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"Le Voltigeur" est le premier roman de Marc Pondruel. "Le Voltigeur" est le premier roman de Marc Pondruel. © Lattès/Bruno Charoy Par Marine de Tilly Vade-mecum Il y a des objets, des parfums ou des musiques capables, en une nanoseconde, de nous catapulter à l'autre bout du temps. En une nanoseconde, il se passe en nous plus qu'en deux, trois ou dix automnes. Notre sang déferle dans nos veines, l'émotion nous étouffe, notre température corporelle dépasse largement les 37 et quelques degrés règlementaires. En une nanoseconde, c'est le chaos sous la peau. Que le souvenir en question soit bon ou mauvais n'y changera rien, une fois jailli du fond des âges, il nous assiège. Le premier roman de Marc Pondruel raconte cela : l'instant crucial où un héros contracte la maladie du retour, et puis tous ceux, virevoltants, qui en découlent. Rien de très original c'est vrai, mais le thème est solide, il a du coeur, de l'esprit et de belles référence : c'est un peu tout Camus et Pagnol, Modiano ou Rouaud, c'est la mère adorée d'Albert Cohen, les larmes de Verlaine sur ses jours anciens, la madeleine de Proust bien sûr. Le même parfum voltige au-dessus du Voltigeur, sauf qu'ici, la madeleine, c'est une vieille boîte à cigares. Un soir doux de septembre sur la côte bulgare, donc, un sage quadra depuis longtemps résigné à une vie banale ouvre la boîte de pandore : un coffret à cigares renfermant sa folle jeunesse lilloise. "Le passé entrait alors en trombe, écrit Pondruel, brisant la quiétude du soir, et ce fut sous la tonnelle comme l'arrivée d'un train de marchandises, un déferlement d'une violence à faire vaciller le présent." En effet, il suffira de quelques lignes bien ramassées pour s'y croire, pour y être. Le transfert est immédiat, oublié l'été bulgare, ça sent déjà la bière et les mauvaises pâtes bolognaises, les plans de révolutions dans les chambres d'étudiants et les bars de quartier, la clope le vin et les baisers, les conversations interminables sur la musique et la littérature, la nuit, sur les pavés mouillés de janvier. Tout y est, tous y sont, Ophélie, "jolie blonde avec le nez cassé", Auguste, Joachim ("c'est Napoléon, c'est la Bretagne, c'est Chateaubriand !"), Witold et ses santiags, bref, il y a les amis, les amours, les emmerdes, la drogue, la drague, la voltige, les vertiges, les voyages et les ruptures... Pourquoi le lire ? Parce qu'il est long et violent, le deuil de ses 20 ans. Parce que se souvenir, c'est imaginer à l'envers, et que Pondruel le fait bien. Parce qu'on n'a pas besoin d'être vieux pour aimer se souvenir. L'auteur a 27 ans et son héros, 44. Il parle donc d'une époque qu'il n'a pas connue, et alors ? La nostalgie n'attend ni n'a besoin des années. Comme disait Camus, "la pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie", et jusqu'à preuve du contraire, on peut penser avant d'être vieux. Où, quand le lire ? Rue Princesse (la rue qui a vu naître le général de Gaulle, pour d'autres nostalgiques), au coeur du vieux Lille, l'hiver, en vapotant (si Marisol Touraine nous y autorise encore bien sûr), un chocolat liégeois sur la table, Smells like Teen Spirit en fond de cale (parce qu'on n'a plus 20 ans et que maintenant, constat étrange, on est capable d'écouter Nirvana en buvant des chocolats liégeois). À qui l'offrir ? À vos amis lillois. Aux nostalgiques des années 90, quand on fumait dans les cafés, qu'on pleurait Kurt Cobain, qu'on applaudissait la chute du mur et la fin de l'apartheid, quand on envoyait du riz en Éthiopie et qu'on fantasmait sur les Reebok de Rosanna Arquette. Le