#Fil d'actualité RSS de la Collection des discours publics Vie-publique.fr - Discours publics - recherche Lettre de Mme Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle de 2012, en réponse au mémorandum de France Terre d'Asile, sur les politiques du droit d'asile et de l'immigration, Paris le 26 mars 2012. | vie-publique.fr | Discours publics République Française * Direction de l'information légale et administrative * Mentions légales * Plan du site * Accessibilité * Aller au contenu * Aller à la recherche Vie publique - au coeur du débat public Menu de navigation * Actualités + En bref + Dossiers d’actualité + Panorama des lois + FAQ citoyens * Repères + Découverte des institutions + Politiques publiques + Evaluation + Chronologies de la vie publique * Ressources + Rapports publics + Discours publics + Acteurs de la vie publique + Débats publics * newsletter Lettre d'information au format nom@domaine.fr adresse électroniqu ok + Modification des données personnelles et désabonnement Vous êtes ici: Accueil Discours publics Les discours dans l'actualité Lettre de Mme Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle de 2012, en réponse au mémorandum de France Terre d'Asile, sur les politiques du droit d'asile et de l'immigration, Paris le 26 mars 2012. * Imprimer * Partager sur Facebook - Nouvelle fenêtre * Partager sur Twitter - Nouvelle fenêtre * Partager sur Google+ - Nouvelle fenêtre Personnalité, fonction : JOLY Eva. FRANCE. Europe Ecologie Les Verts (EELV), candidate à l'élection présidentielle de 2012 Chers et chères membres de France Terre dAsile, Voilà quelques semaines, je répondais à vos 13 propositions pour une autre politique dasile ; je découvre aujourdhui 18 nouvelles propositions pour une autre politique dimmigration. Je ne peux quencourager de telles initiatives qui montrent aux candidats à la présidentielle 2012, si cela était encore nécessaire, à quel point le changement de paradigme concernant les relations de notre pays à l« autre », quil soit migrant ou demandeur dasile, est urgent et essentiel. Puisque vous minterrogez de nouveau, je souhaite dabord reprendre la thématique des demandeurs dasile : « Lasile est un droit. Comme tous les droits humains consacrés par des déclarations et conventions internationales, il se doit dêtre respecté. La France, elle, recule ». Ce recul est visible à lil nu : les files dattente sallongent pour lobtention de dossiers de demande dasile qui sont de plus en plus complexes à remplir ; les ressources humaines et financières de lEtat se réduisent comme peau de chagrin ; une place toujours plus grande est laissée à larbitraire dans lattribution du droit dasile ; et les associations, auxquelles sont dévolues de plus en plus de tâches de traitement des dossiers, ne disposent plus dassez de ressources. Bien sûr, ceci nest rien lorsque lon observe le manque cruel de Centres daccueil de demandeurs dasile (CADA), la faiblesse des Allocations temporaires dattente (ATA) et les difficultés daccès aux services publics, notamment de santé. Partout sur le territoire français, les fonctionnaires et acteurs associatifs chargés de laccueil des demandeurs dasile ne peuvent mener à bien leur rôle daccueil et de prise en charge et le malaise saccroît. Je répète ici encore, que « nous ne pouvons continuer à laisser patienter dans la rue et dans le froid des personnes qui se sont battues, souvent au péril de leurs vies, pour la paix et la démocratie dans leur pays. » Voilà pourquoi la refonte de notre politique dasile me semble essentielle. En tant que Présidente de la République, jaurai bien sûr à cur de rétablir un accès égal aux procédures pour chacun à travers un fort investissement financier qui aurait pour premier effet de limiter la durée des procédures et les violations des droits qui en découlent, mais également daméliorer laccueil et laccompagnement des demandeurs dasile à travers ce que vous appelez « un service public de laccueil des demandeurs dasile ». Rétablir légalité entre demandeurs dasile, cest effectivement aussi leur permettre deffectuer des recours suspensifs en cas de décision défavorable. Cest tout à la fois améliorer la qualité des décisions de première instance. Je suis notamment très sensible à limportance que vous attachez à la liste des pays dits « sûrs », à sa révision afin dy intégrer par exemple la question des discriminations pour orientation sexuelle. Il faut également améliorer la connaissance par les décideurs des situations vécues dans les pays dorigine. Rétablir un accès égal aux procédures pour chaque demandeur dasile, cest « enfin » faciliter et rendre plus lisibles les critères dattribution et la constitution des dossiers. Voilà pourquoi je soutiens toute proposition sur une simplification de la structure même de lattribution dasile. Quant à la révision complète des missions de Frontex et du système Dublin, je ne peux évidemment quapporter mon appui. Venons-en donc à vos 18 nouvelles propositions concernant cette fois notre politique dimmigration. Je partage tout dabord votre constat sévère sur la politique dimmigration menée ces dernières années : lUnion européenne et la France mettent en uvre une politique migratoire sécuritaire flattant le repli sur soi. La législation française, fréquemment remaniée au gré des faits divers et des variations des sondages, en est une preuve ; la