par Khettiya Jittapong
BANGKOK (Reuters) - Alcatel-Lucent étudie avec prudence les opportunités offertes par la Birmanie et par d'autres pays du sud-est de l'Asie, une région appelée à jouer un rôle accru dans sa croissance, a déclaré Rajeev Singh-Molares, le président de ses activités Asie-Pacifique.
L'équipementier de réseaux a identifié un important potentiel de développement au Cambodge, au Laos et au Vietnam, où les taux de pénétration de la téléphonie mobile restent faibles, a-t-il dit lors d'un entretien à Reuters jeudi.
Après plusieurs décennies d'isolement, la Birmanie commence à s'ouvrir au monde extérieur. Le nouveau gouvernement a lancé depuis un an des réformes politiques et économiques et devrait faire adopter prochainement un projet de loi sur les investissements étrangers.
"Alcatel-Lucent observe et surveille avec un vif intérêt l'évolution en Birmanie", a dit Rajeev Singh-Molares en marge du Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est à Bangkok.
"Dans un pays où le taux de pénétration du téléphone mobile est de 1%, il y a d'énormes opportunités pour faire plus. Et faire plus ne sert pas seulement les industriels, mais aussi le développement du pays."
Il a jugé "plutôt encourageants" les derniers développements de la situation en Birmanie, notamment l'annonce de la suspension des sanctions occidentales, qui devrait permettre un développement important des infrastructures de télécommunications, a poursuivi Rajeev Singh-Molares.
"Je crois qu'il existe un consensus sur le fait que cela constitue une priorité importante pour le développement futur du pays", a-t-il dit.
Alcatel-Lucent Shanghai Bell, principale filiale asiatique du groupe, a construit un réseau GSM en Birmanie il y a plusieurs années mais toutes ses activités dans le pays ont été interrompues depuis, a-t-il précisé.
L'Asie représente environ 20% du chiffre d'affaires d'Alcatel-Lucent et le groupe franco-américain est optimiste sur les perspectives de croissance du marché des télécoms dans la région, grâce à l'essor des "smartphones" et du trafic de données, a-t-il expliqué.
Les pays de l'Asean, l'Association des pays du sud-est asiatique, devraient investir plus de 1.000 milliards de dollars (800 milliards d'euros) dans leurs infrastructures de télécommunications au cours des dix ans à venir, a-t-il précisé.
Marc Angrand pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic