A propos de l’argent
Depuis l’époque très lointaine où il troquait un bien contre un autre, une marchandise contre une autre, un service contre un autre, l’homme a inventé une monnaie d’échange que l’on assimile de nos jours encore à l’argent. Comme chacun sait, il se présente dans la plupart des pays du monde sous la forme de billets et de pièces, auxquels on attribue des valeurs qui fluctuent en fonction des circonstances politico-économiques et du “marché”. Cette invention fut une nécessité, car le troc atteignit rapidement ses limites et n’était pas toujours équitable. Très tôt dans l’histoire humaine, il a donc fallu créer un système n’ayant dans l’absolu aucune limite et garantissant en théorie une certaine équité.
Le temps a passé depuis l’invention de l’argent, mais l’homme a rapidement perverti l’usage idéal qu’il aurait dû en faire. Conçu à l’origine pour servir de monnaie d’échange, il s’est transformé en une marchandise que l’on s’est employé à accumuler en tant que telle, de sorte que son acquisition est devenue une fin en soi, au mépris des valeurs morales et éthiques les plus élémentaires. Le « bon serviteur » qu’il aurait dû être s’est bien vite transformé en « mauvais maître », au point de révéler avec de plus en plus d’acuité deux faiblesses majeures de la nature humaine : l’avidité et la cupidité. De nos jours, tout laisse à penser que ces deux faiblesses ont atteint leur paroxysme dans les sociétés modernes.
La question qui se pose est de savoir pourquoi l’homme en général est si avide et si cupide. Cela revient à se demander pourquoi il veut toujours plus d’argent et de biens, au-delà même de ce qui lui est nécessaire pour vivre confortablement sur le plan matériel : La peur de manquer ? Le besoin de posséder ? Le désir de dominer ? Il est difficile de savoir ce qu’il en est vraiment, mais ce qui est certain, c’est que cette attitude ne le rend généralement pas heureux, ou alors pas longtemps et pas pleinement, d’où l’adage populaire : « L’argent ne fait pas le bonheur ». Cela étant, on ne peut nier qu’il y contribue activement, car il est une nécessité pour mener une vie ne serait-ce que “normale”.
Comme vous le savez, nombre de religions prônent la pauvreté, car elles considèrent que la richesse corrompt l’âme humaine et l’éloigne de Dieu. D’un point de vue rosicrucien, une telle approche de la spiritualité n’est pas fondée. Penser cela reviendrait à dire que le fait d’être pauvre rend plus spirituel, ce qui n’est pas le cas. Certes, c’est avant tout la richesse intérieure qu’il faut rechercher, mais une telle quête peut être menée sans pour autant mépriser l’argent. Ce qui importe dans ce domaine, c’est la manière dont on l’obtient et l’usage que l’on en fait. Quiconque en “gagne” malhonnêtement ou au détriment d’autrui avilit effectivement son âme. Il en est de même de quiconque l’emploie à des fins immorales ou négatives. Mais s’il est obtenu honnêtement et utilisé d’une manière positive, il permet à celui qui en possède d’être heureux et de rendre les autres heureux, ce que Dieu, quelle que soit l’idée que l’on s’en fait, ne peut qu’approuver.
Que faire pour que les hommes soient moins avides et moins cupides ? Je ne vois qu’une solution : leur expliquer dès le plus jeune âge que ce n’est pas dans les possessions matérielles qu’ils trouveront le bonheur, et que devenir riche n’est pas un but en soi. Cela pose tout le problème de l’éducation. Malheureusement, la société actuelle a élevé l’argent au rang de divinité et en a quasiment fait un objet de culte. Dans certains pays, il existe même des écoles où l’on apprend aux enfants à l’aimer au plus haut point et à en faire le compagnon de leur vie. Sans aller jusqu’à cet extrême, on ne peut nier que l’argent occupe une place de plus en plus importante dans les conversations courantes, les débats publics, les jeux télévisés, le sport, etc. En ce qui me concerne, je le regrette profondément.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
autem
jan 19, 2015 @ 10:32:48
A la lecture de vos commentaires, je pense que vous chassez l’argent de votre vie.
En effet, Je pense que l’argent est un mal nécessaire dans notre société.
Comment ne pas passer à côté des bienfaits qu’il apporte.
Je n’ai qu’une règle vis à vis de lui? je ne le thésaurise pas »
L’argent est par essence volatil. Vouloir le bloquer quelque part est une utopie.
