L'Économie française 2007
Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
 
Résumé
Le bilan économique annuel réalisé par l'Observatoire français des conjonctures économiques propose une analyse macroéconomique actualisée. Les synthèses sur l'emploi et le chômage mais aussi sur le tissu productif restent parmi les meilleures. Cette année, les dossiers développés – en seconde partie d'ouvrage – s'intéressent au problème de la dette publique, des minima sociaux ou des réformes fiscales. Une lecture indispensable…
Commentaire critique
Parmi les bilans économiques annuels, celui de l'OFCE tient une place de choix de par sa qualité d'ensemble toujours élevée et son côté « poil à gratter » concernant les anathèmes libéraux les plus établis.
La croissance économique de la France reste décidément bien décevante. Elle pâtit, depuis 2006, d'une politique de non-coopération du partenaire allemand freinant nos exportations et, par là même, l'un des moteurs essentiels de la croissance française.
Le bilan « emploi et chômage » reste toujours d'un grand intérêt, notamment pour le cours de terminale.
Parmi les dossiers thématiques de cette année, celui au titre provocateur de « Faut-il réduire la dette publique ? » ne laissera indifférent personne s'intéressant aux questions économiques. Jérôme Creel et Henri Sterdyniak vont à l'encontre du discours (savant et commun) d'un État gangrené par sa dette. Celle-ci pèse plutôt moins que la moyenne des pays industrialisés. La France ne vit pas à crédit et la dette des ménages représente 80 % de leurs revenus (contre 140 % au Royaume-Uni). Par ailleurs, si les administrations publiques sont endettées, elles ont aussi des actifs physiques : « le nouveau-né hérite d'une dette publique mais aussi d'actifs publics ». Les auteurs vont encore plus loin : la dette publique est « désirée » : l'État est immortel et ses titres sont demandés. La France reste solvable et a la confiance des marchés financiers. Si l'on compare la dette au capital public, celle-ci représente 2,3 % du PIB : elle est « soutenable ». À la suite de cette brillante démonstration, les auteurs critiquent logiquement le rapport Pébereau et ses préconisations en terme de réduction du train de vie de l'État qui auraient des effets récessifs non pris en compte. Le fameux effet d'éviction n'est, par ailleurs, pas vérifié : ces dernières années, le gonflement de la dette publique américaine et européenne s'est accompagné de taux d'intérêt toujours bas.
Hélène Périvier, de son côté, analyse les pistes de réformes envisagées ou réalisées sur les minima sociaux. La dimension sociologique de la démonstration est intéressante : toute volonté de simplifier l'aide sociale en fusionnant les allocations (RMI, API et ASS) risque de ne pas être efficace car chaque allocation touche des publics au statut et comportement bien spécifiques. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant que le « contrat d'avenir » soit un échec (14 000 contrats signés, loin de l'objectif affiché de 185 000) car il bute sur la faible employabilité des allocataires.
Les réformes fiscales récentes sont analysées en fin d'ouvrage. L'OFCE démontre que les réformes profitent aux catégories les plus riches : 70 % des baisses d'impôts sont concentrées sur les 20 % des contribuables les plus riches. De même, les réformes fiscales permettent un gain de revenu (en %) deux fois plus fort pour le dernier vingtile de la population que pour le premier (censé profiter, lui, de la prime pour l'emploi). Conclusion de nos experts : la réforme « creuse bien les inégalités de revenus »…
Un bilan qui n'est donc pas tendre avec le gouvernement actuel. Il n'en reste pas moins rigoureux et pédagogique.
Niveau de lecture
Élèves de terminale et enseignants.

Note de lecture rédigée par Lionel Wastl,
professeur au lycée Jules-Ferry, Conflans-Sainte-Honorine (78)

OBSERVATOIRE FRANçAIS DES CONJONCTURES ÉCONOMIQUES (OFCE)
L'Économie française 2007
Paris : La Découverte, 2006. 128 p.
(Collection Repères ; 463)
ISBN : 2-7071-4932-2


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