Depuis presque 100 ans, la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié invite les catholiques à être attentifs au respect de la dignité humaine des migrants et des réfugiés. En effet, les mots « calvaire » ou « trafic » sont souvent associés à la réalité des migrations, comme le relève Mgr Laurent Dognin, évêque auxiliaire de Bordeaux, responsable de la Pastorale des Migrants. Le thème de réflexion 2013 proposé par le pape Benoît XVI - « Migrations : Pèlerinage de Foi et d'Espérance » - peut donc surprendre. Pourtant, « la recherche d'une vie meilleure peut être l'occasion d'un chemin de foi » souligne-t-il.

Commentant le message du Pape, Mgr Dognin a redit que chaque pays a le droit de réguler les migrations. Il attire néanmoins l'attention sur les personnes qui composent ces flux migratoires et qui se retrouvent, anonymes, dans les statistiques. Il insiste sur la lutte contre les trafics, corollaires des migrations, et reprend l'idée d'une « régulation raisonnée ». Il rappelle les droits et devoirs des migrants dont on officialise la présence sur un territoire, en alertant sur les amalgames qui les visent. Il regrette qu'en période de crise, ils soient « pointés du doigt », alors qu'ils produisent aussi des richesses.

De par leur expérience de foi et leur manière de la vivre, les migrants participent à la Nouvelle Evangélisation, thème de la Journée mondiale en 2012. Les communautés chrétiennes sont invitées à « accueillir le dynamisme de leur foi » et la promesse d'« enrichissement » qu'il porte, pour en prendre de la graine !

Au cœur de l'Année de la foi, Mgr Dognin encourage ainsi les chrétiens « à témoigner de leur foi », auprès de tous les migrants. La Journée mondiale du Migrant et du Réfugié est donc aussi l'occasion d'approfondir « la connaissance et le respect mutuel entre les religions ».
 

Citant un rapport du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, le Directeur du Service national de la Pastorale des Migrants et des personnes itinérantes, le P. Bernard Fontaine, dénonce l'aggravation des situations de pauvreté chez les migrants. Ceux-ci ont des conditions de vie plus difficiles (logement, consommation...), ont peu accès à l'épargne et leur niveau de vie est inférieur à celui du reste de la population. 37% des ménages composés d'immigrés vivent en dessous du seuil de pauvreté en France.

Il partage néanmoins quelques bonnes nouvelles : abrogation de la circulaire sur les étudiants étrangers du 31 mai 2011, baisse de taxes les concernant par la loi de finances, amélioration de l'accueil dans les préfectures, abrogation du « délit de solidarité »...