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quoteMême émancipée, la femme africaine sera toujours soumise à son mari. Et c'est très bien ainsi! Ca ne me dérange pas du tout! Ce n'est pas une forme d'esclavage ou de statut inférieur. Cela fait partie intégrante de la culture africaine.unquote

 

 

 

 

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"La femme africaine sera toujours soumise, et c'est très bien ainsi..."

A la terrasse d'un restaurant de Bamako, la présidente de la Ligue des droits de l'homme du Mali baisse un peu la voix pour nous faire une confidence au sujet de son mari, un député qui a vécu 26 ans en France, qui assiste à la discussion et qui acquiesce d'un sourire gêné, presque honteux. "Mon mari adore faire la cuisine!"  Comme sa révélation ne produit pas l'effet escompté, N'Douré M'Bamdiarra poursuit, amusée: "Mais vous savez qu'au Mali, c'est totalement inadmissible qu'un homme fasse la cuisine. Mon mari doit la faire en cachette, quand il n'y a personne à la maison." N'Douré M'Bamdiarra et son mari sont parmi les intellectuels les plus libérés au Mali.

D'après Sira Diop, dans la société malienne, l'ouverture d'esprit des femmes ou des hommes n'est pas à elle seule le gage d'une vie meilleure. "Quand elles reviennent chez elles, même les femmes avocates, juges ou ministres de Bamako sont la chose de leurs maris." Pour elle, l'émancipation des Africaines de la brousse prendra du temps. "Pour mettre fin à la mentalité féodale des hommes africains, ça sera peut-être une affaire de deux ou trois générations."

N'Douré M'Bamdiarra est une des rares femmes présidentes d'une Ligue des droits de l'homme en Afrique. En bout de ligne selon elle, la Malienne émancipée restera bien différente de la Québécoise moyenne. "Même émancipée, la femme africaine sera toujours soumise à son mari. Et c'est très bien ainsi! Ca ne me dérange pas du tout! Ce n'est pas une forme d'esclavage ou de statut inférieur. Cela fait partie intégrante de la culture africaine." Ami Sow Traoré, de l'Association pour le progrès et la défense des droits des femmes maliennes, est perçue comme une féministe radicale au Mali. "Nous sommes musulmanes. Dans notre religion, la femme doit obéissance et respect à son mari. Nous ne remettons pas ça en cause. L'homme doit rester le chef de famille. Mais il y a soumission et soumission. Ce que nous rejetons, c'est l'obéissance aveugle, la soumission totale." Pour ceux qui ont eu l'occasion d'assister à une dispute de famille en Afrique, il ne fait pas de doute que les femmes comme celles du Mali peuvent être aussi d'un tempérament redoutable. A bien écouter N. M'Bamdiarra, on est tenté de croire que la soumission dont elle parle ne sera plus qu'une façade. "La femme ne donnera pas d'ordre à son mari en présence d'étrangers. Son mari ne fera pas le ménage ou la cuisine devant les visiteurs. On va continuer à sauver les apparences."

Robert Bourgoing
(1ière publication : oct. 94)

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