Côte d'Ivoire : l'exode s'intensifie à Abidjan

Créé le 25-02-2011 à 10h09 - Mis à jour à 12h51      Réagir

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Baluchons sur la tête, des milliers d'habitants quittaient ce matin le quartier d'Abobo, théâtre depuis plusieurs jours de combats entre forces fidèles à Laurent Gbagbo et un groupe armé.

Des milliers d'habitants quittaient vendredi matin le quartier d'Abobo, à Abidjan, théâtre depuis plusieurs jours de combats entre forces fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et un groupe armé.
 (c) Afp

Des milliers d'habitants quittaient vendredi matin le quartier d'Abobo, à Abidjan, théâtre depuis plusieurs jours de combats entre forces fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et un groupe armé. (c) Afp
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Des milliers d'habitants quittaient vendredi 25 février au matin le quartier d'Abobo, à Abidjan, théâtre depuis plusieurs jours de combats entre forces fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et un groupe armé, ont constaté des journalistes de l'AFP. Commencé mercredi, ce mouvement d'exode a pris une ampleur nouvelle vendredi, après trois jours d'affrontements à Abobo (nord), bastion d'Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. Aucun bilan n'était disponible sur d'éventuelles victimes.

"Il y a des cadavres partout"

 

Baluchons sur la tête ou à l'épaule, valises en main, des milliers d'hommes et de femmes avec de jeunes enfants marchaient le long d'une grande voie longeant le zoo de la ville, en direction du quartier d'Adjamé, plus au sud. "Je sors de PK-18 (un secteur au coeur des affrontements, ndlr), je vais rejoindre de la famille. On n'en peut plus. Il y a des cadavres partout", a raconté un retraité à l'AFP. "Depuis plusieurs jours, ça tire et ça reprend sans cesse". "On ne peut pas rester là dedans! Les enfants pleurent", a confié une mère de famille, qui rejoignait des parents dans le quartier de Port-Bouët (sud) "pour au moins deux-trois jours". Le gouvernement Gbagbo a accusé les "rebelles" alliés à son rival d'être engagés dans une "révolution". Le camp Ouattara a démenti être impliqué dans ces combats très meurtriers, dont le bilan était pour l'heure impossible à établir.

 

Echanges de tirs à Yamoussoukro

 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des échanges de tirs ont eu lieu dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro (centre), entre forces de l'ordre fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et habitants d'un quartier favorable à Alassane Ouattara, selon des témoins. Des patrouilles des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Laurent Gbagbo ont essuyé des tirs durant la nuit dans le quartier de Dioulabougou. S'en sont suivis des échanges de tirs jusqu'aux environs de 7h (heure locale), ont indiqué à l'AFP une source FDS et des habitants.

 

"En alerte"

 

Un journaliste local a précisé à l'AFP que des tirs sporadiques étaient toujours entendus vers 8h. Dans la banlieue de Yamoussoukro, l'école militaire de Zambakro était vendredi matin "en alerte" après ces incidents, a affirmé une source au sein de l'institution. Capitale politique fondée par le "père de la nation" Félix Houphouët-Boigny (premier président de 1960 à 1993), Yamoussoukro abrite le "com-théâtre", le centre des opérations des FDS. Une série d'incidents opposant FDS et partisans d'Alassane Ouattara, reconnu président élu par l'ONU et la communauté internationale, ont eu lieu depuis l'éclatement de la crise née de la présidentielle de novembre.

 

Utilisation de a force "sous l'égide de l'Onu"

 

Hier, le ministre nigérian des Affaires étrangères Odein Ajumogobia a déclaré que toute action militaire pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d'Ivoire doit être placée "sous l'égide de l'Onu".
Le Nigeria préside actuellement la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO).
La CEDEAO a menacé de recourir à la force si Laurent Gbagbo refuse de laisser le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale comme le président élu légitime.

 

"Un blocus total" ?

 

Odein Ajumogobia a cité comme exemple d'usage de la force "un blocus total afin de mettre en oeuvre et de donner leur plein effet aux sanctions imposées par l'Union européenne et d'autres membres de la communauté internationale, et qui ont reçu le soutien de la CEDEAO".
Ce sera aux chefs militaires de décider de l'action la plus appropriée, a cependant souligné le chef de la diplomatie nigériane, pour qui il reviendra de toute façon au Conseil de sécurité de l'ONU de se prononcer, comme pour toute opération de maintien de la paix.

(Nouvelobs.com avec AFP)

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