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Dans la sixième ville la plus embouteillée du monde, les transports en commun, qui dépendent de la communauté urbaine, ce sont surtout les bus de la RTM. Mais, pris dans la circulation anarchique d’une ville deux fois plus étendue que Paris, ils affichent une vitesse commerciale de 11 km/h, contre 19 km/h ailleurs en France. « Nous ne sommes desservis que par deux lignes, dont une qui ne fonctionne pas le week-end, poursuit René Guffroy. La régularité n’est pas leur point fort, mais ce n’est pas la faute des chauffeurs. Et je ne parle même pas du bus de nuit. La RTM avait évoqué un temps des minibus à la demande, mais on n’en a plus jamais entendu parler. »
«Heureusement que l’on a encore quelques commerces...»
Pour rejoindre le centre-ville en bus, cet ingénieur commercial à la retraite met une demi-heure les bons jours et plus d’une heure les mauvais. En cause : les embouteillages sur l’autoroute nord en direction de Lyon ou d’Aix-en-Provence, régulièrement saturée aux heures de pointe. Et le ballet des camions-poubelles vers la décharge toute proche de Septèmes-les-Vallons, qui s’est accentué depuis l’incendie de l’incinérateur de Fos-sur-Mer, complique encore davantage la circulation.
« Heureusement que l’on a encore quelques commerces qui pratiquent des tarifs corrects, sinon il faut trois quarts d’heure de bus pour aller au marché aux puces », confirme Titou, le patron du bar le Délice. Si les travaux actuels du tramway s’orientent vers les quartiers sud de la ville, le pacte national pour Marseille, dévoilé le 8 novembre par Jean-Marc Ayrault, prévoit l’extension du métro jusqu’à l’hôpital Nord. « On nous parle de 2020. Mais j’ai bien peur qu’à cette date on en soit toujours aux études, redoute Antoine Garaffa, le président du comité d’intérêt de quartier. Ça fait trente ans que nous sommes totalement abandonnés ici, j’en veux à tous les politiques. »
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