Manu Payet: Damoclès est une «bizarre comédie» Le comédien interprète un personnage hanté par une prédiction de pacotille: pour conserver la femme dont il est amoureux, il doit tuer quelqu’un. C’est drôle et fin à la fois. Paul est un paisible graphiste parisien, que l’on devine même un peu cossard, et en tout cas très désinvolte. Il vit en colocation depuis huit ans avec sa meilleure amie, Hélène (Lætitia Spigarelli). Rien ne le prédestine à devenir meurtrier, donc. Mais, un jour de fête dans son appartement, une fille, Lucie (Blanche Gardin), lui prédit qu’il va tomber sur la femme de sa vie. Et tuer quelqu’un. Les deux événements sont liés, selon cette voyante de pacotille. Paul joue les matadors. Mais il est ébranlé. Et lorsque, quelques jours plus tard, il rencontre l’éblouissante Camille (Alma Jodorowsky) dans un parc, il est persuadé que, pour la garder, la prédiction doit s’accomplir. Surtout que, pris dans un étau de maladresses, il manque de tuer successivement un cycliste et sa petite amie. Arte se lance dans la comédie, et c’est un joli coup de maître. Cette « bizarre comédie », comme la qualifie son interprète principal, Manu Payet, est une comédie sentimentale tortueuse, en même temps qu’un film de gaffes et de gags: la prédiction doitelle s’accomplir pour que Paul puisse couler des jours heureux auprès de sa douce? S’improviseton assassin? Certainement pas, et c’est là tout le sel de ce téléfilm. Manu Payet évoque cette comédie romantique en affirmant « très bien comprendre qu’on puisse aller jusquelà pour préserver un amour, voire un amour de l’amour, ou même un amour de l’état amoureux ». Le comédien pense même que Paul est dans une forme « d’expiation de son amour ». « C’est le fait de ne pas avoir confiance en lui, de se sentir “moins” que les autres », selon lui, qui le pousse à croire à cette prédiction. Soit un personnage dévoré par l’angoisse et le manque de confiance en lui. Mais le film n’est ni triste ni sombre une seule seconde. C’est au contraire une œuvre, remarquablement réalisée, qui transcende l’angoisse du protagoniste en gags. Tout en dynamitant, de façon bienvenue, tous les codes de la comédie sentimentale. "Bizarre", "brutal", "méchant" : le deuxième débat Clinton Trump vu par la presse américaine Le deuxième débat entre Donald Trump et Hillary Clinton s'est déroulé sous haute tension, avec des attaques personnelles des deux candidats à l'élection présidentielle. Un face à face agressif que dénoncent lundi de nombreux journaux américains. Pour leur deuxième confrontation télévisée, les deux candidats à la Maison Blanche Hillary Clinton et Donald Trump n’ont pas vraiment fait montre d’amabilité. Le débat s'est déroulé dimancheoctobre au soi sur un ton d’une virulence inédite. Au lendemain de ce face à face, cet échange houleux fait la une de la plupart des quotidiens américains. Dans son édition du jour, le Wall Street Journal titre ainsi "des adversaires qui bouillonnent dans un débat brûlant". Le journal newyorkais revient notamment sur la déclaration de l’homme d’affaires, qui n’a pas hésité à suggérer que son adversaire devrait être en prison pour avoir utilisé une messagerie privée lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine, entre . Pour le quotidien, cette entrée dans le débat s’est révélée tout simplement "choquante" en termes d’attaques personnelles entre "les deux personnes qui essayent de devenir le prochain président des ÉtatsUnis". Le Miami Herald décrit également ce débat comme "violent". Après les récentes divulgations de propos dégradants de Donald Trump sur les femmes, "les responsables républicains espéraient qu’un Trump plein de remord fasse preuve de contrition", explique le quotidien de Floride. Mais il n’en a rien été, le magnat de l’immobilier a continué les coups bas, n’hésitant pas à parler des frasques sexuelles du mari de sa rival, l’ancien président Bill Clinton. Comme le résume le Miami Herald, le public américain n’avait jusqu’à présent jamais assisté à un tel duel aussi "dédaigneux, intense et parfois même hérissant". En une, USA Today en arrive à la même conclusion. Le quotidien américain estime que Trump aurait du écouter les conseils des autres responsables républicains en montrant un peu d’humilité, mais qu’il n’a pas pris en considération leurs conseils. Résultat, les américains ont assisté au débat "le plus bizarre de l’histoire de la télévision". Le Washington Post n’en revient pas lui non plus. Pour lui, ce face à face "anormalement sombre et amer", est "du jamais vu". Selon le quotidien de la capitale fédérale, "Donald Trump a amené la campagne à une dimension que personne n’aurait pu imaginer lorsqu’elle a commencé". Pour le rédacteur en chef Dan Balz,"on se souviendra de ce qui s’est passé dimanche comme le spectacle de SaintLouis : un débat présidentiel enroulé dans une série sordide d’événements qui ont entrainé l’isolement de Trump, qui l’ont blessé politiquement et qui ont conduit à une guerre au sein du parti républicain". Dans un style beaucoup plus direct, le New York Daily News consacre lui aussi sa première page au débat. Il se moque ouvertement de Donald Trump en lui conseillant "d’attraper un siège, perdant !", faisant référence à l'une de ses déclarations humiliantes sur le sexe des femmes. Pour le journal à sensation, les commentaires nauséabonds de l’homme d’affaire ont permis à Hillary Clinton de dominer une nouvelle fois le débat. Beauvais : ils ont filmé d’étranges points lumineux dans le ciel Emilie et Selim montrent des points lumineux filmés avec leur téléphone portable depuis leur jardin de la rue de Clermont. « C’est bizarre. » Emilie ponctue chacune de ses phrases d’un « c’est bizarre ». depuis leur jardin à Beauvais, la jeune femme et son compagnon Selim ont filmé dans le ciel des « points lumineux » assez inhabituels. Il était selon le couple quand c’est arrivé. « Je filmais les étoiles, et j’ai vu qu’il y avait des points qui s’allumaient à droite, à gauche », raconte Emilie. Le couple a posté deux vidéos sur la chaîne Youtube. On les entend commenter, s’étonner, incrédules, sur ce qu’ils observent dans la nuit noire. « Ce n’était pas visible à l’œil nu, souligne Selim. Il n’y avait pas d’avion. C’est la première fois que je vois ça. » Les scintillements durent moins de dix minutes. « Il y avait cet orbe de couleur orange rouge (NDLR : trace circulaire pâle), décrit Selim. Au début, je l’ai confondu avec une naine rouge, une étoile visible entre. Mais il y avait des lumières qui clignotaient comme un sapin de Noël, une fois à gauche, une fois à droite. » Une semaine plus tard, Selim et Emilie continuent de s’interroger sur ce qu’ils ont vu : « On cherche toutes les explications, précise Emilie. Ce n’est pas les lumières de la ville, pas les avions. Les points n’étaient pas stationnaires ». Selon Selim, pendant ces quelques minutes, leur boîtier Internet a été perturbé. Le couple ne se définit pas comme adepte de la théorie des Ovnis (objets volants non identifiés), mais cet épisode semble avoir ébranlé leurs certitudes : « Avant j’étais sceptique, indique Emilie. Je n’avais jamais rien vu de moimême. Ça m’a interpellée. C’est par hasard que j’ai filmé ce soirlà car j’aime bien regarder les étoiles. C’est pas évident d’en parler ». Interrogées, ni la gendarmerie, ni la police n’ont eu vent de ce genre de phénomène. Terrorisme : Sarah Hervouët,ans, aspirante au martyre La jeune femme, qui se faisait nommer « MarieAntoinette » sur Telegram, a poignardé un policier, leseptembre, à BoussySaintAntoine, dans l’Essonne. J’ai frappé vers l’épaule, mais je ne visais pas une zone particulière. Je ne suis pas une sadique dans ma tête. Déjà ça, pour moi, c’est un truc de fou. (...) Je crois que le couteau est rentré dans son épaule. C’est allé très vite, je me suis vue faire ça, ça m’a fait bizarre. Le monsieur n’a pas vu venir, il a reculé, il a fait “oh”, il a sorti son arme et je suis partie en courant. Je suis passée devant les filles en courant, en disant que c’était un flic. » Dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), vendrediseptembre, Sarah Hervouët,ans, revient en détail sur les événements de la veille : tandis qu’elle quittait un immeuble de BoussySaintAntoine (Essonne) accompagnée de deux complices, Inès Madani,ans, et Amel Sakaou,ans, elle a attaqué un policier en planque dans une voiture banalisée. Destinataire le jour même d’un renseignement faisant état d’un projet d’attentat imminent, la DGSI avait installé quelques heures plus tôt un dispositif de surveillance devant le bâtiment. Sarah Hervouët affirme qu’elle ignorait que sa victime était un policier en civil. Elle dit avoir frappé un peu au hasard, comme un automate, sur indication de ses deux comparses. Les trois femmes, chacune armée d’un couteau, ont aussitôt été maîtrisées. La plus jeune, Inès Madani, sera blessée aux jambes par un policier qui, se sentant menacé, a fait usage de son arme de service. Ce n’est qu’après son interpellation que les enquêteurs ont découvert que cette dernière était la femme la plus... Petit tuyau, gros débit Des tubes étroits conduisent mieux l’eau que de plus larges, montre une expérience. Bizarre, bizarre. Des chercheurs du laboratoire de physique statistique de l’Ecole normale supérieure de Paris viennent de découvrir que plus un tuyau est étroit, mieux l’eau s’y écoule ! N’essayez pas à la maison, car l’effet n’apparaît qu’aux échelles du milliardième de mètre (le nanomètre), par exemple dans des nanotubes de carbone, une molécule faite d’atomes de carbone organisés en nids d’abeilles à la surface. Le diamètre de ces cylindres peut faire plusieurs nanomètres, pour plusieurs centaines de nanomètres de long. « Depuis une dizaine d’années, plusieurs groupes ont obtenu des résultats contradictoires sur l’écoulement dans ces structures, observant soit des effets gigantesques sur les perméabilités des nanotubes, soit des effets relativement faibles », résume Lydéric Bocquet, coauteur de l’article paru dans Nature le septembre. Ce qui n’a pas empêché certains de rêver à des systèmes efficaces pour filtrer l’eau de mer, puisque ces trous... La liste des articles Wikipédia supprimés : le site le plus bizarre de la toile ? Le saviezvous ? Il existe sur l'encyclopédie en ligne une page consacrée aux articles Wikipédia supprimés mais avec de drôles de titres, où ils sont répertoriés pour leur qualité humoristique. "Cette page renferme du contenu qui a été conservé car considéré comme étant humoristique. Veuillez ne pas le prendre au sérieux", estil indiqué en haut de la page Internet. "Les titres étranges sont rarement ajoutés à Wikipédia en guide de réels articles encyclopédiques. Par moment les Wikipédiens (comprendre "les internautes qui contribuent à alimenter l'encylopédie participative") perdent la tête (surtout le jour du poisson d'avril) et si leurs publications sont bonnes, elles finissent ici", explique l'article. Classés par ordre alphabétique, les titres des articles en anglais (traduits ici) sont parfois accompagnés d'un commentaire. Voici quelquesunes des perles que l'on peut y trouver : Dans la catégorie "caractères spéciaux", on peut y trouver affublé de la précision suivante : "était redirigé vers la page Wikipédia "soleil" "Si vous remplacez chaque nombre par la lettre correspondante dans l'alphabet (par exemple, en remplçantpar la e lettre de l'alphabet, qui est le N), vous trouvez le mot "nothing" en anglais, qui signifie "rien". "Un vieux gars qui vit en Amérique centrale" "Bébé né avec un pénis dans le dos" "Manger tes parents" "JE VEUX JUSTE CREER UN STUPIDE ARTICLE WIKIPEDIA POURQUOI TOUT LE MONDE M'IGNORE TOUT CE QUE JE VOULAIS FAIRE C'EST AIDER QU'ESTCE QUI NE VA PAS AVEC CE SITE C'EST POUR CETTE RAISON QUE PERSONNE NE TE CITE" "Peindre le futur" "Le pays qui n'a jamais été gouverné par un autre pays" (l'article était une "redirection vers la page "Népal"") Une liste à laquelle les Wikipédiens peuvent et sont même invités à contribuer : "si vous trouvez un article avec un titre étrange qui va être supprimé, prenez en considération cette page". A bon entendeur... Tim Burton persiste et cligne Entre bizarreries singulières et ambitions grand public, le cinéaste revient avec une fantaisie sur des mangeurs d’yeux, « Miss Peregrine et les enfants particuliers ». « Jake ressemble beaucoup à l’adolescent que je me souviens avoir été, et qui se sentait si déconnecté du monde, explique Tim Burton au sujet du jeune héros de son nouveau film, Miss Peregrine et les enfants particuliers. C’est une impression qui tient de la solitude, de la tristesse, de l’idée de n’être nulle part à sa place. Un sentiment d’être différent, singulier. » Le cinéaste n’a pas attendu Miss Peregrine et les enfants particuliers pour accorder aux « particuliers » le premier rôle. Toute son œuvre peut s’envisager en galerie de portraits étranges, ou que le monde perçoit comme tels. Vincent, le garçonnet rêvant d’un chienzombie, le postfrankensteinien Edward aux doigts figurés par des ciseaux, le roi du nanar Ed Wood, l’Alice de Lewis Carroll, sont les plus célèbres visages de cet ensemble qui, avec la multitude des seconds rôles, les freaks du cirque de Big Fish, les OompasLoompas identiques de Charlie et la chocolaterie, forment une nation d’isolés, vilains, moqués, blessés sur lesquels le cinéaste braque amoureusement le faisceau de son cinéma fantasque. Depuis le début de sa carrière, cette revendication d’un cinéma personnel jusqu’à l’excentricité se vit comme un paradoxe Il a toujours revendiqué sa place parmi eux. Durant l’interview qu’il nous accorde en septembre, à l’occasion de la sortie de Miss Peregrine, le mot qui revient le plus souvent est l’adjectif weird « bizarre »... Les accents régionaux, un trésor pour la langue Souvent moquées, les différentes prononciations, de Lille à Marseille, en passant par Paris, sont précieuses  : elles dynamisent le français. Le dernier opus du chanteur gascon André Minvielle en donne un bel exemple. Un Vosgien déclare qu’il a perdu son chien. « Il est tatoué ? », demande le flic de permanence. Il répond : « Bien sûr qu’il est à mwé ! » Social, régional, étranger ou bizarre, sonore ou en voie de disparition, l’accent résiste. L’accent, c’est l’accent de l’autre. Susceptibilité, distance, domination, tout s’en mêle pour qu’il se manifeste. Plus ce que Freud appelle joliment « le narcissisme de la petite différence ». L’accent est toujours mal entendu. Moqué. Aujourd’hui encore, comme hier, les normopathes de l’assimilation rêvent de l’éliminer. Cauchemar d’une France à langue unique, « sans accent » de Marseille, de Toulouse, chti, arabe, « afrrrricain » ou du Béarn (comme plus ou moins le mien, métissé d’accent de Bayonneon nous appelle les « charnegous », les hybrides). « Le “ r”, on le roule en occitan ; on le grasseye dans le peuple de Paris; on l’aspire en Afrique ; on le latéralise à Sciences Po », commente Bernard Cerquiglini, linguiste Depuis qu’un grammairien anglais du nom de Jehan Palsgrave (), auteur de L’Eclaircissement de la langue française (), a décrété qu’en Touraine se parlait le français le plus pur, son improuvable mantra s’est propagé dans tout le pays. Il sert de basse continue à la glottophobie, concept forgé par le sociolinguiste Philippe Blanchet (Discriminations : combattre la glottophobie, Textuel, ) qu’il définit ainsi : « Le mépris, la haine, l’agression, le rejet, l’exclusion de personnes ;... « Evolution » : un petit laboratoire du bizarre Lucile Hadzihalilovic réalise un film ambitieux aux frontières du fantastique, mais cadenassé par sa mise en scène. L’avis du « Monde »pourquoi pas Dix ans après Innocence, son premier longmétrage, Lucile Hadzihalilovic poursuit avec Evolution une voie d’onirisme et de malaise organique, située quelque part entre Cocteau et Cronenberg, dont on peut reconnaître le caractère unique dans le cadre actuel du cinéma français. Sur une île, aux abords d’un village côtier, Nicolas, garçon d’une dizaine d’années, plonge en mer et aperçoit, dans les profondeurs, le cadavre d’un enfant de son âge. Il en avertit bientôt sa mère, qui réfute la chose en bloc, et qu’on découvre peu après lui administrer un étrange médicament. On se rend bientôt compte que le village n’est peuplé que de femmes et de petits garçons, cellesci se livrant, le soir venu, à d’étranges rituels saphiques. La Fashion Week signe le retour des grandes maisons italiennes A Milan, la présentation des collections printempsété, a été l’occasion pour les industriels locaux de la mode de mettre en valeur un style renouvelé. Avec plus ou moins de succès. En Italie, les grandes maisons du luxe sont souvent restées aux mains des descendants de leurs fondateurs. Et puis les nouveaux rythmes et les pressions d’une industrie de plus en plus globale ont fini par rattraper la « bulle » milanaise. Sur les podiums, les arrivées et départs de directeurs artistiques (chez Gucci, Moschino, Jil Sander, Emilio Pucci, Philosophy, Salvatore Ferragamo notamment) ont reformaté le paysage italien de la mode avec des succès divers. Pour tenir son rang de capitale de la mode moderne dans un contexte ultraconcurrentiel, il faut dépasser sa qualité de fabricant de « luxe industriel » : le style et l’image doivent être construits avec soin. « La beauté n’a jamais été une question d’âge, mais d’attitude. » Tomas Maier designer chez Bottega Veneta C’est le cas chez Bottega Veneta, où le solide designer allemand Tomas Maier a passé les quinze dernières années à ciseler comme un artiste patient le profil pur luxe de la maison, mettant en avant ses matières exceptionnelles et ses savoirfaire dont l’intrecciato, technique de tissage du cuir propre à la griffe. Pour ce quinzième anniversairelongévité qui au XXIe siècle est en passe de devenir une rareté, le créateur joue la prudence. Pour la première fois, il présente ensemble ses collections homme et femme, unies par le même souci de l’élégance intemporelle. Ses jupes milongues plissées, ses manteaux droits et ses robes évasées se déclinent dans d’infinies variations de coloris distingués et de matières luxueuses (du python à la maille de soie). Sur le même principe, les blousons patchwork et les pantalons à pinces masculins signent une ligne rétro chic décontractée malgré la sophistication des textures. Cruciaux dans tout business moderne, les accessoires tiennent ici une place de choix parmi lesquels une réédition de la pochette que portait Lauren Hutton dans American Gigolo et que l’actrice faisait défiler samediseptembre au matin, serrée contre son trench, trentesix ans après la sortie du film. « La beauté n’a jamais été une question d’âge, mais d’attitude », dira Maier après le show en précisant que le secret de sa longévité au sein du groupe Kering peut se comparer à un mariage : « Si vous voulez que ça marche, ça marche. » Efficace, l’allure défendue par Tomas Maier a tout pour durer et l’avenir de la maison paraît assuré, dans un registre discret. Nouveau visage pour allure sexy En trois saisons, Lorenzo Serafini a réussi à donner un tout nouveau visage à Philosophy, autrefois seconde ligne poussive d’Alberta Ferretti. Avec ses robes en voile de coton et dentelle ceinturées de cuir, cloutées et décolletées juste ce qu’il faut, ses couleurs sorbet, son denim bord franc et ses grandes jupes à fleurs, il invente une nouvelle allure pour cette marque. Désormais fraîche et sexy, sous influence légèrement , elle pourrait devenir une Isabel Marant à l’italienne. Empire familial spécialisé dans les tissus ultraluxe et ses imprimés saturés, Etro a trouvé la bonne personne pour assurer l’avenir de maison : Veronica Etro, fille du fondateur. Cette jeune femme élégante et peu médiatisée a su insuffler un charme dynamique aux silhouettes classiques de la maison. Sa collection d’été met en scène une sorte d’aventurière voyageuse, entre Ibiza et Marrakech, qui associe pantalon à la coupe motard et grande cape brodée, robe tunique ethnique et veste de soie décorée de pompons. Les mélanges d’imprimés et de couleurs sont opulents mais équilibrés, l’ensemble est parfois un peu littéral mais son raffinement séduit. Autre institution familiale du luxe italien, Salvatore Ferragamo semble en revanche traverser une période de flottement. Son directeur artistique, Massimiliano Giornetti, a quitté son poste en mars sans avoir véritablement donné une direction forte et claire à la marque. En attendant de retrouver un créateur, la réalisation des collections a été confiée au studio. Avec ses jupes taille haute à godets et ses vestes aux volumes soufflés, ses robes à fleurs froncées et ses tailleurspantalons minimalistes, la collection d’été n’a rien à se reprocher, mais on n’y trouve aucun trait stylistique qui indique que l’on est chez Salvatore Ferragamo. Cependant, ce sont les souliers qui sont la spécialité historique de la maison. Elle vient d’annoncer l’arrivée du chausseur anglais Paul Andrew à la direction de cette ligne essentielle pour elle. Très talentueux, déjà adoré par les amatrices de beaux talons qui n’écorchent pas les pieds, il sera le premier à signer officiellement des chaussures de la maison depuis son fondateur : un bel avenir s’annonce donc de ce côté. Une invisible signature visuelle Autre maison en quête de nouveaux codes identifiables, Jil Sander a connu diverses fortunes : la fondatrice a quitté la maison deux fois avant de revenir puis de démissionner définitivement ; Raf Simons lui a ensuite donné une allure arty épurée avant de passer chez Christian Dior. C’est désormais Rodolfo Paglialunga qui signe les collections de la griffe. Avec ses tailleurs aux carrures exagérées, ses robes en microplissé aux volumes arrondis ou ses silhouettes monacales volantées sur les omoplates, son vestiaire d’été possède un charme neurasthénique fait de citations éclectiques. Mais le designer n’est toujours pas parvenu à imposer une signature visuelle dans une maison qui n’en a d’ailleurs pas eu depuis longtemps. Or, en , impossible d’imposer durablement une maison sans esthétique identifiable. Chez Marni, la problématique est ailleurs : l’étrangeté inventée par la créatrice Consuelo Castiglioni s’est un peu édulcorée depuis que la griffe appartient au groupe OTB de Renzo Rosso, également propriétaire de Maison Margiela et Viktor & Rolf. Cet ajustement de ton a fait beaucoup de bien, en éliminant les notes les plus dissonantes esthétiquement. Toute la difficulté aujourd’hui consiste à ne pas trop éteindre et alléger le style Marni car le normaliser serait sans doute dommageable. Les grandes robes aux plissés souples et aux poches géantes posées sur les hanches, les grands manteaux mikimonos miparkas, la collection d’été est à la limite de l’exercice identitaire mais le vestiaire conserve le charme bizarre et décalé cher à Marni. Chez Dolce & Gabbana, les créateurs cultivent sans conteste un style extrêmement identifiable : un mélange d’imagerie touristique sicilienne et/ou napolitaine et de glamour rétro. Pas question pour eux de changer de registre, leur idée étant de vendre une atmosphère et une expérience avec leurs créations. L’ouverture du show avec la performance de jeunes danseurs de rue napolitains revisitant la Tarantelle, danse traditionnelle du sud de l’Italie, est la seule nouveauté notable. Leur collection « Tropico Italiano » n’a rien de tropical, c’est juste un cadre dans lequel ils mettent en scène leur répertoire. Vestes brodées de fleurs et de motifs bijoux baroques, jeans recouverts de médailles pieuses, petites robes en dentelles noires, soies imprimées « pâtes », minirobes en toile de jute vantant les recettes de pizzas, corsets blancs et plateformes imitant les aquariums des poissonniers, couronnes bijoux et talons qui brillent comme à la fête foraine : les collectionneurs de cartes postales italiennes sont ravis, comme chaque saison. Le défi rejoint ici celui de la cuisine italienne si chère aux créateurs : manger tout le temps le même plat, fûtil délicieux, ne finitil pas par en affadir l’attrait ? Devant iTélé, lundi en fin d’aprèsmidi, pendant la diffusion de la première émission de JeanMarc Morandini sur la chaîne. Photo Marc Chaumeil pour «Libération» Paroles des membres de l'équipe de la chaîne après le vote de la grève, lundi, pour protester contre le passage en force de Vincent Bolloré sur le cas Morandini. «Je n’ai pas envie qu’on devienne une trash télé» «Avec mon ancienneté [seize ans, ndlr], j’ai un recul sur la chaîne, son évolution. J’ai une vue d’ensemble du tableau, avec les périodes charnières. Au début, on était un peu "Libé TV". Ensuite on est passé à "Parisien TV". Puisà "France Soir TV". Pour autant, je suis très attaché à iTélé, et d’autant plus triste de ce qui se passe actuellement. J’ai la nostalgie de la période Bernard Zekri [directeur de la rédaction deà ]. Il y avait un vrai ton, une impertinence. On apportait quelque chose de différent, de décalé, quelque chose qui avait à voir avec le fameux "esprit Canal". «Quand on est arrivés sur la TNT, ils ont vu au bout de quelques semaines que l’audience n’était pas au rendezvous. Ils n’ont pas laissé le temps au "produit" de s’installer. Peutêtre qu’on était trop parisiens ou je ne sais quoi. Tout de suite, ils ont dit qu’on allait faire du BFM, du hard news. Donc on a fait le copiécollé des voisins avec moins de moyens. Ce qui se passe est très décevant d’un point de vue éditorial, mais aussi humain, aveccollègues qui sont partis il y a quelques mois. On nous a noyés avec le déménagement il y a deux ans. Nous, les techniciens, on nous a mélangés avec ceux qui travaillaient sur D et D. Les plannings étaient morcelés, avec des rythmes pas possibles, une ambiance pas top... «Moi, j’avais décidé de travailler sur iTélé depuis sa création, et je me retrouvais à faire des choses dans lesquelles je ne me retrouvais pas. Je trouve déplorable que la chaîne soit en autogestion depuis l’arrivée de Bolloré. Les gens parachutés ici ne sont pas restés. Ce qui nous pénalise, c’est l’absence de vision. Sur Morandini, je ne suis pas certain que l’image sulfureuse de ce monsieur que je ne connais pas nous fasse du bien. Ça ne colle pas à l’image d’une rédaction sérieuse, avec une éthique, une déontologie. Je n’ai pas envie qu’on devienne une "trash télé news". Une sorte de Fox News française.» «Bolloré nous a menti les yeux dans les yeux» «L’assemblée générale était emplie de gravité. Mais aussi d’espoir, d’envie et d’idées. On est une chaîne soudée, une rédaction soudée. On a une histoire. Et ça, ils ne peuvent pas le détruire. L’affaire Morandini est un déclencheur. Mais c’est plus que ça. Il y a aussi et plus largement un problème éditorial. Pour exemple, on avait une équipe qui devait décoller ce matin pour suivre la présidentielle américaine pendant un mois. Ça a été annulé, ou du moins repoussé nous diton, pour raisons budgétaires. On a une autre équipe qui est en attente pour partir à Mossoul depuis des semaines. La bataille a commencé ce matin, et on n’y est pas. On n’a donc pas les moyens de couvrir l’actu, mais on a les moyens de payer Morandini et les six personnes qui arrivent avec lui. Ça donne une image désastreuse de la chaîne. On veut connaître le projet de Bolloré pour la chaîne pour ensuite se prononcer en conscience. Mais sur ce qu’on en voit déjà, ce projet n’est pas en adéquation avec l’ADN de la chaîne. Bolloré a le droit de faire ce qu’il veut, mais nous, on a le droit de dire qu’on n’est pas d’accord avec ses choix. Il faut qu’il y ait un dialogue, le problème, c’est qu’il n’y en a pas. Il nous a menti les yeux dans les yeux. Quand il est arrivé, il nous a dit qu’il y aurait des moyens pour iTélé, qu’il allait investir. Il ne l’a pas fait. Pire, il a retiré des moyens, supprimé des postes. Il fait l’inverse de ce qu’il nous a promis. «Pour en revenir à Morandini, il est présumé innocent, mais les victimes sont aussi présumées victimes. Il n’était pas salarié de Canal + au moment de la sortie de l’affaire. Il l’est devenu. Imaginons qu’il soit condamné dans six mois. Comment moi, en tant que journaliste et en tant qu’homme, je vais me sentir en me disant que pendant six mois on a imposé aux victimes la présence de Morandini à l’antenne ? Sans parler de l’image. On nous parle d’exemplarité. Aujourd’hui, il y a une défiance de la société envers les médias, et cette affaire ne fait qu’accentuer la méfiance des gens à notre encontre.» «Je dois en être à ma sixième ou septième direction en seize ans. Au début, ça me plaisait, je me demandais toujours ce qui allait changer. Mais là, depuis l’arrivée de Bolloré à la tête de Canal +, il y a eu plein de têtes coupées et une nouvelle direction a été imposée. Ils ont commencé par nous dire : ne vous inquiétez pas, on arrive avec des tonnes de projets, l’argent n’est pas un problème, on va faire des choses formidables pour relancer cette chaîne… On a attendu mais on n’a rien vu venir. On nous a rapidement fait comprendre que c’était le contraire, qu’il fallait faire des économies. A une semaine de la mise à l’antenne de CNews [le nouveau nom d’iTélé], la rédaction n’a aucune idée du projet. Jusqu’à présent, il faut être honnête : il n’y a pas eu de choses imposées, de censure. Mais maintenant, il y a l’arrivée de Morandini qui, pour la rédaction, n’est pas un journaliste. Je me souviens quand j’étais gamin dans les années , il y avait Tout est possible, ce truc trash à la télé. Après, il y a eu son espèce de rédemption sur Europe . Avec son arrivée, c’est pire qu’une dégradation de l’image d’iTélé, c’est un signal qui est envoyé à la rédaction pour acter un changement éditorial. On a essayé de discuter avec eux, c’est impossible. On nous fait comprendre que la décision a été prise, que c’est comme ça et que c’est non négociable. Quand Bolloré dit que la chaîne est en perte de vitesse et qu’elle perd de l’argent, c’est vrai. «En réalité, la venue de Morandini est là pour faire du buzz. Des gens vont nous regarder. Des gens auront envie de voir ce truc un peu malsain. Mais pour combien de temps ? Si l’idée est de faire venir des polémistes, comme Zemmour ou les frères Bogdanoff, de faire un truc bizarre pour faire de l’audience, moi, ça me pose problème. Je préférerais qu’on ait un autre positionnement que celui d’une chaîne d’infotaintment polémique. A mon avis, l’arrivée de Morandini est aussi faite pour faire chier les plus anciens, pour qu’ils se barrent dans les pires conditions possibles.» «On se moque de nous ouvertement» «Nous sommes nouvelles ici, donc c’est un peu compliqué d’avoir une vision d’ensemble. Mais nous nous sommes attachées très vite à la rédaction. Cette chaîne nous a fait aimer la télé. L’ambiance est assez géniale mais elle s’est considérablement dégradée en troisquatre mois. Depuis la dernière grève, les conditions de travail sont vraiment compliquées. On galère vraiment car on est en souseffectif. Tout le monde est sous pression. C’est très pesant. On sent bien que la direction veut changer la chaîne et veut nous amener sur quelque chose qui n’est pas du journalisme. Très loin de ce qu’on a appris à l’école et de ce qu’on nous a inculqué lors de nos stages. On est entourées de personnes qui ne connaissent pas notre métier. C’est dur à vivre. «Nos sentiments sont confus. Quand on arrive à la rédaction, on est très heureuses. Et en même temps, il y a beaucoup de frustration, de colère. Le plus dur à vivre, c’est qu’on ne sait pas où on va. Le mépris de la direction à notre égard ne cesse de grandir, et l’arrivée de Morandini, malgré l’hostilité de la rédaction, n’en est qu’une illustration. Il faut quand même dire que si cette personne n’était pas empêtrée dans une affaire judiciaire, on n’aurait pas voté une grève aujourd’hui. On a envie d’être là, on n’a pas envie de se taire, de se coucher et de s’effacer. On trouve la situation surréaliste comme beaucoup de nos confrères. «Le sentiment qui prédomine, c’est l’incompréhension. On ne peut pas s’empêcher de penser que tout ce qui se passe fait partie d’une stratégie. On se moque de nous ouvertement, et ça, c’est vexant. On cherche clairement à nous faire comprendre qu’il faut qu’on bosse sans moyens et surtout qu’on la boucle. Personne à la direction de cette chaîne ne daigne communiquer avec nous. La confiance est clairement rompue et on ne sait pas si et comment elle pourra être restaurée. On veut faire notre métier, mais pas n’importe comment. Ni avec n’importe qui.» Nuit Blanche: Les artistes ont eu des galères pour leurs performances (mais ils l'ont un peu cherché) ART On ne se lance pas dans une performance d'art contemporain sans préparation... Parmi les œuvres du parcoursde Nuit Blanche, il y a, comme de coutume maintenant, bon nombre de performances. Sans qu’il puisse expliquer pourquoi, Jean de Loisy, directeur artistique de l’événement en convient : « Même si le programme est exigeant, il faut que Nuit Blanche reste un parcours spectaculaire, vivant, qui suscite des réactions et des débats. La performance est une forme qui cadre bien avec le décor d’une déambulation nocturne. » Nous avons rencontré cinq artistes programmés par Nuit Blanche pour qu’ils nous expliquent leurs performances : Abraham Poincheval a passé cinq jours en haut d'un mât demètres... Estelle Delesalle installe un atelier de construction et de destruction de coeurs en bois... Pierre Delavie retourne et «perce» la façade de la Conciergerie... Laurent Tixador longe les quais dans sa maison mobile escamotable… Oliver Beer nous fait écouter les sons subaquatiques de la Seine... Le point commun de ces cinq artistes ? Ils ont bien galéré pour organiser ou réaliser leurs performances. En même temps, ils l’ont un peu cherché. Aton idée de passer cinq jours sur une plateforme de trois mètres carrés perchée à vingt mètres de haut ? Pour son expérience de stylite contemporain, déjà menée à deux reprises « mais moins haut », Abraham Poincheval ne se faisait pas trop de soucis. Après tout, il a déjà passé une semaine dans un trou dans le centreville de Tours, et quinze jours dans un ours empaillé du Musée de la chasse et de la nature à Paris. « L’aspect logistique est un peu toujours le même. On me demande toujours comment je fais pour mes déchets, disons, organiques. ça interroge toujours les gens. Disons que je m’organise. Me coltiner les aspects concrets de l’expérience, ça me permet d’aller audelà du concept. Mais je ne sais pas à l’avance ce que je vais vivre, c’est pour ça que je le fais d’ailleurs. » Des tronçonneuses dans Paris Estelle Delesalle a, elle, convié quatre bûcherons champions de France à débiter toute la nuit une trentaine de troncs pour en faire de petits cœurs en bois. « Il y a des questions de sécurité assez complexes, bien sûr. On amène quand même des haches et des tronçonneuses… » L’artiste britannique Oliver Beer a également eu de petits soucis avec les forces de l’ordre. Son installation sur le pont des Arts propose de capter et de restituer avec des hautparleurs les sons subaquatiques de la Seine. « Je suis venu faire des essais pour savoir à quelle profondeur il fallait immerger les micros pour obtenir des sons intéressants. Mais à peine trente secondes après avoir commencé, des policiers sont venus me demander ce que je fabriquais. Vous pouvez avoir confiance en votre police ! Ils ne laisseront jamais un Anglais bizarre faire n’importe quoi dans la Seine. » Pierre Delavie pour sa part s’est mis en tête de couvrir la façade sur Seine de la Conciergerie avec une bâche de . m. « Je fais des créations in situ donc c’est toujours un peu nouveau. Mes œuvres ne sont pas transposables à d’autres endroits. Mais bien sûr, je m’améliore d’un point de vue technique, je connais mieux la distance du regard par exemple. » La vraie gageure de son œuvre est de créer l’illusion. Le passant aura l’impression folle de voir l’intérieur du bâtiment retourné, avec le haut des voûtes médiévales inondées… Mais finalement, l’aspect technique n’est pas ce qui cause le plus de souci à l’artiste. « Je sais que je n’y peux pas grandchose mais j’aimerais qu’on n’utilise pas trop le terme de « trompe l’œil » pour parler de mon travail, je trouve que c’est un concept désuet et facile, je préfère l’expression "mensonge urbain". Je revendique le mensonge. » Le contact humain Laurent Tixador est un habitué des performances avec de fortes contraintes. Il essaye régulièrement de rallier un point A à un point B, soit nu soit en ligne droite soit uniquement armé d’une boussole. Pour Nuit Blanche, il a inventé une maison mobile escamotable… Compliquée à créer puis à utiliser, sa maison lui fournira un abri pour passer plusieurs nuits sur les quais parisiens où il ne craint pas les mauvaises rencontres. « Ce n’est pas le Bronx non plus. Mais c’est vrai que d’habitude je travaille plutôt caché. Là, des gens vont venir nous voir, on sera en contact avec différentes populations. » C’est finalement l’autre point commun de ces cinq artistes de Nuit Blanche. Tous ont hâte de pouvoir échanger avec les passants et jauger leur réaction. « Si quelqu’un passe, me voit et se demande pourquoi je me suis perché comme ça à vingt mètres de haut, mon contrat est rempli » explique Abraham Poincheval. Pierre Delavie espère qu’avec son œuvre « les gens pensent un peu à ce qui les entoure, c’est peu et c’est tout à la fois. » peu importe l’énergie déployée, Estelle Delesalle et Oliver Beer veulent créer un instant hors du temps. Que ce soit en découvrant la richesse du monde sousmarin ou en prenant le temps de s’interroger sur ce que signifie le sentiment amoureux. TF: la première chaîne de télévision de France• Le musicien et compositeur est venu présenter son album Les Faubourgs de l'exil dans On n'est pas couché. Son comportement et ses propos approximatifs lui ont volé la vedette. Une séquence d'une dizaine de minutes pour le moins gênante. Entre son arrivée théâtrale sur le fauteuil et ses propos à peine compréhensibles, le musicien et compositeur Nicolas Ker a créé le malaise samedi soir sur le plateau d'On n'est pas couché. Venu pour présenter son dernier album Les Faubourgs de l'exil, il était dans un état très spécial. Après avoir chuté en arrivant sur le célèbre siège de l'émission, Laurent Ruquier lui demande: "Vous buvez un peu trop, peutêtre ?" "Et alors?", rétorque aussitôt le musicien, qui a également composé la musique du dernier film de BernardHenri Lévy, Peshmerga. Il explique ensuite la raison de son malêtre: "Je ne me supporte pas. Je ne crois pas en notre société. J'ai pris beaucoup de temps à me défaire de la société, de ce que me proposait la société." Alors que le chanteur a du mal à enchaîner les phrases, l'animateur Laurent Ruquier met fin à l'entretien: "Vous ne venez pas souvent à la télévision, je pense qu'on s'en souviendra. Merci d'avoir surmonté votre timidité." Sur Twitter, les réactions ont été nombreuses. Une «musique bizarre» entendue derrière la lune par des astronautes d'Apollo VIDÉOSPrès de quarante ans après, la Nasa a dévoilé l'enregistrement d'une «musique de l'espace» entendue par l'équipage d'Apollo , en mai , lors de leur survol de la face cachée de la Lune. L'étrange mélodie lunaire a été présentée dimanche soir, sur la chaîne américaine câblée Discovery, dans le cadre d'une série intitulée «Les dossiers inexpliqués de la Nasa». La bande sonore, qui dure quasiment une heure, avait été enregistrée et transmise en maiau centre de contrôle à Houston (Texas, sud des ÉtatsUnis) où ils ont été transcrits et archivés. Il aura donc fallu près de quarante ans pour que la Nasa déclassifie cet enregistrement. Les trois astronautes de l'équipage d'Apollo : le commandant Thomas Stafford, le pilote du module de commande John Young, et le pilote du module lunaire Eugene Cernan, effectuaient le vol de répétition générale avant le premier alunissage lejuillet , lors de la mission Apollo , qui fit de Neil Armstrong le premier homme à poser le pied sur le sol lunaire. «Vous entendez ça? ce sifflement...», dit Eugen Cernan sur l'enregistrement. «C'est vraiment une musique bizarre», poursuitil alors que leur vaisseau survole la face cachée de la Lune àmètres d'altitude, coupé de tout contact radio avec la Terre. Les trois astronautes ont jugé le phénomène tellement étrange qu'ils ont débattu du fait de savoir s'ils devaient ou pas le signaler au centre de contrôle à leurs supérieurs, de crainte de ne pas être pris au sérieux et de compromettre leurs chances d'effectuer de futurs vols, selon l'émission de Discovery. Aussi bizarres que puissent avoir été ces sons, ils n'ont pas une origine extraterrestre, insiste la Nasa. Un ingénieur de l'agence spatiale, interviewé dans le cadre de cette émission, a expliqué que «les radios dans les deux vaisseaux, le module lunaire et le module de commandement, (qui étaient alors attachés, ndlr) créaient des interférences entre elles». Cette explication est mise en doute par l'astronaute Al Worden, commandant du module de commande de la mission Apollo . Intervenant dans cette même émission, il déclare que la «logique me dit que si quelque chose a été enregistré làbas, il devait y avoir quelque chose». John Young a effectué un autre vol vers la Lune dont il a pu fouler le sol en tant que commandant de la mission Apollo . Pour fêter son but contre les PaysBas, Paul Pogba s'offre une nouvelle coiffure (bizarre) Paul Pogba dévoile sa nouvelle coiffure Franchement, on n'ose même pas imaginer ce que ça donnerait si Paul Pogba inscrivait le but vainqueur en finale de Coupe du monde. Pour fêter son but inscrit lundi contre les PaysBas, le milieu de terrain des Bleus s'est rendu chez son coiffeur. Et fidèle à ses habitudes, le joueur de Manchester United n'a pâs fait dans la sobriété. Dans une vidéo diffusée sur son compte Instagram, Pogba dévoile un côté droit assorti de l'émoji , célébrant sa réussite, et d'une flamme. Sur la gauche, un truc un peu bizarre qu'on n'arrive pas à décrire. Si vous avez une idée de quoi il en retourne, on vous invite à laisser votre avis dans les commentaires. Garde nationale, la génération « Charlie Hebdo » Depuis , les attentats poussent de jeunes Français à s’engager dans la réserve de l’armée de terre. Leur objectif : être « utiles » face à la menace terroriste. « Un monde tellement à part » Pour certains, la transition est brutale. Loïc,ans, jette des regards interrogateurs autour de lui. En moins de deux heures, ce lycéen de l’île d’Oléron (CharenteMaritime) s’est retrouvé en treillis avec un fusil Famas et un masque à gaz entre les mains. « Ça fait bizarre, confietil. C’est un monde tellement à part… En plus je viens d’un lycée relax où on tutoie les profs. Je ne m’attendais pas à avoir une arme aussi tôt. Je ne réalise pas qu’elle est vraie. » Dans le groupe, d’autres volontaires sont plus à l’aise, déjà familiers du milieu militaire, voire décidés à s’engager plus tard dans l’armée active. Antonin,ans, endosse son nouvel uniforme sans difficulté. « J’attendais ça depuis longtemps », souffletil. Ce lycéen d’Angoulême (Charente) est venu contre l’avis d’une partie de sa famille. « Mon cousin et mon frère ne comprennent pas qu’on puisse s’engager dans l’armée, même comme réserviste. Pour eux, ça fait un peu facho », racontetil. Ici, chacun arrive avec son histoire, parfois compliquée, et des comptes à régler : l’un veut prouver à son père, ancien militaire, qu’il « est un homme » ; une autre, qui aspire à devenir photographe de mode, souhaite montrer à sa famille qu’elle n’est « pas qu’un physique et une princesse » ; un troisième y voit le moyen de « reprendre confiance en [lui] » après avoir été harcelé au collège. Audelà des défis personnels, presque tous disent s’être engagés en raison des attentats qui frappent la France depuis . « Entre nous, on les appelle “la génération Charlie Hebdo”, raconte l’adjudant Jérôme, initiateur de tir au combat (pour raisons de sécurité, aucun nom ne peut être divulgué). Les attentats ont eu l’effet d’un électrochoc pour ces jeunes. Ils se disent qu’avec la réserve, ils vont peutêtre pouvoir devenir acteurs face au terrorisme. » Les mêmes mots reviennent dans la bouche des jeunes réservistes : « Aider », « protéger la population », « servir », « être utile » et « soulager les militaires » professionnels, sursollicités entre leurs missions à l’étranger et l’opération « Sentinelle » en France. « Je n’aurais jamais cru être là, un jour, en treillis, s’étonne Mégane, assistantevétérinaire de, en regardant son uniforme et son attirail. C’est vraiment à cause des attentats. Le déclic, c’est le . J’étais en larmes. Je me suis dit : “Il faut le faire payer à ceux qui nous ont attaqués et protéger les gens”. » Quentin, un lycéen venu d’Orléans, a lui aussi décidé de s’engager dans la réserve « à cause des événements » : « J’ai vu la photographie de l’intérieur du Bataclan avec les cadavres, racontetil. Ça m’a donné la rage que des innocents meurent comme ça. » Signe des temps, le vocabulaire a changé. « Il y a encore deux ans, quand les militaires demandaient aux jeunes, lors de leur journée défense et citoyenneté, ce qui pourrait déclencher leur engagement à servir la France, ils répondaient “le maintien de la paix”. Désormais, c’est “la lutte contre le terrorisme” », explique un officier supérieur. Aux yeux de cette génération qui n’a connu ni la guerre ni le service militaire, le temps de la paix semble révolu, et l’engagement militaire nécessaire. « Les civils ne s’en rendent pas compte, mais la France est en guerre », assure Quentin, Embarquement dans les camions. Si les attentats ont suscité une augmentation des candidatures, selon le ministère de la défenselequel tarde toutefois à donner des chiffres , ils ont également modifié le profil des réservistes, qui ont rajeuni de façon spectaculaire. Sur lesstagiaires de La Courtine, ont moins deans. Dans le camp perdu au milieu de la forêt, sur le plateau de Millevaches, la motivation des volontaires est rapidement mise à l’épreuve. Réveil au son du sifflet, àh , pour aller nettoyer les toilettes et les lavabos avant le petit déjeuner. il fait encore nuit quand ils chantent La Marseillaise sur la place d’armes, face aux collines, les mains rougies par le froid. Investissement fragile « Je ne vous cache pas que le stage va être dur et long, parce que vous avez beaucoup de choses à apprendre, les prévient le capitaine Amaury, chef des stagiaires de la FMIR. Mais vous sortirez de là plus forts. » Il enchaîne par un tonitruant « Ho ! » en guise de « garde à vous »cent treillis se redressent aussitôtsuivi d’un sobre « repos ». Les activités de la journée commencent, intenses, jusqu’à l’extinction des feux, àheures. Les réservistes lors d’exercice de simulation de tirs. THIERRY LAPORTE POUR "LE MONDE" A l’affût de la moindre baisse de moral, les formateurs couvent leurs réservistes. Ils sont conscients de leurs sacrificesrenoncer à une partie des vacances et des weekends pendant toute la durée du contrat, de un an à cinq ans. Ils savent surtout que ces volontaires sont devenus précieux pour soulager le fardeau des militaires, mais que leur investissement reste fragile. Au bout de trois jours, six stagiaires ont déjà abandonné. Parmi eux, Alicia,ans, qui cherche un emploi depuis deux ans. « Ma famille me manque trop et c’est trop dur, confietelle en grelottant dans sa veste kaki. Je voulais entrer dans l’armée pour calmer mon impulsivité mais plus on me donne des ordres, plus ça m’énerve, et je pète un plomb. » Elle n’a encore rien dit à sa famille de peur de décevoir son père, ancien militaire. Pour les formateurs, issus de l’armée active ou euxmêmes réservistes, ces départs sont des « échecs », « du temps et de l’argent gâchés ». Ils s’attendent à d’autres abandons lors des séances de tir à balles réelles, six jours après le début de la formation. Une étape clé. « Le tir, c’est le cap, le passage du virtuel au réel, affirme le commandant Sébastien, en charge du suivi de l’instruction des réservistes. Avant, ils sont habillés en vert, mais ils ne sont pas encore militaires. Après, oui. Certains vont avoir envie de continuer, d’autres non. » L’appréhension intervient parfois plus tôt encore. Depuis qu’elle doit porter son Famas, Chloé,ans, dit « lutter contre ses démons ». « J’ai l’impression d’être une machine de guerre, alors que je veux apporter la paix. Pour l’instant, mon arme me rappelle les terroristes. » Les formateurs sont habitués à ces réticences. L’un d’eux résume : « On dit à ceux qui veulent abandonner après le tir : “Si tu as surmonté ça, tu as fait le plus dur. Tu as franchi la première étape pour devenir un soldat”. » Ces jeunes réservistes sontils prêts à franchir les autres ? « J’ai peur que ce soit un engagement un peu superficiel, ou parce que c’est la mode, avance Alexandre, chef de groupe. Estce que ces jeunes comprennent vraiment ce que ça implique ? S’il y a un conflit, ils peuvent être appelés. Pendant une ronde “Sentinelle”, ils peuvent être pris pour cible. Estce qu’ils sont prêts à donner leur vie pour la France ? C’est une vraie question. » Cinq mesures pour recruter en masse Regroupées depuis leoctobre sous le terme « garde nationale », les réserves opérationnelles de l’armée, de la police et de la gendarmerie doivent passer d’un vivier de à personnes en , dont déployées chaque jour sur le terrain. Cinq mesures sont mises en œuvre pour recruter massivement. Le permis de conduire sera financé à hauteur de euros si le réserviste de moins deans le passe pendant son contrat. Il touchera aussi une allocation mensuelle deeuros s’il est étudiant et qu’il s’engage pour cinq ans. Une prime deeuros sera versée en cas de renouvellement de contrat pour trois à cinq ans, et les réservistes bénéficieront de « passerelles institutionnelles vers les métiers de la sécurité privée ». La dernière mesure cible les entreprises afin de faciliter l’engagement des salariés grâce à une réduction d’impôt. Coût total de ces mesures :millions d’euros. NBA: Sevyn Streeter n'a pas pu chanter l'hymne américain à Philadelphie à cause d'un tshirt «we matter» BASKET La chanteuse a vu les Philadelphie Sixers lui interdire l'accès au parquet à la dernière minute... Sevyn Streeter n'a pas pu chanter l'hymne américain à cause de ce maillot Etrange soirée du côté de Philadelphie. Et on ne parle pas de la défaite sans histoire des Sixers contre le Thunder de Russel Westbrook (). Tout s’est passé hors du parquet, ou plutôt autour, à commencer par la polémique Sevyn Streeter. La chanteuse, censée chanter l’hymne américain avant la rencontre de NBA, s’est vue refuser l’accès au terrain quelques instants avant de s’y produire, comme cela était prévu, parce qu’elle portait un maillot « we matter », en référence au mouvement « black lives matter ». Un incident qui a ouvert une soirée que l’on pourrait sobrement qualifier de bizarre, et moins sobrement de « n’importe quoitesque », avec le rappeur Desiigner qui se fait huer à la mitemps après avoir terminé l’interprétation de son morceau « Panda » en caleçon et le double doigt d’honneur d’un fan des Sixers adressé à Russell Westbrook. Bref, tout va bien à Philie. Isère : elle trouve une grenade dans un sac de pommes de terre Une grenade datant de la première guerre mondiale était cachée parmi les légumes qu'une habitante d'Echirolles était en train d'éplucher. Nous la préparons pour vous chaque matin Ce que l'on sait d'Anis Amri, le suspect recherché après l'attentat de Berlin Une inquiétante surprise. Une habitante d'Echirolles, dans la banlieue de Grenoble (Isère), a trouvé une grenade, parmi les pommes de terre qu'elle était en train d'éplucher, dimancheoctobre. "Je pioche une pomme de terre, et je la trouve lourde. Je me dis 'tiens, c'est bizarre, ça doit être un gros caillou'. En plus, je la tape sur la table, et je me dis 'oui, c'est un caillou'. Je la mets donc de côté", raconte Isabelle à France Bleu Isère. "J'aurais pu me faire sauter !" Un peu plus tard, son époux décide de regarder de plus près ce caillou "un peu bizarre". "Il la passe sous l'eau, et là il s'aperçoit que ce n'est pas un caillou, mais une grenade de de la première guerre mondiale", poursuit Isabelle. "Là, j'ai eu peur, reconnaîtelle. J'aurais pu me faire sauter !" Le couple décide de mettre la grenade au fond de son jardin, "le temps de voir ce que l'on va faire". Le couple affirme que l'engin dont on ignore encore la véritable dangerosité provient d'un sac dekg de pommes de terre originaires du PasdeCalais acheté dans un supermarché Carrefour Market, à Claix, près de Grenoble. Une enquête interne est en cours dans le magasin. Des démineurs doivent en outre récupérer la grenade très rapidement. Vendée Globe : le « rituel un peu bizarre » des skippeurs avant le départ Vingt-neuf navigateurs prennent le départ, aux Sables-d’Olonne, dimanche, de la 8e édition de « l’Everest des mers ». Depuis un mois déjà, tous peaufinent les derniers réglages. Si vous vous rendez aux Sables-d’Olonne (Vendée) pour le départ du 8e Vendée Globe, dimanchenovembre, les vingt-neuf marins prêts pour « l’Everest des mers » n’auront pas forcément la tête à parler des jours et des jours d’entraînement, des semaines de démarchage auprès des sociétés, des refus et des plans sur la comète, des rêves qui les hantent avant le jour J, des derniers préparatifs et baisers avant le grand départ. Alors, quand ils traverseront la foule pour atteindre leur bateau, scrutez bien leur regard. Certains, pensant que ce sera peut-être leur dernier tour du monde en solitaire, profiteront des moindres minutes, les yeux écarquillés. D’autres seront déjà dans leur bulle, sur leur bateau, prêts à régler leurs voiles pour un voyage de quarante mille kilomètres. L’exercice, presque galvaudé par la facilité avec laquelle certains semblent naviguer autour du monde comme on tourne autour d’un rond-point, reste pourtant un exploit aussi délicat que déraisonnable. Une performance qui nécessite de travailler et retravailler les moindres détails jusque dans les ultimes semaines. Le mois qui précède le départ devient alors ce « rituel un peu bizarre », comme le décrit Jean-Pierre Dick, skippeur de StMichel-Virbac, où hommes et machines doivent être prêts à aller au combat. « Faut être un peu fou quand même » Alors que la compétition n’a pas encore officiellement débuté, chaque skippeur s’est préparé en Bretagne, à sa façon, pour l’ultime ligne droite. A Port-la-Forêt (Finistère), Jean Le Cam (Finistère-Mer-Vent) attendait encore ses voiles neuves à quelques semaines du départ. Cette promenade en mer à travers les quatre océans, il l’a déjà faite trois fois en solitaire. Dernier à avoir reçu les financements pour boucler son budget, le « roi Jean » avait hâte de retrouver ses compagnons de jeu. L’entraînement, « ça attendra le convoyage, hein », dit-il d’un sourire taquin, un brin revanchard. A quelques mètres de son chantier, huit bateaux ont eu, eux, presque tout le loisir de s’entraîner dans des conditions que seul le pôle Finistère Course au large peut offrir. Plusieurs sessions courtes pour peaufiner les manœuvres, effectuer des tests de vitesse et débriefer ensuite entre marins. Sans se donner les recettes, on a échangé des conseils, même si certains n’ont pas joué le jeu. « On en voyait passer à côté et repartir. On leur a vite fait comprendre que ça ne marchait pas comme ça ici », s’est presque emporté Yann Eliès en fronçant ses sourcils broussailleux. Après sa première participation au Vendée Globe, en 2008, il a failli rester pour toujours « le skippeur qui s’est fracturé le fémur au large du cap Horn ». Le skippeur de Quéguiner-Leucémie Espoir va enfin pouvoir reprendre le départ du Vendée, non sans une question qui taraude toujours ces marins de l’extrême. « Faut être un peu fou quand même pour faire ce qu’on fait, non ? Mais combien en rêvent ? Non, en fait c’est génial un Vendée… Le risque, pendant cette période d’attente, est de s’affoler pour de petites choses. » Du côté des bizuts, la période de préparation en Bretagne se révèle propice pour vérifier deux, trois ou même quatre fois la liste de ce qu’il ne faut pas oublier. Toujours un peu la tête dans le guidon à quelques jours du départ, Thomas Ruyant (Le Souffle-du-Nord pour le Projet Imagine) confie qu’il a « encore un paquet de détails techniques à régler ». « Le dernier brief avec l’équipe m’a beaucoup rassuré, reconnaît-il. Je suis droit dans mes bottes mais on sent monter la pression, surtout depuis que les journalistes nous posent la question. » Aans, l’homme d’affaires hollandais Pieter Heerema (No-Way-Back), laisse entendre que « tout est sous contrôle ». Mais il avoue qu’« il reste encore beaucoup de petites choses à régler avec l’équipe » et qu’« il faut passer beaucoup de temps à être certain que tout marche à bord ». Une période aussi longue qu’épuisante « Il ne faut pas se faire surprendre », résume Morgan Lagravière (Safran). Débutant timide et favori non déclaré, le jeune homme deans a su maîtriser sa machine de dernière génération après deux ans de travail et l’équivalent d’un tour du monde. « L’appréhension est plutôt sur la nouveauté. C’est une situation que je n’ai encore jamais vécue. Je n’ai finalement que très peu d’expérience de course sur ces bateaux et celle-là est un gros dossier. A vrai dire, cette inconnue me stresse de plus en plus souvent. » Pour répondre à ses angoisses, Morgan a travaillé plusieurs mois avec Jean-Claude Ménard, préparateur des champions olympiques de planche à voile Charline Picon, Julien Bontemps et Faustine Merret. Pas de recette miracle, mais des discussions à bâtons rompus qui répondent à ses craintes sur la solitude, la pression du résultat et à ses interrogations sur sa place dans la course au large. Loin de toutes ces questions existentielles du marin, il y a Armel Le Cléac’h. Deuxième des deux dernières éditions et grand prétendant au titre, le skippeur de Banque-Populaire-VIII a la grinta qui perce à travers ses épaisses lunettes noires. Rien, dans la mesure du possible, n’est laissé au hasard. Son équipe du dernier Vendée a été quasiment reconduite à l’identique. Elle est aussi l’une des plus haut de gamme des trente teams de la course. Avec elle, « le Chacal » a ficelé ses dossiers les uns après les autres. « C’est ma façon de me préparer mentalement, ma façon de me mettre dans les meilleures conditions, reconnaissait-il à quelques semaines du départ. Ne plus ressasser des choses qui ont été validées. Je fais confiance à l’équipe. Chacun a une job list à vérifier. » Rien alors n’a pu perturber son calme olympien pendant les trois semaines de village, si ce n’est un million de curieux venus visiter les lieux. « Le danger est de se mettre dans le rouge » Cette période est aussi longue qu’épuisante pour les nerfs des navigateurs, déjà bien occupés à garder de l’influx nerveux pour se préparer à la météo, à la remontée du chenal et au départ. Le risque étant de repartir des Sables plus fatigués qu’à l’arrivée de leur convoyage. « On est dans un mode différent, reconnaît Armel Le Cléac’h. La pression est différente : le public, les médias, les invités… La première semaine est très chargée avec les médias et les partenaires. La deuxième, je coupe en restant à la maison. La dernière semaine, tu es plus concentré sur la partie météo, même s’il y a toujours des imprévus. » Si pour les grosses écuries le schéma reste à peu près le même, pour les autres équipes plus petites l’objectif a été de maximiser les retombées presse pour les partenaires et les rencontres avec les invités et les médias. « Le danger est de se mettre dans le rouge, évoque Jean-Pierre Dick. Il faut savoir se préserver et séparer ce qui est impératif de ce qui ne l’est pas. » Alors, pour ces trente marins, passer la ligne de départ sera un double soulagement. « D’abord parce que c’est un tel investissement personnel et de tels sacrifices que c’est comme si tu avais déjà gagné », relève la navigatrice Samantha Davies. Et la double participante de l’épreuve (2008 et 2012) de résumer : « Après les trois semaines passées au village, quand ils verront le dernier bateau accompagnateur rentrer au port, ils se diront : enfin seul ! Avant de réaliser : merde, maintenant il y a un tour du monde à faire ! » «Danse avec les stars» : Sylvie Tellier, miss éliminée TF 1,h 40. C'est bizarre, une soirée toujours si souriante, si dansante, où l'on vire un danseur à la fin. Ça fait sept éditions qu'on attend suavement et cruellement ces dernières minutes du samedi soir où l'air se raréfie, sur des figures imposées et improbables comme un « relais cha-cha ». «secondes qui peuvent tout changer », comme dit Sandrine Quétier, sur un medley de Boney M. Les quinquas se rappellent leurs boums, et le « tableau classement » tarde à arriver à cause d'un problème technique. Vive le direct. Sylvie Tellier, miss tango hier soir, malgré ses bonnes notes, et un partenaire de rêve, Christophe Licata, a été éliminée par le public. La patronne des miss France ne dansera plus. Pietra distribue les 10 La toujours bienveillante Marie-Claude Pietragalla a mis ses premiersde la saison à l'aventurier Laurent Maistret et à l'humoriste Artus, moins attendu à l'origine, pour un paso-doble qu'il a abordé « comme de la boxe ». Vraiment pas avare, elle a offert un autreau chanteur Florent Mothe pour un tango. C'était la soirée de la « double note », artistique et technique, ou pour certains, de la « double peine » comme disait Julien Lepers. Pas champion, sur le parquet, bon dernier pour les juges, mais sortir, pas question. Oui, on dirait du Jean-Marc Généreux. Le doyen a mixé paso-doble et « Bad » de Michael Jackson. « Tu me demandes une virilité... » minaudait-il devant sa partenaire, Silvia Notargiacomo. Le splendide charleston de Camille Lou et Gregoire Lyonnet a laissé Pietragalla « sans voix ». Un de Fauve, et un de Pietra. Des « stars » qu'on ne connaît pas, des danses d'autrefois, des moments comme ça, qui prennent sans qu'on sache pourquoi, c'est tout le charme de ces soirées chaises musicales. Le Parti communiste dit non à Jean-Luc Mélenchon Samedi, lors d’une conférence nationale, les communistes ont voté pour une candidature interne à la présidentielle alors que la direction voulait se ranger derrière le candidat de la France Insoumise. Une sorte de labyrinthe dans le noir. Samedi, à la Cité de la Sciences et de l’industrie, à Paris, le PCF a clarifié sa position à quelques mois de la présidentielle. Enfin, presque. Le partiqui rêve toujours du grand rassemblement de la gauche alternativea soumis deux options au vote : soutenir Jean- Luc Mélenchon ou faire le pari d’une candidature PCF. Pierre Laurent, secrétaire national, a voté pour la première option. André Chassaigne, député et candidat (sans le dire) à la présidentielle, pour la seconde. Lesmilitants mandatés par les fédérations ont voté pour une candidature interne avec un peu plus dedes suffrages. Une défaite pour la direction : chose rare chez les communistes. Mais le processus ne s’arrête pas là. La décision finale appartient au000 adhérents, appelés à se prononcer les 23,etnovembre. Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchonqui refuse de rencontrer Pierre Laurentavance et fait mine d’ignorer ce qui se trame autour de lui. On s’est pointé à la cité de la Sciences et de l’industrie, quelques heures avant le vote, afin de prendre la température. A l’intérieur de l’amphithéâtre, les prises de paroles se sont enchaînés. Et les divisions aussi. On a vu de la colère en direction de Jean-Luc Mélenchon. Avec des phrases du genre, «je ne soutiendrai jamais Mélenchon» où «je n’aime pas la France Insoumise». D’autres, étaient moins en colère. Mais pas forcément partisans de l’ancien socialiste. Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, a tenté d’argumenter à sa manière : «Le choix Mélenchon n’est pas un ralliement mais un choix politique !» Comprendre : un soutien du bout des lèvres. La colère a gagné. Un dirigeant après le résultat du vote : «Le refus de soutenir de Jean-Luc est dû à son glissement au niveau des idées, pas sur sa personne. Le cœur du parti n’est pas d’accord avec son positionnement politique.» Le cœur de l'imbroglio : les législatives Au fil des mots, le cœur de l’imbroglio entre la place du Colonel Fabien et la France Insoumise est monté à la surface : les législatives. Jean-Luc Mélenchon a prévenu son monde depuis plusieurs semaines : il y aura un candidat de la France Insoumise dans lescirconscriptions. Du coup, les communistes et les candidats de Jean-Luc Mélenchon risquent de s’affronter dans les urnes. Une situation bizarre. Un dirigeant du PCFqui a voté pour une candidature internenous explique : «On soutient Mélenchon à la présidentielle et on l’affronte aux législatives ? Alors que pour nous, les législatives est une élection très importante, si ce n’est pas la plus importante: ça n’a pas de sens.» Le choix d’une candidature internesi les militants valident cette optionest peut-être de courte durée. Pierre Laurent surveille toutes les têtes à gauche en vue d’un grand rassemblement, notamment celle d’Arnaud Montebourg : candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire made in Solferino. Si l’ancien ministre rafle la primaire, ça pourrait changer la donne. Mais, dans le brouillard, ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres. En attendant, André Chassaigne se place. «Comme d’autres je suis disponible, chez nous, il n’y a pas de bataille entre les ego. On va prendre le temps de la réflexion», dit-il tranquillement. Puis, il ajoute : «Mais la décision de ne pas soutenir Mélenchon n’est pas une sanction contre le direction du parti. Il y a eu des débats en toute transparence et la démocratie a tranché.» Météo : ce que nous réserve cet hiver LE FAIT DU JOUR. En l'espace de quelques jours, le mercure a spectaculairement chuté. Découvrez nos prévisions pour les prochaines semaines. Au Petit Lutin, plus grand monde ne vient ces jours-ci. « C'est toujours pareil : les premiers jours de froid, les gens ont envie de se mettre sous la couette, ils ne ressortent pas pour dîner », soupire la patronne de ce pub-restaurant de Romorantin (Loir-et-Cher), où le mercure est descendu vendredi à - 3°, un record en France. Laëtitia confirme : dans les rues, les doudounes sont sorties, et des automobilistes grattent déjà les pare-brise. « Ça fait d'autant plus bizarre que les températures ont chuté d'un coup. Le week-end dernier encore, on était en tee-shirt et on aurait pu manger dehors ! » La carte de Météo France en témoigne, l'hiver est là. Les températures sont passées sous les moyennes saisonnières. Vendredi matin, on claquait des dents du Poitou au Nord-Est : à Nancy, Dijon, Nevers et jusqu'à Colmar et à Romorantin. Et la situation va continuer à se détériorer ce week-end. Le Sud-Est, jusqu'alors épargné, sera perturbé par des pluies soutenues et des rafales de vent. Audrey, Marseillaise deans, a bien du mal à y croire. « Il y a une semaine, les terrasses étaient bondées, la route des plages du Prado prises d'assaut. Ça klaxonnait dans tous les sens. Il faisait°C », raconte la jeune femme, qui n'a « pas encore mis un manteau cet automne ». Premiers flocons attendus sur les Alpes L'été indien est pourtant bel et bien fini. Dans deux jours, lundi, la cité phocéenne se réveillera avec seulement°C. Trente à soixante centimètres de neige sont même attendus dans les Alpes, au-dessus de seulementm d'altitude. Et la baisse des températures va se poursuivre partout cette semaine, nous obligeant à remettre une couche de vêtements. Les flocons encore eux s'inviteront à basse altitude notamment dans le quart nord-est, avec des températures deàdegrés inférieures à la normale. Même Vinci Autoroutes se prépare. Avant-hier,conducteurs d'engins se sont entraînés au déneigement sur un circuit lors d'une opération coup de lame dans le sud de la Vendée. Fausses rumeurs de froid du siècle Comment expliquer la dégringolade du mercure ? Il faut regarder du côté de la Scandinavie et de la Russie. Venue du nord, une masse d'air froid se déplace vers nous, heureusement atténuée par l'effet tampon de l'océan Atlantique. Sur Twitter, Météo France prévient : « Brrr... Lundi & mardi, les T° (NDLR : températures) seront souvent dignes d'1 mois de janvier, mais on sera quand même loin des records passés. » Rien à voir, effectivement avec les relevés à Rodez en novembre. D'autant plus que cet épisode hivernal doit être de courte durée. Dès le week-end prochain, les températures devraient remonter. D'ailleurs, les trois météorologues que nous avons interrogés nous le confirment : contrairement aux fausses rumeurs à l'origine d'un vrai buzz en ce moment sur Internet, cet hiver ne sera pas le plus froid du siècle. Les obscurs prévisionnistes, qui annoncent sur les réseaux sociaux la déferlante de masses venues d'Arctique, nourrissent un mythe relayé chaque année depuiset toujours démenti par les faits. Ironie de l'histoire : l'hiver dernier n'a pas été le plus froid... mais le plus chaud enregistré depuis. Rave-party à Commana. "Le tempo du Préfet est bizarre" Vincent Tanguy est « abasourdi ». Le porte-parole du collectif « Arts et culture », regroupant les sound-systems finistériens, ne comprend toujours pas quelle mouche a piqué le préfet qui a ordonné, dimanche, l’intervention des gendarmes à l’issue de la rave-party non-déclarée qui a réuni 4.000 personnes à Commana. Il craint que ne s’ouvre une nouvelle période de défiance entre les teufeurs et les autorités. Vincent Tanguy n’était pas à Commana ce week-end. Il avait choisi d’assister à un concert de rap, à Concarneau, programmé dans le cadre du festival Cultures Hip Hop. « Je suis éclectique. Je suis ouvert à tous les courants musicaux », sourit-il. Ce lundi matin, alors que les messages d'indignation s’amoncelaient sur son portable, il a tout d'abordpris la direction de Guiscriff (56), pour régler un litige avec un agriculteur. Mi-septembre dernier, dans le cadre d’une teuf autorisée par la Préfecture du Morbihan, quelques plants de maïs avaient été abîmés par des vaches sorties de leur champ. La rencontre avec le paysan s’est passée sous les meilleurs auspices, à des années lumière de la tension qui a accompagné la fin de la free party de Commana. « Je ne comprends toujours pas... Il n’y a pas eu d’accident, les teufeurs avaient l’autorisation du propriétaire du champ. Certes, il y avait du monde et la musique était forte, mais était-ce une raison pour déclencher une telle opération, alors que la musique était coupée depuish ? Où est la logique, alors qu’il s’agissait du dernier gros rassemblement avant la période hivernale ? » s’interroge-t-il. Il n’en revient pas plus des propos de Jean-Daniel Montet-Jourdran, chef de cabinet du Préfet. « Il y a six mois, nous étions face à lui, tout sourire, à la Préfecture, dans le cadre d’un travail d’écoute et de dialogue avant l’entame de la saison estivale. Et aujourd’hui, nous sommes un ramassis d’alcooliques et de drogués ? Je comprends qu’il suive les ordres du Préfet mais c’est quelqu’un que nous respections jusqu’ici. C’est incompréhensible. Le département du Finistère a toujours été cité en exemple en matière de concertation avec les teufeurs ». « C’est le Préfet qui a créé le trouble à l’ordre public » Il rappelle que les organisateurs de la free party avaient choisi de ne pas la déclarer pour économiser la mise en place d’un point secourisme. « Nous sommes toujours un mouvement jeune, indépendant, sans aucune subvention et ce point secourisme, c’est un coût budgétaire ». En fin d’après-midi, il apprenait que le matériel saisi aurait été restitué, et que le Préfet annonçait que sa porte était ouverte, ce qui rajoutait à sa perplexité. « Le tempo du Préfet est bizarre. Nous, on veut dialoguer et on a toujours cru que sa porte était ouverte. C’est lui qui nous a appris qu’elle était fermée, que la serrure avait été changée et qu’il la réouvrait. Je ne veux pas dire que les organisateurs ont tout fait comme il fallait. Je veux bien comprendre que dans le contexte de l’état d’urgence, il craigne le trouble à l’ordre public mais Il aurait pu convoquer les gens pour leur expliquer certaines choses. Là, c’est lui qui a créé le trouble à l’ordre public ». Vincent Tanguy craint l’ouverture d’une période d’incompréhension avec les autorités. « Dans le Finistère, il y a des teufs quasiment tous les week-ends. Jusque-là, les jeunes avaient l’habitude de voir les gendarmes venir faire leur boulot. Ils tapaient la discute. Désormais, il y aura de la défiance et ce n’est pas bon parce qu’il y a vraiment un public jeune et quand le public se transforme en foule et ne réfléchit plus, on ne sait pas comment ça peut se passer ». Des poursuites judiciaires contre les organisateurs et le propriétaire du champ Le ou les organisateurs vont être poursuivis pour agression sonore (ce qui constitue un délit), pour organisation d'un rassemblement musical à caractère exclusivement festif sans déclaration préalable (contravention de cinquième classe) et pour des infractions en matière de débit de boissons illicite. La personne ayant mis à disposition le terrain où s'est déroulé le rassemblement va être poursuivie pour complicité d'agression. L'audience au tribunal correctionnel est déjà programmée. Rappelons que dimanche après-midi, versh 30, alors que le son était coupé depuis une heure et demie, les forces de gendarmerie ont fait irruption sur le site afin de procéder à une saisie de matériel. Face aux teufeurs qui se défendaient, ils ont fait usage de gaz lacrymogènes et de leur matraques, sans qu'il n'y ait de blessés. Evacuation de la "Jungle" de Calais: plus depersonnes prises en charge Un peu plus demigrants ont été pris en charge par les pouvoirs publics lors du démantèlement de la "Jungle" de Calais, a annoncé aujourd'hui le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, tirant un bilan définitif de l'opération. Dans le détail,adultes ont été envoyés dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO) en régions etmineurs ont été pris en charge à l'issue de l'opération menée fin octobre sur ce campement, a indiqué M. Cazeneuve lors d'un colloque organisé par France terre d'asile à Paris. Débat de la primaire : Jean-François Copé a bien fait rire la salle et ses rivaux Le maire de Meaux s’est illustré... en faisant rire la salle et ses rivaux grâce à deux jolis lapsus. Lors du premier débat, Jean-François Copé avait été celui qui avait le plus taclé ses rivaux. Lors de ce deuxième débat jeudi soir, le maire de Meaux s’est illustré dans un tout autre registre : le rire. Auteur de deux gros lapsus, il a provoqué les rires de ses rivaux et de la salle. Lapus numérosur François Bayrou. Comme Nicolas Sarkozy la veille, il s’est emmêlé les pinceaux entre Baroin et Bayrou. « Je voudrais quand même rappelé un petit fait. Quand j’ai vu un certain nombre de nos amis, proches de Nicolas Sarkozy en ce moment, faire une conférence de presse hier pour hurler contre François Bayrou avec à sa tête, c’est pour ça que ce lapsus à répétition entre Baroin et Bayrou, ça me fait un peu sourire, je voudrais quand même rappeler que François Bay... euh... François Baroin... (Rires dans la salle) il n’y avait pas de raison que je ne sois pas dans le club » a-t-il ironisé. Lapsus numérosur la composition de son gouvernement : « J’assume qu’il faut un gouvernement de choc avec des ministres de gauche... euh... des minsitres de droite pardon... (rires dans la salle) et des ministres centristes mais surtout pas des ministres de gauche. Le lapsus est touchant car il m’amène à dire combien j’ai trouvé un peu bizarre de faire l’ouverture à gauche, il y a une dizaine d’années ». Jean-François Copé aura donc brillé mais pas comme on aurait pu le penser. Fin de «Naruto»: Auteurs, éditeurs, lecteurs... On achève bien les mangas Si Naruto s’est terminé au Japon finpour sa prépublication, et débutpour son édition reliée, le dernier tome ne sort qu’aujourd’hui, vendredi, en France. Quinze ans,volumes,chapitres,millions d’exemplaires vendus… c’est un titre phare du manga qui tourne la page. A l’instar de Dragon Ball à son époque. Mais pas question ici de spoiler la fin des aventures du ninja orange (Quel est son dernier combat ? Est-il sacré Hokage ? Happy end ou tragédie ?, mais plutôt de savoir qui décide d’en finir, pourquoi et comment : l’auteur, l’éditeur, le lecteur ? One Piece vise lesvolumes « Evidemment, c’est toujours bizarre après tant d’années et de tomes, commente Christel Hoolans, directrice générale déléguée de Kana, l’éditeur français de Naruto. Le manga a accompagné les tout débuts de Kana, et lui a permis de bien vivre, et de bien éditer, en attirant d’autres maisons d’édition japonaises et en développant un super-catalogue. » Sans oublier que Naruto est devenu une marque, « une licence 360° », avec les séries, les films, etc. « Au Japon, cela a été un coup de massue », précise Christel Hoolas. Non pas que la fin soit une vraie surprise (la rumeur courait depuis quelques années), mais qu’un autre manga référence, Bleach, s’arrête aussi (au volume 74), et que la relève n’est toujours pas assurée. Seuls les pirates de One Piece courent toujours, ils ont dépassé lesaventures, et son auteur, Eiichirō Oda, vise les…! Des mangakas « à bout de forces » « Tout dépend de la personnalité et de la méthode du mangaka, éclaire Stéphane Beaujean, ancien journaliste spécialisé et nouveau directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Oda est totalement dans son élément, si personne ne l’arrête, il ne s’arrêtera pas. Mais le cas de Masashi Kishimoto, le dessinateur de Naruto, est plus compliqué, il est perfectionniste, pointilleux. Chaque planche, chaque dessin sont composés d’une certaine façon, cela demande beaucoup de travail. » Trop ? C’est la première raison qui pousse un auteur à mettre un point final à son œuvre, à arrêter les frais. « Les mangakas sont attachés à leur table de dessin, la cadence est infernale, leur quotidien assez violent », raconte Stéphane Beaujean. Pour rappel, un dessinateur japonais doit abattreàpages en noir et blanc par semaine s’il est prépublié dans un hebdomadaire comme le Weekly Jump de Shueisha, leader du marché, contrepages en couleur par an pour la BD franco-belge. « Ils sont usés, à bout de forces, surtout qu’ils n’ont pas souvent l’occasion de se créer des bulles d’oxygène, des parenthèses. » Un art industriel Résultat, ils peuvent tomber malades, très malades, à l’instar de la mangaka Ai Yazawa dont le chef-d’œuvre Nana est en « pause » depuis le volumesorti en…! De même, quatre ans séparent la publication des deux derniers tomes en date de Hunter X Hunter chez Kana, Yoshihiro Togashi faisant parfois des pauses à cause de son mal de dos, ou rendant des chapitres entiers au dessin épuré, brouillon. « Dans ces cas-là, on pleure, concède Christel Hoolas. S’il avait un rythme plus régulier, il aurait autant, voire plus de succès qu’un Naruto. Mais le lectorat reste fidèle, et à chaque tome, le même nombre d’exemplaires est écoulé. » « Le manga est un art assez industriel, ajoute le nouveau directeur artistique du Festival d’Angoulême. Dans la tête d’un éditeur comme Shueisha, il s’agit avant tout de séduire un public, pas forcément de raconter quelque chose. » Le magazine met ainsi régulièrement en place des sondages de popularité, et la sanction peut être terrible. Hiroyuki Takei l’a appris à ses dépens, lorsque sa série Shaman King a été arrêtée prématurément, alors qu’il venait de se lancer le dernier arc narratif. Il aura fallu qu’il attende l’édition collector, quelques années plus tard, pour pouvoir offrir la vraie fin à ses lecteurs. « Ces éditions deluxe sont l’occasion pour les auteurs de refaire certains dessins, de réajuster des pages, ou d’ajouter un chapitre, explique la directrice générale déléguée de Kana. Et ainsi proposer leur version ultime, à même de remplacer l’édition dite classique. » L’après- « Naruto » est déjà planifié Naruto, One Piece, Bleach, Dragon Ball... Leurs auteurs ont beau être des top mangakas, ils n’ont donc pas tous les pouvoirs. Akira Toriyama a voulu arrêter l’épopée de Son Goku, mais son éditeur l’a forcé à tirer à la ligne jusqu’au tome 42. Dans le cas de Naruto, on peut parler d'« alignement des planètes » selon Stéphane Beaujean, mais aussi de politique. Les deux parties, Masashi Kishimoto et Shueisha, étaient à la croisée des chemins, mais ont dû âprement négocier. Ce n’est pas un hasard si l’après-Naruto est déjà planifié, avec la sortie du one-shot Naruto Gaiden en janvieret de la suite Boruto en mars, sur laquelle le mangaka n’a qu’un rôle de superviseur. Mais la fin de Naruto est aussi le signe d’une réflexion plus profonde chez l’éditeur japonais, car il s’agissait encore d’un enfant de DBZ, un héritage, une résurgence des années 90. Or, le shônen, le manga pour garçons, est en train d’opérer sa lente mutation, face au succès grandissant des comics et des super-héros sur les marchés chinois, taïwanais et coréens. D’où l’avènement de séries comme My Hero Academia et One Punch Man, qui s’accompagne d’une rébellion éditoriale chez certains jeunes auteurs. Une page du manga se tourne. Valérie Damidot: "Je me suis dit 'casse-toi, sinon tu vas crever, meuf'" Lenovembre, Valérie Damidot sort son autobiographie, intitulée Le coeur sur la main, le doigt sur la gâchette, dans laquelle elle revient notamment sur son passé de femme battue. Interrogée par L'Express, la candidate de Danse avec les stars en dit plus sur sa démarche. Interview. Joindre Valérie Damidot n'a pas été simple: entre les répétitions de Danse avec les stars, émission de TF1 à laquelle elle participe, et la promotion de son livre paru aux éditions Michel Lafon, Le coeur sur la main, le doigt sur la gâchette, l'emploi du temps de l'ancienne "maroufleuse" de D&Co est chargé. Mais une fois descendue de son taxi-moto, la présentatrice et auteure a répondu sans détour aux questions de L'Express. Pourquoi écrire une autobiographie? Vous n'êtes pas si vieille que ça, si? Valérie Damidot: (Rires) Non! Mais les éditions Michel Lafon m'avaient déjà demandé deux ou trois fois d'écrire un livre. J'avoue que moi-même je trouvais ça un peu bizarre, je me demandais ce que j'allais bien pouvoir raconter. Et puis en fait, je me suis dit que j'avais envie de faire quelque chose de plus personnel. Ce livre m'a aidé à lâcher des trucs. Et comme pour Danse avec les stars on nous demande de sortir pas mal d'émotions, ça m'a fait du bien. Vous parlez notamment de la mort de votre maman. Ca n'a pas été trop difficile à écrire? Le milieu hospitalier est le plus déshumanisant possible, surtout les soins palliatifs, où était ma mère. C'est un vrai mouroir et je n'étais pas préparée à mener ma mère à l'abattoir. Honnêtement, c'est le passage que j'ai rendu le plus tard à Michel Lafon. Je voulais que ça ressemble à ce que j'ai vécu et c'était tellement dur... J'ai fait une pause, j'ai pris mon souffle, et j'ai fini par l'écrire. Dans votre livre, vous évoquez un autre moment difficile de votre vie. Votre relation avec un pervers narcissique... Rien ne prépare à cette violence. A l'époque, c'était presque tabou comme sujet, ça n'existait pas vraiment. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a plus de livres, plus d'articles... Mais quand ça m'est arrivé, je ne savais pas. Je ne savais pas que c'est toujours le même mécanisme: prendre une victime forte, jamais faible, et l'écraser. Ce qui m'a aidé à partir, c'est que c'est devenu physique. Alors je me suis dit "casse-toi, sinon tu vas crever, meuf". Dans d'autres cas, ça peut en rester à l'humiliation. Et là, ça doit être plus difficile de partir. Vous donnez aussi des conseils aux femmes victimes de ce genre de personnalités. Vous pensez pouvoir les aider? Je me dis que si ça peut servir à des filles, tant mieux. Mais mon livre n'est pas un livre de conseils. Il y a des mécanismes psychologiques qui font que tu pars ou pas. Vous tenez un discours fort tout au long de votre ouvrage. Est-ce que vous vous diriez féministe? Pas féministe dans le sens que certains donnent au mot. Moi, j'aime les mecs. Mais quand on voit les différences de salaire entre les hommes et les femmes... Dans ce sens-là, je suis féministe, oui. Et aussi parce que je n'aime pas trop les vannes misogynes. Il faut qu'on avance ensemble, main dans la main, hommes et femmes. On mérite tous d'être respectés. Vous parlez aussi beaucoup de télé. Vous semblez en vouloir à M6 de ne pas vous avoir donné votre chance à l'animation d'émissions musicales... C'était une vanne, ça (rires)! Je leur en veux plus d'avoir passé à la trappe la série Victoire Bonnot. Je ne sais pas si c'était volontaire ou non mais c'est très étrange. Il n'y avait pas tellement de séries maison sur M6 à l'époque où on l'a tournée. Il y avait Police District, d'Olivier Marchal, bien avant Braquo, mais c'est tout. Le premier épisode de Victoire Bonnot a cartonné et puis ils n'ont plus voulu qu'on tourne. Je pense qu'ils auraient pu mieux protéger ce programme. Vous qui participez à Danse avec les stars, un projet avec TF1 est-il envisageable? Je vais déjà apprendre à danser la rumba et puis on verra! Je ne suis pas dans la projection, je ne sais pas anticiper et puis, je suis nulle en business et en diplomatie. Si ça doit se faire, ça se fera, mais ce n'est pas une fin en soi. Participer à DALS n'est pas trop difficile? Je suis fatiguée, oui. On se blesse tous, on a très peu de jours pour apprendre une chorégraphie... Mais c'est une super expérience. On découvre jusqu'où on peut aller. Et puis, grâce à D&Co et aux chantiers àheures du mat', je suis plutôt endurante. Huit jours pour refaire une baraque, quand on y pense, c'est aussi très fatigant. Après, il y a le fait que je suis hyper pudique. Lors du premier prime, j'avais plutôt envie de me barrer. Heureusement, Christian Millette [son partenaire dans Danse avec les stars] est génial. Dans votre livre, vous dites ne pas être faite pour la télévision. Avec votre parcours, c'est étonnant, non? J'aime la télévision, vraiment. J'aime faire ce métier, mais je place trop d'affect dans ce que je fais. Il faudrait que j'en mette moins. Je suis souvent blessée alors que je ne le devrais pas. Au final, je ne sais pas si je suis faite pour un milieu si violent. Football : Marseille-Metz, « ce sera bizarre » pour Bouna Sarr Bouna Sarr, l’enfant du FC Metz, défie son club de cœur avec le maillot de l’OM sur le dos. Il en parle. • Parlez-nous de votre avant-match avec les anciens coéquipiers de Metz. « J’ai déjà échangé avec pas mal de monde, Cheick Doukouré, John Rivierez, Romain Métanire… Yeni Ngbakoto m’a fait rire aussi. Il m’a dit que Metz allait nous mettre une fessée. » Comment appréhendez-vous ce match ? « Ce sera bizarre. Quand j’étais à Metz, je ne pensais pas jouer un jour contre ce club avec le maillot de l’OM. » Fêterez-vous un but si vous marquez ce dimanche ? « Bien sûr que non. Par rapport aux seize années passées à Metz et tout ce que j’ai vécu là-bas, je ne le ferai pas. » Vous avez signé à l’OM quand il était entraîné par Bielsa, présidé par Labrune et détenu par Margarita Louis-Dreyfus. Aujourd’hui, vous jouez pour Franck Passi avec un président intérimaire dans un club qui sera revendu ce lundi… « C’est étrange mais c’est Marseille. Ici, rien ne se passe jamais comme ailleurs. Voilà, le coach est parti après un mois et demi et il y a tout ce qui se passe autour… Disons que cela fait partie de mon adaptation. » Le public ne vous épargne guère sur les réseaux sociaux. En souffrez-vous ? « Ça fait partie du jeu. Notre public est exigeant, il peut être chambreur aussi, mais il voudrait surtout que l’on soit bon à tous les matches. Moi, je préfère me focaliser sur le terrain mais il est évident qu’aucun club en France ne vit avec autant de pression. Comparé à Metz, c’est le jour et la nuit. » « Garder notre invincibilité » Comme tout joueur marseillais, vous avez d’ailleurs eu droit à votre cambriolage. « Oui, j’ai été dépucelé. » Quelle ambiance annoncez-vous aux Messins, ce dimanche, au Vélodrome ? « Le public boude encore un peu, mais j’espère que l’on va attirer de plus en plus de monde au fil des victoires. Pour ça, il faut garder notre invincibilité à domicile. » Vu de l’OM, que représente ce match contre Metz ? « Si on n’avait pas été rejoint par Angers en fin de match, on viserait une troisième victoire de suite. Il faut relancer notre dynamique contre Metz. Les points à domicile sont les plus importants à prendre. » Votre regard sur les Grenats ? « D’un point de vue comptable, ils réussissent un bon début de saison. C’est juste dommage d’avoir pris des fessées à domicile, un 3-0 (Bordeaux) et un 7-0 (Monaco). Quand tu joues à Metz, tu as toujours à cœur de faire de Saint-Symphorien une forteresse imprenable. Je crois aussi que cette équipe a plus de facilité en déplacement parce qu’elle joue le contre. On devra être vigilant. » Cette équipe est-elle meilleure que celle de Metz lors de votre dernier passage en L1 ? « Niveau talent, ce n’est pas sûr. Nous, on avait cette chance d’avoir un noyau solide, formé au club, mais il nous manquait l’expérience. Cette fois, Metz en a beaucoup plus. » Découvrez le texte de la dictée de la Foire du livre de Brive Qui suis-je ? Jouons, voulez-vous ? Je vous parle de moi, et vous devinerez qui je suis. Un indice ? Je partage avec Montaigne, le sceptique, un vocable enté dans les mémoires, et qui porte nos titres de gloire. D’autres indices ? Eh bien voici : mon ancêtre est Anglais, il est apparu en 1823, entre Birmingham et Northampton. Comme ses semblables à l’époque, il était complètement rond, toute la journée, et même toutes les nuits. Vous me trouvez gonflée de vous révéler ce détail, moi, l’agnate choisie pour des tâches de haut vol ou des biscouettes imprévues ? Vous avez raison. Laissez-moi vous en révéler davantage : grâce aux verrats, aux truies qui se sont laissé faire, jamais il n’a manqué d’air ! Et moi, son épigone ové, l’hoir bizarre de la famille des turgescents, j’aime également qu’on me donne du vent ! Vous m’avez déjà identifiée ? Bravo ! Oui, je suis la bechiguenom occitan de la vessie qui, n’étant plus investie de quelque miction que ce soit, s’est survécu en s’emplissant d’air et se couvrant de cuir; aujourd’hui je suis en synthétique. Rompant avec la sphère de mon ancêtre, l’ovale s’est emparé de moi et je me suis laissé adopter par les joueurs d’Albion en mille huit cent soixante-dix-sept. Et depuis, je parcours la planète ! Vous dire quelles sont mes délices lorsque quelque deuxième ligne me plaque contre sa poitrine est impossible ! Vous faire partager ma félicité quand les demis de mêlée se sont plu à me faire passer du cal de leurs mains expertes au but convoité ressortit à l’indicible ; et lorsque, d’un coup de pied de volée, sans être maso, quelque François Da Ros m’a envoyée dans les pagelles, je suis au septième ciel ! Mon bonheur devrait être total : mes essais comblent mes thuriféraires, ceux de Montaigne comblent les siens, mais hélas, bien trop courte fut son existence pour qu’il y inscrivît l’article qui dit toute ma vie : « rugby » ! Un hymne à l’humanité Les Rochelais qui n’auraient pas vu son précédent spectacle, « Allez Ollie… à l’eau », l’an passé à La Coursive, vont pouvoir la découvrir cette semaine. Odile Grosset-Grange met en scène « Le Garçon à la valise », un texte fort sur les enfants réfugiés, écrit par l’auteur britannique Mike Kenny. Odile Grosset-Grange est une jeune metteuse en scène qui monte. Protégée de l’équipe de La Coursive depuis deux saisons, elle s’apprête à partir en tournée pourdates un peu partout en France, désormais repérée par de nombreux directeurs de théâtre. La jeune femme deans n’est pas une inconnue pour certains Rochelais, surtout pour les habitants de Villeneuve-les-Salines. Elle y a passé toute sa scolarité et ses parents (elle est la fille d’Yves Grosset-Grange, connu pour son engagement écologiste) y vivent... Palmarès des prénoms: vive Louise et Gabriel ! Pas démodé, mais pas trop bizarre quand même. Populaire sans tomber dans le banal. Et qui plaise à tout le monde, parents, frères et soeurs et même, parfois, grands-parents. Le choix d'un prénom n'a rien d'une mince affaire. Comme chaque année, « l'Officiel des prénoms »*, publié demain pour son éditionet dont nous révélons aujourd'hui le palmarès en avant-première, s'impose comme l'un des meilleurs alliés des parents pour faire le bon choix. Son auteur, Stéphanie Rapoport, s'appuie depuis près de vingt ans sur les statistiques de l'Insee et des registres de l'état civil pour obtenir des projections au plus juste des tendances. Des indétrônables au top Comme l'an dernier, Louise s'adjuge la tête du classement des prénoms féminins, juste devant Jade et Emma, et devrait être donné à près de000 petites filles en 2017. « Louise conforte la domination de la mode rétro, explique Stéphanie Rapoport, avec Alice et Rose, et vient concurrencer de plein fouet celle des terminaisons en a, toujours très populaires avec huit prénoms présents dans le top 20. » Du côté des garçons, Gabriel (avec une estimation de000 bébés baptisés ainsi l'an prochain) emporte la mise et double Léo, relégué en quatrième position, qui le devançait dans le classement 2016. Gabriel arrive loin devant Jules et Raphaël, qui se partagent la deuxième place du palmarès. Les prénoms en « o » font toutefois de la résistance en