Végétarienne depuis un an : le bilan en huit points
Ca fait maintenant un peu plus d'un an que je suis devenue végétarienne. Comme ça. Du jour au lendemain. Alors que j'étais très carnassière et que j'adorais la viande rouge, bleue si possible, saignante ou crue encore mieux.
Alors un an après, quel regard je porte sur ce changement ? Ai-je craqué ? Quels points positifs puis-je en retirer ? Le végétarisme en un an et en huit a-priori.
"T'auras des envies irrépressibles"
J'ai arrêté de manger de la viande sans préavis. Chez beaucoup de végétariens (d'après ce que j'en ai lu) le changement se fait progressivement : réflexion, diminution des quantités, suppression de la viande rouge puis blanche... Une révolution en douceur. Moi j'ai arrêté du jour au lendemain. Sans y avoir réfléchi, sans avoir planifié, sans m'y être préparée. Mieux : quelques jours auparavant je crois, je clamais encore que personne ne m'enléverait mon steak !
J'étais donc complètement déterminée, complètement décidée, complètement retournée comme une crêpe dans ma tête. Mais la crainte de voir les envies de saignant réapparaître, grossir, enfler, envahir ma vie, allant jusqu'à m'obséder, et bien cette crainte me taraudait franchement. Je dois le dire. J'avais peur d'avoir envie. Comme l'envie d'une cigarette pour quelqu'un qui tente d'arrêter de fumer.
Mais non. Rien de rien. Je ne me suis pas surprise à baver devant les pubs Charal, ni à loucher sur l'entrecôte saignante à la table voisine au resto. Je me sentais détermination et satisfaction.
"La viande, ça finit par dégoûter"
Quand j'ai cessé de manger de la viande, je regardais la viande du supermarché ou cuisinée à la télé avec une idée en tête : je me disais "je sais que c'est bon, le goût est délicieux, mais je ne veux pas en manger". Il s'agissait véritablement de volonté. Pas d'un choix par dégoût de la viande ou des conditions d'élevage des animaux.
Mais peu à peu ma vision de la viande a changé, sans que je me rende compte comment : je peux le dire, désormais j'éprouve un petit sursaut de dégoût quand je vois un morceau de chair rouge, tranchée, sectionnée. Dans ma tête et mon estomac, c'est désormais devenu quelque chose d'assez répugnant à manger. C'est de la chair vivante, au même titre que mon bras ou ma cuisse, ni plus ni moins. Je vois la viande comme vivante et je n'ai pas envie d'en manger.
(mmmmhh ça donne envie hein ?)
"Avec la cuisine végétarienne, tu tournes vite en rond"
J'avais un gros à priori concernant la cuisine végétarienne au quotidien : elle devait vite être gagnée par la routine. Le manque de choix. L'impossibilité de proposer des menus variés et attirants.
Et bien là encore j'avais tout faux. Il faut savoir que lorsqu'on devient végétarien, on "pense" sa nourriture tout à fait autrement. On achète, on accomode, on déguste et on varie autrement. La grosse différence tient dans le fait que le repas ne tourne pas autour de la viande. Quand on est carnivore, on fait les courses en se disant "je vais faire un poulet rôti/des steaks/des escalopes" et ENSUITE on réfléchit à l'accompagnement. Quand on ne consomme plus de viande, on réfléchit avant tout à la source de protéines : il faut qu'elle soit riche, mais bonne aussi.
Et on fouine beaucoup dans les légumes.
On fait plein de mariages auxquels on ne pensait pas tant que la viande jouait le premier rôle.
On fait encore davantage appel aux épices, aux aromates, à la sauce, aux différentes formes de cuisson, à la présentation...
On inaugure de nouveaux modes de cuisson. Et je vous assure qu'on mange varié tous les jours.
"Les enfants ne s'y feront jamais !"
A la maison je ne cuisine plus du tout de viande et nous n'achetons quasiment jamais de jambon. Toutefois mes filles mangent à la cantine deux fois par semaine et je n'ai pas demandé qu'elles y suivent un régime particulier. Le végétarisme c'est notre choix, pas le leur. Pareil au restaurant, si elles veulent une pizza au jambon, des nuggets, des moules ou un steak hâché, elles prennent ce qu'elles veulent. Mais je ne me vois absolument plus cuisiner un poulet ou des tomates farcies avec de la viande à la maison. Et elles ont très bien accepté ça. Elles ont même découvert de nouvelles saveurs qu'elle ne connaissaient pas.
"Si tu ne manges pas de viande, tu auras des carences"
En quinze mois de végétarisme je n'ai pas été malade. Bon je n'étais déjà pas souvent malade avant, mais cette année rien, ni grippe, ni angine, ni gastro, ni rhume, ni toux. J'ai, tout au plus, chopé la crève cet été en restant trop longtemps devant la clim.
Et puis comme j'ai été enceinte au cours de cette année meat free, j'ai eu mon lot de prises de sang et autres contrôles de santé. Résultat : un manque de fer et une chute de mon taux d'hémoglobine pendant la grossesse, mais tout à fait identique à ce que j'avais déjà vécu quand j'attendais mes filles (en plus ma sage-femme m'a prescrit des comprimés de fer particuliers, ils ont reboosté mon hémoglobine en un temps record !). Le végétarisme me réussit plutôt bien.
"On maigrit en arrêtant la viande"
C'est peut-être là que le bât blesse. Mais à vrai dire, ayant été enceinte puis allaitante (oui parce qu'en allaitant je ne maigris absolument pas, publicité mensongère, grrr) durant une bonne partie du temps, je n'ai pas le recul nécessaire pour dire si le végétarisme fait maigrir ou pas. Là j'allaite. Et donc j'ai faim. Je pense que je pourrais en tirer des conclusions une fois que j'aurais arrêté d'allaiter.
"Le végétarisme allège aussi le porte-monnaie"
Je n'ai pas de chiffres précis à ce sujet, je n'ai pas pris la peine de calculer le prix de mon panier moyen hebdomadaire. Mais incontestablement, l'absence de viande allège le porte-monnaie. Et on la remplace par des denrées au pire équivalentes en prix (certaines galettes de soja toutes faites) et souvent pour la moitié voir le tiers du prix.
"Tu finiras forcément par craquer"
Ah oui, la grande question : ai-je craqué ? ai-je vidé en cachette un plateau de carpaccio ou fini une tranche de pâté dans le frigo ?
Et bien non !
Mais il y a un mais : j'ai mangé du poisson. Et pour moi ça constitue une entorse au régime végétarien, car Non, les poissons ne poussent pas sur les arbres! Alors pourquoi ? Parce qu'enceinte, ma sage-femme m'a conseillé en fin de grossesse de recommencer à manger un peu de poisson (pour les minéraux, le fer, les omégas 3, la vitamine D...). Et idem avec le pédiatre de mon fils qui m'a conseillé de continuer une fois par semaine de manger un peu de poisson, tant que je l'allaite. A vrai dire je le vis bien, j'aime bien le poisson et il ne me dégoûte pas comme la viande rouge peut désormais le faire. Mais je pense qu'à la fin de l'allaitement, je cesserai aussi d'en manger. J'en consomme essentiellement par utilité, mais je peux aisément m'en passer.
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Ekongkar 07/12/2016 19:01
yoyo 09/04/2016 11:06
Karisa 19/11/2015 20:21
BEA 22/08/2015 15:25
pivoine 20/08/2015 17:10