11-Septembre : les accusés sortent de leur mutisme


le 16 octobre 2012 à 09h59 , mis à jour le 16 octobre 2012 à 15h51.
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Guantanamo: début de la comparution des cinq accusés du 11-Septembre

Les cinq accusés du 11-Septembre ont commencé à comparaître samedi devant un tribunal militaire de Guantanamo pour leur audience de mise en accusation pour les attentats les plus meurtriers de l'histoire américaine. / Crédits : TF1/LCI

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AmériquesLe cerveau des attentats a dénoncé lundi une audience sans "justice" devant la justice militaire d'exception à Guantanamo qui vise à préparer le procès qui ne devrait pas s'ouvrir avant un an.

Les accusés  du 11-Septembre sont sortis de leur mutisme lundi pour leur retour devant la justice militaire d'exception à Guantanamo. Cette audience de cinq jours vise à préparer le procès qui ne devrait pas  s'ouvrir avant un an à Guantanamo, après onze années de rebondissements depuis  les attentats et la vaine tentative de l'administration de Barack Obama de l'organiser devant un tribunal de Manhattan. "Je ne pense pas qu'il y ait une quelconque justice dans ce tribunal", a dénoncé Khaled Cheikh Mohammed, qui a revendiqué les attaques "de A à Z".

Vêtu d'une tunique blanche, coiffé d'un turban et portant une épaisse barbe  teinte au henné, M. Mohammed, alias KSM pour ses initiales en anglais, répondait aux questions du juge militaire, sur ses droits à se soustraire aux débats. Assis sans entrave sur des bancs séparés, mais chuchotant de temps en temps entre eux pendant les cinq heures d'audience, ses co-accusés, les Yéménites Walid Ben Attach et Ramzi ben al-Chaïba, le Saoudien Moustapha al-Houssaoui et le Pakistanais Ammar al-Baluchi étaient vêtus de tuniques traditionnelles et de turbans ou coiffes blanches sur la tête. L'un d'eux a déroulé son tapis de prière pendant une suspension d'audience, pendant que neuf proches des victimes des attentats assistaient à la scène derrière une paroi vitrée.
 
Le cerveau parle couramment anglais
 
Ces détenus "de grande valeur", incarcérés à Guantanamo dans des conditions d'extrême sécurité, ont marqué leur première apparition devant la justice en cinq mois par une participation plus active que lors de la lecture de l'acte d'accusation le 5 mai. Après une tentative avortée de les juger en 2008, KSM et ses acolytes avaient alors défié le juge James Pohl par leur refus obstiné de répondre aux questions.

KSM, 47 ans, qui a fait des études aux Etats-Unis et parle couramment l'anglais, a choisi de répondre en arabe lundi, à la différence de son neveu M. al-Baluchi. Ce dernier, également appelé Ali Abdoul Aziz Ali, a répondu avec humour qu'il "ferait en sorte de laisser des notes" dans sa cellule de Guantanamo, lorsque le juge lui demandait s'il comprenait que la procédure le concernant se poursuivrait en cas d'évasion de la prison. "S'échapper de prison?", a demandé, l'air perplexe, M. al-Chaïba, également en anglais. Barbe noire et lunettes, le Saoudien Houssaoui, accusé d'être le financier du complot du 11-Septembre, a pour sa part précisé avoir été prévenu de  l'audience "une heure avant de partir". Accédant à une demande de la défense, le juge a autorisé les accusés à ne pas assister aux débats, et ce dès mardi. M. Houssaoui devrait être absent du  tribunal mardi, a indiqué son avocat.
 
"Intimidations physiques et émotionnelles"
 
Le procureur Mark Martins, qui y était farouchement opposé, a soutenu  qu'"aucun tribunal n'a reconnu le droit d'être absent". Le colonel Pohl a pris cette décision après un bref bras de fer avec un avocat qui désirait "parler de la torture" endurée par les accusés pendant quatre ans et demi. Le capitaine Michael Schwartz, défenseur militaire de M. Ben Attach, un proche d'Oussama ben Laden qui dirigeait le camp d'entraînement d'Afghanistan où deux des pirates de l'air ont été formés, a estimé qu'il fallait parler des "intimidations physiques et émotionnelles pour décider de leur présence ou absence au tribunal. Mais le juge a refusé d'entendre "un argument sans fondement".

Avec 11 des 25 recours consacrés à la censure, l'audience se poursuit mardi sur le secret que le gouvernement veut maintenir sur les déclarations des accusés, en raison de mauvais traitements assimilés à de la torture qu'ils ont  subis dans des prisons de la CIA. Le gouvernement invoque la sécurité nationale tandis que la défense, soutenue par 14 médias et l'association de défense des libertés civiles Aclu, demande la publicité et la transparence des débats.

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  • 421123 : On a bien fait de les conserver au frais, à défaut de les éliminer!

    Le 16/10/2012 à 18h47
  • patrouillebasse : C'est sur qu'avec sa tête il doit en vouloir à la terre entière.

    Le 16/10/2012 à 13h26
  • pilonduroi : Oua la tronche de bennet endormi

    Le 16/10/2012 à 13h13
  • 566456 : Parcequ'il trouve qu'il y a eu une justice pour les passagers des avions et les personnes dans les tours ?

    Le 16/10/2012 à 12h58

      Britney Spears fait son show à Vegas !

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