s'affichant à cinq reprises dans le top 20. Adam (5e au niveau national) est, lui, apprécié pour son universalité et s'octroie la première place à Paris, Lille, Marseille ou Nice. « C'est un prénom de l'Ancien Testament qui a l'avantage de s'adapter culturellement, et de façon internationale, à toutes les religions et que les couples mixtes adorent », poursuit la spécialiste. Court, doux et rétro Voilà en résumé la tendance de fond de l'attribution des prénoms observée, filles et garçons confondus. « Les parents cherchent de la douceur dans la prononciation et privilégient donc les sonorités en voyelles, analyse Stéphanie Rapoport, et les prénoms courts d'une ou deux syllabes. L'objectif est de heurter le moins possible les oreilles. Le rétro a la cote également, mais pas n'importe lequel. Il faut du classique et du disparu. Louis, Jules, Paul chez les garçons et Louise, Rose ou encore Camille chez les filles embrassent toutes ces composantes. » Fini les composés ! A l'inverse, les prénoms composés sont définitivement ringards. « Il faudra attendre que les porteurs d'aujourd'hui, les Jean-Marie ou les Marie-Claude, disparaissent pour voir leurs prénoms revenir, peut-être, à la mode dans quelques décennies. » Un choix pléthorique Que ce soit pour les filles ou les garçons, jamais la palette n'a été aussi large que cette année. « L'Officiel » rassemble000 prénoms différents. « Neuf prénoms sur dix sont désormais portés par moins de000 personnes en France, souligne Stéphanie Rapoport. Il y a cinquante ans, le choix était bien plus restreint puisque les Marie, Jean et Michel sont encore plus de000 aujourd'hui ! » Charlie devenu trop lourd à porter C'était l'un des prénoms dont la cote montait en flèche dans les annéespour les garçons, mais aussi chez les filles, et enil avait même dépassé le très classique Charles. Les attentats de janviercontre le journal « Charlie Hebdo » ont définitivement cassé l'engouement pour Charlie. « Il est toujours difficile de savoir ce que des événements aussi majeurs peuvent avoir comme conséquence sur l'attribution d'un prénom, observe Stéphanie Rapoport. Charlie est devenu instantanément trop lourd à porter pour un enfant et les attributions ont été divisées par deux l'an dernier, à moins depour les garçons etpour les filles. » Bernard Werber : avec "Les Fourmis", "je cherchais le sujet le plus bizarre" L'écrivain revient sur son premier succès en librairie, qui l'a propulsé sur le devant de la scène littéraire. Avec Marc Lévy, Bernard Werber est l'écrivain français le plus lu dans le monde. Dans De quoi j'ai l'air ?, l'auteur revient sur Les Fourmis, premier tome d'une trilogie consacré à cet insecte. C'est ce livre qui a révélé Bernard Werber au grand public. "Parce que c'est difficile, ça peut être vraiment intéressant". "Je cherchais le sujet le plus bizarre et le plus difficile". Bernard Werber aans lorsqu'il débute le manuscrit des Fourmis. "Je me suis dit : 'Personne ne va s'intéresser aux fourmis'. C'était ça le challenge", raconte l'écrivain. Des années plus tard, àans, il propose son livre à plusieurs éditeurs. Ces derniers le refusent tous. "Ils (les éditeurs, ndlr) ne voyaient pas comment les gens pouvaient s'intéresser à ces petites bêtes", explique-t-il. "Vu qu'ils ne lisaient pas le livre, ils ne voyaient pas que le challenge était précisément que, parce que c'est difficile, ça peut être vraiment intéressant". Finalement, Les Fourmis finit par être publié aux éditions Albin Michel en . Le livre sera vendu à plus deux millions d'exemplaires à travers le monde et traduit danslangues. Aux Nuits de Fourvière, la tribu de Moondog salue l’ange du bizarre Un concert lors du festival lyonnais, samedijuin, a évoqué la mémoire de l’inclassable musicien. C’est une idée plus qu’originale des Nuits de Fourvière (à Lyon, jusqu’aujuillet), de consacrer une création musicale, lejuin, à Moondog. Amphithéâtre romain, ciel de traîne, moment parfait. Moondog ? Il hante ce soir mille musiques qui s’ignorent. Combien d’âmes mortes au regard absent ont-elles pu passer, dans les années , au coin de la Avenue et de la à New York, sans le voir ? Ou même en faisant ce petit écart gêné qu’inspirent les zozos, les originaux et quelque Viking amateur ? Combien n’auront même pas vu ce Viking magnifique à la stature de statue, la barbe d’un philosophe antique, en cape taillée maison, et coiffé d’un casque digne du dieu Thor, armé de minipercussions fignolées à main nue ? Moondog disait ses poèmes, chantait ses chansons, exécutait ses symphonies miniatures et jouait de la maraca, petit tambour triangulaire, de sa fabrication. Ce Viking magnifique à la stature de statue, la barbe d’un philosophe antique, hante ce soir mille musiques qui s’ignorent Le Viking de la Avenue s’était à jamais brûlé les yeux en tripotant un bâton de dynamite à l’âge deans. Il avait troqué son nom de Louis-Thomas Hardin pour celui de Moondog, voyait clair dans les musiques, au point... Du bizarre aux Beaux Arts : Mark Dion expose son cabinet de curiosités Plus pompier, c'est difficile, cette bande de succubes, aux corps soudés, guirlande olé-olé de jeunes femmes nues, planant dans les airs d'un ciel d'orage. Un vrai festival de cannes grasses, fesses tentatrices, seins rebondis et cheveux au vent. L'extase a pour nom Les Sorcières allant au Sabbat, une gravure photographique - une photoglyptie exactement - aux reflets d'argent, qui date des annéeset a dû faire fureur à l'époque où s'inventait la reproduction d'art. Qui se souvient de cette sacrée ruée de sorcières aguicheuses ? Elle provient d'un tableau oublié du peintre espagnol Luis Ricardo Falero, aristocrate de Grenade, qui, déniant le projet familial d'une carrière dans le marine, s'enfuira à pied jusqu'à Paris, étudiera la chimie pour se lancer, enfin, dans la carrière de peintre à succès, jusqu'à sa mort à Londres en . en habile metteur en scène de nymphes presque toujours dénudées. Curiosité du temps fané Il faut beaucoup de culot pour montrer dans un musée aujourd'hui ce petit maître du symbolisme diabolique qui louche beaucoup vers le kitsch. Il figure pourtant dans l'exposition ExtraNaturel au Palais des Beaux-Arts, un projet de l'artiste américain, Mark Dion, qui revendique de montrer nanars de l'art aux cotés de chefs-d'oeuvres, jouets en plastique et curiosités du temps fané. Sous-titrée Voyage initiatique dans les collections des Beaux-Arts, son installation est d'abord un hommage aux fabuleux trésors de000 objets, pelote un peu méconnue composée de deux mille peintures, vingt mille dessins, trois mille sculptures, soixante mille photographies et autres moulages pour l'apprentissage du dessin, de l'Ecole. Menant son enquête, en aventurier de l'art, Mark Dion y a exhumé, avec la complicité des conservateurs, peintures des Prix de Rome, dessin à la pierre noire de Giandomenico Tiepolo, crâne d'oiseau, patte de rapace, momie de panthère, moulage d'un écorché attribué à Michel-Ange, gravures des Caprices de Goya, livre médiéval de Paracelse, photographies primitives, bas-reliefs, et évidemment, les sorcières de notre artiste espagnol. Un vrai bric-à-brac. Cabinet de curiosité ExtraNaturel, son installation, est un dédale de pièces dédiées aux quatre éléments, terre, eau, air et feu, tapissées de couleur vert anglais ou rouge pétant, et habitées de tourniquet de bois ou vitrines patinées. Sa mise-en-scènejoue à merveille le mimétisme des cabinets de curiosités, ces antres de la connaissance du 17e siècle, pour princes lettrés et collectionneurs. Mais là, où s'accumulaient objets curieux et classifications mouvantes des objets d'art et des monnaies, des racines de mandragores et de la corne de narval, sa réplique contemporaine bouscule les classements, compile le vrai et le factice, le passé et le présent. Habitué des interventions dans les musées d'Histoire naturelle ou les lieux insolites, comme le grand aquarium de Monaco en , Mark Dion se passionne ici pour le bizarre en convoquant monstres à sept têtes, satyres, êtres hybrides, squelettes, livres de cosmologie, caisses d'os destinés au travail des élèves artistes, cartes de tarot ou traités d'alchimie. Facétieux, il y glisse ses propres oeuvres, une fausse anguille de papier mâché, découpé en petits morceaux, sous vitrine, ou une vraie étagère où s'empilent des bocaux de jouets modernes en plastique plongés dans des liquides colorées, comme des curiosités marines. Et invite même les oeuvres contemporaines de James Lee Bryars (un corne de licorne sur un socle de marbre blanc), de Jimmie Durham, du duo des artistes Art Orienté Objet ou d'Olivier Mosset. Vertige encyclopédique, entre fantasmes et connaissances, son étrange voyage au pays de l'irrationnel, de la curiosité et de la science, est une pure fiction. Une histoire à dormir debout, entre archéologie des Beaux-Arts et fantaisie d'une collection sans fin. TOUR DE FRANCE : « ÇA VA ÊTRE TROP BIZARRE… » Point de cyclistes haut-doubiens, cette année, sur le Tour. Mais la présence locale et pontissalienne est assurée par deux de nos confrères journalistes. «Depuis lundi dernier, c’est le compte à rebours. Ça va être trop bizarre de passer chez moi sans m’arrêter… » Pour une fois qu’il se retrouve face à un micro, David Sandona ne fait pas de mystère sur le passage du tour de France dans le Haut-Doubs, sur des terres qu’il connaît comme le fond de ses poches. Chez lui. Notre confrère de France Télévisions, qui présente chaque jour dans « Vélo club », l’émission d’après-Tour de Franceun sujet-magazine » sur des gens qui ont un rapport plus ou moins proche avec l’organisation du Tour » a bien évidemment coché cette journée de lundi en rouge sur son agenda. « Je vais voir des amis sur le bord de la route, mais sans pouvoir m’arrêter ». Enfin, avec une exception à Labergement où les retrouvailles avec son père sont programmées. Quand même… Amoureux de son Haut-Doubs et de la Franche-Comté (NDLR : il a emmené hier soir, à Lons, une quinzaine de collègues déguster… fondue et découvrir les vins du Jura), David a prévu de laisser une trace sur son passage. « Depuis le début du tour, j’ai gardé un maximum de stylos et goodies pour les distribuer sur l’étape d’aujourd’hui », sourit-il. Pour sa deuxième Grande Boucle, David n’est pas le seul local de l’étape. Alexandre Pasteur : « Ils vont me chambrer » Commentateur des étapes (et parfois analyste) au micro d’Eurosport depuis, Alexandre Pasteur a déjà tracé la voie. Le Pontissalien qui assure trois à quatre heures de commentaires d’étape en direct par jour se réjouit de passer par des routes qu’il connaît par cœur. « Malbuisson, j’ai dû le fairefois en étant gamin », confie cet ancien licencié « cadetet cadet» du Vélo Club Pontarlier. Malheureusement, lui aussi n’aura guère le loisirs de profiter de l’endroit ou de voir ses amis et sa famille. « On doit être à Berne à midi puisque l’on commente à l’arrivée. Je n’aurai guère le temps de m’arrêter chez nous. Mais avec mes consultants (NDLR : Jacky Durand et richard Virenque), je vais entendre parler du pays. Je sais que quand les coureurs vont passer dans le Haut-Doubs, ils vont me chambrer sur ma région… ». La bonne humeur tout en restant concentré, pro, comme les journalistes de la chaîne sportive l’aiment. Et de conclure : « Ça va être plaisant, comme journée ». Ce que tous les Haut-Doubiens espèrent. Bizarre : le jeune Macron séduit les retraités de gauche! Une étude d’opinion récente a montré que chez les sympathisants de gauche, c’était dans la tranche d’âge supérieure àans qu’Emmanuel Macron et son mouvement « En marche » suscitaient le maximum d’intérêt. C’est apparemment paradoxal, puisque le ministre deans est généralement présenté comme un facteur de rajeunissement de la vie politique, mais le fait relève peut-être aussi d’une certaine logique. Ayant avec le temps perdu toute illusion, ces personnes âgées perçoivent plus intensément que les jeunes qu’il n’est plus possible de continuer ainsi et que c’est à une révision complète des références et des programmes qu’il faut procéder. Si le concept de gauche a encore un sens, c’est bien dans cette opposition fondamentale progressistes-conservateurs évoquée par Macron qu’il doit se concrétiser. Au terme de plus de cinquante ans d’échecs répétés, ceux qui ont traversé la seconde moitié du XX° siècle ne s’en laissent plus conter. Les plus âgés ont connu les promesses de « l’avenir radieux » et des « lendemains qui chantent ». Non seulement les lendemains en question étaient régulièrement reportés à la prochaine fois, mais de la découverte de la réalité soviétique à l’effondrement des diverses versions du marxisme-léninisme, du destin du maoïsme chinois au triste résultat des révolutions latino-américaines, le mirage s’est progressivement dissipé. Aux temps lointains de la IV° République, beaucoup ont espéré qu’une voie nouvelle allait être tracée par Pierre Mendès-France. Etranger aux appareils de partis, lucide face aux potentialités totalitaires du communisme, Mendès-France alliait rigueur et pragmatisme et face au grand problème des années 1950, la décolonisation, il faisait preuve de courage et de clairvoyance et remodelait une pensée de gauche ouverte, affranchie des utopies et soucieuse de résultats immédiats. Il dérangeait évidemment les partis institutionnels : les communistes s’allièrent à la droite pour renverser son gouvernement et les socialistes ne firent rien pour vraiment le soutenir, préférant le phagocyter dans un prétendu Front républicain qui permit à leur secrétaire, Guy Mollet, d’accéder enau pouvoir. Que fit alors ce dernier? Elu pour négocier avec les rebelles d’Algérie, il accomplit une complète volte-face et engagea la France dans un conflit de sept ans qui emporta le régime et ramena au pouvoir le général de Gaulle. Tout en étant reconnaissant au général d’avoir extrait le pays du bourbier algérien, nos citoyens et citoyennes de gauche montraient peu d’attirance pour le régime crypto-présidentiel de la République. Ils se raccrochèrent alors, oubliant son passé et ses intrigues, à François Mitterrand qui avait, à la fois, fait le procès de l’état gaulliste et offert un programme de démocratisation en publiant en« le coup d’état permanent« . Ils soutinrent son action quand il réorganisa enle vieux parti socialiste, puis noua une alliance avec les communistes, donnant ainsi l’illusion d’une union des gauches. Entre temps, nombre d’entre eux avaient participé à Maiet constaté que son seul résultat politique concret avait été l’élection de l’assemblée la plus à droite de l’histoire de la République. C’est pourtant avec enthousiasme que nos défenseurs de l’idéal de gauche portèrent Mitterrand au pouvoir en , ayant cru qu’il allait « changer la vie » et même (comme il le proclamait) « rompre avec le capitalisme ». Hélas! Il y avait les promesses et il y avait la réalité. Non seulement Mitterrand, oublieux du « coup d’état permanent », se coula dans les institutions et s’en servit même si bien qu’il devint le chef d’état le plus longtemps installé au poste suprême depuis… Napoléon III, mais dès , il se convertit à une pratique de fait libérale tout en continuant d’user d’une rhétorique prétendument socialiste. Nos gens de gauche n’étaient néanmoins pas découragés. Jacques Chirac ayant été élu président, ils profitèrent de la maladroite dissolution depour lui imposer une cohabitation avec le socialiste Jospin. Non content de s’avérer bientôt le champion incontesté des privatisations, ce dernier procéda, avec la mise en place du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, à un renforcement du pouvoir présidentiel jadis dénoncé avant de se faire éliminer, quand il brigua lui-même la magistrature suprême, par une extrême droite que nul n’avait vue progresser. Cela commençait à faire beaucoup, d’autant que depuis bientôt trente ans, la France vivait une crise rampante et que le chômage ne cessait d’augmenter sans qu’aucun pouvoir, de gauche ou de droite, ne sache le résorber. Quelque chose ne tournait pas rond et chaque tentative de réforme se heurtait à une opposition prompte à mobiliser la rue, précisément au nom de la défense des principes de la gauche. Ceux-ci seraient-ils donc devenus conservateurs puisqu’ils aboutissaient finalement à faire… qu’on ne faisait rien? Nos vieux électeurs de gauche allaient pourtant une fois encore faire confiance à leur camp et élire, en 2012, François Hollande, l’homme qui assurait « le changement maintenant ». Alors est arrivée l’heure du désenchantement intégral. Entre retournement des uns, radicalisation des autres, gesticulations impuissantes, slogans cent fois entendus, les vieux fidèles de la gauche, recrus de fatigue et las des échecs répétés, se sont interrogés, fort de leur expérience, sur les raisons de ce constant fiasco. Ils ont alors compris que l’erreur constitutive avait toujours été d’imaginer le monde au lieu de l’aborder tel qu’il est réellement, de préférer l’idéologie au pragmatisme et de se condamner ainsi à l’inefficacité. Ils ont réalisé que les appareils de partis fonctionnaient d’abord dans le but de se pérenniser en évitant les turbulences. A l’aube de l’un des plus grands bouleversements qu’ait connu l’humanité, ils ont découvert la médiocrité des propositions et la vanité des utopies. Ils ont assisté, accablés, au retour des illusions gauchistes de leur jeunesse. Ils se sont aperçus qu’il fallait d’urgence tourner la page si on voulait vraiment obtenir un jour des résultats. Voilà sans doute pourquoi les propos d’un jeune dissident les ont intéressés. Non qu’ils les approuvent nécessairement dans leur totalité, mais Macron a au moins le mérite de dire clairement que le roi est nu et qu’il faut tout reconstruire, sur des bases nouvelles et résolument réalistes. Pour les plus vieux d’entre eux, il n’est pas impossible que revienne alors, comme un souvenir oublié, l’image de Pierre Mendès-France. L’étrange enquête des internautes sur deux vidéos inquiétantes De nombreux internautes tentent de déchiffrer, depuis trois mois, de mystérieuses vidéos contenant des messages dissimulés. Le voile se lève peu à peu. « Flippant », « extraordinaire », « tordu » : effrayés ou émerveillés, les internautes ont découvert avec stupéfaction, en octobre 2015, ce qui est depuis devenu l’une des énigmes les plus passionnantes, bizarres et glauques qu’ait produit Internet. Depuis, le mystère demeure, mais à force d’acharnement, les internautes sont parvenus à déchiffrer une partie des messages cryptés et le voile se lève doucement sur les intentions de l’auteur. L’affaire démarre réellement leoctobre, quand John-Erik Krahbichler, auteur d’un blog suédois consacré aux nouvelles technologies, publie un billet intitulé « Cette énigme tordue est arrivée dans notre boîte aux lettres ». Il y raconte avoir reçu un DVD de Pologne, sans indication, contenant une étrange vidéo, qu’il décide de mettre en ligne. Filmée en noir et blanc, sur fond de grésillement sonore, on y aperçoit un personnage au long masque sombre mis en scène dans un bâtiment abandonné. Des symboles apparaissent furtivement, des lettres, des chiffres, des images se superposent, et une lumière clignote de façon irrégulière au creux de la paume gantée de l’inquiétant protagoniste. Le montage glace le sang mais laisse peu de place au doute : un message codé se dissimule dans ces images. « Je n’ai pas passé beaucoup de temps à essayer de le décoder. (...) Je vous propose donc d’essayer de nous aider à décoder ça », écrit John-Erik Krahbichler sur son blog. « Tuez le président » Son site a beau ne pas être l’un des plus fréquentés, la Toile s’empare rapidement de ce mystère et de nombreux internautes tentent de résoudre l’énigme. Très vite, de premiers messages chiffrés sont décodés. Des internautes examinent le spectrogramme du son de la vidéoune représentation visuelle de la fréquence du son. Surprise : des images y apparaissent, comme un crâne et des cadavres ensanglantés, ainsi que de nouveaux messages cryptés. La série de lettres écrite à la main sur le DVD, photographié par John-Erik Krahbichler, donne une fois déchiffrée « 11B-X-1371 ». Une formule que la communauté désigne comme le titre de la vidéo. Le code en morse issu de la lumière clignotante du personnage donne « RED LIPS LIKE TENTH », une anagramme de « Kill the president » (tuez le président). Transformée en coordonnées GPS, une série de chiffres présente dans la vidéo donne la position de la Maison Blanche à Washington. Au fur et à mesure que la vidéo révèle ses mystères, elle n’en devient que plus inquiétante. S’agit-il d’une menace ? Doit-on craindre un meurtre, une attaque terroriste ? Est-ce une opération de communication pour un produit à venir ? Un coup des illuminatis ? Ou le simple délire d’un internaute qui s’amuse à faire enrager les détectives amateurs ? Les théories vont bon train, et parallèlement à cette enquête, d’autres internautes préfèrent s’intéresser à l’auteur de la vidéo. Auteur anonyme Seulement voilà : aucune indication ne permet, à ce moment, de l’identifier. Le blogueur explique avoir reçu le DVD plusieurs mois auparavant, en mai, dans une enveloppe tamponnée à Varsovie, qu’il prendra en photo sous tous les angles. En fouinant, des internautes découvrent que la vidéo a déjà été publiée ailleurs sur le Web : dès le mois de mai, elle serait apparue sur le forum anonyme 4chan, diffusée par une personne prétendant avoir trouvé le DVD sur un banc. Ils se rendent aussi compte que la vidéo existe déjà sur YouTube, publiée en mai par un certain aetbx, sans que cela n’ait suscité, à l’époque, le moindre intérêt. Puis, fin septembre, par un utilisateur nommé Parker Wright. Les soupçons pèsent naturellement sur eux. Aetbx dément dans les colonnes du Washington Post, expliquant avoir reçu le DVD par la poste de la part d’une femme prétendant l’avoir trouvé sur un banc dans un parc. Un utilisateur de Twitter nommé Parker Wright assure lui aussi qu’il n’a « rien à voir avec cette vidéo flippante ». Théories fumeuses Parallèlement, l’enquête se poursuit et s’organise sur le contenu de la vidéo. Reddit, l’un des forums les plus populaires du Web, se passionne pour cette énigme, qui générera près de000 commentaires. Pour faciliter le travail de tous, les internautes mettent en commun des ressources. Ici, des captures d’écran de la vidéo contenant les messages à déchiffrer, là, une série de documents téléchargeables, notamment la vidéo source trouvée sur le DVD. Un tchat est mis en place (##11BX1371) pour discuter en direct, et un Wiki est même créé pour réunir les trouvailles des internautes. Aux décryptages les plus sérieux s’opposent les théories les plus fumeuses et des résultats plus que hasardeux. Un internaute estime ainsi que le personnage de la vidéo mesure 1,30 mètre, un calcul « savant » effectué à partir de « la taille standard des briques polonaises » qui apparaissent dans le décor de la vidéo. L’enquête progresse tout de même, une série de chiffres permet de décrypter d’autres messages toujours aussi inquiétants : « Un nouvel ordre est en marche. Vous le rejoindrez, ou vous tomberez. Le virus s’est répandu trop largement ; il doit être arrêté. » Le son de la vidéo cachait aussi ce message : « Vous êtes l’antivirus. » L’origine des images apparaissant dans la bande-son se précise également, notamment celles des scènes de crime, finalement issues de films. « C’est un vrai soulagement pour moi, même si j’étais sceptique, nous savons maintenant au moins qu’il ne s’agit pas d’un vrai serial-killer », écrit alors John-Erik Krahbichler sur son blog. Le mystère s’éclaircit aussi concernant le lieu où a été tournée la vidéo : il s’agirait d’un hôpital psychiatrique abandonné situé à Zofiówka, près de Varsovie, qu’un internaute a décidé d’aller visiter. Le succès est tel que de nombreuses vidéos fleurissent en ligne. Certaines prétendent être la suite de l’énigme, et viennent brouiller les pistes, même si les imposteurs sont vite démasqués. D’autres s’amusent au contraire à parodier l’originale, tandis que certains tentent de profiter de cet effet de mode pour se remplir les poches. Le lot classique de tout phénomène populaire sur Internet. L’auteur se dévoile Après les rapides progrès des premiers jours, les enquêteurs finissent par s’enliser, et les avancées se raréfient. Est-ce pour relancer la machine que le créateur de la vidéo a finalement décidé de se faire connaître ? Lenovembre, un certain Parker W. Wright fait son apparition sur Twitter et Facebook, clamant être l’auteur de la vidéoc’est sous ce nom qu’une version avait été publiée précédemment sur Youtube. La communauté reste méfiante, mais rapidement, certains éléments renforcent sa crédibilité : il publie des photos du costume, met en ligne le code informatique faisant clignoter les lumières et répond précisément à certaines questions qui lui sont posées. Les doutes se dissipent ledécembre. Parker W. Wright annonce la publication imminente d’une nouvelle vidéo sur le compte YouTube qui avait déjà diffusé la première, en septembre. Pour le plus grand bonheur des internautes, il s’exécute et ceux-ci découvrent une nouvelle vidéo tout aussi angoissante, dans laquelle apparaît un second personnage : une femme au visage bandé devant un mur ensanglanté. Qui se cache donc sous ce nom ? Jusqu’ici, le mystère reste entier sur son identité, mais celui qui se fait appeler Parker W. Wright a néanmoins donné plus d’indications sur ses intentions, sur les réseaux sociaux mais aussi en acceptant de répondre mardijanvier aux questions du site spécialisé The Daily Dot. Agé deans, Américain vivant en Pologne, il considère ses vidéos comme une forme d’art : « Je vois mon travail comme des vagues dans l’océan. Certaines personnes vont y chercher des coquillages. D’autres surfent dessus, d’autres plongent. » Y aurait-il un message politique à la clé ? « Oui, en ce sens. Que les gens doivent se réveiller et regarder ce qui se passe dans le reste du monde. Il existe un virus de l’ignorance, et les médias le propagent. » Quand le Daily Dot lui demande si ses vidéos ont attiré l’attention des autorités, notamment à cause des messages liés à la Maison Blanche, Parker W. Wright répond par l’affirmative. « De ce que je sais, ça les amuse mais ils ne sont pas inquiets. S’ils deviennent inquiets, ils me le feront savoir. Je crois qu’ils s’intéressent à des choses plus sérieuses, quand ils ne sont pas en pause déjeuner. » Parker W. Wright dévoile également plus de détails sur les DVD : il affirme que l’un a été posé sur le banc d’un parc en Pologne, un autre dans une rame de métro, et deux autres ont été directement envoyés à des personnes, John-Erik Krahbichler et une autre dont il n’a pas donné le nom. Le blogueur lui a d’ailleurs demandé pourquoi il l’avait sélectionné. « Pour faire court, tu as gagné à la loterie des cartes de visite », lui répond M. Wright. « Qu’est-ce que cela signifie exactement ? », relance M. Krahbichler. « Cela veut dire que tu m’as donné ta carte de visite à un moment donné. » L’apparition et les paroles de Parker W. Wright représentent « un soulagement » pour le blogueur, comme pour beaucoup d’autres qui s’inquiétaient des intentions de l’auteur. « Mais beaucoup de gens sont aussi déçus, puisque cela tue le mystère », souligne John-Erik Krahbichler. Des clés USB cachées en Pologne L’enquête reprend néanmoins sur les sites communautaires Reddit et IRC pour décoder la seconde vidéo. De nouvelles découvertes morbides apparaissent dans le spectrogramme : « Vous mourrez quand personne ne regardera ». Pas de DVD cette fois, mais peu avant la publication de cette vidéo l’auteur avait aussi publié sur les réseaux sociaux une série de coordonnées GPS, laissant entendre que la seconde vidéo pourrait s’y trouver. Plusieurs internautes ont fait le déplacement en Pologne, parfois de l’étranger, et ont réussi à mettre la main sur des clés USB. Sur celles-ci se trouve une copie en haute définition de la seconde vidéo, un fichier qui pourrait contenir plus d’éléments que sa simple copie sur YouTube. Depuis, le contenu brut de ces clés a bien entendu été mis à disposition de tous les enquêteurs et fait aujourd’hui l’objet de nombreuses interprétations. Ce n’est pas la première fois que ce type de phénomène se produit sur le Web. 11B-X-1371 fait écho au goût d’Internet pour les histoires d’horreur et les « creepypastas », ces images ou ces textes effrayants, copiés à l’infini, dont il aurait pu faire partie. Finalement, ce projet s’apparente d’avantage à un jeu en réalité alternée, qui mélange énigmes en ligne et hors ligne. Ce format a souvent été utilisé à but promotionnel. L’un des premiers du genre était par exemple lié au film d’épouvante Le Projet Blair Witch, d’autres ont servi la communication du film A. I., intelligence artificielle, la série Lost ou encore un album du groupe de métal américain Nine Inch Nails. C’est pourquoi la question s’est rapidement posée pour Question qui reste toujours ouverte tant que toutes les réponses n’auront pas été trouvées. Quoi qu’il en soit, ce projet fait preuve d’une virtuosité indéniable, tant dans la réalisation de la vidéo, la complexité des énigmes, les thématiques liées aux psychoses actuelles et l’intelligence déployée pour faire émerger la vidéo. Reste à voir si ce projet réussira encore à tenir ses aficionados en haleine jusqu’au bout : personne n’a la moindre idée d’où Parker W. Wright compte mener les enquêteurs amateurs. Peut-être ne le sait-il pas lui-même. Hérault : d'où viennent ces mystérieux bruits d'explosion ? Des bruits semblables à des explosions ont été entendus ce jeudiet vendredimai dans l'après-midi à Montpellier et dans les villes alentours. Des mystérieux "booms" accompagnés de tremblements dont personne ne semble en mesure de certifier l'origine. Montpellier, Pérols, Saint-Jean-de-Védas ou encore Le Grau-Du-Roi. Ces deux derniers jours, deux mystérieuses explosions se sont fait entendre dans plusieurs villes du département. Des "booms" semblables à de fortes détonations accompagnés de tremblements. La première a eu lieu ce jeudi en milieu d'après-midi et la deuxième ce vendredi aux alentours deh. Si des précédents avaient déjà eu lieux, expliqués par le bruit d'un avion passant le mur du son, aucune administration n'était en mesure, ce vendredi, de certifier l'origine de ces mystérieux bruits. "Quelqu'un a des infos ?" A Saint-Jean-de-Védas ce jeudi, les bureaux des entreprises situées dans la zone du Mas de Grille ont senti les vitres trembler. Même effet ce vendredi dans le quartier de la nouvelle mairie. Sur les réseaux sociaux, les internautes s'interrogent : "2ème explosion enjours à Montpellier et personne n'est foutu de donner une explication claire" s'énerve Emmanuel sur Twitter. "Quelqu'un a des infos pour l'explosion à Montpellier?" s'interroge à son tour Renaud. Problème, personne dans les administrations de Montpellier n'est en mesure de certifier l'origine de ces bruits.A la mairie d'abord, si l'employée qui nous répond a bien entendu le mystérieux "boom", elle n'est pas en mesure de l'expliquer et indique n'avoir aucune information à ce sujet. Même constat au SDIS 34, le