Accueillant samedi un rassemblement de Nicolas Sarkozy dans son fief de Bordeaux (sud-ouest), ville dont il est le maire, M. Juppé, non-candidat à la présidence de l'UMP, a été hué par les partisans de l'ancien président, opposés à son profil modéré qui tranche avec la ligne droitière de leur favori. «Je ne me laisse pas impressionner par des mouvements de foule», a rétorqué Alain Juppé, dans une pique à son rival qui, une semaine plus tôt, avait cédé à la pression de militants hostiles à la loi sur le mariage homosexuel votée en 2013 en promettant de l'abroger. L'incident, que M. Sarkozy n'a pas voulu condamner par refus de «bâillonner» les militants, illustre les déchirements de l'UMP entre les tenants d'une alliance au centre et ceux tentés d'aller chasser sur les terres du FN, dont les thèses séduisent leur base plus radicale.