Le président birman Thein Sein a renvoyé devant le Parlement une loi essentielle sur les investissements étrangers, adoptée par la chambre basse mais que certains experts et acteurs économiques jugent trop conservatrice, a-t-on appris hier de source officielle. Le projet de loi a été renvoyé avec des remarques du président au Parlement, en accord avec la Constitution, a indiqué Zaw Htay, directeur du Bureau de la présidence, en précisant que la démarche avait été effectuée ce week-end. "Le président souhaitait amender des clauses de la loi," a-t-il ajouté sans donner de détails sur ces clauses.
Dans un marché désormais reluqué ouvertement par les groupes européens et américains, dont Coca-Cola et General Electric, le débat fait rage entre une véritable ouverture et un certain degré de protectionnisme, que préconisent responsables conservateurs et hommes d'affaires liés à l'ancienne junte. "Il y a deux groupes, un qui veut aller très vite et l'autre qui veut aller pas à pas", résumait récemment Myat Thin Aung, un entrepreneur influent de Rangoun dans un entretien avec l'AFP. Evoquant le récent remaniement ministériel au cours duquel Thein Sein a renforcé les réformateurs, il ajoutait: "le président voulait changer le gouvernement pour accélérer le rythme des réformes face à un parlement au sein duquel les partisans d'un certain protectionnisme ont la majorité".
Le texte voté il y a 15 jours facilitait l'investissement dans l'agriculture, la pêche, l'industrie et le tourisme. Il autorisait aussi les entreprises étrangères à acquérir 50% des parts de sociétés birmanes dans certains secteurs, un seuil jugé par certains analystes insuffisant, mais aussi potentiellement créateur de blocages. Le calendrier de la loi est aujourd'hui d'autant plus incertain que la prochaine session parlementaire n'a pas été officiellement programmée.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html - AFP) mardi 25 septembre 2012
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