Le retrait très politicien des départements de droite de l’ADF, sur fond de redécoupage


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De façon très médiatique, lors du congrès tenu à Lille, 41 départements dont le président est de droite annoncent se retirer de l’Association des Départements de France

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Evolution du pourcentage de femmes dans les conseils généraux, emprunté à Politiquemania

Si les raisons affichées sont diverses, il en est une déterminante, le vote par le Parlement du changement de mode de scrutin, introduisant un scrutin bi nominal paritaire, aboutissant à l’élection conjointe d’un homme et d’une femme, dans des “doubles cantons ” (voir Ingénieux, baroque et pittoresque : le mode de scrutin départemental en débats et Le point sur les évolutions des modes de scrutin : une nouveauté, une amélioration et une stagnation). On voit comment cette atteinte à ce bastion où les hommes avaient su résister à la tendance à une égale répartition des mandats selon les sexes, comme le montre on ne peut plus clairement le graphique, peut déranger

On comprend bien comment les conseillers généraux voient, avec inquiétude, arriver à travers l’introduction de la parité la fin du parcours politique de nombre d’entre eux. En effet alors qu’il y a aujourd’hui 86 % d’hommes élus dans les départements, il n’y en aura plus que 50 % après le prochain renouvellement. Avant même que le suffrage universel ne se prononce, ce ne sont pas moins de 1 500 des 4030 conseillers généraux actuels qui sont condamnés.

Et dans le Tarn et Garonne, les Deux-Sévres ou la Haute-Corse dont les conseils généraux ne comptent actuellement aucune femme, ce sont la moitié des élus actuels qui est obligatoirement condamnée avant le vote.

Mais il ya pire, comme nous l’avions annoncé (voir Un nouveau mode d’élection dans les départements, et un découpage radicalement différent à suivre) Car cette modification du mode de scrutin induit un redécoupage complet des cantons, afin de rétablir une juste représentation de la population, ce qui n’était plus qu’un lointain souvenir (voir Le canton, dernière : un canton peut être 186 fois plus peuplé qu’un autre !). Les zones rurales qui étaient sur représentés et dans certains départements l’étaient très fortement, vont retrouver une réprésentation proportionnelle à leur population, au profit des habitants des zones urbaines. Des cantons qui existaient depuis deux siècles sans aucun changement vont donc être supprimés, et les communes qui les regroupent intégrées dans des ensembles assez sensiblement plus vastes

Les projets de découpage que les Préfets soumettent en ce moment même à l’avis des conseils généraux mettent clairement en évidence que plusieurs cantons seront regroupés, ce qui va faire perdre leur mandat à plusieurs centaines de consillers généraux supplémentaires, soit parce que certains renonceront, prenant une retraite bien méritée (l’âge moyen étant assez élevé, cela devrait pouvoir se produire un nombre non négligeable de cas), soit après un combat fratricide doublant le renouvellement normal.

On ne peut donc être étonné de la vigueur des protestations et de leur théâtralisation, de la part de ceux qui ont compris qu’ils étaient condamnés. Mais ce qui surprend, c’est la perte de mémoire qui l’accompagne, dont on ne peut croire que ce soit seulement un effet de l’âge. En effet, avait été adopté lors du quinquennat précédent le conseiller territorial, dont la mise en place supposait également la refonte des cantons, sans doute encore plus forte pour assurer une équité de représentation de la population de chaque département au niveau régional. Mais il est vrai que le pouvoir avait eu la sagesse de ne pas s’attaquer à cet indispensable redécoupage avant le terme de la législature (voir L’enterrement du conseiller territorial voté à l’Assemblée nationale).

Car ce que semblent oublier nos protestataires, c’est que ce principe d’égalité dans la représentation des citoyens ne résulte pas de la volonté du gouvernement mais de la vigilance du conseil constitutionnel qui le réaffirme régulièrement (voir Le Conseil Constitutionnel confirme qu’en démocratie on représente les habitants, pas les territoires et Quelques enseignements du débat sur la répartition des sièges au Conseil de Paris)

C’est aussi sans doute l’âge qui les rend myopes, ne leur permettant pas de voir que le maintien de ces assemblées masculines et rurales constituait pour des départements, auxquels ils se prétendent pourtant viscéralement attachés, un grave danger, donnant matière à ceux qui souhaitent la fin de ce découpage issu de la Révolution.

AJOUT

Dans le blog des 41 Présidents des Conseils généraux de la droite, du centre et des indépendants

Une explication de leur mise en retrait, avec ces arguments

Le scrutin binominal n’est qu’un OVNI électoral qui marque l’abandon de nos territoires et marginalise le monde rural. 

  Le charcutage des cartes cantonales, qui ne respectent rien, sauf les intérêts du PS.Ces nouveaux redécoupages de la main gauche ne servent qu’un objectif : la conquête partisane de nouvelles majorités dans les départements de France.

Pas de doute, ce sont bien les vraies raisons de leur colère, car on s’est attaqué à l’inadéquation de leur mode de scrutin et à l’archaïsme d’un découpage daté

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2 commentaires de “Le retrait très politicien des départements de droite de l’ADF, sur fond de redécoupage”

  1. Michel ABHERVE dit :

    Le président du Conseil général de l’Yonne protestte contre le projet de découpage en ces termes
    “Ce charcutage fait une victime : le monde rural dans son ensemble !
    Tout cela se fait au mépris de l’esprit de la loi qui définissait la nécessité de garantir une meilleure représentation des territoires les moins peuplés”
    Il a le droit de protester mais cela ne l’autoris pas à travestir la vérite. Le Conesil constitutionnel a annulé la partie de loi qui ouvrait la porte à ce qu’il affirme comme étant dans la loi
    Et comme cet homme est tout en nunaces, il qualfie la démarche de stalinienne : si c’était vrai il serait déjà au goulag !
    sur http://adf.dci.over-blog.com/article-andre-villiers-pcg89-touche-pas-a-ma-campagne-120407783.html

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  2. Michel ABHERVE dit :

    Dasn l’Yonne, ils dcontinuent
    Lors de la dernière session du consil général les élus de droite abordianet un badge ‘Touche pas à ma campagne”
    Et ils ont fait une minute de silence , dévoyant le sens de cette symbolique

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