Nouvelles / Dossiers / Révolution tranquille La Révolution tranquille a 40 ans [lesage-statue.jpg] Journaliste : Sophie-Hélène Lebeuf Repères C'était le 22 juin 1960. Pour la première fois depuis seize ans, le Québec boudait l'Union nationale pour porter au pouvoir le Parti libéral. « C'est le temps que ça change ! », affirmait le slogan électoral libéral. Le parti tiendra sa promesse, même si ses membres ignorent l'ampleur de la réforme qu'ils entreprendront. Quelques semaines seulement après l'élection, un journaliste torontois parlera de Quiet Revolution pour qualifier les changements apportés par le gouvernement de Jean Lesage. Le nom restera : Révolution tranquille. Fini la « grande noirceur » et le laisser-faire de l'époque duplessiste. Québec sépare l'État du clergé et s'investit davantage dans le fonctionnement de la société québécoise. En quelques années, des bouleversements profonds se succèdent rapidement : réforme du système d'éducation, instauration de l'assurance hospitalisation, recrutement d'une fonction publique nombreuse, mise sur pied de divers leviers économiques, nationalisation du réseau d'électricité, ouverture sur le monde... Sous la gouverne de « l'équipe du tonnerre », la société québécoise s'affirme et se donne les outils pour entrer dans la modernité. __________________________________________________________________ Pour accéder à la section que vous désirez consulter, cliquez sur l'image ou le titre correspondant. [duplessis-fleurdelyse-drapeau-timbre.jpg] Une lumière qui naît du néant ? À l'aube des années 1960, le Québec a un rattrapage à faire sur plusieurs sociétés industrielles. Le premier ministre Duplessis a une vision essentiellement agricole du Québec et il dirige un gouvernement autoritaire et conservateur qui s'appuie sur la religion. Mais de nombreux citoyens réclament du changement. [victoire-lesage-levesque-lapalme-timbre.jpg] Quelques architectes Des changements s'amorcent sous Paul Sauvé, mais c'est Jean Lesage qu'on considère comme le père de la Révolution tranquille. Il s'appuie sur une « équipe du tonnerre » : les Lévesque, Gérin-Lajoie et Laporte, sans oublier l'ancien chef libéral Georges-Émile Lapalme, dont la vision a inspiré le programme libéral. [electricite-pylone-timbre.jpg] On passe à l'action ! La Révolution tranquille, c'est évidemment la nationalisation de l'électricité. Mais le Québec connaît alors un véritable bouleversement à tous les niveaux : le gouvernement réforme l'éducation, les soins de santé et la fonction publique, développe ses relations extérieures, intervient dans l'économie pour donner un rôle accru aux Québécois, etc. [johnson-timbre.jpg] La sortie de piste des libéraux La Révolution tranquille ne fait pas que des heureux et, depuis la réélection des libéraux en 1962, le nombre de ses opposants augmente. Même au sein du PLQ, certains veulent mettre un frein aux réformes. Mais c'est l'Union nationale de Daniel Johnson qui devra résoudre le dilemme, puisqu'elle remporte le scrutin de 1966. [te$quebec-canada.jpg] Vers une autre révolution ? Quarante ans après le début d'une période qui a transformé le Québec, celui-ci doit choisir ce qu'il fera de son héritage. Si le besoin de changement fait l'unanimité, les opinions sur la direction à lui donner divergent. Souveraineté ou fédéralisme, maintien du « modèle québécois » ou interventionnisme réduit de l'État, le débat est lancé. Dernière mise à jour : 20 juin 2000