Diffusé par la Documentation française.
Résumé
Face à l'installation des populations immigrées qu'accompagnent de nouveaux modes d'expression de la citoyenneté et de l'identité, les différents Etats européens optent pour des pratiques d'intégration différentes. Mais, aussi différents soient-ils, ces modèles d'incorporation sont aujourd'hui mis à mal par l'affirmation de références identitaires qui contribuent à affaiblir les Etats nationaux. Par ailleurs, si l'immigration en Europe s'inscrit dans la durée, elle se diversifie et d'anciens pays de départ comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou la Grèce sont aujourd'hui des pays d'accueil, confrontés à des populations avec lesquelles ils n'ont pas de liens historiques ou culturels. Ils sont également confrontés à de nouvelles figures de migrants : femmes, enfants venus seuls, déboutés du droit d'asile, jeunes diplômés, intellectuels, techniciens, etc. Dans le même temps, l'affichage par les pays d'accueil de politiques restrictives, dissuasives voire même répressives, a provoqué des effets pervers dont les sans-papiers sont l'illustration la plus tangible. Ce sont les nouveaux pays d'immigration qui régularisent le plus souvent dans l'urgence pour dégonfler le 'matelas' de clandestins au coup par coup : Italie (1986, 1990, 1995, 1998), Espagne (1991, 1996, 2000), Portugal (1993, 1996), Grèce (1997). Mais d'autres pays d'Europe y ont aussi recours: France (1982 et 1998), Belgique (2000), même si l'immigration clandestine est parfois un tabou (Allemagne). La citoyenneté qui en résulte est plurielle, mais aussi nouvelle dans la mesure où elle contribue à enrichir la citoyenneté classique de nouvelles formes d'action collective, de nouveaux acteurs, de nouvelles solidarités, porteuses d'autonomie et d'émancipation individuelle.
|