Invité de Frédéric Beigbeder pour un long entretien dans le cadre du 12e numéro de Lui avec la sublime Alessandra Ambrosio en couverture, Guillaume Canet s'est confié sur sa personnalité, l'homme qu'il est, ses blessures en tant qu'artiste, et les critiques dont il fait régulièrement l'objet aux côtés de sa compagne Marion Cotillard.
Tout en humilité, c'est un homme frileux et conscient de ses failles qui s'est exprimé. Un homme qui n'a pas forcément confiance en lui et qui doute, souvent pour se remettre en question. Il dira même de lui qu'il est "un insatisfait qui cherche le bonheur", "quelqu'un qui doute énormément" et qui parfois, aimerait "se la péter" bien plus que les apparences ne le laissent croire. Dans l'esprit de Guillaume Canet bien évidemment, l'échec cuisant de Blood Ties, qu'il n'a pas encore avalé et qu'il évoque souvent de manière très transparente, avec des regrets. "Il y a eu une remise en question qui a été accentuée par mes doutes", assure le cinéaste. L'homme, qui a grandi essentiellement aux côtés sa mère après le départ de ses deux grandes soeurs, a pourtant évolué dans le monde du cirque, univers qui nécessite une véritable confiance en soi et une rigueur à l'épreuve du temps. "Je n'ai jamais été totalement à l'aise dans ce métier", croit même savoir l'interviewé.
Bien que n'ayant pas confiance en lui, Guillaume Canet a réussi. Une belle victoire qui a été semée d'embûches, comme lorsque derrière les soutiens apparents, il y a surtout la critique qui s'abat durement. L'ex-mari de Diane Kruger le sait mieux que personne, notamment depuis que son actuelle compagne, Marion Cotillard, est devenue une star internationale et que lui aussi navigue entre des projets internationaux et la France. "Le succès en France est mal vu, constate-t-il. C'est complètement banal de dire ça... J'ai fait un break de huit mois [il s'est muré dans l'équitation, son premier amour, NDLR] parce que j'en avais marre de cette ambiance, vraiment j'en avais marre de voir ou entendre des conneries sur moi ou Marion dans les émissions de télé." Et de conclure avec un constat amer : "Il y a un acharnement assez violent." Refusant de devenir aigri ou d'incarner la colère, Guillaume Canet a sagement préféré l'ignorance, l'éloignement.
Face à Frédéric Beigbeder, il se questionne... "Moi ce que je veux dire, c'est que... Je n'ai tué personne. On peut me reprocher ce que l'on veut mais... Je fais mon métier le plus honnêtement possible et j'essaie de la faire bien", assure Canet, sans pour autant parler de bashing, ce terme 2.0 qui permet de qualifier l'enchaînement de critiques glanées dans les médias ou réseaux sociaux. On le retrouvera bientôt dans le thriller La Prochaine fois, je viserai le coeur, où il redevient acteur dans un rôle fort qui semble avoir séduit la critique. À charge de revanche.
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Mon dieu, Guillaume est un enfant. Il ressamble un garçon de 10 ans qui ne sait pas accepter "non" comme réponse. Blood Ties a été un gros échec dans TOUT le monde, s'il ne peut accepter ça c'est son problem. Mais la presse française n'est pas coupable ici. Grandir Monsieur Canet, vous êtes 41!
Lolo
Certes, il n'est pas évident de s'en prendre plein la tête. J'ai beaucoup lu les critiques des "Petits mouchoirs"et de "Blood Ties"...Mais, de grâce, arrêtez de nous dire que le succès est mal vu en France! Ce n'est pas une question de "banalité" et n'a rien à voir avec un pays en particulier. Pas de mépris aigri, s'il vous plaît. Quelle que soit la culture, lorsqu'une personne s'expose et lorsqu'elle se met à "sonner faux" à travers ses réalisations, son comportement, le public la rappelle à l'ordre. C'est tout. Je viens de découvrir "La Vérité" D'H.-G. Clouzot. J'avais vu "Les Diaboliques". Brillant. Tout jeune -et moins jeune- réalisateur devrait voir et revoir ces films. Il ne s'agit, ensuite, ni de "faire comme Clouzot", plutôt de comprendre comment et pourquoi ce réalisateur a un très grand talent, ni de dresser une querelle des anciens et des modernes! Clouzot demeure très moderne aujourd'hui, tandis que Xavier Dolan, à 25 ans, réalise de très bons films qui auraient fasciné la Nouvelle Vague. Cela tient, il me semble, à la grande exigence d'écriture du scénario.