Des milliers d'articles scientifiques se sont attachés à parler de ce petit miracle du quotidien. Le phénomène est ainsi désigné depuis le début du 19e siècle: placebo est un mot latin qui signifie «je plairai», et bien qu'il n'y ait aucun principe actif dans une pilule de placebo, on la prescrivait au patient impatient à qui on ne savait pas quoi prescrire d'autre... et ça le soulageait!

L'effet placebo, qui désigne le pouvoir de soulagement, partiel ou complet, réalisé par l'autosuggestion, fait partie de l'univers des chercheurs depuis déjà longtemps. Pour évaluer un traitement, une procédure standard consiste à suivre deux groupes de patients: à l'un, on administre le traitement, et à l'autre, un placebo, c'est-à-dire un produit inactif, et on compare la réaction des deux groupes. Personne ne sait, ni les patients, ni le médecin, qu'un placebo est en jeu. Difficile parfois de départager qui, de la molécule ou de l'autosuggestion, donne le plus de soulagement aux patients. Ainsi, les «croyants» se retrouvent parfois plus en santé que les autres.

Médicaments thérapeutiques ou homéopathie

Le problème, c'est que pour obtenir l'autorisation de vendre un nouveau médicament, son effet thérapeutique doit être significativement supérieur à son effet placebo. En passant, les produits homéopathiques sont dispensés de cette procédure, puisqu'ils ne sont pas considérés comme des médicaments par les autorités sanitaires. Pour leurs détracteurs, les produits homéopathiques ne fonctionnent que sur l'effet placebo. Dans ces cas, l'effet placebo ne fonctionne pas seulement pour les patients. La seule société Boiron affichait un chiffre d'affaires de 361 millions d'euros en 2005. Ça marche aussi plutôt bien pour les homéopathes.