Service départemental d'incendie et de secours de l'Hérault. Un précédent il y a quelques semaines Au commissariat de Montpellier, les hypothèses se précisent. "Ca peut être lié aux travaux ou à un avion qui passe le mur du son mais dans tous les cas, nous n'avons pas été informés" indique le service communication. Contactée, Oc'Via Construction, en charge du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, indique qu'il ne s'agit pas de bruits liés à leurs travaux. "Il y a quelques mois, il y avait des tirs de mines à Saturargues qui pouvaient occasionner ce genre de bruit mais c'est fini". Surprise par ces "booms", la responsable communication de l'entreprise, Agnès Rousseau, s'est aussi informée auprès des employés du chantier de l'A9. Selon elle, les explosions ne viennent pas non plus de l'autoroute. Pour avoir le fin mot de l'histoire, il ne reste plus beaucoup d'options. Sans grand espoir, nous contactons la préfecture de l'Hérault à Montpellier. Réponse : la sécurité civile n'est pas au courant de la cause de ces bruits. Piste de l'avion privilégiée Reste donc la piste de l'avion ayant passé le mur du son comme ça a déjà été le cas à Montpellier et dans plusieurs villes de France. Mais là encore, difficile d'en avoir la certitude. A l'aéroport de Montpellier, Sylvain Jambon, responsable communication, indique ne pas avoir eu d'échos d'avions passant le mur du son dans le secteur ces derniers jours. Interrogée sur le sujet, la Direction générale de l'aviation civile basée à Paris n'a pas non plus confirmé. Décidément, ils sont furtifs ces avions. Fashion Week Printemps-Eté: les chaussures les plus dingues aperçues sur le podium Santiags dédoublées, sandales à plateformes vertigineuses, Crocs, ou encore cuissardes XXL, les créateurs se sont surpassés pour proposer des chaussures aux courbes plus dingues les unes que les autres. La saison prochaine, toutes les extravagances seront permises. Quand les créateurs rivalisent d'imagination Les chaussures les plus bizarres du Printemps-Eté? Probablement les doubles santiags aperçues lors du show Hood by Air à Paris. Habitué à marquer les esprits, on peut dire que Shayne Oliver s'est surpassé pour habiller les pieds de ses mannequins et bientôt les vôtres... ou pas. Cela dit, Christopher Kane n'a rien à lui envier. Pour lui, l'été rime avec Crocs, revisitées histoire de rester chic. Si ce chausson pouvait paraître ringard jusqu'à aujourd'hui, il fait maintenant partie des chaussures must-have. Pas sûr qu'on en ait vraiment envie. Enfin chez Saint Laurent, les souliers imaginés par Anthony Vaccarello étaient surprenant, mais d'un bon goût extrême. Le créateur belge a ainsi remplacé le talon aiguille classique des escarpins par le célèbre logo de la maison : YSL. Cette fois, on dit oui ! Salman Rushdie : "Je suis un conteur" En septembre, Salman Rushdie était à Paris. La sortie de son nouveau roman, l'épique " ans, huit mois et vingt-huit nuits", est un événement : une nouvelle façon d'écrire, une légèreté retrouvée, et une fantaisie grave qui en dit long sur le chaos contemporain. Rencontre avec l'écrivain le plus libre qui soit. Le chemin qui mène à Salman Rushdie est extrêmement long. Les couloirs n'en finissent pas, ce sont des dédales, chaque fois il faut montrer patte blanche. On vous mène à une copie paranoïaque du bureau ovale : une pièce capitonnée, d'une hauteur de plafond indécente. L'endroit est d'allure hitchcockienne, ce que ne manque pas de remarquer un Salman Rushdie dans un jour particulièrement cinéphile et malicieux : une foule de journalistes patiente. Chacun s'arrache son Rushdie comme un fétiche de notre liberté précieuse. Son roman est beau, il s'appelle ans, huit mois et vingt-huit nuits, ce qui en fait mille et une, vous pouvez recompter. C'est son dix-sept livre. Depuis vingt-sept ans, la tête de Salman Rushdie est mise à prix par l'Iran après la publication de ses Versets sataniques. Le montant est passé récemment à , millions de dollars. Assez ! C'est trop de chiffres. Parlons plutôt littérature. Parlons du verbe haut de ce livre qui est celui d'un griot moderne : il ouvre la porte d'un monde, celui des djinns, et comprend que ces diables s'amusent toujours à se mêler des affaires demmes en perturbant leur monde. Livre grave mais qui donne l'illusion d'être fantaisiste. Livre complexe, touffu, mais qui donne l'illusion d'être enfantin. Il faut croire les conteurs. Car ils sont vivants. Seuls les morts ne racontent pas d'histoire. Il nous a semblé que ce nouveau livre marquait une rupture: son style est diérent.. Comment le situez-vous à l'intérieur de votre oeuvre ? C'est un roman qui vient immédiatement après Joseph Anton, qui était autobiographique. Une fois Joseph Anton achevé, j'étais dans un état d'épuisement total, j'en avais assez. Je voulais revenir à quelque chose d'incroyablement fictionnel, à quelque chose de magique. C'est là que vous est venue l'idée d'un récit mêlant lemains et les djinns dans un New York soumis au surnaturel ? C'est plus tortueux. Je sais qu'aujourd'hui, quand on lit le roman, ce sont les djinns qui marquent la structure du livre. Mais ils n'étaient pas là au début de l'écriture. Pendant un long moment, il n'y avait dans ans... que le personnage de M. Géronimo. Qui, un matin, découvre qu'il ne touche plus le sol. J'ai commencé à décrire sa vie en lévitation. Je croyais tenir un roman à un personnage, un roman à la Kafka, où je ne disais pas les causes de cette métamorphose. Je ne me sentais redevable d'aucune explication. J'en décrivais juste les conséquences. Mais très vite, j'ai commencé à multiplier les étrangetés, jusqu'à comprendre que j'étais en train de décrire un "temps des étrangetés". Le paysage du roman a commencé à se peupler de gens étranges atteints de transformations bizarres. C'est vers ce moment-là que les djinns sont apparus : je me devais de dire que c'étaient eux qui orchestraient tout ça. Combien de temps vous a donc pris la rédaction du livre ? C'est écrit sur la couverture. ans, huit mois, vingt-huit nuits ! Je plaisante, mais on n'est pas loin de la vérité. On doit en conclure que vous écrivez aussi la nuit ? Non, je corrige parfois la nuit, avant de me coucher. Ce livre-ci, beaucoup plus que les autres, sans doute parce qu'il a été écrit sans aucun plan au préalable, une première pour moi. Etait-ce perturbant ? C'est un drôle de sentiment de panique que de se relire chaque soir et de se dire : qu'est-ce que je suis en train de fabriquer, et si tout ça ne me menait nulle part ? J'ai chroniquement douté, toute une année. Jusqu'à ce que les pièces commencent à s'emboîter. Après quoi, c'est devenu une partie de plaisir. Rétrospectivement, j'ai aimé ce doute, j'ai aimé cette lutte avec l'improvisation. Je découvrais le livre en écrivant le livre. Cette méthode a-t-elle aussi modifié la musicalité de votre écriture ? Je suis de toute façon persuadé qu'un écrivain modifie sans cesse sa façon d'écrire. Je ne suis plus le même homme que celui qui a écrit Les Enfants de minuit, au début des années . Mes centres d'intérêt sont différents, le monde est différent. Tant de choses me sont arrivées. Mais je constate que j'ai enfin confiance en moi, suffisamment pour m'abandonner. Ce sont des choses dont vous parlez quand vous rencontrez d'autres écrivains ? Oui. Notamment avec Michael Ondaatje. Lui a toujours procédé comme ça. Il est allé très loin dans l'improvisation. Michael est capable de se lancer sur un roman à partir d'une seule et minuscule intrigue. Ses livres sont parfois minces, mais il passe sept ans dessus. Et comment fait-il pour prendre autant de temps à écrire si peu de pages ? Eh bien, il cherche. Tout simplement, il cherche. Il vit tout le temps dans cette panique du vide. Je connais maintenant cette panique. Vous avez, ces vingt-sept dernières années, connu d'autres paniques... Oui, mais elles m'ont été imposées. Celle-ci, je me l'impose à moi-même. C'est bien plus intéressant. L'improvisation m'oblige à écouter ce que les personnages ont à me dire. Ils prennent leur indépendance. On en arrive à une totale liberté de mouvement du livre. Qu'est-ce que représente pour vous, profondément, l'acte d'écrire ? Vaste question Je voudrais y répondre quand même en allant au plus simple : c'est ma façon d'essayer de comprendre le monde. Je suis un narrateur. Un conteur. Pour pouvoir comprendre le monde, j'ai besoin de le raconter. Ce livre-ci évolue parfois dans le passé lointain, chez Averroès, ou carrément dans la science-fiction, mais il est comme chacun de mes livres : il dit où j'en suis dans ma vie, il dit dans quel monde je vis. Cela explique-t-il l'accueil fantastique réservé à votre livre ici, en France, où il est lu comme un conte appliqué aux temps diciles que nous sommes en train de traverser ? Effectivement, l'accueil français est très fort... Bon, les Français m'ont toujours fortement soutenu. Mais cette fois, oui, c'est encore différent. Est-ce dû à ce que la France traverse ? C'est dur à dire. Laissez-moi vous raconter quelque chose : je vivais à New York au moment des attentats du septembre. Quelques jours après, j'ai reçu un mot d'un journaliste américain très important. Il me disait : "Nous commençons à comprendre ce que vous vivez depuis ." Ma première réaction fut de me dire : "Vraiment ? mille personnes ont donc dû mourir pour que vous en preniez conscience ?" Mais voilà, il y a un moment où ce qui n'était qu'une information prend soudain une dimension personnelle... Nous sommes tous les dans cette pièce étrange et angoissante qui me rappelle les films d'Hitchcock... Je ne sais pas si vous vous souvenez du début des Oiseaux. Les enfants sont dans la classe et commencent à chanter quand un oiseau vient cogner contre la vitre. D'abord un, puis , puis , puis une nuée d'oiseaux. Quand toutes ces choses me sont arrivées, en , je me souviens m'être dit : c'est comme dans les Oiseaux d'Hitchcock. Voici le premier oiseau. D'autres ne vont pas tarder à arriver... Ce n'est qu'une fois le ciel rempli d'oiseaux que l'on comprend qu'il a fallu un oiseau de mauvais augure pour que tout cela commence. Mon infortune est que le premier oiseau de malheur est venu se poser sur moi. J'étais la première note de musique. Désormais, nous avons toute la symphonie. Ecrire, c'est s'évader ? Non. Si s'évader, c'est fuir le monde, l'écriture n'est en aucun cas une fuite. C'est d'ailleurs une de mes peurs sur ce livre, qu'il y ait un malentendu sur la nature même du fantastique : il est tout sauf une fuite. On peut user du fantastique pour raconter le monde. Il est pour moi le moyen d'écrire sur le monde actuel, de lui donner sens. Je ne fais pas de livre de revanche sur ma "condamnation". Vous savez, il y a plein de méthodes pour condamner un écrivain. L'une consiste à lui faire peur. L'autre à le pousser à ne plus écrire que des livres conçus comme des réponses. Ce qui en revient à nier l'écrivain qu'il avait pu être avant, en le résumant à cette seule condamnation. Ma seule façon de ne pas tomber dans ce double piège est de continuer à raconter le monde comme je le faisais avant. Ne pas devenir un autre écrivain. Si on posait sur cette table tous mes livres, sans savoir ce qui m'est arrivé (je mets à part Joseph Anton, bien sûr), je crois qu'on ne remarquerait rien de mon désastre. Et c'est ce qui est merveilleux. C'est cela qui demande le plus de travail : ne pas devenir une créature enfantée par la fatwa. Jamais votre main ne tremble au moment de commencer un nouveau texte ? Non, mais sans doute parce que écrire est quelque chose d'incroyablement privé. Je ne suis pas un écrivain rapide : Les Versets sataniques, par exemple, ont mis ans à être écrits. Pendant tout ce temps, jamais je ne montre quoi que ce soit, ni à un ami, ni à mon éditeur, ni à mon agent. Je vis seul à seul avec le texte. Quand il quitte mon bureau, il devient soudain un acte public. Je n'ai jamais été capable d'anticiper la répercussion de mes livres. Je vais vous dire : la fatwa, je n'y pense plus jamais, en dehors du moment où je parle avec des journalistes. Mais je constate que même les journalistes recommencent à me parler comme à un écrivain. Aujourd'hui,on a parlé écriture, technique. C'est la meilleure réponse à leur folie. Vous avez confiance en l'humain ? Oui. Vous traversez le feu, et vous en savez plus long sur vous. J'ai appris que j'avais de grandes capacités de résistance, je ne le savais pas. J'ai été entouré de gens formidables qui m'ont aidé. Le sens de ce livre, c'est aussi ça : montrer que lemmes, même face aux djinns, ont une force inouïe. Nous sommes meilleurs que nous le croyons. Nous le voyons quand une crise surgit. C'est peut-être aussi pourquoi j'ai mis la question la plus philosophique du livre tout à la fin, à la dernière ligne : doit-on, une fois la paix venue, regretter parfois, la nuit, le cauchemar ? Nous sommes des êtres irrationnels. Nous avons besoin de la folie pour nous prouver des choses. La peur serait alors le meilleur ami de l'homme ? La peur, non. Mais l'irrationnel, oui. Un écrivain rationnel ne pourrait pas écrire mes livres. (Il éclate Nasser Bourita : « Le Maroc est chez lui en Afrique » Le ministre délégué auprès du chef de la diplomatie marocaine explique les grandes ambitions de politique étrangère du royaume sur le continent. Ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, Nasser Bourita, expose les motivations de la demande du Maroc pour un retour au sein de l’Union africaine (UA), que le royaume a quittée en après la décision de l’organisation de reconnaître la République arabe aouie démocratique (RASD). Le roi Mohammed VI a prononcé le traditionnel discours du trône du novembre depuis Dakar au Sénégal. Pourquoi un tel choix ? Nasser Bourita C’est inédit et ça s’explique par le contenu du discours, qui est essentiellement centré sur la politique africaine du Maroc. D’autre part, nous sommes dans une séquence africaine. En juin et en juillet, il y a eu l’annonce d’un retour du Maroc au sein de l’UA. Puis une réadaptation du corps diplomatique avec un changement de des postes en Afrique et l’ouverture de nouvelles ambassades en Tanzanie, au Rwanda, au Mozambique, à l’île Maurice et au Bénin. Il y a ensuite eu une tournée, particulière, car elle touche un espace, l’Afrique de l’Est, qui était considéré comme un espace inaccessible pour le Maroc. Cette tournée se termine à Dakar et sera suivie par un sommet africain le novembre à Marrakech dans le cadre de la COP. Il est prévu que la tournée reprenne après la COP avec déjà une visite prévue en Ethiopie. Et la perspective d’un retour effectif à l’UA l’année prochaine. Enfin, il y a une dimension africaine forte dans la question du ra : depuis que ce différend régional a été créé, la bataille diplomatique – en termes de reconnaissance – s’est déroulée en Afrique. Et après toutes les évolutions qu’a connues le dossier, l’UA est restée le seul cheval de bataille de nos adversaires. C’est à travers l’UA que passent les positions les plus radicales. C’était donc normal d’aller là où ce combat se trouve. Enfin, il y a des liens forts entre le Maroc et le Sénégal : il défend la position marocaine, et c’est un visage de l’afro-optimisme, un pays qui connaît une stabilité politique, des performances économiques et une paix sociale. Le roi a annoncé un élargissement de la politique africaine du royaume à l’ensemble du continent. Le Maroc se tourne notamment vers l’Afrique de l’Est. Pourquoi ? C’est un seuil normal que vient de franchir la politique africaine du Maroc. Après quinze ans d’investissement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, le Maroc a su démontrer la crédibilité de son action : il est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest, ses entreprises sont très présentes en Afrique centrale, il a aussi une forte présence au niveau politique et religieux. On est à la veille d’un passage à un palier supérieur avec une politique continentale. Aujourd’hui, c’est l’Afrique de l’Est, demain ce sera l’Afrique australe. aspect de ce nouveau palier : le Maroc souhaite s’inscrire dans les problématiques globales qui vont façonner l’Afrique de demain à savoir la question migratoire, la lutte contre le terrorisme, les changements climatiques. Le Maroc a annoncé en juillet son intention de réintégrer l’UA qu’il avait quittée en . Pourquoi ce revirement ? La politique africaine du Maroc est arrivée à maturation. On ne pouvait pas le faire en , car un certain nombre de conditions n’étaient pas réunies. La diplomatie, c’est comme l’agriculture : il faut cueillir le fruit au bon moment, ni avant ni après. D’autre part, nous avons constaté que l’institution est en déphasage avec les positions des pays : pays africains ne reconnaissent pas l’entité la RASD. Il est normal que le Maroc puisse défendre lui-même ses positions depuis l’intérieur de l’organisation. Ça ne pouvait pas se faire avant. Tout cela se construisait depuis un certain temps. Ce n’est ni tactique, ni conjoncturel, mais l’aboutissement d’un processus. Le Maroc est-il prêt à siéger aux côtés de la RASD ? Sa Majesté le roi a été très clair : le retour à l’UA ne change en rien les fondamentaux du Maroc sur le ra. Le Maroc travaillera pour une mise en adéquation entre les positions de l’organisation, les exigences de la légalité internationale et les positions du dossier lui-même. Un exemple : aujourd’hui, l’Afrique est engagée dans sept processus régionaux : avec l’Union européenne, le Japon, la Chine, l’Inde… Dans ces réunions, il y a l’UA, moins cette entité, plus le Maroc. C’est donc assumé par l’Afrique. Alors pourquoi rester dans cette zophrénie ? C’est cette clarification que le Maroc veut apporter. La chaise vide ne donne pas tout le temps de bons résultats. L’Afrique de était différente : idéologique, non démocratique. Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération, plus pragmatique, débarrassée de ses considérations idéologiques. Quelles sont les prochaines échéances en vue de cette réintégration ? La procédure veut que la présidence de la Commission de l’UA reçoive la demande puis recueille les réactions des pays membres, et lorsque le seuil de Etats est atteint, le pays qui en fait la demande est admis. Pour le Soudan du Sud, le processus a pris semaines entre le dépôt de la demande et la notification finale d’admission. Pour le Maroc, pour une raison bizarre, la demande a été mise dans un tiroir pendant plus d’un mois. C’est pourquoi il y a eu l’appel téléphonique entre le roi et le président en exercice de l’Union africaine, le Tchadien Idriss Déby, pour attirer son attention. Nous savons que les missions permanentes commencent à recevoir la demande. Le Maroc est confiant. Vous estimez que certains pays agissent en coulisses pour l’empêcher ? Qu’il y ait déjà un mois de retard dans le processus est pour nous inexplicable. C’est un premier signal qu’il y a des manipulations, qu’on ne laisse pas les pays africains exprimer leur position. Le Maroc est chez lui en Afrique. Billie Joe Armstrong : « Aujourd’hui, l’Amérique n’a de compassion pour personne » Rencontre avec le chanteur américain de Green Day, de passage à Paris. « Entends-tu le son de l’hystérie ? La manipulation mentale subliminale de l’Amérique ». Ces paroles de la chanson American Idiot, du groupe de punk rock américain Green Day, résonne particulièrement aujourd’hui, alors que le candidat républicain Donald Trump vient d’accéder au bureau ovale de la Maison Blanche. Sorti en , l’album du même nom tirait à boulet rouge sur la politique de George W. Bush, alors en plein second mandat présidentiel. Devenu le porte-drapeau d’une génération en désillusion, le disque fut un énorme succès commercial, écoulé à millions d’exemplaires à travers le monde (dont millions aux Etats-Unis et plus de en France). Dimanche novembre, le trio originaire d’Oakland (Californie) a de nouveau interprété leur hymne lors de la cérémonie des MTV European Awards à Rotterdam, modifiant les paroles pour la circonstance : « Entends-tu le son de l’hystérie ? Le message subliminal de l’Amérique de Trump ». Guitariste, chanteur et parolier, Billie Joe Armstrong, ans, visage d’éternel adolescent, vient de publier avec son groupe un nouvel album, Revolution Radio, au contenu toujours très politisé : il y dénonce les violences policières à travers le mouvement Black Lives Matter, mais évoque aussi les attentats du Bataclan. Quelle fut votre réaction ce matin lorsque vous avez appris la victoire de Donal Trump ? Billie Joe Armstrong : J’étais dans un état de totale confusion, comme dans un mauvais rêve. Je me suis réveillé vers heures dans ma chambre d’hôtel parisienne. J’avais une uantaine de messages sur mon portable, alors que d’habitude je n’en reçois que . C’est à ce moment là que je me suis dit que quelque chose n’allait pas. Quand j’étais allé me coucher tout le monde souriait, et là je me réveille et tout le monde pleure. Je ne sais pas trop ce qui se passe. C’est la première fois que je me réveille dans un pays qui a élu un fasciste comme président. C’est assez effrayant. Avez-vous voté ? Oui, j’ai voté par correspondance il y a semaines. Beaucoup d’Américains ont été dégoûtés par cette campagne électorale très violente, aussi bien du côté républicain que démocrate. Est-ce aussi votre sentiment ? Absolument. Lorsque la campagne a démarré il y a un an et demi, les conservateurs avaient candidats dans la course. La campagne électorale a été très longue. Quand Donald Trump s’est présenté, il avait indéniablement une personnalité différente. Avec lui, la campagne s’est transformée en une émission de télé-réalité. Trump donnait plus d’entretiens à la presse que n’importe qui, et puis il a commencé à dire des énormités – ce qui était très drôle au départ durant les primaires. Et les choses ont pris des proportions inattendues. D’un autre côté, je pense qu’Hillary a été une candidate très molle. Elle aurait pu être une excellente présidente, mais en tant que candidate, elle a perdu la confiance des électeurs. Et puis il y a eu aussi ce grand mouvement nationaliste blanc qui a émergé et a aveuglé tout le monde. Je pense que ce fut une réaction au fait d’avoir un président afro-américain, mais aussi contre l’immigration, les Mexicains, les musulmans… Les côtes Est et Ouest des Etats-Unis ont voté massivement démocrate. Mais au centre, au cœur du pays, cette Amérique profonde qui vote républicain reste un mystère, plus particulièrement vue de l’extérieur... En France aussi, vous connaissez en ce moment cette montée de nationalisme. Beaucoup d’Américains non éduqués placent leur religion, le christianisme, avant le bon sens. Ce que vous obtenez, c’est une grande ignorance : ils votent contre leur propre intérêt, que ce soit sur le plan du système de santé ou de l’augmentation du salaire minimum… Ils préfèrent voter pour quelqu’un qui est anti-avortement, car c’est ce que dit dieu. Voilà pourquoi nous sommes aujourd’hui plongés dans un tel désordre. Mais je peux comprendre ce que c’est que d’être non éduqué, j’ai grandi dans une ville de la classe ouvrière. Si je n’avais pas eu la musique punk, j’aurais peut-être aussi été dans le même cas. American Idiot, sorti en , critiquait le gouvernement de Bush. Douze ans plus tard, Donald Trump est élu président des Etats-Unis, et les paroles semblent, hélas, toujours d’actualité… C’est très bizarre. Elle m’évoque aujourd’hui la protest song américaine We Shall Overcome, qui est jadis apparue en des temps sombres de bigoterie et d’injustice. Au départ, je n’avais pas écrit cette chanson dans ce sens. Elle évoque le fait que je ne veux pas devenir un ignorant américain ou souscrire aux idées de George Bush. La différence aujourd’hui par rapport à Bush, c’est que Donald Trump est un fasciste. Même George W. Bush faisait ses discours en espagnol. Donald Trump est un nationaliste blanc. Nous avons aujourd’hui un problème global avec le nationalisme, l’Amérique suit l’élan lancé par le Brexit en Angleterre. Et cela pourrait bien arriver en France aussi. Votre nouvel album Revolution Radio aborde aussi des problèmes actuels comme les violences policières contre la communauté afro-américaine… J’ai participé à une marche à New York organisée par le mouvement Black Lives Matter, et c’est ce qui a inspiré la chanson-titre de l’album, Revolution Radio. Je suis sorti de la voiture pour rejoindre le cortège en plein Manhattan, simplement au nom de la justice. Je me sens tellement mal par rapport à mes amis musulmans, gays… Je suis très inquiet pour la prochaine génération. J’ai des enfants, et je pense leur avoir inculqué de bonnes valeurs et de la compassion pour les gens. Mais en ce moment, l’Amérique n’a de compassion pour personne. Une autre chanson, intitulée Trouble Times, évoque les attaques terroristes de novembre en France… J’ai été particulièrement touché lorsque cette tragédie est arrivée au Bataclan, un de mes fils a joué dans cette salle Joey, âgé de ans, batteur du groupe Swmrs un an tout juste, jour pour jour, avant les attentats. Aussi, une fois la chanson terminée, je ne voulais d’abord pas qu’elle figure sur l’album. Les gens écoutent Green Day pour s’évader, passer du bon temps, et lorsqu’un tel acte monstrueux arrive, c’est comme un cauchemar. Et puis il y a eu les incidents à Orlando, et je me suis dit que la chanson devait faire son propre chemin. Comment voyez-vous l’avenir ? Les gens qui ont voté pour Donald Trump sont tous coupables ou fascistes. C’est quelque chose que je déplore. En tant qu’Américain, je ne veux pas qu’il me représente, ma famille ou mon groupe. Je crains qu’une guerre civile culturelle soit en train de se dérouler dans mon pays. Pourquoi les juges noirs s’accrochent à leur perruque blanche au Kenya Dénoncé comme une survivance coloniale, le couvre-chef des magistrats fait un retour remarqué dans les tribunaux et au Parlement. Dans le désordre de son bureau, Christine Hayanga tire à elle une petite boîte en carton et en sort une masse argentée et fripée, dont elle se coiffe avec soin. Mais le couvre-chef est trop petit. Mal ajusté, il penche, s’écroule sur le front de l’avocate kényane bien en chair. Pas grave, elle assume : « Les médecins ont leur blouse, les policiers leur uniforme, les cuisiniers leur toque. Nous, les avocats, on a la perruque ! », dit-elle sans se démonter. Pourtant, malgré l’enthousiasme de Mme Hayanga, la querelle des perruques fait rage au Kenya. Le couvre-chef cérémoniel est en effet perçu comme un symbole colonial par de nombreux Kényans, qui ont regardé avec affliction le nouveau « chief justice » et président de la Cour suprême, David Maraga, pluute autorité du système judiciaire, prêter serment le octobre coiffé d’une perruque poudrée et drapé d’une lourde robe pourpre et noire. Le tout en gardant un air digne malgré un vif soleil d’Equateur. « Un anachronisme horrible et ridicule » L’image a fait ricaner, mais en a aussi énervé plus d’un. Sénateur de Kisumu, et opposant en chef à la perruque, Peter Anyang Nyong’o ne s’en remet pas. « C’est un anachronisme horrible et ridicule ! », rugit le parlementaire, qui n’hésite pas à traiter les accros aux faux cheveux de « clowns ». Car quoi de plus british que ce postiche confectionné en crin de cheval ? La wig est passée du crâne des magistrats britanniques à ceux du Kenya nouvellement indépendant. Version « short » avec petits rouleaux pour les avocats et « full-bottomed », jusqu’aux épaules, pour les magistrats. « La garder fait de nous des Noirs avec un masque de Blanc », s’indigne le grognard de la politique kényane. Au Kenya, on assiste pourtant bien à un retour de la perruque. Les « speakers », présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont le protocole donne aussi droit à couvre-chef poudré, n’hésitent pas non plus à poser fièrement, faux cheveux au vent, sur leur compte Twitter respectif. Des perruques, le cabinet de Christine Hayanga en acquiert régulièrement, les mettant à la disposition des jeunes avocats et magistrats qui souhaiteraient les louer ou les acheter. « C’est très populaire. Tout le monde veut la sienne en ce moment ! », insiste-t-elle. La perruque avait pourtant perdu du terrain au Kenya. Lors de sa prestation de serment en , le dernier « chief Justice », Willy Mutunga, avait renoncé avec fracas à celle-ci, de même qu’à la robe rouge. « Je serais trèureux de porter une couverture masai. Ça, au moins, c’est kényan ! », plaisantait-il alors. Un an plus tard, c’est tête nue que le juge Mutunga rendait optionnel le port de la perruque dans les cours de justice kényanes. Dans son sillage, les « speakers » du Parlement tombaient la perruque, qu’ils ne portaient plus qu’en des circonstances exceptionnelles. « L’idée était de démystifier la justice, de la rendre plus proche des gens, dans le sillage de la nouvelle Constitution », se souvient Isaac Okero, président de la Law Society of Kenya, qui représente plus de avocats kényans. La circulaire de Mutunga remplaçait la formule « My Lord » pour s’adresser aux magistrats et avocats par un « Votre Honneur » ou un « Mheshimiwa » swahili. Aucun rapport avec les cheveux africains Pourquoi tant de haine ? Selon la blogueuse malawienne Sitinga Kachipande, qui a publié en une tribune sur le sujet dans le Guardian, le couvre-chef est pire qu’une survivance coloniale. Selon la jeune femme, outre son prix insoutenable pour les systèmes judiciaires africains (de à euros pour du premier choix), la perruque est un objet quasi racialisé : « elles sont jaunes, blondes, grises ou blanches », « afin d’imiter la texture des cheveux des blancs Britanniques » et « rien de cela n’est ondulé ou afro et ne se rapproche des cheveux noirs africains ». « Sur la perruque, la profession est divisée », tempère M. Okero, qui a lui même hérité d’une belle perruque de son père, juge dans le Kenya des années . « J’y suis attaché ! Même si ça fait un look bizarre, que ça donne chaud. Mais allez à la prestation de serment des avocats du barreau : ils portent tous une perruque. Pour eux, c’est un symbole de justice et d’autorité. Ils en sont fiers et se la sont appropriée. » « Ce n’est pas parce que quelque chose est d’origine britannique qu’il faut forcément l’abolir !, renchérit Patricia Kameri, doyenne de l’école de droit à l’Université de Nairobi. Et le droit kényan, c’est du droit anglo-saxon, il faut l’assumer. » Sur le continent, le Kenya n’est pas seul à s’entêter du couvre-chef, qu’on porte encore sannte dans de nombreux pays d’Afrique, anciennes colonies britanniques (Ghana, Gambie, Zimbabwe, Sierra Leone…). L’Afrique, terre d’avenir pour la perruque ? Paradoxalement, le retour en grâce du postiche a lieu alors que celui-ci tombe en disgrâce au Royaume-Uni, et n’a plus droit de cité dans les affaires civiles en Angleterre et au pays de Galles depuis . « On pourrait quand même essayer de la remplacer par quelque chose de plus africain, non ?! », estime le sénateur Nyong’o. Par quoi alors ? « Il y a des tas de symbole d’autorité en Afrique : les bâtons traditionnels, les peaux de bête, les poils de singes, le chasse-mouches », énumère-t-il. Plus facile à dire qu’à faire. « Il