur utilisation ne sont pas la
solution de ce problème mais ils en aggravent bien
d'autres.

Les biocarburants que l'on propose d'adopter sont le
biodiesel (obtenu à partir des plantes oléagineuses)
et l'éthanol (obtenu à partir de la fermentation de la
cellulose contenue dans les végétaux). Parmi les
nombreuses cultures qui s'adaptent à cette fin
figurent le soja, le maïs, le colza, l'arachide, le
tournesol, le palmier à huile, la canne à sucre, le
peuplier et l'eucalyptus.

Étant donné que les grands consommateurs du Nord
n'envisagent pas de réduire vraiment leur consommation
démesurée de carburants et que, dans la plupart des
cas, ils ne disposent pas de terres agricoles
suffisantes pour produire la matière première
nécessaire à l'élaboration de leurs propres
biocarburants, leurs gouvernements et leurs
entreprises prévoient d'encourager, surtout dans les
pays du Sud, les cultures destinées à la production de
biodiesel et d'éthanol.

Il faut souligner que, dans les régions boisées du
Sud, une telle politique n'impliquera aucun changement
en matière d'exploitation pétrolière ou gazière.
Celle-ci va non seulement se poursuivre mais
s'élargir, puisque les carburants fossiles
continueront d'être l'élément principal de la matrice
énergétique des pays du Nord. Par contre, l'affaire
des biocarburants ajoutera de nouvelles atteintes à
celles que subissent déjà les forêts.

Le soja et le palmier à huile, qui semblent être les
principaux candidats pour la production de biodiesel à
l'échelle industrielle, suffisent à prouver ce qui
précède. Le premier est devenu la principale cause de
déboisement dans l'Amazonie brésilienne et au
Paraguay, même avant que l'on commence à le planter
pour produire de l'énergie. Le deuxième est lui aussi
la cause principale de déboisement en Indonésie, et
commence à porter atteinte aux forêts dans bien
d'autres pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.

D'autre part, on a déjà commencé à mettre au point des
techniques pour transformer le bois en éthanol (en
utilisant des organismes génétiquement modifiés), de
sorte que l'industrie des biocarburants poussera à
élargir encore les monocultures d'arbres à croissance
rapide, aussi bien dans les zones boisées (ce qui
augmentera la déforestation) que dans les régions de
prairie.

Autant le déboisement que le changement d'affectation
des prairies impliquent la libération du carbone
stocké. À cela s'ajoutent les émissions découlant de
la culture, le traitement et le transport des
biocarburants, qui se font surtout à base de pétrole
et d'autres éléments émetteurs de gaz à effet de serre
: la fabrication des machines utilisées, le carburant
utilisé pour les faire fonctionner, la production et
l'utilisation d'engrais et de produits agrochimiques
toxiques, les camions et les bateaux pour les
transporter jusqu'à destination, etc. Autrement dit,
le bilan net du carbone dans les zones consacrées à la
production de biocarburants risque même d'être
négatif, augmentant ainsi la concentration de gaz à
effet de serre dans l'atmosphère ; or, c'est
précisément cela que l'on prétend éviter.

En définitive, non seulement l'utilisation de
biocarburants ne résout pas le problème du changement
climatique mais elle implique d'aggraver encore
d'autres problèmes également graves.

En effet, des dizaines ou des centaines de millions
d'hectares de terres fertiles seront concentrées sous
le pouvoir de grandes transnationales et passeront de
la production d'aliments à la production de
carburants... dans un monde où la faim et la
malnutrition sont des problèmes très graves. Au cours
du même processus, des millions de producteurs ruraux
et de petits agriculteurs seront expulsés et devront
émigrer vers les ceintures de misère des grandes
villes. Les forêts cesseront d'assurer la subsistance
de millions de personnes qui en dépendent, pour être
remplacées par du soja, du palmier à huile ou d'autres
cultures énergétiques. L'eau sera contaminée (par
suite de l'utilisation de produits agrochimiques) ou
disparaîtra (par suite de la plantation d'arbres à
croissance rapide) ; la faune locale sera gravement
affectée par d'énormes déserts verts qui ne lui
fourniront pas de nourriture ; la flore indigène
disparaîtra, remplacée par de vastes monocultures, et
de nombreuses espèces seront contaminées par les
organismes génétiquement modifiés qui y seront
utilisés, tandis que la monoculture et l'usage de
produits chimiques dégradera les sols.

Il est donc évident que cette solution n'est pas la
bonne, ni pour les gens ni pour l'environnement.
Pourtant, il s'agit d'une excellente opportunité
d'affaires pour de grandes entreprises qui opèrent au
plan national et, surtout, pour les transnationales :
celles du secteur de production et de
commercialisation de produits agricoles pour
l'exportation, les industries biotechnologique et
chimique (qui augmenteront leurs ventes de matériel
transgénique et de fournitures agricoles), l'industrie
automobile (qui pourra continuer de se développer sous
une couverture verte), les nouvelles entreprises
apparues sur le sillage des biocarburants et les
sociétés pétrolières elles-mêmes, qui sont déjà en
train de se joindre à cette nouvelle affaire
lucrative.

C'est la raison pour laquelle tant de gouvernements,
d'organismes d'aide, d'agences bilatérales ou
multilatérales et d'experts internationaux concourent
à promouvoir une solution aussi absurde : pour servir
les intérêts de ces groupes économiques puissants qui
sont ceux qui dictent les politiques mondiales et les
tournent à leur profit.

Il faut pourtant préciser que le problème ne réside
pas dans les biocarburants eux-mêmes. Au contraire :
dans une approche appropriée pour la société et
l'environnement ils peuvent servir à satisfaire une
partie des besoins énergétiques de nos pays et surtout
ceux des populations locales. Le problème réside dans
le modèle dans lequel ils s'insèrent, qui comporte la
production à grande échelle, la monoculture, l'usage
massif de fournitures extérieures, l'utilisation de
transgéniques, la mécanisation et l'exportation pour
alimenter la consommation démesurée d'énergie dans le
Nord.

Il est donc impérieux de faire face à cette nouvelle
menace qui plane sur les peuples et les écosystèmes du
Sud, et intégrer la question des biocarburants à la
lutte pour la défense des forêts et de la diversité
biologique, contre l'avancée des monocultures et des
transgéniques, pour la souveraineté alimentaire et
pour le droit des peuples à choisir leur propre
destinée.


http://www.infosdelaplanete.org

Les opinions exprimées et les arguments avancés dans cet article demeurent l'entière responsabilité de l'auteur-e et ne reflètent pas nécessairement ceux du Réseau d'Information et de Solidarité avec l'Amérique Latine (RISAL).

En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous:
RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine
URL: http://risal.collectifs.net/

Source : Bulletin mensuel du Mouvement mondial pour les forêts (WRM, World Rainforest Movement), n°112, novembre 2006 - Site Internet :
http://www.wrm.org.uy.

 

 

S. M., le 23 janvier 2997

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