Voltigeur, de Marc Pondruel (Jean-Claude Lattès, 350 p., 18 €) DÉCOUVREZ - Un extrait du Voltigeur, de Marc Pondruel (p. 17 à 19) : "Autour de la table basse, plus personne ne parle. Je joue avec la languette de ma canette et on n'entend plus que ce bruit fébrile et ridicule. Le silence s'alourdit. Je repose ma bière, les Mexicaines nous lancent des regards inquiets, essaient de deviner nos réactions, s'attendant maintenant au pire. Je finis par soulever le taquet d'argent rouillé, et, lentement, j'ouvre la boîte. Les Cohiba ont disparu depuis longtemps. Posée au-dessus, il y a une boucle de ceinture rouillée, sur laquelle un pélican écaillé joue au golf. Avec mes pouces je caresse le métal, le coeur soudain en gorge. En dessous, quelques photos gondolées par l'humidité. Une photographie de deux types en blouson de cuir qui sourient sur un ponton, l'air bravaches. Une autre, prise sur le quai d'une gare, d'un jeune garçon avec son père. Une sur laquelle on reconnaît le lion de Denfert-Rochereau, à Paris, où je n'ai pas mis les pieds depuis cinq ans maintenant. À côté des photos, des enveloppes serrées d'une ficelle effilée, avec de larges timbres aux couleurs passées, et des adresses, Magyarország, Mockba. Et tout au fond, sous les enveloppes et comme soudé au bois, le cliché d'une fille en noir et blanc, cheveux au vent, avec quelques mots en cyrillique et une trace bleue. un ticket jauni aux caractères presque effacés, chocolats viennois trois. Et un petit carnet à la couverture grise. Collé sur la couverture, un feuillet d'une écriture grotesque, Les recettes cultos des grognards de Tilsit. C'étaient les ingrédients pour faire les meilleures fajitas du monde. C'est ce que Merve, aiguillonnée par la curiosité, a dû lire. Peut-être même, curieuse comme je la connais, a-t-elle jeté un oeil au carnet. De longues listes de noms, entourés, barrés, certains raturés, B. Traven, Kurt Vonnegut, Nicky Larson, Cab Calloway, certains surlignés, Charles Gatewood, Léon Bloy, d'autres entourés, rue du Khatanga, Ophélie, Alain Kan, et des bouts de phrases - Je paie cash, pas cache-cache - Comment aimeriez-vous qu'on se rappelle de vous ? Comme quelqu'un qui a essayé d'aimer quelqu'un d'autre - essayé souligné cinq fois. Êtes-vous en train de me dire que vous n'êtes pas sincère ? Je ne suis pas plus sincère que vous. Le carnet de Witold. Et de tout ça, plus moyen de rien en dire. Des années que je n'avais pas ouvert cette boîte. Et tout soudain s'est mis à affleurer. J'avais complètement oublié, et voilà que ça me revenait, pleine face. Le passé entrait en trombe, brisant la quiétude du soir, ce fut sous la tonnelle comme l'arrivée d'un train de marchandises, un déferlement d'une violence à faire vaciller le présent. Dans ma tête, tout carambole. Je repense au lac Balaton, au garage de Niéville et au marché aux livres. À la traction Avant et aux chocolats chauds du Vaisseau. À l'institut. À Lille. en moi, je sens monter une drôle de chaleur et je me mets à pleurer. Au bout de la table, les Mexicaines ne comprennent plus rien. Merve non plus. Pétrifiées, elles me regardent, et moi je ne m'arrête plus de pleurer. Plus question d'être loquace, envolée, la bonhomie. Et moi, le bavard, l'insouciant, qui pouvais passer des heures entières à discuter sur ma terrasse, j'ai senti l'ancienne, la très ancienne entrave me bloquer de nouveau la gorge." Accédez à l’intégralité des contenus du Point à partir de 1€ seulement Livres RSS Livres * Houellebecq estime qu'"on a le droit d'écrire un livre islamophobe" * Rentrée littéraire. 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