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Ce phénomène d'expatriation est loin de concerner les seuls très haut revenus. «40% des partants ont moins de 30 ans, alors qu'ils représentent 17% des redevables», explique-t-il. Leur objectif est avant tout professionnel avec de meilleurs perspectives de carrière. Les destinations favorites : les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
«La France est perçue comme un pays figé, qui a de la peine à faire ses réformes, qui n'incite pas au dynamisme, qui comporte des dispositifs d'assistanat très lourds, donc des niveaux de charges publiques très lourds (et) qui, par conséquent, sera amené à solliciter des prélèvements obligatoires élevés», explique le sénateur et président de la Commission des Finances du Sénat.
A l'inverse, les détenteurs de revenus fonciers et de capitaux mobiliers importants, eux, «préfèrent logiquement la Suisse ou la Belgique, plus attractifs fiscalement». ««Il n'y a pas de surprise, la suppression du bouclier fiscal et la perspective de l'alternance socialiste ont joué sur les situations individuelles», décrypte Philippe Marini, ajoutant que, parmi ceux qui se sont expatriés en 2011, 2 024 ont des revenus annuels supérieurs à 100 000 euros contre 1 101 en 2007 et 251 supérieurs à 300 000 euros contre 137 en 2007.
Reste un bémol : ces chiffres remontent à 2011 ne tiennent pas compte des personnes qui sont revenues sur le territoire. En outre, il faudra attendre l'an prochain pour savoir quel aura été réellement l'effet de l'élection de François Hollande et surtout de sa politique sur l'exil fiscal. «Nous disposons désormais d'un outil qui nous fournira, dans le temps, de précieux enseignements, tant pour la sociologie des émigrants que pour l'analyse des effets de la fiscalité», souligne Philippe Marini.