Les régimes végétariens n'entraîneraient pas de carences et encore moins de cancer. (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)
Il a fallu des tas d’études pour montrer qu’il pouvait y avoir dans les régimes végétariens – en réalité, principalement dans les régimes végétaliens – des carences alimentaires. Mais ces carences, liées à des déficits, se retrouvent finalement dans toute alimentation pas assez diversifiée.
Tabac et alcool : les principales causes de cancer
Le régime végétarien n’engendre pas plus de risque d’allergies ou de maladies qu’un autre. Une étude de l’académie de médecine a montré que les risques de cancers liés à l’alimentation étaient très faibles, et n’étaient sûrement pas à mettre en relation avec le végétarisme. On a, par ailleurs, beaucoup plus de risques d’être touché par le cancer via la consommation de viande ou d’alcool.
Le régime végétarien est a priori plutôt bon, équilibré, et pas très loin des préconisations des nutritionnistes. Si vous faites bien votre cuisine, vous aurez une alimentation suffisamment diversifiée. Ce qui est, par contre, un peu plus compliqué pour les végétaliens qui, eux, excluent les œufs et les produits laitiers.
Des études alarmistes et non fondées
Pour le moment, nous n’avons aucune raison de penser que le régime végétarien est dangereux pour la santé. Il ne m’arrive d’ailleurs jamais de dissuader un patient de ne manger ni viande, ni poisson.
En tant que médecin, mon devoir est de tempérer ces discours alarmistes. Rares sont en effet les vraies études qui existent à ce sujet. Les statistiques – et dans le cas de cette étude autrichienne, les déclarations, puisque les chercheurs ne se basent que sur des entretiens – ne constituent en rien une preuve.
Trop nombreuses sont les études qui conduisent si vite à une conclusion sans avoir été confirmées par des études interventionnelles. Avec ce type d’article alarmiste, on en revient à pousser la politique de précaution à l’extrême et à multiplier les mises en garde.
L'anxiété alimentaire encouragée
Le vrai sujet est plutôt là : dans l’angoisse des gens vis-à-vis de l’alimentation, que l’on ne fait qu’augmenter, avec un faible niveau de preuves, qui plus est. On ne fait que nourrir la cacophonie diététique et on observe, de plus une plus, une anxiété alimentaire.
Régulièrement, je reçois ainsi des patients qui me demandent ce qu’ils doivent manger et en quelle quantité, ils sont déboussolés. Bientôt, ils n’oseront même plus manger. Ces études ne sont donc pas fondées et s’avèrent contre-productives car elles génèrent stress et anxiété.
Par ailleurs, on mange moins de viande, c’est une tendance avérée, pourquoi aller à l’encontre et envoyer le message que ce serait un danger pour notre santé ?
Propos recueillis par Rozenn Le Carboulec