Déclaration de M. Eric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, sur les programmes d'aide aux projets de développement financés par les migrants à destination de leur pays d'origine, à Paris le 11 octobre 2010. | vie-publique.fr | Discours publics

Déclaration de M. Eric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, sur les programmes d'aide aux projets de développement financés par les migrants à destination de leur pays d'origine, à Paris le 11 octobre 2010.

Personnalité, fonction : BESSON Eric.

FRANCE. Ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire

Circonstances : Lancement d'un programme de soutien aux projets de développement portés par des personnes immigrées en France, à Paris le 11 octobre 2010

Monsieur le Président du Forum des organisations de solidarité internationale issues de l'immigration (FORIM), cher Mustapha Bouras,
Mesdames et messieurs les présidents des associations membres du FORIM,
Mesdames et messieurs les lauréats du Programme d'appui aux projets des organisations issues de l'immigration (PRA-OSIM),
Chers amis,


Je voudrais tout d'abord vous souhaiter la bienvenue au ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale, et du développement solidaire. Vous illustrez parfaitement l'ensemble de l'intitulé de ce ministère : vous êtes issus de l'immigration, vous vous êtes intégrés, beaucoup d'entre vous ont accédé à la nationalité française, et vous venez ici, aujourd'hui, pour lancer un important programme de développement solidaire. Vous le savez, le nom de ce ministère a fait couler beaucoup d'encre. Mais quel doit donc être le parcours d'une personne étrangère qui arrive en France, si ce n'est une immigration, une intégration, un accès à la nationalité française, et le souci de contribuer au développement de son pays d'origine ? Vous êtes la démonstration vivante que ce ministère se situe au coeur même de notre creuset républicain.

Cette rencontre est pour moi un moment important, après des mois consacrés à préparer notre projet de loi et deux semaines à le discuter devant la représentation nationale. C'est pour moi l'occasion de repréciser l'articulation entre l'ensemble des missions de ce ministère.

J'ai eu l'occasion de le dire souvent : sans maîtrise de l'immigration, il n'y a pas d'intégration réussie. C'est une question de nombre, c'est une question de moyens, c'est aussi une question d'image des immigrés, et de leurs descendants, auprès des autres habitants de notre pays.

C'est pourquoi la loi qui, je l'espère, sera adoptée demain par l'Assemblée nationale, est une étape importante : elle n'a pas vocation à « protéger » notre territoire ; elle doit au contraire montrer aux Français, quelle que soit leur origine, et aux étrangers, qui sont les bienvenus ici, que nous agissons pour construire une France aussi accueillante pour l'immigration légale qu'intraitable contre l'immigration illégale, et que l'un ne va pas sans l'autre.

Aujourd'hui, nous célébrons des actions conduites par des habitants de notre pays, qui sont soit étrangers, soit étrangers devenus Français, soit Français descendants d'étrangers. Ces actions sont conduites par eux pour contribuer au développement de leur pays d'origine.

Aider au développement de son pays d'origine me semble constituer un formidable moyen de se sentir encore mieux intégré en France, voire, pour certains d'entre vous, encore plus Français.

Le FORIM, à travers ses 700 associations membres dans tout le pays, rassemble des milliers de personnes issues de l'immigration, autour d'objectifs de développement solidaire. J'ai souhaité que mon ministère les accompagne à travers des actions concrètes. Car mobiliser les migrants dans des projets de développement, c'est aussi se donner plus de chances d'être efficace et adapté aux besoins des pays destinataires.

Mon ministère investit chaque année plus de 30 millions d'euros dans des projets de développement solidaire, dans les grands pays sources d'immigration.

Nous avons investi plus de 2,5 millions d'euros au Maroc pour le développement de l'emploi et de la création d'entreprise. En trois ans, nous avons investi avec nos partenaires locaux près de 30 millions d'euros dans le domaine de la formation professionnelle en Tunisie. Nous investirons plus de 7 millions d'euros au Bénin pour la formation des médecins. Intégration de l'immigration légale, lutte contre l'immigration illégale, et développement des pays sources d'immigration, sont les trois piliers sur lesquels notre politique d'immigration doit s'appuyer en permanence.

Cette politique ne relève pas que de ce ministère. C'est pourquoi le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement, présidé par le Premier ministre, a décidé que l'ensemble de la politique d'aide au développement de la France devait désormais bénéficier de manière privilégiée aux pays qui coopèrent avec nous pour réguler les flux migratoires.

Le programme que nous lançons aujourd'hui repose sur une conviction : les migrants doivent jouer un rôle central dans le développement de leur pays d'origine. C'est cette conviction qui nous animait lorsque nous avons demandé et obtenu, lors du sommet Afrique France du 1er juin dernier, une importante réduction des coûts de transfert de l'épargne des migrants vers leurs pays d'origine. C'est cette même conviction qui nous anime aujourd'hui lorsque nous décidons d'apporter une aide financière aux projets de développement portés par les migrants eux-mêmes.

Ce programme d'aide, appelé PRA-OSIM (« programme d'appui aux organisations de solidarité issues des migrations »), consiste dans une première dotation de 700.000 euros, dont nous attribuons aujourd'hui les certificats aux associations bénéficiaires, et une deuxième dotation de 725.000 euros, dont nous lançons aujourd'hui l'appel à projet.

Tous ces projets sont cofinancés par le Ministère, par les migrants eux-mêmes, par les bénéficiaires finaux dans les pays d'origine, et, souvent, par des collectivités locales, ici ou là-bas. Les 15.000 euros que nous apportons à chaque projet sont complétés pour atteindre des sommes de l'ordre de 25.000 à 30.000 euros par projet.

Je voudrais saluer le partenariat exemplaire conclu avec le FORIM pour la mise en place de ce programme et la sélection des projets. Ce partenariat a notamment permis de former les membres du FORIM à la conduite et à l'appui de projets, et à la recherche de financements. Je me réjouis aussi que le FORIM vienne d'obtenir un soutien financier de la Commission européenne.

Nous allons remettre dans un instant des certificats aux 33 premiers lauréats de ce programme. Permettez-moi de saluer la richesse des projets sélectionnés, qui vont bénéficier, dans 16 pays différents, à des populations aussi différentes que des filles-mères, des enfants des rues, ou des jeunes défavorisés.

Nous lançons aussi, aujourd'hui, l'appel à projets pour la deuxième dotation de ce programme, qui aboutira le 16 décembre prochain à la désignation de 38 nouveaux lauréats.

Le 16 décembre seront aussi organisées les premières rencontres nationales de l'intégration et du codéveloppement, en partenariat avec le FORIM. Ces rencontres seront précédées par l'organisation d'une caravane de l'intégration et du codéveloppement, qui parcourra l'ensemble de la France, pour débattre et écouter des témoignages de parcours réussis d'intégration et de codéveloppement.

Car il nous revient de rappeler en permanence que l'immigration n'est un facteur de progrès pour l'humanité que si elle répond au triple intérêt du migrant, du pays de destination, et du pays d'origine. Il n'y aura pas de développement équilibré de notre monde sans l'appui de ces trois piliers. C'est le message que nous souhaitons tous faire passer aujourd'hui.


Je vous remercie de votre attention.


Source http://www.immigration.gouv.fr, le 13 octobre 2010

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