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Autriche: Les couples homos à égalité avec les couples hétéros pour l’adoption

23 jan

Article de Yagg du 14 janvier 2015

« La Cour constitutionnelle a jugé qu’il était illégal d’empêcher les couples homosexuels d’adopter sur le fondement de leur orientation sexuelle. »

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Le Luxembourg autorise le mariage homosexuel

21 juin

Article du Monde du 18 juin 2014

 

« Le Luxembourg a autorisé mercredi 18 juin le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, rejoignant ainsi dix autres pays européens.

Le projet de loi, qui stipule que « deux personnes de sexes différents ou de même sexe peuvent contracter mariage », a été voté par une large majorité de cinquante-six voix contre quatre. Il permet aussi aux couples de même sexe d’adopter des enfants, ce qui constituait l’un des points les plus controversés du texte. »

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Témoignage de Marjolaine (n°9)

4 fév

Premier chapitre

Ce soir, le moral n’y est pas ; j’ai l’impression d’avoir subi une violence terrible, d’être absolument désarmée pour m’en protéger, d’avoir d’autant moins de hargne à me défendre que j’ai moi-même du, sciemment, agir contre mon gré, contre mes opinions, contre mon choix de vie.

Que les autres n’y comprennent rien, prennent cela à la rigolade alourdit encore la sourde angoisse que génère l’acte que je viens de commettre.

J’ai l’impression d’être flouée, dépossédée de ma liberté de mouvements, d’avoir du me parjurer, d’être une traitre à la cause, enfin, bref, cela m’est insupportable.

Et pourtant nos subconscients ont vaillamment résisté, eux, si l’on songe que nous avons du nous y reprendre à de nombreuses fois avant de parvenir enfin à déposer notre dossier de mariage en mairie.

Je vous épargnerai les premières tentatives avortées mais les dernières valent leur pesant de rires (amers) :

Mardi dernier en huit (nous ne disposons de temps commun sur les horaires d’ouverture que le mardi après midi entre 14 et 16h00), notre dossier est enfin complet. Nous nous présentons au guichet des mariages. L’employée nous demande de produire les pièces obligatoires (pièces d’identités, justificatif de domicile, extraits d’acte de naissance, etc.). Nous nous apercevons que l’extrait d’acte de naissance de ma compagne a mystérieusement disparu de la pochette. Comme j’ai à faire au centre ville, elle propose de faire l’aller et retour jusqu’à la maison pour prendre ce fichu papier. Trente minutes plus tard, elle me téléphone : Elle l’a déniché. Une heure plus tard, nous nous retrouvons devant le bureau. L’employée prend l’extrait d’acte de naissance et nous découvrons que c’est soit un acte de naissance, mais qu’il s’agit d’un des miens datant de plus de trois mois.

Mardi dernier, nous retournons à la mairie, avec nos actes de naissance respectifs et pas « périmés », et là, je ne retrouve pas ma carte d’identité (laissée le midi même ainsi que tout mon portefeuille au domicile de copains chez lesquels j’ai déjeuné). Pas le temps de faire l’aller et retour.

Et là, nous sommes jeudi, le dossier est enfin déposé, et j’ai les boules.

Bon, je n’ai pas pu laisser vierge la case : Enfants du couple, j’ai écrit bien proprement les prénoms, noms et dates de naissance des filles, mais toute gênée, l’employée m’a « fait comprendre » qu’elle ne pouvait laisser écrit « enfants du couple » pour des enfants de notre couple.

Lorsqu’elle nous a demandé si nous voulions passer des musiques particulières, j’ai bien essayé de suggérer « Ni Dieu ni maître » ou « Société, tu m’auras pas ! », mais j’ai failli me prendre un coup de coude dans les côtes en plus du regard courroucé de ma compagne, qui n’aime pas les esclandres, ni les remarques improductives.

