Politique

A Marseille, le centre divisé à l'approche des municipales

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Il n'y a pas que pour le PS que Marseille est un problème. Pour les centristes aussi, la situation politique dans la cité phocéenne cristallise les tensions. Alors que Jean-Louis Borloo et François Bayrou travaillent à sceller leur union, le problème se focalise autour de Jean-Luc Bennahmias et Christophe Madrolle.

Ces deux anciens Verts sont les figures de proue du MoDem à Marseille. Tous deux se disent de gauche. Et refusent de soutenir au premier tour Jean-Claude Gaudin, maire sortant UMP. Or, l'UDI en fait une condition pour le rapprochement avec le MoDem. "Nous avons un problème Bennahmias. Est-ce que Bayrou va continuer à le soutenir ?", s'interroge ainsi un proche de M. Borloo. Les amis de M. Bennhamias en sont conscients : "Il leur pose un problème car il a une aura à la base du MoDem. Les premiers adhérents de 2007 l'écoutent ", veut croire l'un d'entre eux.

Pour l'heure, M.Bayrou, refuse catégoriquement de "sacrifier" ce proche pour donner des gages à l'UDI. "Je ne vais pas me séparer de mes amis. Il n'y a pas de 'problème Bennahmias' pas plus qu'il y a un 'problème Sauvadet ou Fromantin' [tous deux considérés comme la droite de l'UDI]. Je ne fais de problèmes pour personne. Nous bâtissons une maison commune dans laquelle il y a plusieurs sensibilités. Je reconnais et accepte celle du centre droit. Que l'on accepte celle du centre indépendant et même du centre gauche. Il faut les additionner, pas les soustraire. Il n'y a rien de plus normal dans un parti du centre que d'avoir des sensibilités éloignées."

> Lire aussi : François Bayrou et Jean-Louis Borloo, le mariage de raison des centristes

Mais la question qui sous-tend ce débat est bien la viabilité du rapprochement UDI-MoDem. Un parti rassemblant d'anciens Verts et certains tenant de la droite dure a-t-il un avenir ? "Jean-Louis Borloo doit gérer son aile droitière dont certains ont des projets sociétaux et sociaux extrêment durs. Et je ne parle pas des ultra-libéraux !", souligne M. Bennahmias.

Avec Christophe Madrolle, ils ne cessent de répéter qu'ils seront loyaux envers M. Bayrou. Mais ils ne veulent pas céder sur le non soutien à M. Gaudin. "On ne me dit pas 'c'est ça ou la porte'. Je n'ai jamais eu de patron de ma vie, cela ne va pas commencer maintenant", lance M. Bennahmias. Qui précise aussitôt : "Je ne serai pas responsable de la rupture. On verra bien ce que dira la charte. Et on verra surtout les espaces existants, sans trop avaler de couleuvres."

Ils justifient leur choix politique par l'action de Jean-Claude Gaudin à la tête de Marseille : "S'il avait un bon bilan, comme Alain Juppé à Bordeaux, ça ne poserait pas de problème, jure Christophe Madrolle. Mais ce n'est pas le cas. On veut construire une troisième voie démocrate. Mais la ligne rouge est l'alliance systématique avec la droite. Je suis ouvert, à l'écoute, mais il y a des choses que l'on ne pourra pas faire".

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