12 février 2013 | Mise à jour 00h17

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Le Point.fr - Publié le - Modifié le

Un rapport de Google montre que l'Hexagone est en tête des demandes d'informations sur ses internautes.

La France est le pays au monde qui demande le plus d'informations sur ses internautes, selon l'enquête de Google qui ne prend pas en compte la Chine.

La France est le pays au monde qui demande le plus d'informations sur ses internautes, selon l'enquête de Google qui ne prend pas en compte la Chine. © Sebastian Widmann / Dpa / Maxppp

Google prend bien garde de ne pas l'écrire en toutes lettres, mais l'analyse de son dernier "Transparency Report" (rapport de transparence) est sans appel. La France est le pays au monde qui demande le plus d'informations sur ses citoyens à Google, par rapport à son nombre d'internautes. Sur les six premiers mois de 2011, les autorités françaises ont formulé 1 300 requêtes, soit une pour 34 500 internautes*. Attention, toutefois, car les statistiques de Google n'incluent pas certains pays, comme la Chine qui arriverait probablement en tête.

Placés devant la France en nombre total de requêtes, les États-Unis (5 950 demandes) et l'Inde (1 739 demandes) restent largement derrière l'Hexagone si l'on rapporte ces chiffres à leur population internaute : une requête pour 41 000 internautes aux États-Unis et une pour 57 500 en Inde. Les requêtes d'informations sont des demandes, formulées auprès de Google par les autorités des États, afin d'identifier un internaute ou de surveiller son activité sur le réseau. Le rapport concerne les requêtes des États avec Google uniquement, et non l'ensemble de leurs demandes concernant Internet.

Hausse de 27 % pour la France

La comparaison avec les voisins européens est douloureuse pour la France. L'Allemagne a formulé 1 060 demandes, soit une pour 61 500 internautes, et l'Espagne 460 demandes, soit une pour 63 000 internautes. Même la Grande-Bretagne, célèbre pour sa conception restrictive de la vie privée, n'a formulé "que" 1 273 demandes, soit une pour 40 500 internautes.

Si le nombre de requêtes est rapporté au nombre total d'habitants (pas seulement les internautes), la France reste championne du monde avec une requête pour 50 000 habitants, à égalité avec la Grande-Bretagne. Il n'est pas possible de rapporter le nombre de requêtes au nombre d'utilisateurs de Google dans chaque pays, car ces chiffres ne sont pas publics. Mais l'Inde et le Brésil, où le réseau social Orkut (Google) est très présent, sont sans aucun doute pénalisés dans ce classement.

Paris ne commente pas

Le nombre de demandes françaises est en hausse de 27 % par rapport au premier semestre 2010. Un bond qui inquiète fortement les défenseurs de la vie privée et des libertés fondamentales. Ceux-ci sont toutefois rassurés, car le moteur de recherche n'a donné suite qu'à 48 % des demandes, après analyse de la recevabilité des requêtes sur le plan juridique. Un pourcentage qui laisse supposer que la France formule des requêtes non pertinentes, ou à la limite de la légalité.

Contacté par nos soins, Google Europe rappelle qu'il ne fait jamais de commentaires sur ses Transparency Reports et qu'il laisse chacun "tirer les conséquences" des données publiées. Du côté de la police nationale, le service de communication a eu beau se démener auprès de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), dont dépend l'OCLCTIC (les "cyberpoliciers"), personne ne s'est considéré comme "qualifié pour répondre" à nos questions. Le cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant n'a pas encore donné suite à notre demande.

* les chiffres utilisés pour la population des internautes sont ceux d'Internet World Stats. Les données brutes de Google sont disponibles via son outil Transparency Report.

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46 Commentaires

Baronsed le 15/11/2011 à 20:17

@ Zorritia

Tu crois vraiment qu'ils font ça pour "attraper des escrocs" ? Sérieusement... Un haut placé parmi les ayants droit a récemment admis qu'ils se moquent pas mal de la diffusion d'oeuvres, du P2P, etc.
Un seul but : mettre la main sur le dernier média libre.

