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Biocarburants et microalgues : la science en 1ère ligne

Date : 28 octobre 2008
Source : INRIA

Culture de microalgues en laboratoire / crédit photo : INRIA / Christian Blonz

Certaines microalgues peuvent contenir plus de 50% de leur poids sec en acides gras. Des capacités exceptionnelles qui présagent de rendements trente fois supérieurs à ceux d’oléagineux terrestres tels que le colza. Ces qualités permettent d’envisager la production d’un carburant algal qui n’empièterait pas sur l’agriculture alimentaire. En France, d’intenses recherches sont menées dans ce sens. Nom de code : projet Shamash.

Un projet ambitieux

Le projet Shamash, du nom d’une divinité solaire babylonienne, est financé par l’Agence Nationale de la Recherche et coordonné par Olivier Bernard, chercheur à l’INRIA Sophia Antipolis Méditerranée. Objectif : la production de biocarburant sous forme d’ester de méthyle à partir de microalgues. La première étape consiste à évaluer la faisabilité technico-économique d’une telle filière, en réunissant différentes expertises.

Sur le pont : 7 équipes de recherche et 1 industriel

Shamash intègre des spécialistes de la culture, de la physiologie et de l’utilisation de microalgues, des spécialistes de l’optimisation des procédés biotechnologiques, des spécialistes des biocarburants, de l’extraction et de la purification de lipides. Ce projet, d’un budget total de 2,8 millions d’euros, implique 7 équipes de recherche, issues de plusieurs organismes de recherche (INRIA, CNRS, IFREMER, CEA, CIRAD) et des universités de Nantes et d’Aix-en-Provence, ainsi qu’un industriel, Valcobio.

Un travail méthodique et de longue haleine

Ce carburant n’est pas pour tout de suite. Il faudra plusieurs années pour parvenir à un mode de production à grande échelle économiquement viable. Au préalable, il faut :

- sélectionner les variétés d’algues les mieux adaptées,
- étudier les paramètres de leur croissance,
- analyser la composition de l’huile,
- définir les modalités d’extraction,
- vérifier la qualité du carburant produit...

A chacun de ces stades, modélisation et expérimentation se répondent pour choisir les meilleures solutions. L’équipe COMORE de l’INRIA Sophia et le Laboratoire d’Océanographie de Villefranche cherchent à comprendre et quantifier les mécanismes physiologiques sous-jacents. Le but : définir les conditions optimales de production d’huile tout en maintenant une forte croissance des algues.

Une affaire de compromis

Lorsqu’elles produisent d’importantes réserves lipidiques, généralement sous l’effet d’un stress, ces algues arrêtent de se diviser. Il faut donc trouver un compromis entre la croissance de la population d’algues et l’accumulation transitoire des réserves énergétiques au sein de chacune d’elles. La modélisation numérique est pour cela un élément capital. Elle permet de rechercher les conditions optimales d’éclairage, d’apport de CO2 et d’oxygène.

Pour en savoir plus
Le site du projet Shamash

Lire l’article complet sur le site Interstices

Crédits photo : INRIA / Christian Blonz

 
 
 
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