a ethnies différentes au Kenya, et les attributs de l’autorité et de la justice sont différents chez chacune d’entre elles », rappelle Patricia Kameri. « Il sera compliqué de trouver un symbole qui unisse tout le monde. Le symbole colonial permet aussi de ne pas s’aventurer sur ces terrains glissants et dangereux. » La perruque, toujours mieux qu’un crêpage de chignon. Election américaine : anecdotes lyriques et match de basket, la fin de campagne de Barack Obama Le président américain sortant est resté bien occupé pour les derniers jours de campagne. Que va faire Barack Obama une fois bouclés seit ans de mandat ? Dormir, entre semaines et mois. En attendant que Hillary Clinton ou Donald Trump le remplace à la Maison Blanche le janvier, le président sortant a mis tout son poids politique et son capital électoral ( d’avis favorables quand même) au profit de la candidate démocrate, en apparaissant régulièrement en meetings ces derniers mois. A la veille du vote, il a fait Etats – Michigan, New Hampshire et Pennsylvanie – en quelqueures (sans compter toutes les pubs et messages enregistrés). A chaque fois, il a prononcé des discours avec sa verve habituelle - une sorte de stand-up politique, perfectionné depuiit ans - mâtinés de cette liberté qu’ont les politiciens qui font campagne alors qu’ils ont déjà tout gagné et n’ont plus rien à prouver. Pour convaincre ceux qui pensent que le scrutin est plié, que leur vote ne comptera pas ou que Hillary Clinton ne le mérite pas, Barack Obama avait réservé au public du New Hampshire une longue anecdote qu’il a lentement déroulé « Cette histoire est pour les jeunes, je veux que vous écoutiez. Beaucoup d’entre vous ne se souviendront pas, mais quand j’étais candidat à la présidence en , peu de personnes croyaient en moi. J’étais un gars maigre avec un nom bizarre. Quand je regarde les photos, je me rends compte que j’étais très, très jeune. » "One voice can change a room, a city, a country, the world" This Obama riff today got audience all teary-watchshare it with a young voter Il raconte donc le début de sa campagne, les journées interminables et la recherche de soutiens politiques dans les petites villes de campagne. Comme à Grennwood, en Caroline du Sud, où il se rend un jour de pluie pour rencontrer « dix ou vingt personnes, qui n’avaient pas plus envie de me voir que moi de les voir ». Dans ce meeting déprimant, une voix résonne à l’arrière de la salle. « Une vieille dame qu’on dirait sortie de l’église, avec une dent en or. Et, c’est une histoire vraie, elle était détective privée. » Cette vieille dame improbable criait : « Fired up ! » (Motivés !) et l’audience clairsemée répond « Ready to go ! » (On est prêts). Ceci deviendra le slogan de l’équipe de campagne du futur président américain, qui ressort de cette réunion, qui s’annonçait minable, avec un nouvel élan. Huit ans après, il a raconté cette histoire, pour dire « qu’une voix peut changer une salle. Si elle peut changer une salle, elle peut changer une ville. Si elle peut changer une ville, elle peut changer une nation. Et si elle peut changer une nation, elle peut changer le monde. » Quand il ne lance pas des appels aussi passionnés que calculés pour aller voter (il avait déjà fait le même speech à de nombreuses, nombreuses, nombreuses reprises), le e président des Etats-Unis passe sa journée électorale comme il l’a fait depuis ans : en faisant un match de basket-ball avec des amis. Il jouera sur la base militaire de Fort McNair, près de Washington D.C. Election américaine : « Si c’était un vol commercial, on aurait tous des sacs à vomi » Que pense la presse américaine, après une campagne particulièrement pénible et polarisée ? Que les choses « vont encore empirer avant de s’améliorer ». Comment résumer, en quelques mots ou en une expression bien trouvée, la campagne présidentielle que viennent de vivre les Etats-Unis ? Les éditorialistes ont sorti les dictionnaires et se sont un peu lâchés pour décrire leur calvaire, lors de cette course à la Maison Blanche : « Bizarre, moche et décourageante » ou « pitoyable et surréaliste » dans le New York Times. « La plus abyssale de ma vie », pour un chroniqueur du Washington Post. Parmi d’autres, voici ce qu’on peut lire : « La plus moche de l’histoire politique moderne des Etats-Unis », « sordide, criarde, débordante de boue et engluée dans la corruption », « un cauchemar politique », « une émission de téléréalité politique » ou même « un processus sinueux et torturé qui nous interroge sur la solidité de notre démocratie ». Notre métaphore préférée reste celle trouvée par le Miami Herald. C’est simple et ça illustre en quelques mots leuts et les (très) bas des derniers mois : « Si cette élection présidentielle était un vol commercial, on aurait tous des sacs à vomi sur les genoux. » La presse américaine sent qu’elle va bientôt sortir d’un long tunnel, mais personne ne se réjouit. Les éditoriaux suintent la déprime. Quelques lignes d’optimisme apparaissent, presque coincées entre constats catastrophiques. C’est le dépit qui règne. Dans le Huffington Post, le professeur de journalisme Joe Peyronnin écrit : « Le phare de la démocratie a été sali par une rhétorique calomnieuse qui a abîmé le caractère et la stature des Etats-Unis. Peu importe l’issue, la guérison sera longue et difficile Le novembre, les Etats-Unis éliront leur e président(e). Il y aura peut-être un « ouf » de soulagement chez certains en cas de victoire de Hillary Clinton, mais il sera temporaire. Les observateurs médiatiques se rassurent comme ils peuvent en répétant, comme le chroniqueur du Charlotte Observer, le très américain adage : « It’s going to get worse before it gets better », ça va empirer avant de s’améliorer. « Une menteuse calculatrice ou un menteur maladroit » Comment en est-on arrivé là ? Et à qui la faute ? On peut, comme le New York Times, blâmer la campagne et l’attitude de Donald Trump – « un prédateur sexuel, un businessman imposteur, un menteur qui promet de détruire des millions de familles immigrées et d’emprisonner ses opposants » – et « contempler la catastrophe qui se profile si on se réveille mercredi matin avec un président Trump ». « Voici une question venue du futur : en , nous n’avions jamais été aussi près d’élire un tyran ignorant et dangereux. Qu’avez-vous fait pour l’arrêter ? » On peut constater qu’au-delà du seul Trump, les Américains doivent choisir entre « des candidats les plus nazes, peut-être de l’histoire ». Hillary Clinton a beau être favorite des sondages, elle reste l’une « des candidates à la présidence les plus impopulaires de l’histoire ». « Le pays est forcé de choisir entre Hillary Clinton, une menteuse calculatrice, et Donald Trump, un menteur maladroit, écrit le toujours très en forme Miami Herald. Des millions d’Américains vont voter dans le seul but de minimiser les dégâts. » On peut aussi, comme le suggère la radio NPR, « se regarder dans le miroir » et se rendre compte que tout ceci est peut-être aussi un peu la faute des citoyens américains. « Les Américains et leurs élus sont plus polarisés que jamais. Le compromis est devenu un gros mot. On fait de moins en moins confiance aux médias et au fact-checking et on se contente d’informations moins crédibles pour réaffirmer son point de vue. » Si Trump existe politiquement et qu’il « a encore une chance de gagner », après tout ce qu’il a fait et dit pendant la campagne, c’est à cause « de nos profondes divisions politiques, raciales, de classe, de genre et géographiques », écrit le Washington Post. « Ce cycle de méfiance a engendré du pessimisme, peu importe le taux de chômage très bas et d’autres indicateurs statistiques », ajoute un Los Angeles Times nostalgique de , quand le slogan du « changement » promis par un jeune Barack Obama donnait des ailes : « Les images qu’évoque cette campagne sont : les débris des enquêtes du FBI, la vulgarité d’un candidat, des accusations de malhonnêteté, des sous-entendus racistes, des insultes misogynes. » « Les prochaines années seront bien pires » On devrait savoir, le novembre aux alentours de heures, heure de Paris, le nom du nouveau président des Etats-Unis. Mais le cauchemar que fut cette campagne pour certains médias ne prendra pas fin comme par magie. « Si vous pensez que cette élection a été moche, les prochaines années seront bien pires », prévient le Seattle Times. Une présidence de Hillary Clinton pourrait être « contaminée » par « le vil esprit » de campagne qui l’a précédée, craint le Washington Post. « Tout laisse à penser que ses adversaires républicains vont tenter de mettre un terme prématuré à sa présidence en s’alliant avec des médias conservateurs résolument hostiles et, apparemment, des agents de droite au sein du FBI. » Malgré les recommandations du FBI de ne pas entamer de poursuites, l’affaire des e-mails risque de poursuivre Mme Clinton jusqu’à la Maison Blanche. Certains républicains rêvent déjà « d’un procès et d’une destitution », comme ils avaient tenté de le faire à Bill Clinton après l’affaire Lewinsky, écrit le Seattle Times, qui prédit « une paralysie des réformes et un débat politique totalement polarisé dans notre capitale ». « Si les électeurs sont furieux contre Washington maintenant, ils seront devenus de véritables révolutionnaires en , si aucun des problèmes de notre pays ne sont réglés. » Entre prédictions de chaos et de blocage, on est quand même tombé sur un paragraphe qui, en prenant pas mal de recul et en relativisant, nous rappelle que les Etats-Unis ne sont pas plus près du précipice en qu’ils ne l’étaient en (des émeutes, les assassinats de Robert Kennedy et Martin Luther King, la guerre au Vietnam) ou même en… , comme le rappelle le journaliste Andrew Ferguson : « Le pays est divisé et c’est très moche. Mais nous avons été bien, bien plus divisés par le passé. Comme en , où nous étions littéralement en train de nous entre-tuer, ou en , après que la moitié du pays a été détruite. » Figures libres. Etienne Klein dans la roue d’Einstein La chronique de Roger-Pol Droit, à propos du « Pays qu’habitait Albert Einstein », d’Etienne Klein. Le pays qu’habitait Albert Einstein, d’Etienne Klein, Faire du vélo dans les Alpes sous la pluie, vous croyez sans doute que c’est juste une activité sportive. Détrompez-vous. Lisez Etienne Klein, notre premier physicien-écrivain. Il nous conduit, en pédalant ferme, sur les traces de la relativité restreinte. Vous découvrirez comment grimper quelques cols suisses constitue la meilleure façon de comprendre Einstein, en saisissant peu à peu par quel cheminement un bizarre enfant juif, au début du XXe siècle, en vint à bouleverser la physique. Bien sûr, tout a déjà été dit, cent fois, de l’étrangeté de ce génie : développement tardif, élocution rare, comportement rebelle, désir farouche d’indépendance… Avec plus de livres consacrés à la vie et l’œuvre d’Albert, difficile, en apparence, de trouver du neuf ! Le moindre de ses gestes semble avoir été examiné. Ses amis comme sa correspondance, ses amours comme ses découvertes, sa modestie comme ses provocations, tout a été... MONOXYDE DE CARBONE: UN CHAT SAUVE UNE FAMILLE DE L'INTOXICATION Un couple et leurs enfants ont été intoxiqués au monoxyde de carbone dans la nuit de dimanche à lundi. Réveillés par les miaulements de leur chat, ils s'en sont sortis sains et saufs. Difficile à croire mais leur chat les a sauvés. Une famille résidant à Roeulx, dans le Nord-Pas-de-Calais, a été sauvée par leur compagnon à pattes dans la nuit de dimanche à lundi. Selon La Voix du Nord, qui a révélé l'information, lebitants de la maison étaient intoxiqués au monoxyde de carbone à cause d'un dysfonctionnement de la chaudière. Alors qu'ils dormaient, le gaz s'est répandu dans la maison où vivent un homme ( ans), une femme ( ans) et les garçons de cette dernière âgés respectivement de , et ans. Face à la toxicité ambiante, le chat a commencé à miauler d'une façon "bizarre" avant de se mettre à vomir a révélé le quotidien. Son agitation, assez épisodique, a réveillé Laeticia, la mère de famille, qui a constaté le bruit émis par la chaudière. Prise de panique et victime elle-même de nausées, la maîtresse de maison a immédiatement mis sa famille à l'abri avant d'alerter les secours. Les pompiers sont intervenus à temps, aux alentours d'une heure et quart du matin. A leur arrivée, le taux de monoxyde de carbone relevé sur les victimes atteignait PPM (particules par micron, NDLR), un niveau considéré comme mortel puisque la norme est de zéro. Ce gaz incolore et inodore provoque des nausées et peut engendrer la mort lors d'inhalations prolongées. Les victimes ont été transportées au centre hospitalier de Valenciennes et ont regagné leur domicile ce lundi matin. Leurs jours ne sont plus en danger mais ils doivent toutefois consulter un médecin pour recevoir des soins supplémentaires. De son côté, le chat est également sain et sauf et se porte bien. ATTENTION À L'ODEUR! UN CYCLISTE FAIT UNE ÉTRANGE RENCONTRE Alors qu'il se promenait à vélo sur une route de campagne, un homme a vu une masse noire et blanche s'approcher de lui. Une famille de moufettes très curieuses est venue lui dire bonjour. Une rencontre peu ordinaire. Un homme qui se promenait à vélo est tombé nez à nez avec une forme noire et blanche, qui s'est progressivement rapprochée de lui. Après quelques mètres il a pu observer de plus près cet animal bizarre, qui était en fait une famille de moufettes, injustement confondu avec les putois, composée de la mère et de petits, regroupés autour d'elle pour se déplacer. La vidéo, originellement publiée en et supprimée peu de temps après, a refait surface sur Internet mardi . Curieux et pas effrayés, les animaux reniflent l'avant du vélo et la chaussure du cycliste en émettant des petits bruits. La mère passe même sa tête à travers le cadre de la roue. Puis les animaux reprennent leur route toujours bien alignés. Si les moufettes ont vite passé leur chemin, l'auteur de la vidéo a eu la chance de ne pas avoir été considéré comme un ennemi par la femelle, car l'odeur nauséabonde qu'émet la moufette pour se défendre n'est pas une légende. Elle vaporise un nuage de fines gouttelettes et rate rarement sa cible, jusqu'à une distance de mètres. Le liquide envoyé est un alcool sulfuré qui peut provoquer une brûlure intense sur les yeux mais qui n'a pas d'effet permanent et qui ne laisse pas de séquelles. Longtemps chassée pour sa fourrure, la moufette ne se trouve qu'en Amérique et est totalement inconnue en Eurasie. Elle est souvent confondue avec le putois mais, si les peuvent envoyer des mauvaises odeurs, le putois est brun alors que la moufette est noire et blanche. Cette confusion est due au personnage de Pépé le putois des dessins animés Looney Tunes: contrairement à ce qu'indique son nom c'est en fait une moufette et pas un putois. < TOKYO JAPON: UNE EXPOSITION GARDIENNE D'UN ÉROTISME JAPONAIS DÉCOMPLEXÉ Une exposition érotique dans le quartier branché de Shibuya à Tokyo revendique la défense d'un art japonais du sexe décomplexé, qui serait, selon son commissaire, en voie de disparition, laminé par une uniformisation venue d'ailleurs. Dans une galerie de ce bouillonnant lieu de la mode, couverte pour l'occasion d'affiches érotiques ou de photos des lits les plus fous des "love hotels" de l'archipel, Kyoichi Tsuzuki, commissaire d'"Erotopia Japan", explique sa préoccupation. "Cette culture de l'ère Showa est balayée, maintenant que le Japon est tenu de se conformer à des normes mondiales", affirme-t-il. "Peut-être n'arriverons-nous pas à l'empêcher d'être définitivement tuée mais nous pouvons la préserver pour la postérité", dit-il au milieu de mannequins et moulages grandeur nature de femmes nues, certaines attachées par des cordes, le visage marqué par un cri d'effroi. "La culture du sexe est complètement différente en Occident et en Asie", dit M. Tsuzuki. "Vous voyez des musées érotiques en Europe, dans des villes comme Paris ou Amsterdam, mais ils adoptent souvent un point de vue intellectuel", estime cet homme corpulent, vêtu d'un T-shirt et coiffé d'une casquette de baseball portée visière contre la nuque. Non loin, une autre poupée est attachée à une table l'entrejambe relié à un poste de télévision par un tube. "Au Japon, l'art érotique a un côté humoristique, il est coquin et est destiné à faire rire", commente M. Tsuzuki. "C'est totalement différent de la croyance chrétienne selon laquelle le sexe est en quelque sorte un péché", assure-t-il. Des fêtes traditionnelles au Japon voient des familles entières, des petits enfants aux grands parents, défiler au côté de statues géantes de phallus pour rendre hommage à la fertilité. Des dizaines de milliers de personnes assistent ainsi chaque printemps à Kawasaki, localité résidentielle limitrophe de Tokyo, au festival du pénis d'acier, où sont mis en vente divers objets phalliques: porte-clés, chocolats... Mais les musées du sexe qui parsemaient autrefois les campagnes ont peu à peu disparu. "Le but de cette exposition est de rappeler aux Japonais cette culture", dit M. Tsuzuki, "nous en avons perdu conscience". Cependant, une photographie d'une femme torse nu agressée sexuellement par le monstre Kappa, génie des eaux du folklore japonais, n'a pas convaincu certains visiteurs. "Ca c'est vraiment trop japonais", a commenté Kanako Sano, fleuriste de ans. "C'était peut-être drôle à une époque mais maintenant c'est juste bizarre et un peu dégoûtant", dit-elle. Plus de femmes que d'hommes visitent l'exposition, constate son commissaire. "Lemmes ont tendance à être intimidés et ils partent rapidement", dit-il. "On voit plus de femmes et elles s'attardent davantage". Fièvre frontiste dans la police manifestations ctions et «porte-parole» proche du FN. Les policiers d’Île-de-France ont défilé toute la semaine dernière, soutenus par l’extrême droite. Samedi soir, c’était la six manifestation sauvage de policiers, en soutien au policier blessé à Viry-Châtillon. Des marches nocturnes, avec demmes aux visages masqués, brassards au bras et armes visibles… Cela ne vous rappelle rien? Très logiquement, dès le jour, ces rassemblements sont devenus des rendez-vous de l’extrême, voire de l’utradroite. « Un mec en treillis militaire nous a menacés alors qu’on filmait la manif, raconte Gaspard Glanz, fondateur du site Taranis News, qui a filmé les premières manifs. Il nous a hurlé dessus, nous disant qu’il revenait d’Ukraine. Cela avait lieu à un mètre des policiers, ils ont tout entendu et ils ont laissé faire. » Des slogans qui ne volaient paut Parmi les soutiens politiques des policiers en manifestations, on pouvait aussi voir des nervis de Pegida, déjà filmés près de la «jungle» de Calais. Quant à Rodolphe S., l’autoproclamé porte-parole du mouvement, il n’est même pas policier mais employé chez Carrefour. Crâne rasé, la trentaine, il a plusieurs fois été interviewé par les médias. Selon le Point, il avait déjà organisé en une manifestation sous les fenêtres du ministère de la Justice ciblant Taubira. Son nom apparaîtrait d’ailleurs sur la liste Front national dans le e arrondissement de Paris lors des élections municipales de . Forcément, les slogans ne volaient paut. À base de « Les racailles en prison! » ou, plus bizarre, « Les francs-maçons en prison! ». Et quand un Arabe, chauffeur pour Uber, au volant d’une BMW, est passé par là, c’est devenu « Le bâtard en prison », témoigne Gaspard Glanz. Tout cela donne raison à ceux qui, comme le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, estime que « le Front national aujourd’hui se camoufle dans la situation politique ». Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, est monté au créneau dans les médias. Dans le JDD, il affirmait hier qu’il « partage les revendications des fonctionnaires de police », sur les questions de moyens, de missions et de justice. Il se dit opposé à la révision des règles de légitime défense demandée par les policiers. Et il avertit ses troupes: « Hors de question de manifester devant le ministère de l’Intérieur et l’Élysée. Il y a eu des tentatives la semaine dernière. Si cela devait aller plus loin, chacun prendra ses responsabilités. » Smith Henderson : « Je veux balayer les clichés sur l’Ouest américain » Le premier roman d’un ancien travailleur social sur la période qui a précédé l’élection de Ronald Reagan. Un grand livre qui déconstruit les images adossées à la littérature de l’Ouest américain. Pourquoi le début des années et la période de transition avant l’élection de Ronald Reagan ? Smith Henderson. C’était essentiel. Je voulais suggérer qu’il y avait là un véritable tournant. L’élection de Reagan est un point de repère, elle a eu un impact fort sur les boulots comme celui de Pete, le personnage de travailleur social du livre. Reagan a fermé pas mal d’institutions psychiatriques, des gens se sont retrouvés dans la rues, sans traitement. Je voulais souligner cela. Dans les années , les gens comme Pete étaient très isolés, très peu aidés. L’un des thèmes du livre est les traumas secondaires qui affectent les référents principaux, les travailleurs sociaux, les médecins, les flics….Ils souffrent de stress post traumatique mais ne le savent pas. Ce n’est plus le cas, leur situation s’est améliorée. Les troubles du comportement que doit gérer Pete n’arriveraient plus aujourd’hui. Je devais donc situer le livre dans le passé. Quelle était la situation des travailleurs sociaux quand vous avez fait ce métier ? Ce n’était pas terrible, le boulot n’est pas très reconnu, donc il n’y a pas d’argent, peu de soutien de la part du public. Nous aimons nos pompiers, notre police, nous admirons nos médecins urgentistes, tous ces gens qu’on voit à la télévision, dans les films et dans les livres. Mais personne ne fait rien sur les travailleurs sociaux. Un feu est assez facile à comprendre, vous mettez de l’eau dessus. Mais il est plus difficile de se représenter un foyer à problèmes. On prête attention à ces gens seulement quand ils sont bousillés. Combien de temps avez-vous fait ce travail ? J’ai travaillé dans foyer pour enfants à problèmes pendant ou ans. Il s’agissait de recréer un environnement stable et sûr pour des jeunes qui n’avaient pas de maison, pas de parents, qui étaient émotionnellement instables. Ils avaient beaucoup de problèmes mais n’avaient pas besoin d’être placés dans un établissement spécialisé. Nous n’avions que enfants à la fois, ils avaient leur chambre, ils étaient impliqués dans la cuisine et le ménage. Des nouveaux arrivaient tous les six mois ou un an. Je n’étais pas psychiatre, ni psychologue, j’avais un diplôme de lettres classiques, j’avais vécu dans le Montana où les gens étaient heureux. C’était fou, intense, fascinant. L’idée d’écrire sur un travailleur social a commencé avec ces enfants. J’ai conçu le personnage de Pete Snow quand j’ai commencé à en apprendre davantage sur les vrais travailleurs sociaux, ceux qui allaient les chercher dans leurs familles et nous les amenaient. Pourquoi avez-vous arrêté ? C’était trop dur. Après mon premier week-end là bas, je suis rentré chez moi, j’étais émotionnellement épuisé. J’ai acheté un pack de six bières et j’ai tout bu. Je n’étais même pas saoul. Cela prenait énormément d’énergie. Je crois que j’aurais pu rester plus longtemps mais j’ai déménagé au Texas. Je n’avais pas d’expérience dans d’autres domaines, j’ai cherché le même type de travail, et j’ai été surpris de voir les facilités d’embauche, les emplois étaient disponibles dans des foyers qui accueillaient plus d’enfants, sur des périodes plus courtes, et ressemblaient davantage à des prisons. Les enfants n’étaient pas enfermés ou punis mais le système était surchargé. Donc j’ai arrêté. Vous êtes né dans le Montana, vous y avez grandi. Vous décrivez le Montana comme un endroit où les gens sont proches de la nature, ce qui correspond à l’image qu’on en a, mais ils ont aussi des problématiques similaires à celles des grandes villes : la drogue, l’alcool, la violence etc. C’est un curieux mélange assez loin de ce qu’on lit habituellement sur cette région Beaucoup de gens écrivent sur l’Ouest d’une façon très romantique, c’est une sorte de fétiche. Et c’est n’importe quoi ! Lemmes sont rudes, silencieux, les femmes sont soumises, ils boivent du vin, font l’amour et soudain, « oh non elle aime un autre type de la ville ! ». On pense à tort que parce que le paysage est beau, les gens sont meilleurs. Non ! Ils sont pareils que partout ailleurs. J’ai trouvé quelques qualités au film « Brokeback Mountain » mais la performance de Heath Ledger, paix à son âme, était une blague. C’est le mythe du héros de western classique, silencieux. Mais personne n’est comme ça, les gens parlent dans l’Ouest ! Mon grand père était un cow-boy et il ne se taisait jamais. C’est la même chose avec les indiens, ils doivent forcément être tristes et silencieux, c’est faux. Je voulais balayer ces clichés. Comment avez vous trouvé la forme ? Les scènes sur la fille fugueuse de Pete sont écrites sous forme de questions réponse, on a l’impression d’entendre un chœur antique… Oui, j’ai été influencé par mes études de latin et de grec à l’université. L’aspect le plus important de la littérature est, selon moi, la manière dont on raconte l’histoire. Les romans ne doivent pas avoir de forme fixe. Les parties sur Rachel étaient de poèmes qui sont devenus de la prose. Dans l’édition américaine, ces pages ne sont pas numérotées. Avec ces questions réponses, je voulais que le lecteur ressente l’anxiété de Pete au sujet de sa fille. Mon but est de ne jamais perdre le lecteur, je n’aime pas les livres qui lui donnent le sentiment d’être stupide. Le livre parle aussi de la liberté, interroge la notion de civilisation… Les contradictions et les tensions entre la liberté et la communauté existent depuis toujours. Nous avons tenté d’avoir une constitution mais ça n’a pas marché parce que le lien entre les états était trop lâche. Je voulais explorer la manière dont les gens vivent cela. Jeremiah Pearl veut vivre dans la nature et qu’on lui fiche la paix jusqu’à la fin du monde, peut-être qu’il a raison. Mais Pete a la responsabilité de protéger les enfants de cet homme, s’ils demandent de l’aide. Et c’est ce que fait Benjamin, le fils de Jeremiah. C’est la contradiction de l’Amérique : on ne peut pas jouir d’une liberté totale, on le sait mais certaines personnes en ont une idée très différente. Le lecteur a l’impression que Jeremiah est fou n’est ce pas ? Il l’est, c’est vrai, mais j’espère qu’on réalise qu’il a compris quelque chose, même aujourd’hui nous avons complètement renoncé à notre vie privée, avec les portables, les emails. Même la CIA peut me surveiller et personne ne proteste. C’est que je voudrais faire comprendre à travers le personnage de Jeremiah Pearl. Est-ce que Pete et Jeremiah sont les faces d’un même personnage ? Quand je travaillais sur le livre, j’ai réalisé qu’ils étaient tous les des pères, qu’ils n’élèvaient pas très bien leurs enfants, qu’ils étaient tous les engagés dans le monde, de façons différentes. Pearl a un engagement religieux, alors que Pete aide les gens. Ils prennent au sérieux leur engagement et ils sont tous les profondément tristes. Mais ils ont une façon de voir le monde complètement différente. Avez-vous utilisé des souvenirs personnels ? Oui, c’est ce qu’on fait souvent dans un premier roman. On n’a pas beaucoup d’histoires à raconter donc on prend ce qu’on connaît. J’ai grandi dans une famille divisée par le divorce, très religieuse, disons que je savais comment écrire un personnage comme Pearl. Mon expérience de travailleur social m’a fourni de la matière, bien sûr. J’ai aussi été influencé par le cinéma, les premiers films de Jack Nicholson, « Five Easy Pieces », « Vol au dessus d’un nid de coucou ». L’écriture a-t-elle été compliquée ? Oui bien sûr, au départ il y avait livres, j’avais cette idée d’un travailleur social qui voyageait et vivait des choses. Et puis de l’autre côté il y avait cet homme des montagnes, qui vivait dans les bois. J’avais pages de chaque et cela n’allait nulle part. J’ai essayé de comprendre pourquoi et un jour, j’ai pensé à les faire se rencontrer. Je me suis dit qu’une histoire bizarre pourrait arriver. Que pensez-vous de la campagne présidentielle ? C’est une étrange élection. La dernière fois que j’ai parlé aux membres de ma famille qui sont très à droite, très chrétiens, ils étaient profondément anti-Trump car ils pensent qu’il n’est pas assez religieux, que c’est juste un nabab new-yorkais. Il agit comme quelqu’un qui n’a jamais eu peur de recevoir un coup de poing dans la figure à cause de ses paroles. Et c’est vrai. Je pense qu’enfant il pouvait dire ce qu’il voulait, personne ne lui disait rien. Il est totalement inadapté à la fonction présidentielle mais les gens veulent lancer un caillou dans la fenêtre, ils veulent un changement radical et rapide. Mais globalement, les gens du Montana votent Trump. Ils ont été entrainés depuis des années à haïr les Clinton, ils pensent que l’élection d’Obama a été une folie. Pour ma part je pense qu’Obama a été un fantastique président. Beaucoup de gens ont pensé qu’il n’avait pas d’expérience, qu’il avait été élu seulement parce qu’il était afro-américain, parce que Bush avait mis le pays sans dessus dessous. Je ne suis pas d’accord mais je dis ok, vous voulez élire un fou ? Très bien. Ça en dit beaucoup sur le cynisme qui se développe dans ce pays. Les gens ont des inquiétudes légitimes, que je partage, sur l’accès du gouvernement à nos données, sur les grandes firmes qui font la loi, sur les mass media qui nous rendent stupides. Mais choisir Trump n’est pas la solution. « Yaak Valley, Montana » de Smith Henderson Laure Murat: « Los Angeles défait vos préjugés » Historienne, Laure Murat enseigne depuis dix ans la littérature française à l’université de Californie-Los Angeles et rentre en France mois par an. Intellectuelle, française, elle aurait logiquement dû préférer New-York, miroir de l’Europe. Elle est pourtant « tombée amoureuse » de Los Angeles. « Ceci n’est pas une ville » est un livre pour comprendre cet amour et défaire les clichés. Rencontre début septembre à Montmartre, avant son retour dans sa ville d’adoption. Pourquoi votre amour pour Los Angeles est-il lié au désir d’écrire ? Laure Murat : Il s’est incarné dans Los Angeles qui est la ville de la désorientation un espace plus qu’une ville constituée, une zone. Cette indétermination, ce côté infini, organique, correspond bien à l’espace de l’eros qui se superpose à celui de l’écriture. Dans l’espace de l’écriture on fait son propre chemin, la page blanche pourrait être Los Angeles, même si concrètement la page est finie. Au figuré, l’écriture est un espace sans fin, je compare cette activité à celle de construire une maison. J’aime les espaces, les volumes, comprendre comment ça fonctionne, pourquoi on se sent bien dans certains endroits. J’ai beaucoup écrit sur les lieux, « la Maison du Dr Blanche », « Passage de l’Odéon », ce n’est pas anodin.. Le fait que cette ville soit plastique, organique, vous oblige-t-il à trouver un autre mode opératoire pour