Dire qu’il y en a plein qui ont des enfants légitimes hors mariage et que nous, nous n’en avons pas le droit. Dire qu’on va devenir les gens les plus rangés des voitures (un mariage ? Deux bagnoles ? Un caniche ? Deux enfants. Une bagnole ? Une télé ? Un permis de chasse ? Un pavillon de banlieue ?) après des siècles de mise au ban de la société ! Dire que dans deux semaines, ils publieront les bans et qu’il va falloir dire « oui » alors que spontanément, je n’aurai jamais eu l’idée de m’alourdir de fers institutionnels. Depuis quand a-t-on besoin de l’accord de l’état pour s’aimer, de preuves, de contrat devant la loi pour savoir ce qui est le mieux pour nous deux ?

Je crois que c’est cette idée, de devoir attester publiquement de mon amour et de m’attacher à l’état par le mariage qui me répugne profondément. Je n’ai rien à prouver ni à crier sur les toits et je préfère a priori le maquis à la grand place. Sauf que là, aujourd’hui, en France, la discrimination dont nous sommes victimes ne laisse pas le choix : Pour être mère de ses enfants, il est obligatoire de se marier.

Nous nous marions dans trois semaines, mais après les démarches d’adoption, aurons-nous encore les moyens financiers de divorcer ?

Marjolaine

Témoignage de Maud (22)

3 jan

J’ai vécu dix ans avec une femme. Nous nous sommes rencontrées et nous avons su très rapidement que nous fonderions une famille ensemble. Nous savions avant même de l’envisager que ce serait un combat à mener pour que nous puissions devenir mères.

Dès le départ, nous avons décidé d’un accord commun que je porterai nos enfants. Elle voulait être mère, mais elle ne voulait pas être enceinte. Cela ne me posait aucun problème car mon désir de maternité était vraiment très fort.

Un premier parcours durant lequel il a fallu batailler pour trouver des infos, encore rares sur le net. Déterminer aussi comment nous souhaitions être mères.  Elle m’a dit très rapidement qu’un donneur c’est ce qui lui semblait le mieux, qu’elle puisse avoir son rôle de mère sans avoir à partager son enfant avec une tiers personne.
Il y a dix ans, dans un tel début de parcours, on se sentait bien seules avec nos questions et nos doutes, pour autant, notre détermination était la plus forte.
Puis c’est à cette même époque que les premiers forums ont vu le jour, et que les premiers contacts avec d’autres couples dans la même situation que nous ont été possibles. Dès lors, nous nous sommes senties portées par cela… nous pouvions échanger sur nos difficultés, lire le témoignage de celles déjà mères, être encouragées et cela a été vraiment très important pour la suite.

Nous avons trouvé notre donneur et à l’issu d’un an d’un parcours éprouvant, nous avons eu notre première fille. Elle a huit ans aujourd’hui.
Lorsque l’on est homosexuelle avec un désir d’enfant, on se pose des tonnes de questions avant la conception, pendant la conception et même encore pendant la grossesse. A l’instant où vous devenez mère,  il n’y a plus de questions, juste l’évidence.
Cette enfant est là, nous l’avons désirée, et nous allons l’aimer. Plus de doutes, nous serons assez fortes pour cela.

Soutenues par notre entourage, par les institutions que nous fréquentons au quotidien, nous n’avons jamais eu de soucis. Tout le monde a toujours joué le jeu et fermé les yeux sur l’absence de droit de mon ex compagne.

Nous avons voulu un deuxième enfant. Un combat de plus. Il nous aura fallu trois longues années pour parvenir à être mères à nouveau. Et puis un jour, notre deuxième fille est arrivée. Elle a trois ans aujourd’hui.

Et nous avons poursuivi notre vie comme elle l’était jusque-là.  Oubliant presque l’absence de droit de l’autre maman de mes filles.  Elle était mère au quotidien. Tout comme moi.

Nos enfants sont issues de notre désir à toutes les deux. Elles ont vu le jour après des combats que nous avons menés ensemble, des échecs que nous avons encaissés ensemble. Dès leurs naissances, nous avons été deux à nous en occuper, à nous lever la nuit, à les emmener  chez le médecin, à la crèche, puis à l’école…. Il n’y a rien qui ne peut dissocier notre implication à l’une ou l’autre.

La seule et unique différence c’est que je les ai portées. Mais je ne les aurais jamais portées sans elle. Elle les a portées dans son cœur. C’est ce que nous avons toujours expliqué à nos filles.

