Les amateurs de transports en commun vont être ravis, les automobilistes un peu moins… A compter de mercredi, l’A7 dans le sens Aix-Marseille va connaître un changement en profondeur près de la gare Saint-Charles. De 3 voies, la circulation des véhicules va passer à 2 entre l’échangeur de Plombières et la gare, soit 2 kilomètres. La voie supprimée sera désormais exclusivement réservée aux bus et aux taxis.

Un changement dans l’un des secteurs les plus embouteillés de Marseille aux heures de pointe, afin justement "d’améliorer les performances des transports en commun et de les rendre plus attractifs en évitant la congestion récurrente des véhicules particuliers", précise la Direction interdépartementale des routes Méditerranée (Dirmed) en charge du projet. L’aménagement a également pour but de "faciliter l’accès au pôle d’échanges multimodal de Saint-Charles".

Grincement de dents chez les automobilistes

Aménagée en deux temps, cette voie dédiée aux transports en commun sera expérimentée jusqu’en décembre avant une probable mise en place définitive. D’ores et déjà, un balisage lumineux au sol avertit les automobilistes. Des patrouilles de police, appuyées par les caméras de vidéosurveillance, veilleront au bon respect du nouvel aménagement d’un coût de 1,2 million d’euros. "On est preneur de cette mise en place", se réjouit Jean Gammicchia, président du syndicat des taxis marseillais. Selon lui, la perte de temps pour les taxis peut atteindre les 45 minutes dans ce secteur en cas d’embouteillages.

Des bouchons qui risquent en revanche "de s’accentuer pour les automobilistes", souligne le directeur de l’association Automobile club Provence, Jean-Marc Zammit. "C’est encore une mesure pour décourager l’utilisation de la voiture, mais les transports en commun ne desservent pas tous les lieux de travail à Marseille", rappelle-t-il avec une pointe d’agacement. "Les études sur les temps de parcours montrent que les conducteurs ne seront pas plus pénalisés", tempère la Dirmed. "On verra, mais je suis sceptique", prévient Jean-Marc Zammit.