fermeture unilatérale des frontières par certains Etats-membres de lespace Schengen au moment du printemps arabe en est une autre, particulièrement glaçante. A cette approche, joppose une vision généreuse, solidaire et responsable. On veut souvent nous faire croire que la présence de migrants sur notre sol menace notre identité dite « nationale ». De par mon histoire, je sais à quel point les migrants peuvent souffrir de telles affirmations, qui nient et méprisent leur identité dorigine aussi bien que leur capacité dintégration à la société française. En tant que Présidente de la République, je mattacherais tout dabord à proposer lévolution du regard sur limmigration et les immigrés. Je mattacherais à changer les discours, mettre en évidence les mensonges mais également les apports de limmigration volontairement ignorés. Le fait notamment que les migrants apportent un réel « plus » à notre économie. Les affaires liées à lasile et limmigration seraient détachées du Ministère de lIntérieur et aucune référence à lidentité nationale ne serait plus effectuée. Je crois au contraire quen rapprochant les services liés aux affaires européennes et étrangères, à légalité et à linsertion, et les services liés à limmigration, nous tracerions dores et déjà les lignes dune politique migratoire très différente. Mais je ne suis pas dupe : lune de mes tâches en tant que Présidente de la République serait de convaincre les autres pays membres de lUnion européenne que ces valeurs sont les bonnes et doivent fonder notre politique migratoire commune. Je pousserais à la ratification, par la France et les Etats-membres qui ne lont pas encore fait, de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Jengagerais un débat sur la réforme complète de Frontex, qui ne peut rester le bras armé de lUnion européenne, pour en faire une agence de protection des droits des migrants lorsquils traversent les frontières malheureusement aidés par des trafiquants aux méthodes barbares. Il nous faudrait également revoir la liste des pays dits « sûrs », en ce qui concerne lasile comme les extraditions. Nous ne pouvons continuer à renvoyer des Roms vers le Kosovo où ils risquent leurs vies ; nous ne pouvons non plus fermer les yeux devant les dangers liés à lorientation sexuelle dans nombre de pays en développement qui sont pourtant considérés comme sûrs. Jencouragerais la mise en place de coopérations renforcées par zones migratoires, en tout premier lieu via une politique euro-méditerranéenne pour la mobilité, fondée sur la liberté des échanges humains et visant à soutenir lémergence de la démocratie chez nos voisins du Sud. Je soutiendrais la création non pas dune citoyenneté française de résidence, mais bien dune citoyenneté européenne de résidence, se traduisant notamment par loctroi du droit de vote aux élections locales, nationales et européennes aux extra-communautaires et aux minorités ; par laccès aux droits, libertés et services de lUnion européenne et notamment le droit à la protection sociale. Soutenons pour demain le rôle de lUnion européenne dans notre tentative daffirmer que la citoyenneté est plus forte que les origines nationales. Enfin, ce que ma donné à voir mon poste de Présidente de la Commission du développement au Parlement européen concernant les accords commerciaux, de pêche ou de développement passés avec les pays du Sud, surtout africains, ma convaincue de la nécessité de délier ces accords de la gestion des flux migratoires. Plus loin, à travers lUnion européenne qui doit devenir lacteur mondial de référence par-delà les Etats-membres, il nous faut revoir en profondeur lensemble de nos politiques, financières, économiques, agricoles ou encore de propriété intellectuelle, qui ont des impacts sur les populations des pays en développement. LUnion européenne appelle cela « la cohérence des politiques pour le développement ». Il faut en finir avec lhypocrisie qui consiste à poursuivre lexploitation des ressources des pays du Sud tout en leur demandant de contenir leurs populations sur leurs territoires ! Cest dailleurs lapproche prônée en 2009 par le rapport sur le développement humain du PNUD intitulé « Lever les barrières ». Pour finir, et parce que jai déjà été longue, il nous faudra bien sûr revoir en profondeur la politique française dimmigration ; aussi bien en matière de regroupement familial quen matière dimmigration professionnelle. Voilà trop longtemps que sévit larbitraire dans lattribution des titres de séjour et des naturalisations. La France doit au plus vite rétablir des critères objectifs dattribution de ces titres et réinvestir massivement des fonds et ressources humaines dans le traitement des dossiers. La vie a été rendue trop difficile pour les étrangers malades mais aussi pour les conjoints de français, les familles, les travailleurs dont vous nêtes malheureusement pas les premiers à souligner les difficultés ! Le gouvernement semble en effet avoir oublié que derrière les chiffres, ce sont des vies entières qui sont détruites. Ma première volonté va donc au rétablissement des règles de droit comme seules valables pour lattribution de titres. Les revoir dans un sens plus souple, en facilitant le regroupement familial et la naturalisation des conjoints, en abrogeant les dispositions restrictives sur la maîtrise de la langue et de lhistoire française ainsi quen supprimant