écrire ? Laure Murat : Sûrement, j’ai vécu à Paris trente-neuf ans, c’est beaucoup. J’avais déjà une vie très satisfaisante, je ne partais pas par dépit. Paris est la ville de l’ordonnancement, de l’histoire, du patrimoine, une ville trèmogène, et elle l’est de plus en plus. On retrouve souvent dans le livre les questions de pluralisme, de démocratie, des termes qui appliqués à la littérature prennent un sens différent… Laure Murat : Dans « Politique de la littérature », Jacques Rancière montre bien que cela suppose à la fois une pratique de l’écriture collective et une pratique d’une écriture historiquement déterminée. Il ne s’agit pas d’écrire sur la démocratie mais d’installer la démocratie dans l’écriture dans un sens métaphorique et à la fois très concret. Il faut se figurer les mots comme des choses et les disposer selon un principe d’égalité. C’est pour cela que la rencontre avec Maylis de Kerangal a été très forte. En jours elle a compris sur Los Angeles ce que j’avais mis dix ans à comprendre. Elle a fait une maîtrise en géographie, elle est très sensible au pluriel, au bien commun, des questions qui sont au centre de nos vies. Parce qu’évidemment Los Angeles c’est Hollywood, la ville de l’argent, le capitalisme, les bas fonds, le meurtre, Ellroy…Toutes ces images sont attachées à des choses qui existent, il y a une misère terrible mais en même temps il y a tout le reste, un ensemble. L’image la plus juste, c’est ce que dit un critique à propos du Paris de Louis Sébastien Mercier : on dirait le contenu d’un tiroir renversé. C’est bizarre, ni laid ni beau ». En tant qu’intellectuelle européenne, vous étiez faite pour aimer New-York et c’est Los Angeles qui vous a plu et qui vous a permis de vous trouver, pourquoi ? Laure Murat : J’aime Zagreb, Venise, et aussi NY mais la ville qui me tient est Los Angeles. Je crois que j’avais besoin de cet espace ouvert, où le corps n’est jamais bloqué, étouffé. Tout d’un coup quelque chose est possible, sûrement parce qu’on est très loin de l’Europe, donc de mon histoire personnelle et j’avais sans doute besoin de cela. Peut-être que Shanghai aurait produit quelque chose d’analogue. C’est une ouverture physique, mais aussi un rapport différent au savoir, à la hiérarchie, notamment au sein de l’université ? Laure Murat : Je parle de ce sentiment de démocratie qu’on ressent aux États-Unis, même si je n’en connais que les côtes, et pas le milieu. Il n’y a pas de position de surplomb, de verticalité. En France, les gens ont un affect moulé dans une forme hiérarchique de relation sociale, quelque fois c’est presque de la ventriloquie, on agit à son corps défendant. Tout le monde est conscient de la place qu’il occupe. Or aux États-Unis, je ne fais pas la différence entre le chancelier et la secrétaire de l’université, il y a un rapport au pouvoir qui me frappe beaucoup. Je n’ai pas fait d’études, j’ai une thèse en histoire mais j’enseigne la littérature, je suis spécialiste de la psychiatrie et je fais des conférences concert alors que je ne suis pas musicologue, j’ai un parcours bizarroïde. Oui, l’université américaine offre de nombreuses possibilités, UCLA est aussi une université publique, ce qui compte beaucoup. L’idée de communauté est très présente dans le livre, mais dans un sens différent de celui qui nous occupe en France en ce moment… Laure Murat : Aux États-Unis, le religieux est très important, la paroisse. Je ne crois pas en Dieu, vous l’aurez compris, mais la communauté est une forme de solidarité. Ce pays est tellement ahurissant qu’il faut se retrouver. En France il y a un déni de communauté mais il existe évidemment une communauté : d’intellectuels, de Blancs, d’intellectuels de gauche... On sait bien d’où ça vient historiquement, de l’universalisme. C’est par ailleurs une très belle idée mais qui ne marche pas parce qu’elle laisse beaucoup de gens sur la route, les femmes pour commencer. Les États-Unis sont un pays raciste mais qui a élu un président noir et qui, j’espère, va élire une femme. Un pays traversé par des choses pénibles comme la privatisation à outrance. À Los Angeles, le long de l’autoroute de la Côte Pacifique, les gens ont construit des murs pour interdire l’accès à leur plage. C’est un pays très légaliste et en même temps avec cette idée délirante de la liberté individuelle. Les cohabitent. A la fin du livre vous comprenez soudain pourquoi le puzzle s’assemble, les liens qui existent entre tous vos livres : la question du collectif, de la foule, du pluriel. Le processus a été long ? Laure Murat : Cela m’a pris beaucoup de temps. Je voyais bien qu’il y avait quelque chose à l’œuvre. Le livre est parti de cette surprise d’aimer une ville aussi bizarre, et j’ai voulu comprendre pourquoi. Mais c’est venu très naturellement, sans effort. La ville et l’expérience sont arrivées à point nommé. J’aimerais que les gens se posent la question de leur ville de prédilection. Une ville est abstraite mais le lien avec un espace aussi vaste est un choix de vie. Dès qu’on touche à la question du style, on touche au très intime. C’est la première fois que vous faites un livre sans archives, sans utiliser la bibliothèque, alors que c’est votre manière de faire des livres, pourquoi ? Laure Murat : Quand j’ai fait mon enquête sur la relecture , je me suis dit la même chose. Or une amie m’a dit que je créais de l’archive. J’ai trouvé cette idée formidable, je crée une archive du XXIe siècle. Mais pour ce livre sur Los Angeles, c’est le contraire. Je m’interroge sur le fait que je ne me suis jamais intéressée à l’histoire de la ville, ce qui pour une historienne est bizarre. Mais je n’oppose pas le roman et l’essai, ça n’a pas de sens. Je crois que Los Angeles transcende ces catégories. C’est la raison pour laquelle elle est pour moi la ville de la déconstruction, de la prolifération du sens, du changement dans l’interprétation, de la mobilité. C’est pour cela que David Lynch est un cinéaste de Los Angeles, il brouille le sens. Los Angeles défait vos préjugés. Dans le livre, j’essaie de regarder la ville. C’est pourquoi j’ai intercalé un journal de bord entre les chapitres : qu’est-ce que vivre à Los Angeles signifie dans les occurrences quotidiennes ? Quel est le sujet de votre prochain livre ? Laure Murat : Les femmes devenues folles à l’ombre des grandmmes, j’ai retenu trente- cas. Il y a évidemment Adèle Hugo, la fille de Simenon, qui s’est suicidée, Zelda Fitzgerald, la sœur de Courbet, la sœur de Châteaubriand et son amante, Nathalie de Noailles, la fille de Joyce, la femme de Pirandello. Ce sont des gens qui ont un rapport à la folie dans l’œuvre. Je ne demande pas mieux que de trouver un homme qui soit devenu fou à l’ombre d’une grande femme ! Il y a aussi des femmes qui sont de grandmmes, c’est ce que Flaubert disait de George Sand. Mais le modèle canonique est un grand homme, mâle, et une femme plus jeune, toujours, dans l’entourage très proche .Tout cela est balbutiant, c’est un foisonnement. J’ai peur de me lancer dans ce sujet car je sais que cela va me prendre au minimum ans. Comment travaillez vous avec les archives ? Avez-vous toujours la même méthode ? Laure Murat : Je vais moi-même dans les archives. Je n’ai pas d’étudiants qui font la recherche pour moi, je déteste ça. Je suis la terreur des archivistes. Quand j’arrive dans une bibliothèque je veux tout voir. Quand j’ai fait le livre sur Adrienne Monnier , j’ai essuyé les plâtres à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine). J’avais un mois et j’ai tout vu, en commençant par le premier carton. Au quatr carton, en lisant la correspondance d’Adrienne, je me dis : « c’est quand même étrange, elle parle de cuisine tout le temps ». Au carton j’ai compris que la cuisine était déterminante, intellectuellement, par rapport à la sensualité, à la lecture. J’ai tout repris à zéro et ça a donné le premier chapitre du livre. Je travaille à l’oreille, il faut que ça sonne, le style d’une phrase dit quelque chose, la forme se met à parler. Dans les archives, on est beaucoup servi par la chance, le hasard. J’ai par exemple trouvé le dossier de police sur l’arrestation de Proust dans un bordel pour hommes. Je travaillais à ma thèse sur la notion de sexe et j’ai eu accès à dossiers énormes sur tous les bordels, classés par ordre alphabétique de rue, avec, parfois le nom des propriétaires. La chance a voulu qu’à la lettre A, je tombe sur Albert Le Cuziat, le modèle de Jupien. J’ouvre le dossier, le policier avait écrit « je rentre dans le salon où j’interpelle hommes aux allures de pédérastes, Proust Marcel, ans, rentier, demeurant bd Haussman. C’était rue de l’Arcade mais si ça avait été rue de Zanzibar je ne l’aurais pas trouvé ! « Relire », Flammarion, « Passage de l’Odéon », Fayard, « La loi du genre. Une histoire culturelle du sexe », Fayard, Une hérétique à Los Angeles Homme/robot. Le trouble au rendez-vous Aiko Chihira, hôtesse hyperréaliste en kimono et peau de silicone, parle anglais, japonais et la langue des signes. Aujourd’hui, les robots sont cantonnés à une ou tâches ménagères. Demain, ils seront capables d’interagir avec l’homme. Avec un peu de science, les relations deviendront de plus en plus fines. Encore faut-il que nous acceptions ces automates. Vous déménagez. Besoin d’un coup de main? Un jour, un robot pourrait vous aider à porter une commode imposante. Mais soulever un meuble lourd à n’est pas une tâche si simple. Elle exige de comprendre l’intention de l’autre et d’adapter sa force. Si lemains l’exécutent de façon tout à fait naturelle, notamment grâce au regard, c’est une tâche très difficile pour un robot. Voici un des nombreux défis que doivent relever les chercheurs pour que les robots entrent vraiment dans notre quotidien. Aujourd’hui, la robotique industrielle est le fer de lance de la recherche dans le domaine. Les robots font des mouvements répétitifs avec un haut degré de précision mais ne sont pas capables de contrôler leurs efforts et, surtout, personne ne peut les toucher. S’ils sont capables de détecter la présence des mains, c’est avant tout pour éviter le contact. Du côté de la maison, ces engins font plus office de gadgets, même s’ils sont bien utiles: on trouve, par exemple, des robots aspirateurs et des tondeuses robots. Loin du compagnon idéal. Cela dit, certains pays ont déjà franchi l’étape supérieure avec des recrues automatisées pour des tâches necessitant des contacts avec lemains. En Belgique, une première en Europe: humanoïdes Pepper, , m de plastique blanc, avec de grands yeux qu’on pourrait qualifier d’expressifs, ont intégré des équipes médicales en juin. Leur rôle: accueillir et orienter les patients de hôpitaux, le CHR Citadelle de Liège et l’AZ Damiaan ­d’Ostende. Celui-ci utilise déjà, depuis , le robot Nao, de la société Aldebaran, en pédiatrie et en gériatrie. Doué de facultés émotionnelles, Nao rassure les enfants, qui doivent se faire opérer et leur fait passer le temps, tandis qu’il dirige les exercices de gymnastique et propose des entraînements cognitifs aux plus âgés. Nao est la représentation même de l’humanoïde. Il faut dire que, depuis , date de sa « naissance », il ne cesse de parcourir le monde pour faire des démonstrations de ses prouesses: il parle, danse, fait du football… Au cours de l’année , il a fait office de démonstrateur lors d’une expérience pilote dans différents magasins Darty de l’Hexagone. japon, labo d’innovations Au Japon, pays pionnier dont la population a soif de nouveauté et de futurisme, Nao et ses congénères ont conquis l’espace public. Aucune surprise à les voir officier en tant qu’hôtes d’accueil et de serveurs dans letels, les supermarchés ou encore les restaurants. Dans le Henn-na Hotel, « l’hôtel bizarre », hormis le changement de draps et le système de surveillance, la gestion de l’établissement est entièrement l’affaire de robots: la conciergerie est tenue par une humanoïde troublante d’humanité jusqu’au clignement de cils, l’enregistrement se fait auprès d’un dinosaure qui monte aussi les bagages dans les chambres. Toujours au pays du Soleil-Levant, les particuliers vont commencer à s’équiper également car, au-delà de l’aspect ludique, les besoins d’aide pour une population vieillissante sont de plus en plus difficiles à satisfaire. Encore un peu de science dans ces machines et nous les verrons comme de précieux alliés. Le point de vue de Serena Ivaldi, chercheuse dans l'équipe Larsen de l'Inra : Pourquoi étudier l’interaction homme-robot côté humains? Dans cette relation, il y a acteurs. Il faut, d’une part, que le robot puisse comprendre ce que la personne veut. Il faut, d’autre part, que nous comprenions ce que le robot est en train de faire. De plus en plus d’études sont menées pour documenter comment les gens interagissent avec les robots afin de construire des machines compréhensibles y compris par les non-experts. Ce sont des travaux à la frontière entre robotique et psychologie. La plateforme de recherchemanoïdes iCub, bardée de capteurs (microphone, caméra, capteur de force...), a pour but de discriminer les signaux critiques pour que la communication puisse se faire. Peut-on prédire la réaction d’une personne face à un robot? Dans nos expériences avec des volontaires non experts, on observe une palette large de réactions, même si les gens sont surtout curieux. Certains s’inquiètent que la machine puisse prendre le dessus; d’autres développent des interactions fluides. On se rend compte que cette réaction dépend de notre personnalité. Les gens plutôt extravertis dans la vie le sont aussi face aux robots. Ils leur parlent plus que les personnes moins sociables. Ceux qui ont une attitude négative vis-à-vis du robot ont tendance à éviter son regard. C’est amusant de voir qu’on attribue aux robots l’intelligence d’un homme. Est-il préférable que le robot ressemble à un homme? Cela dépend. Les personnes ont tendance à anthropomorphiser les machines. Dans les années , le chercheur japonais Maro Mori a formulé le modèle de la Vallée dérangeante (Uncanny Valley), qui permet de prédire la réaction émotionnelle face à un robot. Plus il s’approche de la forme humanoïde, plus le robot est accepté. Mais quand la ressemblance devient très importante, la réaction est perturbée: le robot nous ressemble tellement qu’il nous dérange et qu’on le rejette. LA FAIM JUSTIFIE LES MOYENS POUR OBTENIR UN BOUT DE REPAS, UN CHIEN PRONONCE LE MOT "MAMA" À SA MAÎTRESSE Une femme s'est amusée en tendant sa fourchette avec un bout de poulet en direction de son bébé et son chien. Pour avoir droit au repas, les intéressés devaient prononcer le mot "mama". Curieusement, c'est le chien, et non le bébé, qui est parvenu à le faire... Un chien qui parle? Tellement bizarre, en effet, que certains pourraient se demander si cette vidéo n'est pas truquée. Si c'est le cas, c'est habilement fait et quoi qu'il en soit, elle fait rire, car la scène est tout simplement trop mignonne. Une femme (qu'on ne voit pas sur la vidéo) tend un morceau de repas avec sa fourchette en direction de son bébé, et d'un chien. Les , agenouillés côte à côte sur le sol juste en face du canapé où est assis la maitresse, attendent le signal pour manger. Pour avoir droit à ce qui ressemble à un bout de poulet, les intéressés doivent prononcer le mot "mama". Curieusement, le bébé (qui doit avoir moins de ans), n'arrive pas à sortir un mot de sa bouche. Contrairement au canin gris qui, après plusieurs tentatives, parvient à émettre un grognement ressemblant étrangement au mot "mama". Si le son sorti de la bouche du chien est douteux et pas très etique, le mot "mama" est clairement entendu. Le bébé, battu dans le duel et visiblement jaloux, s'emporte ensuite en donnant une petite claque au chien. Rien de méchant, juste l'histoire de rappeler qui reste le chef ici. Au final, le chien et le bébé ont fait tous leurs efforts (surtout le chien) pour... rien. La maîtresse, très amusée par la situation, n'a rien partagé de son assiette. Peut-être attendait-elle que son enfant sorte de la magie de sa bouche? Dans quelques mois, le bébé aura de toute façon un langage bien plus développé que le chien. Car, sauf au cinéma ou peut-être dans un autre monde, les chiens n'ont jamais réussi à communiquer avec des mots... Les dessins animés de notre enfance les plus chelous ! Les années avaient leur Téléchat, les années , Ranma (entre autres !), mais les années ont aussi eu leur lot de dessins animés bizarroïdes et pourtant géniaux. Bienvenue dans notre séquence nostalgie. Les Pokémons Rien que le concept du dessin animé est chelou. Vous vous imaginez, vous, adopter un adorable petit monstre pour le dresser et en faire une bestiole de combat, quitte à ce qu'il finisse KO ? Les créateurs des Pokémons, oui. Et on n'évoque même pas les noms des petites bêtes en eux-mêmes, avant et après leurs différentes évolutions. Chelou. Bob L'éponge Une souris, un canard, un coyote ou un chat, passent encore… Mais une éponge ? Il fallait vraiment avoir un petit grain de folie pour croire que ce genre de personnage (sans compter sa bande de copains sous-marins) pouvait remporter un tel succès auprès des enfants. Et pourtant, le succès du dessin animé a sans doute dépassé tous les espoirs de son créateur, un ex-biologiste reconverti dans l'animation ! Les Castors allumés Le titre en dit déjà long. En réalité, toute la folie du dessin animé, diffusé sur Nickelodeon depuis , repose sur ses personnages principaux, frères castors complètement frappadingues, contraints de déménager dans leur propre barrage après la naissance de leurs petites sœurs. Et comme ils sont intenables, les catastrophes s'enchaînent. Un bel exemple d'amour fraternel, cependant ! Famille Pirate L'histoire des Mac Bernik, famille de pirates "moyens, mais beaux gosses". Le concept très malin de la série est de transposer une famille des classes moyennes dans le contexte de la piraterie. Au programme, "bateau-abordage-dodo", vie de famille et crises avec le voisin, qui lui, a réussi dans la vie. Fallait y penser ! La Famille Delajungle Si l'intrigue en elle-même a une véritable vocation pédagogique (la famille Delajungle voyage aux coins du monde pour nous en apprendre plus sur la faune), c'est le dessin en lui-même qui donne à la série son trophée du chelou. Franchement, ça fait un peu mal aux yeux ! Collège Rhino Véloce Le collège idéal pour tous ceux qui ont suivi la série ! Pris pour cible par le terrible Fantôme (alias Bazile Tête d'œuf), qui veut modifier une mauvaise note décernée il y a des années, le collège Rhino Véloce se transforme au gré de ses caprices. Un mélange entre Harry Potter et Le Collège fou fou fou ! Les Zinzins de l'espace Sans doute l'un des dessins animés les plus étranges diffusés quand on était petits ! Une "famille" d'extra-terrestres complètement débiles, squattant une maison déserte pour échapper à la recherche scientifique, des situations toutes plus absurdes les unes que les autres, un dessin vraiment particulier, et Iggy Pop au générique ! Bizarre, mais on adorait ça ! Les aventures d'une mouche Tout comme pour Bob L'éponge, le succès d'un tel personnage n'allait pas de soi. La mouche de Lewis Trondheim disposait de plus d'un vocabulaire assez limité (Bzzzz et Grmmmbl, en gros). Et pourtant, ça marchait du tonnerre et un grand nombre d'entre nous avionte de rentrer de l'école pour découvrir ses nouvelles aventures dans le monde des insectes ! Zarbi, audacieux, et parfaitement génial. “Boloss”, “LMFAO”, “Wesh”… : le dico pour ne pas être largué à la récré “J'ai le seum”, “Oh le boloss !”, “Trop dar”… Vous ne comprenez pas la moitié des expressions que vos amis utilisent quand ils discutent entre eux ? Voici un minidictionnaire des mots, néologismes et acronymes les plus utilisés pour découvrir ce qui se cache vraiment derrière les mots “hipster”, “haterz” et autres “phonard”. Attention aux parents : grâce à ce minidictionnaire, ils vont enfin comprendre ce que vous dites. À vous donc de jouer avec la langue et inventer encore et toujours de nouveaux mots... Les mots du dictionnaire des Trendies Abusé : se dit quand on est vraiment contrarié par ce qu'on vient d'entendre. Askip : Pour raccourcir "à ce qu'il paraît". Askip c'est des fainéants, ceux qui utilisent ça... Attachiant : on n’en peut plus de lui… mais on ne peut pas s’en passer. Marche aussi au féminin, bien sûr. Bayes : "C'est quoi les bayes?", ça veut dire "Comment ça va?". "Occupe-toi de tes bayes", ça veut dire "Occupe-toi de tes affaires". Before : la soirée qui sert à se chauffer un peu (à base d’alcool) avant d’aller en boîte. Bim : Dans ta face, je te l'avais bien dit ! Boloss : le boulet par excellence. Il ouvre la bouche qu’on a déjà envie de lui dire de se taire. Il ne sait pas biller, et parle trop fort. Cassos : le cas social. Moins attendrissant qu’un boloss. Le cas social se fait souvent juger pour ses fringues ou son comportement bizarre. Booze : de l’alcool, qui a pour mission de vous mettre la tête à l’envers. Dérivé en verbe “boozer”. C’est frais : cette personne a vraiment du style, dis donc ! C’est pas faux : ne rien avoir à ajouter. Vient de la série “Kaamelott”. Chaudard : “J’vous le cache pas, ça va être difficile à mettre en place.” Dar : bien. Des barres : si on se les tape, ça veut dire qu’on rigole. “J’me tape des barres”. Endirer : "On dirait"... C'est juste que c'est mal prononcé. Et mal écrit. Et que tout le monde l'utiliser. Pleure, vas-y pleure. Epic fail : si c’est filmé ou photographié, vous pouvez changer de ville, parce que l’epic fail, c’est ce que vos parents appelaient la te-hon, mais puissance .. LE truc qu’il ne fallait pas faire. Facepalm : action de se plaquer la main sur le visage par désespoir, en se disant “mais c’est pas possible”. Free : si on demande à quelqu’un s’il est free, c’est pour savoir si on peut sortir avec. Ouais, voilà, c’est ça : célibataire ! GG : "Bien joué". Vient de Good Game. Go : une gonzesse. Bah ouais, inventifs, les gars. Se dit de sa petite copine quand on n'en est pas fier. Haterz : ceux qui n’aiment jamais rien, et qui sont toujours dans l’attaque, en pensant qu’ils font preuve d’intelligence humoristique. ( “Thug”.) Hipster : le mec un peu trop tendance, voire légèrement hautain. En général, il porte la barbe, une chemise à carreau, une casquette et les cheveux longs. J'avoue : confirmer ce que la personne vient de dire. Ça veut aussi dire qu’on n’a pas trop écouté. Kikoo : Ah, on ne les aime pas. Ce sont des gens qui ne savent pas écrire et qui ont des goûts tout pourris, en musique et en tout, d'ailleurs. Liker : apprécier fortement. LMFAO : Super-drôle. Littéralement : Laughing My Fucking Ass On (à s’en taper le cul par terre). Mais un groupe d’abord Populaire, devenu mainstream, a fait de ce mot un truc trop old. ( “Populaire”, “Mainstream” et “Old”.) Not : se met à la fin d’une phrase, pour dire son contraire avec ironie. “Elle est trop sexy… NOT !” Crié, ça rend mieux. Dérivé français : “Ou pas.” Mainstream : une musique, un courant qui est censé être tendance, mais qui a été récupéré par tout le monde et est donc passé du côté ringard. Les undergrounds ne supportent pas les mainstreams. ( “Underground”.) OKLM : Au calme. Ouais, c'était trop long, sinon... Old : se dit d’une info passée de mode ou d’un phénomène vu et revu. Sur Twitter, une info devient old en une heure à peu près. Phonard : mec qui ne sait pas se servir de son phone. ( “Phone”.) Phone : téléphone. “Phonard” Piner : utiliser Pinterest, bande de petits cochons. Pleurire : Tellement en fou rire que j'en pleure de rire. J'abrève. Populaire : la vedette de la classe. Soit parce qu’il a tous les smartphones derniers cris avant tout le monde, soit parce qu’il fait rire tout le monde. Aux États-Unis, c’est le capitaine de l’équipe de football universitaire. Seum : un mélange d’avoir les boules et les nerfs. Et un peu la poisse quand même. Sharer : partager, faire tourner. Soin : le swag, mais en mieux. “Swag” Steup : une manière de faire comprendre à son interlocuteur qu’il doit s’arrêter là, parce qu’à sa prochaine phrase, il risque la baffe. Surkiffer : c’est plus que kiffer. Ça sert à rien, mais c’est juste pour paraître plus malin que ses parents, qui ont inventé l’expression. Swag : avoir du style, de la classe, et réussir tout ce qu’on fait. ( “Soin”.) Thug : Pas loin deterz, le thug (That Hate U Give), c’est le haineux violent. Le bidon, quoi. ( “Haterz”.) Tkt : signifie “t'inquiète”, donc “je gère”. TL;DR ou TLPL : En anglais, Too long, didn't read. En français Trop long, pas lu. Bref, ton mail devrait apprendre à s'autotweeter ! TMTC : Toi-même tu sais. Ouais, gros, même si j'ai mis un C à la place du S. Underground :un phénomène pas encore populaire, limite souterrain. ( “Mainstream”.) Wesh : celui ou celle qui essaye d’être une racaille mais qui ne l’est pas. WTF : Acronyme de What The Fuck ?, pour marquer l'étonnement ou le rejet. En français, on dit PTM. YOLO : You Only Live Once. Principe hautement philosophique qui consiste à justifier les pire stupidités qu’on peut faire par un haussement d’épaules et un “on ne vit qu’une fois”. Vous voyez d'autres mots qui ne sont pas dans la liste ? Partagez-les dans les commentaires de cet article. Nous ajouterons les plus originaux. Gothique, provoc’, métalleux… : mais pourquoi ce look au bahut ? À la fac, au collège ou au lycée, on ne peut pas les rater avec leur style très affirmé. Un look qui parfois passe mal, et pas seulement auprès des profs ou des parents… Besoin de provoquer ? De choquer ? De se "cacher" ? Paroles d’extralookés pour comprendre pourquoi ils billent comme ça. "Les gens croient que tu es bizarre" : pour les "lookés" rasta, gothique, métalleux… le regard des autres n'est pas toujours facile à soutenir. Tristan, ans, ne passe jamais inaperçu. Sa longue chevelure, sa tenue noire, son long manteau de fourrure, acheté à la foire de Provins et posé sur les épaules, ainsi que ses yeux maquillés et sa corne pour boire font de lui un jeune homme au look hors du commun. Élève en terminale STMG au lycée Ravel, à Paris, il est "plutôt fier" de son attirail. "C'est une synthèse de ce que j'ai vécu pendant mon adolescence, de ce que j'ai assimilé, de mes périodes geek, métal et médiéval, dit-il. Aujourd'hui, je suis un mix de tous mes goûts culturels, j'ai pioché et j'ai trouvé mon style !" "Les gens croient que tu es bizarre" Ses parents ne sont pas contre tant qu'il continue à étudier sérieusement. Côté enseignants, il a dû expliciter son look et la culture qui va avec, "mais ensuite, ils étaient plutôt amusés, et puis cela ne change rien à mon investissement scolaire", assure-t-il. C'est du côté des camarades du lycée que le jugement a été le plus sévère. "Le regard est parfois dur à soutenir, les gens croient que tu es bizarre, la différence n'est guère acceptée !" Tristan sait aussi qu'il va grandir, évoluer, changer. Il n'empêche, il voudrait garder "au moins" ses cheveux longs. "Nous vivons dans une société de l'image et du spectacle, l'apparence préoccupe énormément les adolescents", explique David Le Breton, sociologue, auteur de "Conduites à risque (éditions PUF). "Tous les signes de l'identité sont importants pour être reconnu ou remarqué, ces signes s'inscrivent sur le corps, les vêtements. Et c'est un plaisir de s'amuser avec son look. Il y a une relation ludique, on fait un jeu de son existence, à un âge où on cherche à savoir qui on est et qui on sera." "Plus je me maquillais, plus ça énervait ma mère et plus je kiffais" C'est aussi en adoptant des tenues singulières que les jeunes gens tranchent avec l'ordre établi, la famille, les parents. "Grandir, c'est s'affranchir, passer de la dépendance à l'autonomie totale, et l'adolescence est la dernière étape de ce chemin, explique le docteur Olivier Revol, pédopsychiatre. Pour que cette étape puisse avoir lieu, il faut se démarquer avec des manifestations d'opposition et de rébellion qui passent par des changements radicaux et visibles." Julia, ans, élève en première L au lycée Pierre-Brossolette, à Villeurbanne , regarde derrière elle. "J'étais une vraie peste l'an dernier, plus j'accumulais de bracelets et plus je me maquillais, plus ça énervait ma mère et plus je kiffais son énervement", dit l'ex-"ado pénible, une vraie tête à claques !" comme elle s'autodéfinit. "Ma mère m'a habillée jusqu'à la fin du collège, je n'en pouvais plus de ses petits pulls. Alors, quand je suis entrée au lycée, c'était la fête, je me suis sentie pousser des ailes... J'avoue, j'aurais pu adopter une méthode un peu plus douce, mais bon, c'est tout ce que j'avais trouvé." "La crise a duré de la fin du collège à l'année de première" Tout est bon pour choquer et jouer aux épouvantails à adultes. En dehors du maquillage outrancier, des décolletés et des vernis fluo, le genre "gothique" est bien apprécié aussi. La preuve par Agathe, aujourd'hui en L de biologie, à Paris. Difficile d'imaginer cette sage étudiante de ans, qui se destine à travailler dans un laboratoire, les cheveux décolorés ou bien teints en rose ou vert, selon les soirées ou son humeur. "La crise a duré de la fin du collège à l'année de première. Plus ma mère hurlait, plus j'en rajoutais, dit-elle. J'avais besoin de la mettre très à distance, j'avais envie de lui dire clairement qu'elle ne s'occuperait plus de mebits et qu'elle n'avait pas à donner son avis sur mes choix. Cela semble bête après coup, mais je me suis éloignée d'elle... pour la retrouver plus tard, sans problème !" Son conseil, surtout aux filles : "Vivez votre vie loin de votre mère, c'est bien et c'est constructif, mais allez-y mollo : ne tirez pas sur la corde parce que primo, on s'abîme les cheveux, deuzio on finit par prendre des risques à trop vouloir en faire." "J'étais la seule avec ce look et j'aimais me démarquer..." Les limites, Neena, ans, en L de cinéma à Paris , se les est imposées seule, à l'entrée au lycée. "Dès la , j'ai adoré la mode et la culture gothiques, les vampires, les films fantastiques avec leur côté gothico-romantique, se souvient Neena. J'étais la seule avec ce look et j'aimais me démarquer... même si je m'agaçais des réflexions des autres élèves. Ils me demandaient si j'aimais Satan ou si j'égorgeais des chats noirs !" Énervée par cette attitude, elle en a rajouté, passant aux bracelets avec piquants et au sac à dos avec pointes... jusqu'à ce que les remarques du principal la contraignent à remballer une partie de ses accessoires. Elle a débarqué au lycée avec son look gothique, pour s'affirmer, puis l'a abandonné. "Je sentais que je n'avais plus besoin de tout ça pour me protéger des autres, ils devaient me voir, moi, comme je suis réellement, et pas derrière cette carapace." Le pédopsychiatre Olivier Revol confirme : "Certains ados adoptent une tenue quasi guerrière, une sorte d'armure, quand ils ne sont plus en conflit, ils peuvent la laisser tomber." Neena est d'accord. Elle garde cependant sur elle un objet qui lui rappelle son adolescence : elle ne quitte pas son collier à tête de mort... "Je porte une chemise ou un tee-shirt noirs, été comme hiver" Lucien, ans, en L en mathématiques à Orsay, après avoir