Absent mardi, M. Mohammed, 47 ans, baptisé KSM pour ses initiales en anglais, avait initialement décidé d'assister à l'audience mercredi, avant de se rétracter devant la porte du tribunal et de demander à être raccompagné au camp 7, où sont incarcérés les détenus "de grande valeur", a témoigné une militaire interrogée devant le juge. Il a finalement encore "changé d'avis", selon le juge James Pohl, et est apparu lors d'une suspension d'audience vêtu d'une veste de camouflage sur sa tunique blanche et coiffé d'un turban blanc.
La veille, le juge l'avait autorisé à porter la tenue de son choix. A sa mise en accusation, en mai, il avait souhaité apparaître avec le même treillis paramilitaire qu'il portait lorsqu'il combattait comme moujahidine contre l'occupation soviétique en Afghanistan. Mais cela lui avait alors été interdit par le commandant de la prison.
Ce Pakistanais, connu pour être provocateur, avait lancé au juge lundi ne pas croire que "ce tribunal soit capable d'une quelconque justice". Son neveu, Ammar al-Baluchi, 35 ans, avait également boycotté l'audience la veille. Son avocat avait expliqué à la presse que son client avait perdu son père récemment et souhaitait parler à sa mère par vidéo interposée. Les trois autres accusés, le Saoudien Moustapha Houssaoui et les Yéménites Ramzi ben al-Chaïba et Walid ben-Attach, ont boycotté l'audience mercredi. Celle-ci vise à préparer le procès qui ne devrait pas se tenir avant un an. Les cinq hommes encourent la peine de mort pour le meurtre de 2.976 personnes le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.