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Deux manifestations sont prévues ce week-end – « la Manif pour tous » organisée samedi 17 novembre dans plusieurs villes de France à l’appel de l’humoriste Frigide Barjot, et une autre, dimanche à Paris, à l’appel de l’organisation Civitas liée à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
Le jésuite Paul Valadier rappelle comment un chrétien se détermine face à ce type d’appel. Plus que sous l’angle moral, c’est sous celui de l’efficacité de la méthode qu’il doit examiner sa réponse individuelle.
« Manifester contre le projet de loi du gouvernement sur le “mariage pour tous” n’est évidemment pas un devoir pour les chrétiens. Si les évêques de France les ont encouragés à signifier publiquement leur désaccord et ont apporté leur soutien à la manifestation de samedi, ils n’en ont pas fait un devoir pour autant.
Il est vrai qu’il est exceptionnel, en France, que des évêques encouragent leurs fidèles à manifester mais c’est un encouragement, pas un commandement. Chacun doit se déterminer selon ce qu’il estime juste. Même si l’on est opposé à ce projet de loi, on peut estimer que ce n’est pas la meilleure façon de se faire entendre. Selon moi, il ne faut pas en faire un cas de conscience mais plutôt se poser la question suivante : est-ce politiquement rentable ? Productif ou contre-productif ?
Personnellement, je vois un premier risque : celui qu’il n’y ait pas beaucoup de monde, d’autant que les catholiques – et on peut le regretter ! – ne sont pas tellement habitués à descendre dans la rue. De fait, la référence aux grandes manifestations pour l’école libre en 1984 ne me semble pas pertinente : nous ne sommes plus dans le même contexte et les gens ne se sentent pas concernés de la même manière, sans doute à tort. Or, en cas de faible affluence, on dira “regardez, vous ne représentez rien !”
Un autre risque est celui de contre-manifestations qui pourraient être organisées par les mouvements favorables au “mariage pour tous”, pour certains bien organisés et qui veulent en découdre : je ne suis pas sûr qu’une manifestation ne braque pas les opposants. Enfin, on peut penser – et c’est mon cas – que la meilleure façon de se faire entendre est plutôt d’écrire ou de parler directement avec son député pour faire valoir ses arguments.
En même temps, il faut reconnaître que ces manifestations sont une conséquence de la surdité du gouvernement qui agit sur ce dossier avec une désinvolture extraordinaire. On est accablé, en lisant le texte du projet de loi, par la faiblesse et la vacuité des arguments avancés.
Tout de même, puisqu’il s’agissait d’une proposition phare du candidat socialiste, on aurait pu penser qu’elle aurait été préparée et discutée bien en amont… Or je suis effaré de la légèreté avec laquelle le gouvernement s’apprête à supprimer les références “père” et “mère” de certains articles du Code civil, sans aucune conscience des conséquences. Ce manque de préparation, cette incompétence sont à la fois tristes et affolants. »
video Le 24 juin 1984, une manifestation nationale rassemble dans les rues de Paris plusieurs centaines de milliers de manifestants opposés à la loi Savary, qui menaçait la survie de l’enseignement privé. Le P. Gaston Pietri, à l’époque secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France (CEF), explique comment le problème de la participation ou non des évêques s’est alors posé
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