Manif pour tous. Retour à Bordeaux et Paris
Après leur lutte contre le mariage homosexuel désormais entré en vigueur, sans réels remous, les partisans de La Manif pour tous mobilisent à nouveau demain, cette fois contre la PMA, la GPA et une prétendue théorie du genre. Selon une enquête réalisée par Odoxa pour iTélé, la Manif pour tous rencontre pourtant plus de défiance qu'avant dans la population.
Moins d'un an et demi après la promulgation de la loi Taubira et le premier mariage gay, et huit mois après son dernier défilé, La Manif pour tous (MPT) appelle à battre à nouveau le pavé demain, à Paris et à Bordeaux. Les nouvelles cibles : la PMA (Procréation médicalement assistée), la GPA (Gestation pour autrui) et une prétendue théorie du genre niant les différences entre les sexes. Pour Albéric Dumont, cofondateur du collectif, « il y a un double discours hypocrite du gouvernement » : « Il est opposé à la GPA en France mais, dans le même temps, il permet la régularisation des enfants nés de GPA à l'étranger ». En cause, la position du gouvernement qui n'a pas contesté des arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme ayant contraint, en juin, la France à reconnaître les enfants nés d'une mère porteuse à l'étranger.
Valls monte au créneau
Manuel Valls a tenté hier de désamorcer la mobilisation en réaffirmant que la GPA « est et sera interdite en France ». La France, assure le Premier ministre dans l'édition de vendredi du quotidien catholique La Croix, « exclut totalement » d'autoriser « la transcription automatique » des actes de filiation d'enfants nés par mère porteuse à l'étranger. Y aura-t-il néanmoins du monde dans la rue ? Les organisateurs de La Manif pour tous prévoient une mobilisation « un peu supérieure » à leur dernière manifestation. Après les démonstrations de force massives en plein débat sur le mariage, 100.000 personnes, selon la police, avaient encore défilé, le 2 février, à Paris et Lyon. Ces sympathisants se sentent confortés par des développements des derniers mois, comme l'opposition publique à la GPA de personnalités de divers bords politiques, dont les socialistes Jacques Delors et Lionel Jospin. Plusieurs responsables de l'UMP estiment, comme Jérôme Chartier, « incontournable » une « réécriture de la loi pour le mariage pour tous ». Et l'ex-chef de l'État Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP, prône désormais l'inscription dans la Constitution de « verrous juridiques pour réserver la PMA aux couples hétérosexuels infertiles et interdire complètement la GPA ». Les manifestations interviennent aussi juste après l'annonce d'un coup de rabot généralisé aux prestations familiales.
Il est 13h, c'est parti ! #FamillesEnAvant pic.twitter.com/N1USNqXUST
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) October 5, 2014