Zorritita le 31/10/2011 à 10:59

Je suis d'accord

Entièrement d'accord avec Théophraste. Si on arrive à coincer et neutraliser des escrocs, des terroristes et des pédophiles, c'est très bien. [...]

thermo_nono le 30/10/2011 à 19:52

@Surobi&Kapisa

Je ne crois pas que l'état ai beaucoup fait baisser la cyberdélinquance ni les trafics mondiaux de drogue, je n'ai pas l'impression non plus qu'il fasse quoi que ce soit pour nos emplois ou l'économie grâce à ces procédés de surveillance du web...
Par contre, Hadopi ils l'ont fait !

Surobi&Kapisa le 30/10/2011 à 16:41

Impatience et contradictions des commentateurs...

Il faut enrayer le terrorisme, juguler la cyberdélinquance, lutter contre les trafics mondiaux de drogue, protéger nos savoir-faire industriels, sauver nos emplois, préserver notre économie...
... Mais si l'Etat, pour ce faire, a besoin de suivre certaines activités délictueuses sur internet afin d'en limiter les effets sur le territoire national, le choeur des vierges bobos effarouchées se fait entendre et crie à la violation des libertés individuelles !
Ce sont les cybercriminels asiatiques qui doivent bien rigoler ! Ils n'ont pas besoin de faire grève, eux !

thermo_nono le 29/10/2011 à 22:50

Pour une fois qu'ils nous écoutent...

... on devrait en profiter pour dire ce qu'on pense d'eux.

baygon le 29/10/2011 à 19:26

Des "Fliconautes" ?

Non, c'est faux... Jamais notre pays ne s'amuserait à ce genre de fadaises... "Les écoutes" peut être, et encore... Mais la "fliconauterie" avec pistage des adresses Ip... Et etc. Informatif induit... Quand même... !

Urgo le 29/10/2011 à 19:15

Bon...

La lutte contre le terrorisme a bon dos, voire d'autres activités délictueuses et condamnables.
Le tout est de savoir quelle est la limite de ces contrôles, et l'impact que cela pourrait avoir sur la vie du citoyen lambda.
Il est toujours détestable de voir débarquer les flics, chez soi, à 6 heures du matin !

pharmabellisima le 29/10/2011 à 14:39

D'accord contre les voyous d'état ! échapper au fisc...

à la vitesse ou circulent les infos, l'argent, les circuits de blanchiments :
-je dis oui, pour tenter d’attraper ceux qui plombent notre économie, notre travail, notre sécurité sociale (ex : travail non déclaré de conjoint, pour ne pas payer les charges sociales, surtout quand l'entreprise est florissante... )
-non, pour l'utiliser comme effet dissuasif de libre expression. N'est ce pas la résultante... ! Finalement, les personnes ont plus peur d'exprimer leur opinions que d'insulter le premier venu (automobiliste, subordonnées, voisins... )
-le dialogue : c'est l'espoir d'approcher des solutions, pour le plus grand nombre : la démocratie
-oui, si elle est démocratique... Sans but commercial.

missemini le 28/10/2011 à 23:42

Sans surprise

C'est évident ! Ce serait naïf de croire le contraire... Des que nous sommes connectés nous sommes fliqués parce que ce mode de communication est nouveau et je pense qu'il est bien de pouvoir analyser le mode d'utilisation de la populace en générale. Même si cela parait un peut flippant. Mais comme le disent certains il suffit d'avoir la conscience tranquille et tout va bien. Il faut aussi rappeler qu'il y a beaucoup de jeunes qui se servent du net et qu'ils sont potentiellement en danger comme le rappelle parfois tristement les infos.

patrice le 28/10/2011 à 16:14

Rien de nouveau

La France est un des pays les plus policés, des plus surveillés au monde, les services de renseignements sont partout, même dans les provinces les plus reculées. Quand vous rencontrez un flic à la retraire paisible vous pouvez être sur qu'il fait du renseignement. Mieux vaut passer son chemin dans ce cas.

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