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quoteLe féminisme africain est un phénomène qu'on observe surtout dans les pays musulmans parce que c'est là qu'il y a le plus de contraintes.unquote

 

 

 

 

 

quoteA Bamako, des femmes deviennent avocates, juges et ministres. "En milieu rural, on est en train d'élire des femmes dans les conseils de village. Pour le Mali, c'est révolutionnaire.unquote

 

 

 

 

 

quoteCe n'est pas une lutte contre les hommes. Ici, c'est la promotion des femmes.unquote

 

 

 

 

 

quoteJe pense que pour le Mali, le féminisme est dangereux. Ca peut bouleverser toute notre organisation sociale. Ici, c'est le mari qui paie la dot. C'est la femme qui s'occupe des enfants. C'est chacun à sa place. Et la place de la femme, c'est dans la cuisine.unquote

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Les féministes marquent des points.

Les Africaines n'en sont pas toutes au même point. "J'ai vu l'Algérie, j'ai vu le Maroc" se rappele Ramata Dia. "Là-bas, je trouve les femmes beaucoup plus opprimées que nous. Pour nous, ce sont des sociétés totalement arriérées."

A l'intérieur même du Mali, le statut de la femme varie considérablement d'une ethnie à l'autre, mais dans l'ensemble, la Malienne n'a rien d'une femme éteinte et cachée sous un voile.

Selon Ramata Dia, la Tunisie, qui a une loi qui consacre l'égalité des sexes, a une longueur d'avance sur le Mali. En matière d'organisations féminines, l'Afrique anglophone est aussi plus évoluée. Mais de manière générale, "le féminisme africain est un phénomène qu'on observe surtout dans les pays musulmans parce que c'est là qu'il y a le plus de contraintes."

Les féministes africaines partent de loin mais déjà, à l'exception des pays touchés par l'intégrisme musulman, elles marquent des points. Au Mali, N'Douré M'Bamdiarra constate une évolution des mentalités. "Il y a de plus en plus de jeunes filles qui vont à l'école. A cause du contact avec la ville, les superstitions tombent notamment au sujet du lévirat" (obligation pour une veuve d'épouser le frère de son mari défunt, qu'elle l'aime ou non).

Avec l'avènement récent de la démocratie au Mali, les femmes ont acquis une plus grande liberté d'expression. Elles ont de plus en plus accès aux postes de prise de décision. A Bamako, des femmes deviennent avocates, juges et ministres. "En milieu rural, constate Maïmouna Traoré, on est en train d'élire des femmes dans les conseils de village. Pour le Mali, c'est révolutionnaire." Même en brousse, les femmes résistent de plus en plus à la violence de leur mari. A cause des campagnes de sensibilisation, certaines remettent en cause le bien-fondé de l'excision.

Sur le plan juridique, depuis quelques mois les Maliennes ne sont plus soumises au consentement de leurs maris pour voyager à l'étranger ou faire du commerce, ce qui est un progrès notable selon Ramata Dia. "Je connais plein de femmes commerçantes qui ont dû fermer boutique à cause de leurs maris. J'en connais une qui voulait assister à une conférence à l'étranger mais qui n'a pas pu parce que son mari, avec qui elle s'était disputée, refusait de lui accorder la permission écrite de voyager."

Beaucoup de travail reste à faire. En matière successorale, la coutume ne permet à une femme de toucher que la moitié de la part d'héritage de son frère. Le Code du mariage prévoit toujours que le mari doit protection à sa femme et que la femme doit obéissance à son mari.

D'après Sira Diop, les hommes au Mali n'ont pas peur de l'émancipation de la femme. "Ce n'est pas une lutte contre les hommes. Ici, c'est la promotion des femmes." Pourtant, devant sa femme qui écoute en silence, Zacharia Bathily, qui a vécu en France, se dit inquiet. "Je pense que c'est l'Occident qui veut encore une fois imposer sa façon de voir les choses à l'Afrique. Je pense que pour le Mali, le féminisme est dangereux. Ca peut bouleverser toute notre organisation sociale. Nous avons nos propres valeurs. Il faut trouver notre propre voie. Ici, c'est le mari qui paie la dot. C'est la femme qui s'occupe des enfants. C'est chacun à sa place. Et la place de la femme, c'est dans la cuisine."

Modibo Traoré, un fonctionnaire marié à deux femmes, soupçonne les féministes des villes de se servir de la cause des femmes rurales à leurs propres fins. "Les citadines se cachent derrière les femmes rurales pour mener leur propre lutte. Elles crient haut et fort pour l'émancipation de la femme rurale mais on ne les voit jamais elles-mêmes dans les campagnes."

Ami Sow Traoré, de l'A.P.D.F., dit ne pas être surprise par ces accusations. "Nous avons la conscience tranquille. Les hommes essaient de nous diviser pour mieux régner, pour que nous continuions à être soumises." Malgré les réticences des hommes, N'Douré M'Bamdiarra croit que "l'émancipation de la femme africaine est irréversible."

 "La femme africaine sera toujours soumise, et c'est très bien ainsi..."

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