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Le maire de Rome a officialisé des mariages gays, toujours illégaux en Italie

25/10/2014 | 01h18
Ignazio Marino samedi 18 octobre Crédits : Ignazio Marino / Instragram

Samedi 18 octobre, le monde entier avait les yeux braqués sur le Vatican. Pendant ce temps au capitole, le maire de Rome, Ignazio Marino, reconnaissait 16 mariages homosexuels célébrés à l’étranger.

Ignazio Marino, le maire de la capitale italienne, a décidé de répondre favorablement aux demandes formulées à son encontre par 16 couples de même sexe. Le même jour, il a transcrit dans les registres de la ville leurs unions scellées dans les pays voisins où le mariage homosexuel est autorisé. Ce faisant, il a suivi le mouvement lancé par les maires de Milan, Naples et Bologne. “Aujourd’hui est un jour spécial qui, nous l’espérons, deviendra bientôt une journée ordinaire”  a-t-il déclaré. La cérémonie s’est tenue en même temps que le synode sur la famille au Vatican, où la question de la reconnaissance des couples homosexuels a aussi été posée. Le préfet de Rome a immédiatement réagi en lançant une procédure de vérification extraordinaire des registres de l’état civil.

78% des Italiens favorables à la légalisation du mariage homosexuel

Depuis plusieurs semaines, un bras de fer s’est engagé entre les pros et les anti mariages gay en Italie. Le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, a fait passer en début de mois une circulaire ordonnant l’annulation des mariages qui ont eu lieu dans certaines mairies. Plusieurs voix se sont élevées pour soutenir les maires concernés parmi le Parti Démocrate, le parti de centre gauche dont est issu Ignazio Marino, le fameux mouvement des 5 étoiles de Beppe Grillo, ou encore, plus étonnant, dans les rangs de Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi. A l’échelle nationale, 78% des Italiens sont favorables à la légalisation du mariage homosexuel.

Malgré tout, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté samedi devant le capitole pendant que le maire officialisait les unions. “Marino est phobique de la famille” et “une maman, un papa c’est la vraie liberté” faisaient partie des phrases que l’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants, comme l’a relevé le journal italien Repubblica. Le diocèse de Rome a également critiqué l’initiative dans sa revue hebdomadaire Roma Sette en la qualifiant de “choix idéologique arbitraire qui représente un affront institutionnel sans précédent.”

Le maire a justifié le bien fondé de son choix par l’article 21 de la charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, relatif à la non discrimination. Le procureur de la République Giuseppe Pignatone a lui précisé il y a deux jours que le préfet n’a pas le droit de recourir aux tribunaux pour obtenir l’annulation des transcriptions. Deux sous préfètes ont tout de même passé plus de quatre heures à photocopier tous les documents relatifs aux mariages étrangers pour un examen minutieux. Une opération de vérification qui laisse le temps à la préfecture de trouver un moyen juridique de riposter, pour empêcher que d’autres maires ne soient encouragés à suivre l’exemple d’Ignazio Marino et que le mouvement se généralise.

La rébellion comme signature

Ce n’est pas la première fois que le maire de Rome fait parler de lui. Son élection elle-même était un événement. Le “Réformateur” est celui qui a rendu Rome à la gauche (après cinq ans seulement de droite) avec le score incroyable de 63,9% des votes. Sa première réaction a été de démissionner du poste de sénateur qu’il occupait depuis 2006 pour dénoncer la pratique du cumul des mandats. En octobre dernier, il décide d’accueillir dans la capitale les 155 rescapés du naufrage dramatique de Lampedusa, “en signe de rébellion contre la résignation et l’indifférence” dit-il.

En février dernier, il a aussi pris le parti risqué de menacer d’interrompre les principaux services publics de la ville tels que les transports ou le ramassage des déchets. Il a ainsi obtenu, malgré la désapprobation du premier ministre italien Matteo Renzi, une autorisation exceptionnelle du gouvernement d’augmenter les impôts de 0,8% à Rome. Un décret-loi sobrement nommé “Salva Roma” (“sauver Rome”) qui va permettre de récolter 600 millions, alors que la dette de la capitale s’élève à 1,2 milliard d’euros. Le fruit d’une gestion terrible des édiles précédents selon lui. “Il est impossible de gouverner une ville de la sorte!“, s’est-il indigné. “Les hommes politiques qui ont gaspillé l’argent de la municipalité pendant cinquante ans mériteraient la fourche.”

Désillusion

Mais pour les romains, depuis son arrivée, Ignazio Marino ne fait pas mieux que ses prédécesseurs. Un sondage commandé par son parti (le Parti Démocratique) publié aujourd’hui (25 octobre) montre que la côte de confiance de l’édile a chuté à 20% en un peu plus d’un an. Pour les 2000 personnes interrogées le mois dernier, la sentence est sans appel. A la question : “quels services fonctionnent bien à Rome aujourd’hui selon vous“, 54% des interrogés ont répondu “rien“. Une désapprobation qui est bien focalisée sur l’homme et non sur le mouvement politique puisque, parallèlement, le Parti Démocratique a gagné 9 points par rapport aux sondages réalisés l’année dernière.

 

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