Ukraine. Sommet ou pas sommet : Poutine ne lâchera rien
Le sommet de Minsk, au Bélarus, aura-t-il lieu aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr, tant la présence de Poutine, le maître du jeu qui se déroule aux portes de l'Union européenne, n'est pas garantie.
Depuis dix mois, deux régions russophones et frontalières avec la Russie ont proclamé unilatéralement leur indépendance. Leurs dirigeants, Alexandre Zakhartchenko (Donetsk) et Igor Plotnitski (Lougansk) bénéficient d'un puissant appui militaire de la Russie qui fournit des cadres, des armes et donne sa bénédiction aux « volontaires » qui rejoignent les séparatistes. Les troupes ukrainiennes peu motivées, mal entraînées et équipées de matériels vétustes sont aux prises avec des troupes organisées et mieux équipées par les Russes. Lesquels ne reconnaissent pas qu'ils interviennent à leurs côtés dans cette guerre fratricide qui a déjà fait plus de 5.000 morts.
On se souvient que Poutine - tout à son désir de rassembler tous les russophones dans une « grande Russie » - avait fait un casus belli du rapprochement de l'Ukraine avec l'Otan et l'Union européenne.
Poutine touche au but
Pour sortir de cette situation, il faudrait que Moscou et ses alliés fassent des concessions, alors que l'état d'esprit du Kremlin est à l'opposé ! Pour les deux « républiques » alliées, Poutine veut un statut d'autonomie qui les séparerait officiellement de l'Ukraine. Ce que Kiev ne peut naturellement pas accepter.
Tout est à l'avenant : Moscou veut envoyer des troupes russes ou d'États alliés pour rétablir la paix sous l'égide de la communauté internationale. Kiev exige de retrouver sa souveraineté sur les territoires perdus de même que sur sa frontière avec la Russie et tout est à l'avenant. Hollande et Merkel sortiront peut-être, à Minsk, des idées neuves de leur chapeau mais il est clair que Poutine ne lâchera rien sans contrepartie. Les pressions économiques qui affaiblissent la Russie depuis des mois n'ont eu aucun effet. Cet homme qui n'a cessé de pousser les feux veut une Ukraine démembrée, donc anéantie. Il n'est pas loin de son but.