« L’argent ne fais pas le bonheur, alors rendez-le nous. » disait Coluche
Le bonheur en soi peut s’acquérir en oubliant ce qu’est l’argent.
Mais malheureusement nous avons été asservis par lui…
ginette R
mar 02, 2014 @ 22:13:27
Je suis tout à fait d’accord avec vous quand vous dites que l’on a fait de l’argent un Dieu et je crois qu’il est impossible d’enlever aux gens leur Dieu sans risquer de provoquer de graves dommages. Je pense aussi que ce Dieu-argent a d’autant plus d’emprise qu’il représente, selon moi, la recherche et l’espoir d’un monde et d’une vie meilleurs. N’est-ce pas cette éternelle quête de l’Éden perdu qui se trouve derrière cette recherche de plus en plus frénétique d’avoirs et de possessions? Je le pense.
zannou paul
sept 09, 2013 @ 18:25:29
J’ai pratiquement la même conception que vous. Je me battrai pour avoir les moyens nécessaires pour les besoins élémentaires de la famille, bien sûr pour l’éducation de mes enfants, bref pour être à l’abri du minimum nécessaire pour mener une vie, que humainement je pense meilleure. Je veux dire les commodités indispensables pour mener une vie spirituelle et matérielle descente, étant entendu que les deux vont de paire. Je me battrai pour avoir non seulement les moyens pour me suffire, mais aussi pour être utile à ma communauté et aux autres etc…
Nathalie L.
mar 15, 2013 @ 20:56:36
« L’argent ne fait pas le bonheur… »
Loin est la forme d’échange qui utilisait l’homme dans les tractations commerciales « des Triangulaires » ; moins bien aussi est la monétisation injuste et effroyable généré par le travail des enfants ; moins bien encore est l’argent en tant que recherche de pouvoir (le sexe et la politique étant les deux autres recherches de pouvoir).
Aujourd’hui l’argent a pris un second aspect, celui d’un « argent volatile » entré dans le mécanisme de la spéculation alors qu’il n’existe même pas ! Un système sournois et dévastateur car sous des intentions de rapports financiers, il en résulte la perturbation d’un équilibre économique et des conséquences matérielles pour les hommes dans leur quotidien… Une sorte de folie, une déraison donc qui impactent sur la vie d’un ensemble d’individus et donne à l’argent une valeur même pas faussée mais dénaturée car… si l’argent ne fait pas le bonheur …
« …il y contribue. »
Aimer l’argent propre et bien employé en tant que moyen d’échange quotidien est compréhensible et se trouve encore. L’homme lui-même détient les moyens de l’utiliser à bon escient : prendre l’argent et remercier en son for intérieur et l’utiliser comme il est nécessaire et surtout prendre conscience – au-delà des besoins premiers assumés – que l’argent peut nous servir à vivre dans le respect mutuel, pour notre propre évolution terrestre et dans le devoir de fraternité qui en découle. L’argent peut alors devenir un objet de convoitise … mais encore nos propres dons et talents peuvent nous amener à une situation matérielle meilleure et partagée…
Anne-Marie K
mar 06, 2013 @ 15:21:01
Dans la vie matérielle l’argent occupe une position importante en ce sens qu’il est une monnaie d’échange pour acquérir les biens nécessaires à la vie quotidienne et pour indemniser un travail ou une prestation. Nous connaissons tous les excès relatifs à l’argent, malheureusement ils sont de plus en plus nombreux. L’argent n’est pas négatif en soi, c’est l’homme lui-même qui décide de son utilisation, une question de choix, de libre arbitre…comme avec tout dans la vie d’ailleurs.
Effectivement il faut relativiser son importance et lui redonner sa juste valeur. De ce fait il est nécessaire d’éduquer les enfants dans son application positive, dans son utilisation avec circonspection, honnêteté et avec équité. À mon avis cela devrait se faire déjà dès le jeune âge : ainsi les enfants ne doivent par exmple pas recevoir tout ce qu’ils veulent quand ils le veulent, ou tout garder pour eux sans vouloir partager etc., chose qui se passe trop souvent dans notre société actuelle. Il est également important de leur enseigner la vraie valeur de l’argent et ceci dans un contexte humaniste et spiritualiste.
