Le Cameroun ne compte que 40 cardiologues pour une population de près de 20 millions d'habitants, a déploré ce mercredi le professeur de médecine, Pr Wali Muna, à l'ouverture du neuvième congrès de cardiologie auquel prennent part à Yaoundé près de 500 médecins venus d'Afrique et d'ailleurs.
Ces assises qui vont durer trois jours, ont pour thème : 'Les examens complémentaires en cardiologie'.
Selon le Pr Samuel Kingue, cardiologue, vice-président de la Société camerounaise de cardiologie (SCC), le choix de ce thème se justifie par les dernières statistiques qui révèlent que le taux de prévalence de l’hypertension artérielle est de 30%, que deux tiers des malades s’ignorent, que deux sur trois personnes dépistées sont sous traitement, qu'un hypertendu sur quatre suit normalement son traitement et que l’insuffisance cardiaque touche un hypertendu sur trois.
Le Pr Wali Muna, cardiologue, professeur de médecine, indique que les maladies chroniques, non infectieuses sont un véritable problème dans le monde et particulièrement en Afrique subsaharienne à cause de l'importation des habitudes alimentaires et du mode de vie.
L'alimentation trop grasse, trop salée ou trop sucrée expose les populations aux risques d'hypertension artérielle et d'accidents cardiovasculaires, a-t-il souligné, avant de conseiller la prévention à travers une alimentation saine et équilibrée, la pratique des exercices physiques, le dépistage précoce pour une prise en charge rapide.
Même s'il a reconnu que le Cameroun ne compte que 40 cardiologues pour une population de près de 20 millions d'habitants, le Pr Muna a dit qu'il y a des progrès qu'il faut saluer dans la mesure où, il y encore quelque années, ils étaient moins de 10.
Il pense que la communication et les technologies de l'information et de la communication doivent être mises à profit au moins au niveau du dépistage pour aider à l'amélioration de la prise en charge des pathologies cardiaques qui sont des 'tueurs silencieux'.
Il relève que ce coût est de 6 millions de FCfa, mais le malade paie la moitié parce que le Centre a développé un partenariat avec une fondation qui supporte la moitié du traitement.
Le programme du congrès prévoit des débats sur les moyens que peuvent se donner les Africains pour la prise en charge des maladies cardiaques qui sont devenues une menace pour les populations après que les pathologies infectieuses ont régressé.