REFRESH(900 sec): file://localhost/home/japrog/Bureau/PROJET-MOT-SUR-LE-WEB/PAGES-ASPIREE S/fran%C3%A7aises_apr%C3%A8s_Fukushima/pa17.html #alternate Le Monde.fr : Planète Le Monde TéléramaLe Monde diplomatiqueLe Huffington PostCourrier internationalLa Vieau Jardin S'abonner au Monde à partir de 1 * Services Le Monde ▾ + Boutique Le Monde + Accueil + DVD + CD + Livres + Hors-séries + Unes du Monde + Sélection du mois + Partenaires Le Monde + Annonces auto + Annonces immo + Annonces emploi + Rencontres + Tirages photo + Formation anglais + Boutique Vins + Location vacances + Shopping + Comparateur crédit + Hôtels qui comptent Fermer Le debrief Le Monde.fr Rechercher : ____________________ rechercher Suivez-nous Facebook Twitter Suivre le Monde sur Twitter Avatar lemonde.fr @lemondefr Suivre @lemondefr Google+ Affichez ici la météo de votre ville Recevez nos newsletters Emploi Identifiez-vous * Accueil * International * Politique * Société * Économie * Culture * Idées * Sport * Sciences * Techno * Style * Vous * Édition Abonnés Planète * Planète * Climat * Énergies * Ressources naturelles * Biodiversité * Population * Alimentation * Pandémies * Pollutions * Habitat * Santé-environnement Ouragan Sandy Après Fukushima : "l'écologie est la plus grande des nécessités dans nos démocraties" Le Monde.fr | 04.04.2011 à 17h46 o Mis à jour le 06.04.2011 à 10h53 Eloi Laurent est économiste à l'OFCE et auteur du livre Social-écologie (Flammarion). Vincent : La catastrophe de Fukushima est-elle une "aubaine politique" pour un parti comme Europe Ecologie-Les Verts ? La catastrophe de Fukushima change probablement la donne pour l'écologie politique en France et ailleurs, mais je trouve que le terme "aubaine" ne convient pas tout à fait. C'est plutôt une prise de conscience à laquelle nous invite cette catastrophe, prise de conscience quadruple. D'abord sur le fait que les questions écologiques sont des questions démocratiques. Sans l'encadrement de la démocratie, la technique est un fantasme dangereux de maîtrise. Ensuite sur le fait que les questions écologiques sont des enjeux de long terme. Il ne s'agit pas d'un demi-point de croissance en plus ou en moins, mais de notre capacité à vivre, voire survivre, quand les écosystèmes sont dégradés. Troisièmement, c'est la question de la résistance de la démocratie aux situations de crise qui est posée. Enfin, c'est l'avenir de l'énergie nucléaire. Aubaine, vraiment, je ne crois pas ; en revanche, nous ne pouvons pas regarder ailleurs. Guest : Comment peut-on parler de la fin du nucléaire sachant que les énergies renouvelables comme le photovoltaique ou l'éolien ne peuvent pas satisfaire les besoins en électricité, même à moyen terme, et que cette décision va à l'encontre de la décision écologique la plus importante de ces 50 dernières années : le protocole de Kyoto ? Il y a au moins deux questions dans votre question. La première concerne l'importance de l'énergie nucléaire dans l'approvisionnement en électricité des pays du monde, et de ce point de vue-là, il faut savoir que l'exceptionnalisme nucléaire français masque la réalité suivante : l'énergie nucléaire compte moins dans la génération d'électricité que les énergies renouvelable. Deuxième pan de votre question : le changement climatique. Et là aussi, l'énergie nucléaire compte relativement peu. Elle représenterait, selon l'Agence internationale de l'énergie, 6 % de la solution au problème de l'émission de gaz à effet de serre. La très grande majorité des solutions tient en trois volets : économies d'énergie, efficacité énergétique et énergies renouvelables. Cienfuegos : A part "il faut arrêter le nucléaire", quelles réponses peuvent formuler les écologistes ? Précisément, si l'on regarde les scénarios proposés par l'association Négawatt, on voit se dessiner un scénario énergétique à horizon 2050 qui permet de décarboner l'économie sans pour autant nucléariser l'énergie. Il existe d'autres scénarios énergétiques semblables qui laissent une place majeure aux efforts énergétiques et aux renouvelables. Par exemple, ceux qui sont élaborés par l'université Stanford. Les écologistes, en tout cas ceux qui s'opposent au tout-nucléaire, ont donc des arguments extrêmement