Avez-vous l’impression que la situation s’est améliorée? Je pense que dans les milieux déjà plus ouverts, elle s’est améliorée. Les lois concernant le mariage homosexuel ou l’homoparentalité ont eu un effet. Le message est symbolique – on reconnaît les personnes LGBT –, et les gens se sentent de plus en plus à l’aise d’en parler. Cela dit, je crois qu’il y a des milieux de travail qui demeurent très homophobes. Les milieux où la virilité est valorisée, notamment la construction, n’ont souvent pas bénéficié de sensibilisation. Le vocabulaire qu’on y utilise est d’ailleurs fortement connoté… Il n’est pas rare d’entendre : «Ne prends pas ton marteau comme une tapette.» On peut tout de même dire qu’il y a eu des changements. J’ai connu une époque de censure des CV. On cachait qu’on avait fait du bénévolat pour des organismes LGBT. Y a-t-il des facteurs qui déterminent la plus ou moins grande ouverture d’un milieu?