Seulement voilà, après dix de vie commune, nous nous sommes séparées. C’est la vie.

Et cette absence de droit, pour mon ex compagne, c’est maintenant que nous en mesurons vraiment toutes les conséquences.

Nous nous entendons bien.  Et c’est là toute la chance que nous avons.
Parce qu’elle n’a toujours pas de droits sur ces enfants qu’elle élève depuis huit ans.  Et qu’à présent plus rien ne la protège. Même plus moi.

Nous avons décidé de mettre en place une garde alternée. Ce qui implique que la moitié du temps, elle continue de s’occuper de ses filles, de s’impliquer dans leur éducation, de s’organiser quand l’une est malade, parce qu’évidement, les journées « enfants malades » c’est exclu.

Elle s’occupe de ses filles sans aucun cadre. Sachant très bien que tout repose sur notre entente. Sachant très bien que je pourrais du jour au lendemain la priver de ses filles. C’est important pour moi de préciser cela, car même si c’est une chose que je ne ferai jamais, j’ai eu trop d’exemples autour de moi de couples qui se promettent que l’autre parent sera toujours le parent. Puis la séparation arrive, avec la mésentente et alors un parent se retrouve coupé de ses enfants sans recours possible.  Il est impératif de protéger les enfants de cela.

Non, je ne lui ferai pas ça. Mais elle vit tout de même avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.  Toute sa vie de mère repose sur le fait que nous nous entendions bien.

Aujourd’hui, ce qui est important pour moi c’est qu’un jour elle devienne l’autre parent légal de nos filles. A parts égales. Elle l’est depuis huit ans. Elle n’a pas besoin de prouver davantage son implication. Je veux que lorsque je m’absente, lorsque je n’ai pas les filles chez moi, elle puisse être libre de prendre des décisions importantes et médicales si c’est nécessaire. Je ne veux plus écrire de lettre pour l’y autoriser comme j’ai dû me résoudre à le faire lorsque je me suis absentée plusieurs semaines. Parce que c’est une aberration pour moi.

Elle et moi, on ne se mariera pas. Et on ne fera pas non plus de faux mariage pour accéder à l’adoption. Parce qu’il est juste impossible d’expliquer à nos filles qui apprennent à vivre cette séparation, que nous allons nous marier pour qu’elles puissent être mieux protégées.  Elles n’y comprendraient plus rien.

Ce que je veux aujourd’hui, c’est la reconnaissance de l’autre parent  d’emblée. Dès la naissance de ses enfants. Sans parcours d’adoption, sans avoir à se justifier ou à constituer un dossier. Une reconnaissance entière dès le début.  Et rétro active pour les enfants déjà nés.

Parce que mes filles ont deux mamans. Et il n’y en a pas une qui est plus importante que l’autre.  Seulement, il y en a une qui l’est sans que cela ne soit reconnu.
Maintenant que nous sommes séparées,  il devient très très important que mon ex compagne puisse devenir elle aussi un parent légal. Il en va de la protection et de la sécurité de nos filles.

Maud

Lucien, 6 ans et 2 papas

2 jan

http://yagg.com/2012/12/31/radio-lucien-6-ans-et-2-papas/

2papa-KimRoselier-France-Inter-bigPour le 7e épisode de son feuilleton documentaire, 2013 année folle, diffusé jeudi 27 décembre sur France Inter, Baptiste Etchegaray a rencontré une famille homoparentale. Eric et Stéphane ont adopté Lucien, né au Congo Kinshasa il y a 6 ans.

Pour écouter cette émission, cliquez sur le lien ci-dessous:

http://yagg.com/2012/12/31/radio-lucien-6-ans-et-2-papas/

Christiane Taubira s’enflamme pour les familles homoparentales à l’Assemblée nationale

19 déc

http://yagg.com/2012/12/19/christiane-taubira-senflamme-pour-les-familles-homoparentales-a-lassemblee-nationale/

Le député UMP du Rhône Bernard Perrut a profité de la séance de questions au gouvernement pour interroger le Premier ministre sur le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption à tous les couples.