convaincants à faire valoir en matière énergétique, technologique et économique. Prenons dans le détail ces trois mesures. Economies d'énergie, cela veut dire développement de nouvelles technologies de l'énergie et de l'environnement, comme par exemple les réseaux intelligents qui sont capables d'éviter les gaspillages en régulant les consommations. Efficacité énergétique, cela veut dire, par exemple, investissement dans les technologies automobiles, mais aussi dans la rénovation thermique des bâtiments, qui est de loin le gisement le plus important d'emplois verts. Enfin, énergies renouvelables, et là aussi, en particulier en France, tout reste à faire ou, dans le cas du photovoltaïque, à ne pas défaire. Guilhem : La catastrophe japonaise renforce l'écologie politique de façon probablement très temporaire. Comme pour chaque accident ou catastrophe, tout le monde s'émeut, on prend des mesures spectaculaires et pas toujours adaptées, puis le souvenir s'estompe, on recommence à construire en zone inondable, à parier que l'accident n'arrivera pas... Ce serait regrettable. Je crois pour ma part qu'on peut parler d'une génération Fukushima composée de gens qui ont soudainement pris conscience de ce que la technique désencastrée de la démocratie représente comme risque majeur pour l'humanité. Le spectacle quotidien à la fois de l'impuissance technologique mais aussi de la défaillance démocratique au Japon ne pourra pas s'oublier aussi vite, car nous savons que devant nous se présenteront des catastrophes que j'appelle dans mon livre "social-écologiques" dans la mesure où leur impact dépendra des conditions sociales et politiques, du niveau des inégalités et de la qualité démocratique. J'ai été sidéré d'entendre l'ancien directeur de la préfecture de Fukushima attribuer cette catastrophe nucléaire à "une imprévoyance humaine" et à "une dégradation du processus de décision politique". Fukushima nous dit une chose très claire : préparez-vous. CarolineB : Quel impact peut avoir Fukushima sur notre conscience écologique ? Votre question rejoint ma première réponse : Fukushima nous rappelle que les enjeux écologiques ne sont pas des contraintes qui pèsent sur notre compétitivité économique, comme on l'entend trop souvent depuis quatre ou cinq ans. Les enjeux écologiques déterminent notre bien-être, ils déterminent aussi l'hospitalité de la planète pour l'espèce humaine. Fukushima nous a fait brutalement sortir de l'idée que l'écologie est un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir en temps de crise sociale, pour nous rappeler qu'elle est peut-être la plus grande des nécessités dans nos démocraties. Anna : En quoi l'écologie est-elle crédible économiquement parlant ? a-t-on des exemples de croissance verte réussie ? il me semble qu'on manque encore beaucoup de recul Sur le manque de recul, je suis d'accord avec vous. Il y a quelques études, dont les résultats sont bien entendu discutables, et la notion même de croissance verte est à géométrie variable. Dans un chapitre de mon livre, j'essaie de la définir selon trois dimensions : le développement des éco-industries, l'économie circulaire, c'est-à-dire celle qui réduit les déchets et la consommation d'énergie, l'économie de fonctionnalité, c'est-à-dire celle qui transforme les biens en services pour en diminuer la consommation. Enfin, troisième dimensions, la mise en uvre de nouveaux indicateurs de développement humain qui permettraient un nouveau pilotage des politiques publiques. Je parle plus volontiers d'économie verte, regroupant ces trois dimensions, que de croissance verte. Pour répondre plus directement à votre question, il y a un débat qui est en cours sur les pronostics de création d'emplois verts, mais il ne fait guère de doute qu'à condition de disposer d'instruments économiques efficaces tels que des "signaux de prix" - par exemple la taxe carbone -, cette transformation écologique de nos structures économiques sera, comme toutes les précédentes, créatrice d'emplois, et ce d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une révolution technologique. Jézy : Les partis Verts sont-ils vraiment crédibles ? Leurs programmes me semblent toujours bien légers. Un des enjeux majeurs en