Ils ne votent pas mais ils sont l’avenir. Et surtout, la vérité sort toujours de leur bouche, non ? A Marseille, les enfants ont des tonnes d’idées pour métamorphoser la ville. A la sortie des classes d’une école primaire du 6e arrondissement, nous leur avons demandé quelles devaient être les priorités du prochain maire pour que la cité phocéenne voie davantage la vie en rose.
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Manel, 9 ans «et demi», souhaite davantage de places de stationnement. «Parce ce que, parfois, mes parents tournent en rond pendant deux heures avant de pouvoir se garer», décrit-elle. Comme Marseille est «sale», elle suggère également de «mettre une amende à ceux qui jettent des mégots de cigarettes, des canettes, des mouchoirs...» «Comme ça, ils ne recommenceront plus», croit savoir la demoiselle à nattes, adepte de la répression donc, plutôt que de la prévention. «Il faut aussi empêcher les voleurs d’entrer dans les boutiques. Mais là, je ne sais pas comment faire», concède-t-elle. Enfin, elle verrait bien l’hôpital «le meilleur au monde pour les enfants» sortir de terre sur la Canebière. Elle viendrait un jour en blouse blanche s’y retrousser les manches. «Je veux être médecin des os plus tard, j’ai eu envie de faire ce métier l’année dernière quand je me suis cassée le bras», raconte-t-elle.
Zinedine (à gauche), 11 ans, qui se défend en «kickboxing et karaté», trouve que «Marseille est nulle parce qu’il y a trop de lieux dangereux». «On doit éliminer toutes les bagarres», insiste ce gamin en CM2. «Oui, c’est vrai, il y a trop de crimes dans les quartiers Nord», regrette Brayan (à droite), 10 ans, bonnet, gants et survêtement aux couleurs de l’OM. Le foot, ça saute aux yeux, c’est sa «passion». «Il faut faire venir Ibrahimovic à Marseille», conseille le milieu gauche.
Mateo (à gauche), 10 ans, respirerait mieux avec un bonus d’air pur et moins de gaz d’échappement. «Le Vieux-Port, c’est toujours bouché», observe-t-il.
Samir (à droite), 8 ans «et demi», apprécierait qu’on détruise son vieil immeuble situé dans une rue où «il y a trop de bruit». «A la place, je voudrais une villa avec une piscine et des chiens», imagine le garçon qui vit à cinq dans 50m2. «J’adorerais aussi qu’on donne un travail à mon papa cuisinier. Il n’en a pas, je suis triste», confie-t-il. Sa grande sœur, Leila, 11 ans, collégienne en 6e, n’attend rien du futur maire. Son souhait à elle s’adresse aux cieux. «Mon rêve, c’est qu’il neige à Marseille cet hiver...»