L’OPPOSITION ABSENTE DES DÉBATS
Le parlementaire a cité l’entrepreneur Pierre Bergé qui avait soutenu la grossesse pour autrui dimanche lors de la marche pour l’égalité en déclarant: «Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence?». «Que voulez-vous réellement faire avec cette réforme?», a demandé le député avant de réclamer «un grand débat public». Bernard Perrut a par ailleurs accusé le gouvernement de nier «la réalité biologique de la différence des sexes» au nom d’une «conception spécifique de l’égalité entre adultes» et de «faire disparaître les termes de “père” et “mère”»  de la loi.

Pour lire la suite: http://yagg.com/2012/12/19/christiane-taubira-senflamme-pour-les-familles-homoparentales-a-lassemblee-nationale/

Voir la vidéo: http://www.dailymotion.com/video/xw2irx_christiane-taubira-s-enflamme-pour-les-familles-homoparentales-a-l-assemblee-nationale_news

Témoignage de Stéphanie (18)

19 déc

Trois combats pour une vie

 

Croyez vous que l’Amour se définisse par un sexe ??

Non …

Si j’avais pu choisir, pensez-vous que j’aurais choisi d’aimer une femme ? Avec toutes les difficultés que cela comporte … oh que non …

C’était mon premier combat : l’acceptation… pour moi mais aussi pour mon entourage.

Mais voilà, c’est ainsi et j’en suis ravie… parce que c’est elle d’abord et qu’elle est merveilleuse et unique… mais aussi parce que cet amour a fait de moi celle que je suis aujourd’hui, une femme qui a pris confiance en elle et surtout, une maman.

Oui c’est elle qui m’a permis de devenir mère… et voilà notre second combat qui pointe le bout de son nez.

Nous avions ce projet, ce formidable projet d’avoir un enfant.

Un projet qui s’est révélé très long à réaliser …

10 ans d’envie viscérale de fonder notre famille, 6 ans de parcours du combattant entre examens médicaux, aller-retour en Belgique, attente, déception pour cause d’échecs répétés, euros dépensés … La douleur et le vide s’accumulent … je suis triste. Profondément. L’attente est interminable, insoutenable. Je le veux tant cet enfant …

Elle reste là, aussi présente sinon plus. Elle souffre aussi, beaucoup, mais en silence pour me protéger. Je sais qu’elle se sent impuissante et qu’elle voudrait soulever des montagnes.

Notre amour est une force et nous porte pour continuer.

Les membres de ma famille, les amis deviennent parents… tout autour de moi : des enfants… tous plus beaux les uns que les autres… et moi ? Et nous ?

Enfin …… oui enfin ce bonheur frappe à notre porte et nous accueillons notre bébé de l’Amour.

Malgré la joie intense, nous nous heurtons aux premières difficultés de famille homoparentale : les non droits pour Elle … Voici notre troisième combat qui commence.

2 jours après la naissance de notre enfant, Elle va à l’Hôtel de Ville déclarer SON fils…

De mon côté, dans ma chambre de maternité, un coup de téléphone… l’agent d’état civil de la Mairie m’appelle. Elle est en face de ma compagne, et me demande de confirmer ce qu’elle est en train de lui expliquer… Elle a beau être en possession d’un papier écrit de la main du médecin obstétricien qui m’a accouchée expliquant sa présence au bloc, près de moi (et de tout ce qui a suivi : le peau à peau durant 2h avec son bébé, les premiers soins, les premiers regards…), mais cela ne sert à rien, il faut que cette personne entende de ma bouche qu’elle a le droit de déclarer son enfant, qu’elle est sa maman.

Combien de temps ce troisième combat durera ? Un an ? Deux ? Dix ? Ou toute une vie ?

Pourquoi ce combat a-t- lieu d’être ?

Qu’y a-t-il de particulier à être un couple qui s’aime et qui désire avoir un enfant ?

Pourquoi notre famille n’est-elle pas reconnue ?

Mais pourquoi ? En quoi cela dérange ? Nous ne demandons qu’à vivre comme les autres, rien de plus, rien de moins …

Ce troisième combat, ne sera pas le plus facile, mais une chose est certaine, nous sommes trois, c’est notre force et nous nous battrons jusqu’au bout pour le remporter.

 

Stéphanie

 

 

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