Proche-Orient

Les censeurs du Net iranien disent merci à la technologie occidentale

Le Monde.fr | • Mis à jour le

Si l'Iran peut espionner ses internautes, c'est grâce, notamment, à Nokia Siemens Networks, affirme le Wall Street Journal, lundi 22 juin. Le fournisseur d'équipements de télécommunications, qui ne dément pas les affirmations du quotidien des affaires, a installé pour le compte des opérateurs de téléphonie iraniens et des fournisseurs d'accès à Internet des applications permettant de surveiller les internautes, grâce à des technologies appelées DPI (deep packet inspection, ou "inspection en profondeur et systématique du trafic").

Selon le site OpenNet, qui étudie le filtrage et la censure sur les réseaux, l'utilisation d'Internet en Iran aurait explosé au cours des dernières années en Iran, avec un taux de croissance annuel de 48 %, le nombre d'internautes passant d'un peu moins d'un million en 2005 à plus de 23 millions en 2008. Mises en place officiellement pour lutter contre le terrorisme, le trafic de drogue ou la pornographie, ces DPI permettent, grâce à de puissants algorithmes, de contrôler les flux sur les réseaux sociaux, ou les sites de partage de vidéo et les communications sur les réseaux de téléphonie mobile. Le gouvernement iranien a testé ces technologies de manière sporadique durant ces derniers mois, mais ne les a pas encore utilisé à grande échelle, selon le Wall Street Journal. L'écoute des réseaux de communication iraniens par les organismes de contrôle expliquerait toutefois pourquoi le Net iranien"tourne" au ralenti.

L'Iran n'a pas l'apanage du filtage. La Chine, avec son "Grand firewall" montre la voie aux dictatures. En 2008, le gouvernement britannique a commencé à réfléchir à un projet de loi sur la surveillance des flux de données nommé Intercept Modernization Program.

Nous suivre

Retrouvez le meilleur de notre communauté FacebookTwitterGoogle+MobileRSS