Fusée Ariane : la France plaide pour une Ariane 6 dès 2021

Publié le 16 novembre 2012 par Maxime Lambert
Selon la France, la prochaine fusée Ariane devrait être une Ariane 6 (crédits : ESA)

Les 20 et 21 novembre aura lieu la réunion du Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui doit déterminer si l’Europe se tourne vers une fusée Ariane 5 ME ou directement vers une Ariane 6. La France plaidera en faveur de cette dernière.

La ministre française de la Recherche, Geneviève Fioraso, représentera la France à la réunion du Conseil de l’ESA, les 20 et 21 novembre prochains, à Naples. Jeudi, elle a ainsi indiqué que la France souhaitait obtenir un engagement européen sur le développement pour 2021 d'une fusée nouvelle génération (Ariane 6), tout en préparant la transition avec une version améliorée d'Ariane 5.

"Nous sommes raisonnablement optimistes sur les chances de cette proposition ambitieuse et réaliste, également portée par le directeur général de l'ESA (Agence spatiale européenne), le Français Jean-Jacques Dordain", a affirmé Mme Fioraso citée par l'AFP. Les industriels du secteur spatial étaient eux, plutôt favorables au développement d’une version évoluée d'Ariane 5 (Ariane 5 ME, pour mid-life evolution) qui est à la fois moins coûteuse, plus rapide, et surtout limite les risques de rupture technologique. Inversement, les acteurs institutionnels, comme l'ESA ou son homologue française (CNES), préféreraient développer sans tarder un lanceur Ariane 6 afin de répondre à l'évolution attendue du marché.

En effet, l'Europe spatiale doit notamment faire face à une concurrence croissante, qu'il s'agisse de sociétés privées comme l'Américaine Space X ou de la Chine. De plus, les évolutions du marché dans ce secteur réclament des lanceurs moins chers et plus modulables destinés à mettre en orbite des satellites de moins en moins lourds.

Un programme préparatoire lancé après Naples ?

Mais choisir entre Ariane 6 et Ariane 5 ME est difficile car la crise économique impacte fortement les Etats-membres de l'ESA qui participent à hauteur de 120 millions d'euros par an aux activités de l’Agence spatiale. Parallèlement, ces pays souhaitent maintenir l'emploi et les usines dans leurs frontières respectives, tout en préservant la souveraineté européenne dans l'accès à l'espace. Néanmoins, Mme Fioraso assure avoir réussi à faire converger les points de vue. La France souhaite ainsi acter dès Naples le lanceur nouvelle génération en lançant un programme préparatoire.

Celui-ci donnerait 18 mois aux industriels et aux acteurs de la recherche pour faire des propositions concrètes et techniques en vue d'une Ariane 6 opérationnelle dès 2021. Parallèlement, les Etats membres s'engageraient sur un programme Ariane 5 ME permettant une transition sur dix ans tout en maintenant les emplois et les expertises, mais avec des synergies pour le nouveau lanceur. "Le développement d'Ariane 5 ME devrait au maximum servir, ou être transposable, pour Ariane 6", a insisté la ministre.