Bien que l’Afrique du Sud se soit dotée, après l’accession au pouvoir de Nelson Mandela, de la constitution la plus avancée au monde en termes de lutte contre toute discrimination, les mentalités n’évoluent guère. Même si le mariage homosexuel est légalisé depuis 2006, l’homosexualité féminine est traditionnellement considérée comme une tare que les hommes doivent « soigner », en particulier dans la communauté noire. Les viols commis contre les lesbiennes sont appelés « viols correctifs ». Les violeurs visent à « punir » les lesbiennes, ainsi qu’à les « soigner » en leur imposant des pratiques hétérosexuelles, censées faire d’elles de « vraies femmes ». Dans la culture sud-africaine, la présence d’une lesbienne représente un affront absolu à la conception que les hommes ont de leur masculinité. Rien que dans la ville du Cap, on compte 10 « viols correctifs » par semaine à l’encontre des homosexuelles, ainsi que de nombreux meurtres. Parfois, il arrive même que les enfants de femmes homosexuelles soient violés en raison des préférences sexuelles de leur mère.