France comme en Allemagne, et plus généralement en Europe, où les partis Verts sont les plus développés, est ce que j'appelle la politisation des enjeux écologiques, c'est-à-dire le fait de les relier aux réalités sociales, à commencer par la question des inégalités. Il ne faut surtout pas que l'écologie s'enferre dans une posture moraliste qui découragera les citoyens, et même, parce qu'elle les culpabilise, finira par les irriter. Il faut connecter l'écologie à la question sociale. C'est ce que j'appelle la social-écologie. Je vous en donne deux exemples simples en France : la précarité énergétique, qui touche près de 13 % des ménages, qui sont donc victimes de mauvaises conditions de logement qui aggravent leur dépendance à la consommation d'énergie. Cette question doit devenir centrale dans le débat public français. Autre exemple : les inégalités environnementales, c'est-à-dire l'inégal accès aux aménités environnementales et l'inégale exposition aux risques environnementaux. Là aussi, il faut absolument développer ces thèmes. En France, 60 % des personnes qui sont exposées aux risques industriels habitent en zone urbaine sensible. Il y a donc une "boucle social-environnementale". Les mauvaises conditions environnementales affectent les conditions sociales, et il faut y remédier. On ne peut plus concevoir un Etat providence efficace au XXI^e siècle qui ne prenne pas en compte l'effet des conditions environnementales sur le bien-être des populations. Il faut donc passer d'une social-démocratie, un peu usée, à la social-écologie. Marine : Pensez-vous que l'action de l'Union européenne en ce domaine a un rôle crucial à jouer ? Est-ce que cette catastrophe ne montre pas plutôt les dissensions qui existent au sein des 27 concernant l'atome et la politique énergétique ? C'est une excellente question. L'Union européenne a évidemment un rôle central à jouer en matière de politique environnementale. C'est d'ailleurs un de ses domaines de compétence majeurs qui s'est fortement développé depuis vingt ans. A tel point que l'Union européenne est aujourd'hui le leader écologique mondial. On le voit notamment sur la question climatique. Pour autant, les divergences dans les réactions, par exemple, entre la France et l'Allemagne, montrent à quel point nous sommes loin d'une politique énergétique européenne, qui n'a jamais été aussi nécessaire et qui pourtant n'a jamais semblé autant hors d'atteinte. Et pourtant, il s'agit bien d'intégrer les différentes sources d'énergie au niveau européen pour parvenir à construire un véritable réseau européen d'énergies renouvelables. Ce qui permettrait notamment de pallier les problèmes de l'intermittence de ces sources d'énergies. Il y a de ce point de vue une déconnexion incompréhensible entre une politique climatique européenne de plus en plus unifiée et une politique énergétique européenne de plus en plus fragmentée. S'il n'y avait qu'un dossier dont l'Union européenne devrait s'occuper au cours des trente prochaines années, ce serait celui-là. Damdam : J'ai la triste impression qu'avant qu'une décision d'ampleur concernant la restriction ou l'interdiction du nucléaire ne soit prise, il faudra qu'on ait tutoyé le pire ici en France. Pensez-vous qu'un déblocage de la situation soit possible avant l'avènement d'une catastrophe nationale ? C'est tout l'enjeu de l'après-Fukushima, qui intervient à un an de l'échéance politique majeure en France, l'élection présidentielle, et qui de ce point de vue est une opportunité à saisir. Il faut engager un débat sur la stratégie énergétique française à horizon 2050, ce qui ne veut pas dire que nous devons attendre dix ans pour prendre des décisions. Les décisions doivent être prises l'année prochaine pour les quarante prochaines années. Et elles doivent être prises à l'aune de ce qui s'est passé, c'est-à-dire de la possibilité de réalisation du scénario catastrophe. Cette possibilité est réelle, et nous devons mettre en regard le coût de l'énergie et le coût de la catastrophe nucléaire. Que signifie le fait de payer 20 % moins cher son électricité pendant vingt ans si, par la suite, on ne peut plus habiter pendant des siècles un territoire qui aura été contaminé ? Je le redis : Fukushima