arboré un total look métalleux, a conservé, lui, la couleur noire. "Je porte une chemise ou un tee-shirt noirs, été comme hiver, note-t-il. C'est ce que j'ai trouvé de mieux pour ne pas trahir les idéaux de mon adolescence, cette période de ma vie riche en événements, en surprises et en découvertes. C'est ma façon d'être raccord avec moi-même." La fidélité à sa "jeunesse", Virginie, ans, en terminale S au lycée Condorcet, à Paris, la chérit en se "lookant" de temps en temps, le week-end. "J'avais un style provoc, très à la mode, avec les dernières marques, le sac parfait, les chaussures à talons, le maquillage impeccable, précise la jeune fille. Désormais, non seulement j'ai moins de temps parce que mes études me passionnent mais, en plus, ça passe mal dans un bahut comme le mien, alors je me fais plaisir le samedi, je me maquille et m'habille comme avant, sauf que là, c'est un jeu !" "Pour passer partout, j'ai coupé ma crête et remonté mes pantalons" Un recul que certains mettent quelques années à adopter. Romain, ans, étudiant en merchandising d'espace à la chambre de commerce et d'industrie de Paris, arborait, il y a ans, une crête volumineuse, des pantalons très larges qui lui tombaient sur les fesses et des bijoux clinquants. "J'ai passé une année à Londres où personne ne te juge, explique-t-il. En rentrant à Paris, je me suis assagi." Normal, sa position dans la société a changé. Il l'accepte. "C'est la règle, je m'adapte au jeu social, j'ai besoin de passer partout, j'ai coupé ma crête et remonté mes pantalons, sinon je m'excluais moi-même des études et du marché du travail !" Pour autant, il continue à aimer la mode, les vêtements, les belles choses, les silhouettes travaillées. "Je fais attention à moi, je veille à être impeccable, avec de bonnes chaussures adaptées à la situation, aux amis et aux lieux où je me rends." Des jeunes comme Romain, Jean-Pierre, professeur de philosophie en région parisienne, en a pléthore dans ses cours. "Les adolescents croient être uniques en se créant des apparences travaillées, mais ils sont formatés, affirme-t-il. Je ne les juge pas, au contraire je suscite un débat en classe. J'essaie de faire passer l'idée que l'originalité est intéressante dans l'action, les idées et la construction de la personnalité." Peu importe de se fondre ou non dans la masse, d'être habillé en rose ou vert, le plus important n'est-il pas de devenir soi-même ? Ce sera votre devoir de rentrée : la liberté est-elle soluble dans un look qui dérange ? L'avis d'expert : "Provoquer, c'est chercher à communiquer" Olivier Revol, pédopsychiatre, est l'auteur de "On se calme" et « Ï'ai un ado... mais je me soigne", aux éditions Jean-Claude Lattès. "Les adolescents dépensent beaucoup d'énergie à multiplier les signes extérieurs, montrant à leurs parents qu'ils ne font plus partie de leur monde. Ils ne sont plus les petits dont on choisissait les vêtements. Alors, oui, cette recherche de look peut aller plus loin, jusqu'à la provocation. Il n'y a rien d'inquiétant à cela. ‘Provocare‘ signifie ‘susciter la parole de l'autre‘. Lorsque les parents rejettent cette demande de communication, ils sont dans le déni. Or ce que cherchent les adolescents, c'est savoir comment étaient leurs parents à leur âge. Ils ont un énorme besoin d'échanger, de parler, de donner du sens à leur vie. Et cela semble paradoxal : même s'ils s'éloignent du cocon familial, ils ont besoin d'entendre des sujets forts, des récits de famille, d'identité, de racines. Plus les parents ­ignorent ces demandes, plus l'ado risque de faire n'importe quoi, y compris de se mettre en danger." On ne cherche pas à provoquer, on cherche à s'affirmer, à dire je suis moi, j'aime cet art, j'ai cet avis... Si on regarde, la plupart d'entre nous sommes tolérants, voir même etique. Moi, c'est en hommage à Killmister que je porte une Croix de Malte. j'ai ans perso j'ai suis goth, tatouée stréchée avec pas mal de piercing et je me sans moi même pour la premier foi depuis longtemp les gens comme nous ont est pas en pleins mal être ou quoi que ce soit de bizarre ont aime poins barre ont s'amuse ont rigole ont mange breff comme tout le monde juste ont aime c'est vetment poins faut arrêté de penser quont va changer et faire comme les mouton suivre le troupeaux... ont ce demande pourquoi vous suivais la mode bétement pourquoi d'un cou vous meté des pompes que seul les goth mété autre foi pourquoi vous vous tatouée alors que vous catalogué les gens comme nous de rebue et de merde mal dans leurs peau breff c'est plutot vous les gens mal foutu et inculte c'est vous qui vous cacher dérieur vos mode a faire comme les autres pour vous rassuré pas nous sa vous conforte detre dans une norme pas toujours trés super en plus de sa --' breff article nul moi je suis resté gothique qu'une année mais ce look m'a permis de montrer à ceux qui me harcelaient que j'étais forte et que j'assumais ma différence . Biens sûr , étant dans un collège privé catholique , ce look a choqué mais m'a surtout permis de me faire respecter et de sortir de cette enfer qui durait depuis ans Je suis enseignante dans un lycée avec des options artistiques et un certain nombre d'élèves sont "lookés". J'apprécie l'originalité de leur tenue. Certes, certains sont peut-être en révolte ou mal dans leur peu mais je ne pense pas que ce soit la majorité de ces élèves. J'y vois plutôt une grande créativité et de l'audace. Alors c'est marrant parce que les exemples qui ont été pris dans cet article, ça concerne des personnes qui étaient mal dans leur peau ou qui se cherchaient. Et on oublie de parler de ceux qui billent comme ça parce qu'ils aiment ça. Je ne m'habille pas gothique,je me définirais plutôt comme une geek métaleuse, mais ça ne m'empêche pas d'avoir un goût prononcé pour le noir, pour les vêtements qui sont originaux, etc. J'ai commencé à avoir un look de "rockeuse" en ère au lycée. Je n'avais pas de style particulier avant. C'est un jour que je suis entrée dans un magasin avec mes économies, et que je me suis tournée naturellement vers les vêtements "type" des rockeurs: tee-shirt à rayures, couleurs flashy parfois. Et ce n'est pas, contrairement à ce que dit l'article, pour provoquer ou quoi que ce soit. Si je me suis tournée vers ce genre de vêtements, je dit bien que ça s'est fait naturellement: ça m'a plût, ça collait tout à fait à mon Moi. Et encore aujourd'hui, je suis en ème année de Psychologie, j'ai ans et j'ai toujours un style que les gens qualifient de "bizarre" (je le sais parce que des amis me l'ont dit). Avant, j'étais + dans le neutre. Aujourd'hui mon style s'est affirmé, même si je ne le pousse pas à l'extrême non plus, mais je pense que ça se voit que j'ai un style métaleux. Il y a des choses qui ne trompent pas: cheveux longs, noir autour des yeux (et pas un petit trait minuscule), vêtements plus ou moins voyants et originaux, un goût prononcé pour les bottes style doc marteens, etc. Si je cherchais vraiment à me faire remarquer, je tiendrais compte des remarques qu'on me fait en fonction de comment je m'habille et de mon maquillage. Sauf que ce n'est pas le cas. Quand une amie rigole en me disant que des fois je mets des vêtements qui ne vont pas forcément ensemble, j'entends bien ce qu'elle dit, mais ça ne change rien pour moi, car moi je trouve qu'ils vont ensemble qu'ils vont ensemble justement. Pour moi, certaines couleurs vont ensemble, quoi qu'en disent les autres. On me dit aussi que je devrais mettre moins d'eye liner, car ça me fait un regard dur, et que si j'en mettais juste en haut de l'oeil, ça mettrait + en valeur mes yeux. Mais la façon dont je me maquille me correspond, je me sens vraiment moi. Je ne me sentirais pas moi s'il fallait que je fasse autrement, et peux importe si ça ne met pas assez en valeur mes yeux. C'est pour moi que je me maquille et que je m'habille, pas pour provoquer et me protéger (de quoi au juste?). Je suis d'accord avec Marine. Même si je ne joue pas d'un instrument, l'univers métaleux et gothique, ainsi que d'autres styles, tourne surtout autour de la musique. biller comme ça, c'est appartenir à cette musique. On ne choisit pas d'aimer ces vêtements, ce style: ça vient tout seul, sans qu'on soit influencé par quelq'un. Au lycée je ne m'intéressais pas du tout à la mode en particulier: c'est en voyant ces vêtements que j'ai aimé m'habiller comme ça. Je n'imitais ni ne suivais personne. C'est quelque chose qu'on ne peut pas expliquer, c'est à l'intérieur, dans le cœur que ça se passe. Je pense qu'aucun gothique, rasta ou autre ne pourra vous expliquer pourquoi il bille comme ça. Je vais passer pour une folle je sais, mais personne ne peut comprendre ce qu'un gothique, métaleux, rasta ou gothique-manga (comme je les appelle) peut ressentir. C'est du pur feeling: on se tourne vers ces choix vestimentaires parce que ça nous fait un truc au cœur, parce que c'est ça et puis c'est tout. Après on peut vouloir l'afficher ou pas, mais ça dépend de la société où on vit. Je sais que si j'osais, je mettrais un long manteau noir moi aussi (voire queue de pie car je trouve ça magnifique), j'aurais des corsets, etc. La société ne nous aide pas toujours à assumer, et ça n'aide pas non plus de ne pas avoir d'amis métaleux x). C'est pareil, côté mecs j'ai des goûts particulier: je fais une fixette sur les mecs aux cheveux très longs, et le style gothique m'attire aussi: et encore une fois, ce n'est par par recherche de provoquer. Les gens qui ne comprennent pas ça sont tous simplement des gens pour qui la musique n'a pas une place aussi importante dans leur être, ou tout simplement des gens qui ne se sont pas réellement trouvés, car formatés par la société sans s'en rendre compte. J'ai une amie qui écoutait avant du métal. Elle a arrêté car elle disait qu'à cause de ça elle "broyait du noir". Lorsqu'on est vraiment métaleux, les musiques qui vous paraissent tristes ou gueulardes sont de l'or pour nous. Croyez vous que j'arriverais à m'endormir le soir en écoutant du "Avatar" (groupe de métal) ou du "System of a down" si je cherchais juste la provoc'? Certes le style gothique peut être un passage vers l'affirmation de soi, mais s'il vous plait ne mettez pas tout le monde dans le même panier. C'est article n'est pas objectif. Il est centré sur UN type de personnes: sur des personnes qui sont "passées par là", et pas sur des personnes qui "vivent" ça. Vous ne parlez pas des gens qui se sont construites avec ce style, qui ont évolué et qui vivent avec. Ce n'est pas un style de "provoc", c'est un style d'appartenance musicale. Je ne peux pas vous expliquer... c'est la musique qui veut ça, voilà. Des gens disent, oui tu t'habilles comme ça parce que tes groupes de musiques billent comme ça. Là je dis NON encore une fois: c'est la musique qui veut ça, c'est que du ressenti. Ce n'est pas quelque chose qu'on comprend en "survolant" comme l'a fait cet article. Il aurait fallu interroger les gens en leur demandant "comment vivez-vous avec?" et pas "pourquoi voubillez vous comme ça?". Je l'ai dit, un vrai métaleux, gothique, etc ne pourra pas répondre à cette question. Il pourra essayer de vous l'expliquer comme je l'ai fait, mais vous ne comprendrez jamais vraiment, car c'est pas dans la tête que ça se passe, c'est dans le coeur. Voilà par exemple, si je vous demande "pourquoi aimez-vous le chocolat", vous n'allez pas pouvoir répondre: vous allez me dire "c'est sucré", mais ça ne répond pas à la question. Ce qui montre que cet article a mal été fait, c'est que vous êtes déjà partis en adoptant un point de vue avant de le rédiger. Vous êtes allés interroger des spécialistes en médecine, des psychologues et des gens en recherche de construction. Vous n'êtes pas allés interroger les véritables personnes concernées, celles qui s'assument et qui affichent ce look avec tout ce que ça comporte. D'ailleurs, un vrai psychologue vous aurait dit qu'on ne peut pas toujours expliquer les émotions, qu'on ne peut pas expliquer la musique. Pour résumer, le choix de biller comme ça c'est un choix personnel. On peut être un pur métaleux ou gothique, etc, sans non plus en adopter tous les codes vestimentaires. C'est s'assumer face au regard des autres qui est le plus dur, voir que ces gens croient qu'on cherchent à se faire remarquer, alors que si on passe le cap, si on bille comme ça, c'est justement pour accepter ce qu'on est à l'intérieur, et pouvoir nous voir extérieurement comme l'on se sent à l'intérieur. Bref j'espère que c'est assez compréhensible tout ce que j'ai dit, si ce n'est pas le cas de tous, les concernés comprendront, eux ;). En lisant ton commentaire, j'ai cru me reconnaître, c'est dingue.. Moi aussi pour mes proches je mets trop de crayon en dessous de mes yeux selon eux... Cela ne "met pas en valeur mes yeux".. Ahah.. Avant de m'habiller dans ce style, j'étais égakelebt tout à fait neutre... J'étais perdu dans les magasins de tout le monde... A présent je sais ce que je veux, je suis fière de ce que je porte et j'aimerais ne changer pour rien au monde...Je suis tout à fait d'accord avec toi... L'énigme des grenouilles bizarres à six doigts En , Pierre Darré était l'assistant du biologiste Jean Rostand. Il a étudié une anomalie restée célèbre dans l'histoire de la biologie. Cette découverte fait l'objet d'une expo, à Bouaye. Rien ne le prédisposait à devenir chercheur. Fils d'un receveur des Postes, c'est sur un vélo qu'il s'est d'abord révélé. Champion de France de cyclisme amateur, successeur potentiel du grimpeur Bahamontès, Pierre Darré est fauché par une balle dans les montagnes, pendant la guerre d'Algérie. « J'avais été écarté du bataillon de Joinville, réservé aux sportifs. Laissé pour mort dans les Aurès. Blessure terrible. ans et demi d'hôpital. » Encore convalescent, il écoute la radio. « Un soir d'août, j'entends la voix de Jean Rostand dans le poste. Il venait d'entrer à l'Académie française. Il parlait de ses fameuses grenouilles. Cette voix m'a littéralement électrisé. Il évoquait une grenouille bizarre. Or, j'en avais vu une en taquinant le goujon. J'en ai capturé six et j'ai écrit à Rostand pour lui proposer de lui montrer ces spécimens. » Le vieux sage de Ville-d'Avray C'est ainsi que le jeune Landais Pierre Darré prend le train pour Paris, avec sa caisse de six grenouilles à six doigts, des polydactyles. La polydactylie, c'est quand vos grenouilles ont plus de orteils et plus de doigts. L'ex pédaleur descend à Ville-d'Avray et frappe la porte du maître. Celui-ci ouvre, moustaches à la Clemenceau, stature imposante : un vieux lion à sa manière. On cause biologie, on compare Napoléon et Victor Hugo. On préfère le second. heures plus tard, le jeune blessé des Aurès est embauché comme unique collaborateur du grand biologiste. « Jean Rostand souhaitait étudier l'anomalie de ces batraciens mais avait un souci avec la mortalité des grenouilles vertes, il n'en trouvait pas qui ne soient pas atteintes de l'anomalie P. » Un bon compagnon des gens du pays La suite de l'histoire va les conduire tous les au lac de Grand-Lieu. Pierre Darré va faire appel aux gens du pays. Il a le don de se faire accepter par ces pêcheurs qui habitent sur l'embouchure de l'Ognon, au port de Passay et à Trejet (commune de La Chevrollière). Rostand n'a peut-être qu'un seul assistant, mais celui-là saura s'en gagner d'autres. En août , Pierre Darré rencontre plusieurs personnes du pays, dont le jeune Gabriel Corbineau, alors âgé de ans : « Il y aura uante ans en août, précise l'ancien chaudronnier de l'Aérospatiale. Je lui ai montré le chemin qui menait à un endroit du lac où beaucoup de têtards venaient se nourrir, sans doute attirés par le plancton qui se développe autour des bouses de vaches. Au second prélèvement, nous avons trouvé ces grenouilles. » La route est alors ouverte pour une expérimentation qui va s'étaler de à . ans pendant lesquels l'assistant de Jean Rostand installe ses quartiers à Passay, et développe ses intuitions. La suite appartient à l'histoire de la science : la découverte d'un phénomène exceptionnel de polydactylie de la grenouille verte provoquée par les virus. Ceux que transportent les poissons qui fraient dans un plancton très riche, qui se développe autour des déjections de ruminants. Mieux, Darré va reproduire cette anomalie en éprouvette, et prouver qu'elle est en effet due au virus des bouses de vaches, celles qui paissent sur les rives du Lac de Grand-Lieu. Pierre Darré a trouvé là son nouveau Galibier. Il y gagnera ses galons de chercheur et, quelques milliers de conférences plus tard, est de retour à la Maison du Lac de Grand-Lieu pour une conférence sur « les grenouilles et lemmes ». Quant à Gabriel Corbineau, il a gardé le souvenir précis de cette époque où il montra le spot à grenouilles bizarres à l'unique assistant de Jean Rostand. Il vit toujours à Trejet et l'agenda des années à est gravé dans sa mémoire. « Ces grenouilles, je les vendais chez Jourdain pour l'argent de poche. On en a encore mangé ce midi. Et ça nous a jamais fait pousser de doigts en plus ! » “On me traite d’intello” : parades pour ne plus mal le vivre “Rat de bibliothèque”, “fayot”… Vous aimez apprendre, vous avez les goûts différents de vos camarades, et vous êtes donc la cible des moqueries ? Voici, au travers de témoignages, les conduites à expérimenter pour éviter d'être mis à l’index. “J’ai toujours adoré étudier. En , je lisais des ouvrages décalés pour mon âge, comme ceux d’Henri Troyat. J’écoutais de la musique classique ou de l’opéra, à ans. On me regardait comme une fille bizarre et on me traitait de rat de bibliothèque, de bêcheuse ou de fayotte parce que j’aimais échanger avec les profs… En plus, pas de bol, je porte des lunettes !” Camille, ans, étudiante en master d’édition à l’université de Villetaneuse , garde un souvenir amer de sa vie de collégienne et de lycéenne. “Ce fut la période la plus cruelle, témoigne-t-elle. Pour m’en sortir, je prêtais mes devoirs, je n’en suis pas super fière… Et puis la classe prépa a été une révélation : j’ai compris que cette violence envers moi était la riposte de gens mal dans leur peau et en difficulté scolaire.” À chacun son étiquette Le besoin de savoir qui est qui, et qui entre dans quelle case, est un processus naturel, que les scientifiques appellent la “catégorisation sociale”. “Pour se constituer, il faut forcément le faire vis-à-vis de quelque chose ou de ce qu’on n’a pas envie d’être, décrit Thomas Arciszewski, docteur en psychologie sociale au centre PsyClé de l’université Aix-Marseille . À l’adolescence, comme on est un peu fragile, on a tendance à catégoriser les autres avec des comportements qui peuvent s’avérer extrêmes et qui excluent ceux qui sont différents.” Le jeune qui écoute du rap est étiqueté dans une “case”, comme le sportif, le punk ou l’intello ! Bref, c’est blanc ou noir, jamais gris. “Dans notre société, ce phénomène est automatique : nous sommes jugés sur notre attitude, nos vêtements, notre travail”, poursuit le chercheur. Ces jugements provoquent des comparaisons : on est “in” ou “out” ! Malheur aux originaux… Parade : connaître les codes sociaux Observer, noter, apprendre les règles sociales est le lot de tous les êtres sociaux que nous sommes. Violette, ans, élève en terminale L, option arts plastiques au lycée Claude-Monet à Paris, a appris à ajuster son attitude. “Pendant longtemps, je suis passée pour l’intello de service, l’originale passionnée par la mythologie, l’impressionnisme et la littérature américaine, explique la jeune fille. En arrivant au lycée, j’ai compris que, pour survivre dans cette jungle, il me fallait les codes. J’ai donc regardé, noté, écouté puis copié certains éléments de base tels les groupes de musique à la mode ou les séries télé. Cela m’a permis assez vite de ne pas être larguée dans les conversations. C’était suffisant pour ne plus être traitée de ‘nana étrange’. Et puis, franchement, j’ai découvert un autre monde, une culture différente de la mienne.” Marie, ans, en prépa MPSI (mathématiques, physique, sciences de l’ingénieur) au lycée Sainte-Geneviève à Versailles , a procédé de la même manière : “J’estime qu’en société il faut faire des efforts pour plaire et ne pas être exclue. J’ai un peu quitté mes bouquins pour aller au cinéma, avec ou copines, par exemple.” Pour Fanny Nusbaum, psychologue, directrice du centre de psychologie et développement de potentiel à Lyon (www.centre-psyrene.fr) : “L’effort d’adaptation est un signe de bonne santé, cela veut dire que le jeune qui souffre accepte de prendre connaissance des règles pour donner moins de prise aux moqueries.” Parade : faire des efforts d’adaptation Cette adaptation sociale, Miriam, ans, en seconde au lycée Henri-IV à Paris, l’a expérimentée dès la classe de . “J’avais tellement souffert d’être traitée d’intello et de fayotte qu’en fin de quatr je me suis dit : ‘Stop !’, se souvient la jeune fille. J’ai négocié une certaine ‘paix sociale’, je me forçais à rire un peu en cours, à dire quelques gros mots ou même à me moquer gentiment des professeurs… alors que je les appréciais ! Ce n’est pas admis de dire : ‘Ah ce prof, je l’adore !!!’” L’apparence compte aussi beaucoup. “Si tu portes debits d’enfant de ans, ça n’ira pas, assure Marie. C’est peut-être débile, mais j’ai essayé de me fondre dans le moule, pour ne pas passer totalement pour une extraterrestre. Le look a son importance, surtout pour aller vers les autres.” “En plus debits, il faut veiller à l’attitude et à la façon de se tenir, précise Miriam. Être détendue, ne pas devenir un pot de colle, avoir la bonne distance et être naturelle, si on arrive à ça, c’est super !” “Et là, tu parles aux autres et ils réalisent, enfin, que tu es sympa, que tu es autre chose que la meilleure élève de la classe !”, conclut Marie. Parade : rompre son isolement “Les adolescents veulent se simplifier le réel en mettant des gens dans des boîtes, et en déterminant avec qui ils n’auront pante d’être, souligne Thomas Arciszewski. Les brebis galeuses seront donc rejetées, parfois avec violence.” C’est d’abord aux autorités éducatives (direction du lycée, conseiller principal d’éducation, surveillants, enseignants) de mettre en place des stratégies pour être à l’écoute de ces mouvements de rejet. Et si les adultes ne sont pas au top ? “Il ne faut pas s’enfermer dans sa bulle, parce qu’on ne peut pas vivre sans se confier”, assure Emma, ans, en seconde au lycée Henri-IV de Paris. Alexandre, ans, en terminale S au lycée Fénelon de Clermont-Ferrand , qui en a eu longtemps “ras les antennes de passer pour un mec bizarre”, conseille “de ne jamais rester seul et de chercher des gens comme soi, mis à l’écart. On peut se retrouver plusieurs “bizarres” ensemble : casser une brindille, c’est facile, il est plus difficile de briser tout un fagot. Et puis, poursuit-il, j’ai toujours été proche de ma grand-mère, elle est devenue ma confidente. Elle m’a épaulé et poussé à aller de l’avant. Dans les moments où les brimades pèsent et qu’on est plus instable psychologiquement, le réconfort est hyper important.” Parade : avoir des activités périscolaires Parfois, c’est la pratique d’une activité en dehors du cadre scolaire qui peut permettre de rompre le cercle de l’isolement. Victorien, ans, en L  (licence première année) mathématiques, physique, informatique, à l’université Paris-Sud-Orsay , à dépasser ses problèmes en jouant de la musique et en pratiquant un art martial : “Je suis claviériste, organiste, pianiste depuis dix ans, la musique me permet d’exorciser ce qui me fait souffrir. Les choses qu’on n’arrive pas à dire, ce sont les notes qui l’expriment pour nous ! La musique m’a aussi permis de faire des rencontres fantastiques, et l’aïkido, un art martial sans compétition, m’a aidé à gérer mes émotions et à parvenir à un meilleur contrôle.” Violette, elle, s’est passionnée pour le saut d’obstacles. “J’ai rencontré des personnes qui ne me connaissaient pas sous l’étiquette d’excellente élève, et je pouvais réussir, dans un autre domaine, mais sans que ce soit péjoratif. En plus, je me détendais et je prenais du recul sur mes petits ennuis.” Parade : assumer ses goûts Du recul, Nina, ans, étudiante en dernière année à HEC, en a pris sacrément. “J’ai passé des années à me protéger des attaques, je me sentais rejetée, je n’étais pas la fille que les garçons regardaient ! Puis j’ai appris à m’accepter : une intellectuelle ! Ce serait bien que les lycéens comprennent que ce n’est pas négatif. Au contraire ! Il faut prendre de la distance et s’intéresser à ce qu’on aime : si on préfère regarder un bon film, il ne faut pas en avoir honte ! Il faut assumer de n’avoir pas les mêmes goûts que la majorité. C’est sûr, quand on est la risée de la classe à  ans, ça forge notre identité, c’est difficile, mais la roue tourne. On s’en sort quand on est un bon élève. Et puis, ne pas être comme tout le monde, ce n’est pas un mal. Quand on ne ressemble pas à tout le monde, au final, c’est nous que l’on regarde !” Parade : l’humour, une arme imparable Mais, en attendant d’arborer l’assurance de Nina, vous pouvez adopter la parade de Camille et de Victorien : l’humour ! “L’humour, c’est une arme imparable contre toute forme de rejet et de brimade, une arme qu’il faut parfaire le plus tôt possible”, affirme ce dernier. L’autodérision, c’est ce qui a sauvé Camille, étudiante en master édition : “J’ai découvert que les mots pouvaient être blessants, alors je les ai retournés, mais de façon plus fine… en m’appropriant la critique. C’est une manière de déstabiliser l’autre, et, pour nous, c’est une manière d’en rire et… de ne plus en pleurer.” attitudes à éviter Faire le dos rond. Les remarques désobligeantes, voire les attaques verbales peuvent blesser encore plus lorsqu’on ne fait rien pour changer la situation. S’isoler. La solitude n’est pas bonne conseillère ni bonne compagne à votre âge. On a besoin de ses pairs pour se construire, grandir, vivre ! Mépriser les autres. Ce sentiment de toute-puissance n’est pas très sain : non, même si vous êtes très doué et intelligent, vous n’êtes pas le maître du monde ! Chilesaurus. Un dinosaure herbivore vraiment « bizarre » Une récente étude publiée dans la revue Nature fait le point sur le Chilesaurus Diegosuarezi, un « des dinosaures les plus bizarres jamais découverts ». Il est herbivore, peut atteindre mètres de long environ et son anatomie est une combinaison de différentes espèces : le Chilesaurus Diegosuarezi est un « des dinosaures les plus bizarres jamais découverts », estiment des chercheurs, qui lui ont consacré une étude. Ce nouveau type de dinosaure appartient à la famille des théropodes, parmi lesquels figurent les fameux carnivores Vélociraptor, Carnotaurus ou encore Tyrannosaurus. Mais le Chilesaurus présente des caractéristiques inhabituelles. « Nous sommes troublés par l'anatomie étrange de Chilesaurus qui rappelle différents groupes de dinosaures », indique Fernando Novas, coauteur de l'étude publiée dans la revue scientifique Nature. Des ossements découverts dans le sud du Chili « Sa ceinture pelvienne ressemble à celle des ornithiens et ses pattes arrières (larges et à doigts) sont beaucoup plus similaires aux sauropodomorphes primitifs » qu'à celles des théropodes, plus minces et composées de doigts, poursuit Bernardino Rivadavia, chercheur au Musée des Sciences Naturelles, à Buenos Aires. Selon lui, le Chilesaurus « constitue l'un des dinosaures les plus bizarres jamais découverts ». C'est dans le sud du Chili que des ossements ont été retrouvés par Diego Suarez, qui donnera son nom au dinosaure. En février , ce garçon de sept ans accompagnait ses parents géologues dans les Andes quand il est tombé par hasard sur des fossiles présents dans des roches de la fin de la période du Jurassique, il y a environ millions d'années. Des dents en forme de feuille Depuis cette découverte, plus d'une douzaine de spécimens du dinosaure ont été collectés, parmi lesquels squelettes complets. « Au début, j'étais convaincu que nous avions collecté dinosaures différents, mais quand le squelette le plus complet a été préparé, il est devenu évident que tous les éléments appartenaient à une seule espèce de dinosaure », raconte Fernando Novas. Le crâne relativement petit du dinosaure, la forme de son bec ou encore ses dents en forme de feuille révèlent que le dinosaure était un mangeur de plantes. En fait, les différentes parties du corps du Chilesaurus étaient adaptées à un régime alimentaire et un mode de vie particuliers, similaires à d'autres groupes de dinosaures, en raison du phénomène de l'évolution convergente, indique un communiqué de l'Université de Birmingham. « L'un des cas les plus intéressants d'évolution » « Dans ce processus, une ou des parties d'un organisme ressemble(nt) à celle(s) d'espèces non apparentées à cause d'un mode de vie similaire et des pressions évolutionnaires », explique Martin Ezcurra, également coauteur des travaux et chercheur à l'Université de Birmingham. Les dents du Chilesaurus sont très proches de celles des dinosaures primitifs qui avaient un long cou car elles ont été sélectionnées pendant des millions d'années en raison d'un régime alimentaire comparable, cite en exemple l'université. Le Chilesaurus constitue « l'un des cas les plus intéressants d'évolution convergente documentés dans l'histoire de la vie », admet encore Martin Ezcurra. Le centre maternel a joué sur les « transformations bizarres » Le centre maternel établi à l'école maternelle Jean-Zay a fermé la page des vacances de juillet sur le mode « bizarre, vous avez dit bizarre », qui a été le thème directeur du mois. Ce thème, très ouvert, a porté sur des expériences multiples de chimie ou de jeux de couleurs qui ont passionné autant les enfants que les animateurs. Le centre, qui accueille les enfants de à ans, affiche une bonne fréquentation avec une jauge de à jeunes par journée. La magie de la chimie et des monstres était au programme et chacun s'en est donné à coeur joie. Ils ont découvert qu'on peut fabriquer du plastique, à partir de vinaigre et blanc et du lait, le principe d'un volcan ou des gâteaux arc-en-ciel en mélangeant des colorants alimentaires. Un gâteau à la fraise vert « Ils ont réalisé un gâteau à la fraise vert et bizarrement, c'était très difficile pour eux de retrouver le vrai goût de fraise. Comme quoi, la couleur est un facteur non négligeable de nos sensations gustatives », explique Séverine Ouvrad, directrice du centre. Mercredi soir, c'était la fête avec les parents qui ont été piégés aussi par les monstres en bonbon, les barbes à papa vertes et les gâteaux bizarres. « Ces expériences ludiques ont bien plu et les parents ont joué le jeu, enchantés par l'imagination des enfants à explorer des techniques », ajoute Dorothée Baconnais, directrice aussi du centre. Quelques sorties dans un parc d'accro branches, à Saint-Michel-Chef-Chef, au Canal de la Martinière, à l'île aux pirates de La Turballe et de nombreux jeux d'eau sur place, ont agrémenté le mois. « Les jeunes de ans, appelés à fréquenter l'an prochain la Ville au Denis, sont allés en reconnaissance là-bas et ont été accueillis par les enfants de ans.