les différents tarifs créés depuis le début des années 2000 est un complément essentiel. La possibilité doit enfin être ouverte dattribuer des titres de séjour longue durée. Concernant limmigration professionnelle, les critères mis en place ces dernières années ne correspondent ni aux réalités vécues par les acteurs institutionnels de limmigration sur le terrain, ni aux besoins économiques de notre pays, ni à la volonté de « faire briller » la France au niveau international. Les partenaires sociaux, les acteurs économiques, devront pleinement prendre leur part dans la réforme de limmigration professionnelle. En priorité, pour moi, il faudra abroger la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Enfin, remobiliser tous les services de lEtat pour lintégration des exclus, nationaux ou non, sera lune des premières tâches de tout Président de gauche : lutter contre les discriminations dans tous les domaines, notamment professionnel, en supprimant les emplois réservés suivant les préconisations de la Halde, et en pistant mieux toutes ces discriminations. Afin de remédier aux problèmes les plus urgents rencontrés par les immigrés, jengagerais dès mon élection une régularisation douce et continue des sans-papiers, loin de larbitraire actuel, selon des critères objectifs tels que la durée de présence sur le territoire ou le fait davoir des enfants scolarisés. Jengagerais également une réforme juridique visant à dépénaliser la migration et la mobilité, à dépénaliser le séjour irrégulier : il est inadmissible quau XXIème siècle nous enfermions des gens qui aient commis pour seul crime celui de traverser des frontières. Il faut se fixer pour objectif la fermeture des centres de rétention, en commençant par faire du placement dans ces centres lexception plutôt que la règle, et réfléchir à un dispositif de droit commun accueillant les migrants ayant commis des délits ou des crimes. Il nous sera toutefois indispensable de revoir, partis politiques et partenaires sociaux réunis, les critères migratoires, car de limmigration familiale à limmigration professionnelle, tout est à revoir Enfin, il nous faut de toute évidence supprimer la pénalisation du « délit de solidarité ». Lamélioration des droits des plus faibles a toujours, dans lhistoire, entraîné lamélioration des droits de tous. La France doit comprendre quau jeu de la mondialisation, elle a plus à gagner de sa diversité quau repli sur soi. Et pour cela, moi aussi, je souhaite construire des ponts, pas des murs ! Le travail à abattre est immense, mais nous nous devons de faire avancer la France afin quelle assume dêtre, demain, multiculturelle, ouverte et tolérante. Source: http://evajoly2012.fr, le 30 mars 2012 Rechercher un discours public* ____________________ Lancer la recherche Aide à la recherche Tous les discours récents Tous les récents Navigation et services Rechercher mots clés mots clés__________ {afs:suggestion} rechercher sur les sites [Sur tout le site________________________] lancer Accès Thématique Administration, institution * Administration * Fonction publique * Institutions * Réforme de l'Etat Aménagement, urbanisme, ville * Aménagement du territoire * Logement * Transport * Ville Collectivités territoriales * Collectivités territoriales * Décentralisation * Finances locales Culture, information, nouvelles technologies * Culture * Média * Nouvelles technologies Economie, finances * Agriculture * Budget de l'Etat * Commerce, artisanat * Economie * Entreprise * Industrie * Tourisme Emploi, travail * Emploi * Formation professionnelle * Travail Enseignement, recherche * Enseignement * Recherche Environnement * Développement durable * Energie * Environnement Europe * Elections européennes 2009 * Politiques communes * Union européenne Justice, droits fondamentaux * Discrimination * Droits fondamentaux * Ethique * Justice Relations extérieures, Défense, sécurité * Coopération * Défense * Relations extérieures * Sécurité Santé, protection sociale * Protection sociale * Retraites * Santé Société * Famille * Femme * Handicapés * Immigration * Jeunesse * Personnes âgées * Population * Société * Sport, loisirs Vie politique * Citoyenneté * Elections * Elu politique * Vie politique Accès rapide [Accès rapide______________________] Valider Valider Glossaire Abonnement rss publicité Testez-vous Les quiz de vie-publique.fr * Quiz - le maire et la commune : testez vos connaissances avant les municipales ! * Quiz - Citoyenneté et vie démocratique * Quiz : Comprendre le fonctionnement des institutions Communauté vie publique Retrouvez vie-publique.fr Suivez le flux Twitter @viepubliquefr Rejoignez les amis de Vie-publique.fr pour comprendre les institutions , suivre l'actualité législative, découvrir les politiques publiques... http://www.facebook.com/viepubliquefr Abonnements RSS * Mentions légales * Presse * Comarquage - syndication * Accessibilité * Contact * Plan * Liens sur VP * Répertoire des informations publiques * Lettre d'informations Haut de page * OJD, internet multimedia * service-public.fr * legifrance * la documentation française * la commission nationale de débat publique * gouvernement.fr * france.fr * data.gouv.fr vie-publique.fr est un site réalisé par la Direction de l'Information Légale et Administrative Direction de l'information légale et administrative Copyright 2013 - Tous droits réservés