nous plonge dans le long terme, qui est le cadre adéquat pour envisager les questions écologiques. Bertrand : Alors que la "bataille Fukushima" semblait battre son plein, nous avons vu plus de 60 % d'abstention en France. Comment croire à l'espoir d'un regain de vitalité démocratique dans nos sociétés dans ces conditions ? La question de l'abstention, et d'ailleurs du vote extrême, pose l'enjeu de l'usure des horizons politiques en France et en Europe. Cette indifférence ne trouvera de remède que dans la réinvention d'un projet collectif. Ce qui est, je crois, précisément ce que les écologistes entendent porter. Nous avons à cet égard le choix en France entre deux formes possibles de troisième force politique : une force politique tournée vers l'avenir et la réinvention de la social-démocratie, et une force politique obsédée par le passé et le ressassement des pages sombres de l'histoire de France. Mais ce nouvel horizon politique ne sera audible que s'il s'encastre dans les réalités sociales. Sinon, il se réduira à un parti de la catastrophe, anxiogène, et finalement insupportable pour les citoyens. Pyramid : Est-ce que Fukushima ne risque pas d'orienter la politique écologique uniquement sur les problèmes nucléaires, écartant ainsi tous les autres problèmes environnementaux ? Entièrement d'accord avec vous. Fukushima doit être l'occasion de poser d'abord l'enjeu énergétique dans son ensemble, et pas seulement l'enjeu nucléaire, et ensuite, ce doit être l'occasion de remettre au centre du débat toutes les questions écologiques : climat, biodiversité, ressources en eau, dégradation des écosystèmes, c'est-à-dire tous les enjeux de long terme de notre développement. De même que le changement climatique a tendance à occuper tout l'espace, de même le nucléaire ne résume pas à lui seul les enjeux écologiques d'aujourd'hui et de demain. Guilhem : Cécile Duflot a déclaré au soir des cantonales que l'écologie n'est pas de droite ni de gauche. Nicolas Hulot est clairement un libéral. L'écologie politique peut-elle se passer de régulation ? Comment peut-on aller vers plus d'écologie sans remettre en cause l'économie néolibérale ? Peut-on faire confiance aux dirigeants politiques de l'écologie si leur discours n'est pas clair sur ce plan ? Il y a beaucoup d'aspects dans votre question. J'en retiens deux principaux : l'écologie doit être politisée, c'est ma conviction, mais elle ne doit pas être sous l'emprise de la morale post-partisane. Cette idée que l'écologie n'est ni de droite ni de gauche est, je crois, un piège. L'écologie est de droite et de gauche. Elle est surtout au cur de la vie de tous les citoyens. Sur la question du rapport entre écologie et économie, et de la place du néolibéralisme, la thèse que je développe dans mon ouvrage est que le développement des inégalités à la fois au sein des pays et entre les pays depuis deux à trois décennies est insoutenable. Ces inégalités doivent être réduites, et cela suppose notamment de sortir d'une théorie économique qui croit pouvoir résoudre en circuit fermé toutes les questions des sociétés humaines en appliquant le même modèle néoclassique. C'est l'économie ouverte sur les autres disciplines qui permettra, avec d'autres sciences sociales, de répondre aux défis que nous posent les sciences dures. La démocratie doit reprendre la main. Planète * Vers une "écotaxe" simplifiée pour les poids lourds * Une ville américaine bannit les petites bouteilles en plastiquePost de blog * Comment La Réunion fait face aux cyclones Édition abonnés Contenu exclusif * Les tourbières se transforment en émetteurs de CO2 * La Norvège tentée par le nucléaire pour exploiter ses réserves de thorium * Un surpoids modéré pourrait favoriser la longévité Abonnez-vous à partir de 1 Ouragan Sandy sB Santé-environnement sB Pétrole sB Biocarburants sB Population sB L'épizootie de grippe aviaire sB Climat sB Énergies fossiles sB Alimentation sB Développement durable Nous suivre Retrouvez le meilleur de notre communauté FacebookTwitterGoogle+MobileRSS Le monde abonnements Profitez du journal où et quand vous voulez. Abonnements papier, offres 100 % numériques sur Web et tablette. 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