Cordialement
Bourdon
mar 05, 2013 @ 17:39:55
L’homme a fait en sorte que l’argent devienne le facteur principal et universel de l’humanité pour encore bien longtemps.Par contre, ne dit-on pas que nous devons gagner l’argent à la sueur de notre front ? Chaque travail mérite salaire… C’est plutôt la jungle en ce domaine aujourd’hui !
À mon sens, ce qui a fait de nous en général des ‘’accros’’ de l’argent, vient tout simplement du crédit.
Qui n’a pas acheté une maison ; une voiture ; de l’électroménager ; et maintenant des vacances ? Le piège fonctionne et chacun, à tous âges, est ‘’menotté’’ par cette vie où l’argent est roi, par ce pouvoir de consommation que les médias nous rabâchent du matin au soir !
Quelle en est la conclusion ? Aujourd’hui c’est : travailler pour de l’argent et non par amour du métier ; l’argent brûle les doigts et corrompt bon nombres d’individus. Je suis totalement en accord avec Mr Toussaint, il faut une éducation dès l’enfance sur la valeur de l’argent, la manière de le gagner et de le dépenser ; sachant que tout est cher et que nous ne sommes pas tous nés avec une ‘’cuillère argentée dans la bouche’’ !
Il me semble que l’argent difficilement gagné est géré avec plus de sagesse et de pertinence que ceux qui ont des comptes où ils ne savent plus combien ils ont amassé. Il me semble aussi, avec le recul de l’âge, que c’est un art subtil que d’acquérir, de posséder de l’argent, de le dépenser et faire que celui-ci apporte plus de bonheur que de misère. Un juste équilibre, un juste milieu en tout, voilà ma recette du bonheur.
Michel Bourdon
Le Tigre
mar 04, 2013 @ 21:43:06
Les mots qui conviennent dans ce domaine :amour, fraternité, partage. Aider les démunis à bon escient sans les encourager à l’oisiveté. Rechercher la richesse intérieure et la paix de sa conscience en s’harmonisant avec la Grande Conscience Universelle.
isora
mar 04, 2013 @ 19:13:55
Sur une note d’humour, dans la vie, il faut savoir compter… mais pas sur les autres. Mettre l’argent au service de notre vie… pas l’inverse. Il y a une façon de le dépenser, mais aussi de l’économiser qui en dit long sur nos personnalités, ce qui ne dépend pas de nos revenus non plus. On ne peut pas tout avoir, il faut savoir faire des choix, les bons.
Riche qui peut, aisé qui sait, sage qui veut. La sagesse contrairement à l’argent dépend de nous, la connaissance est un bien précieux.
Nous ne pouvons pas faire sur mesure les situations de la vie, mais nous pouvons faire sur mesure les attitudes pour s’adapter à ces situations.
Effectivement, il faut enseigner à nos enfants toutes les bonnes choses à faire avec l’argent au lieu de le critiquer, comment ne pas discuter de ce sujet avec eux, alors qu’ils n’entendent que ça journellement. Parler du coût de la vie est important, leur demander de rester positif et courageux pour que ces jeunes acquièrent et développent des compétences qui ont un rôle clé dans la réussite de leur vie pour trouver le bonheur tant recherché à l’heure actuelle et s’enrichir intérieurement.
Cordialement.
Lermite
mar 04, 2013 @ 14:55:40
En effet, mépriser l’argent est sans doute le meilleur moyen de le garder loin de nous et vénérer l’argent, la meilleure façon de développer le sentiment d’en manquer. Rechercher la richesse extérieure, ou l’abondance d’argent, est le symbole par excellence « d’avoir un but dans la vie ». Rechercher d’abord et avant tout la richesse intérieure est le comportement qui manifeste le mieux le fait « d’avoir un idéal dans la vie ». De plus, il semble que la richesse intérieure fasse disparaître le sentiment de pauvreté matérielle. Dans la richesse ou dans la pauvreté, le « bonheur d’être heureux » est une lumière qui ne peut s’éteindre. Il est vrai cependant qu’aujourd’hui, avec le déséquilibre grandissant entre les pauvres et les riches, il est difficile pour plusieurs personnes d’accéder au bonheur auquel elles auraient droit. Elles doivent consacrer toute leur énergie à simplement survivre. Pourraient-elles être encouragées si, en paraphrasant Jésus nous leur disions : « Recherchez d’abord le bonheur en vous et le reste vous sera donné par surcroît ».