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Et percé le secret des plus beaux pulls du monde. Si l’eau de la rivière Teviot est bonne pour distiller le whisky, elle est excellente pour laver le cachemire ! » Ainsi parle Clive Brown en roulant les « r ». Clive, c’est l’un des boss de Barrie, la fabrique de cachemire la plus convoitée d’Ecosse. Et l’eau pure de la Teviot, l’un des secrets du meilleur cachemire du monde. A Hewik, dans les Scottish Borders, la verdoyante région textile au sud d’Edimbourg, on file et tisse le cachemire depuis les années 1830. C’est la passion poussée au degré d’excellence qui attire Chanel et Hermès dans cette bourgade écossaise. Autant dire les clients les plus exigeants de la planète mode. « Chez Barrie, l’histoire commence en 1903, avec la fabrication des chaussettes en laine rustique pour les soldats britanniques », explique-t-il. M0292068 Echantillons de laine à la filature Todd & Duncan. Benjamin Nitot Les années 1930 et Coco Chanel craquent pour le cachemire local, une matière exotique et rare, plus précieuse que la soie, filée et manufacturée sur les métiers écossais. Une longue tradition au service d’une laine achetée aujourd’hui 110 euros le kilo. Un duvet léger, évanescent, comme un nuage de barbe à papa, prélevé au peigne à la fin de l’hiver sur les chèvres des steppes de Mongolie. De 150 à 300 grammes sur chaque “capra hisca”, dont le blanc immaculé, le premium, convoité par les marques de luxe. Seules les fibres les plus longues seront sélectionnées pour la crème du cachemire. A lire aussi : Eric Bompard. Ses cachemires nous rendent chèvres Cette laine mythique, produite à 90 % en Mongolie et Mongolie Intérieure, arrive en Ecosse en ballots de jute de 80 kilos. Six semaines de voyage en cargo et camion jusqu’aux entrepôts de Todd and Duncan, sur les bords du loch Leven. L’une des dernières flatures, à une heure d’Edimbourg. C’est là que Barrie se fournit. Matière vivante, elle est aérée, contrôlée, acclimatée avant de multiples étapes d’analyse, de teinture sans produits agressifs, filage, bobinage. La laine est respectée. Un kilo de fl se vend autour de 200 euros. L’Ecosse façonne traditionnellement des pulls rassurants, généreux. Plus ils sont vieux, plus ils sont beaux et doux. Quand ils sortent de chez Barrie ou Hawco, où Pellat-Finet fait tricoter ses cachemires à tête de mort, ils sont moins « mousseux » qu’un pull low cost, mais aussi moins sujets aux bouloches. "Comme un jean, on conserve son cachemire même usé, même troué" Hommes et femmes entretiennent avec le tricot qui réchauffe un rapport très affectif. Comme un vieux jean adoré, c’est le seul vêtement que l’on conserve, même usé, même troué. On investit dans le Scottish cashmere comme dans un patrimoine familial que l’on transmet à ses enfants. On raconte même qu’un pull endommagé peut être rapporté à la fabrique pour être réparé. Un SAV à vie pour le label « made in Scotland ». Sûrs d’eux, trop peut-être, les fabricants écossais ronronnent, comme leurs métiers à fler. Les années passent. Ils ne renouvellent ni leur design ni leur image. On produit ce qu’on sait faire. Eternellement. Des modèles superclassiques, col en V pour le golf et twin-set pastel pour ces dames. Archicoincé, tout ça. Et vendu à prix d’or. M0292069 Dylan, apprenti à la manufacture Barrie. Ici, il pose les finitions sur un gilet Chanel. Benjamin Nitot Bon an, mal an, les marques britanniques – de Pringle à Burberry –, fidèles à leurs fournisseurs nationaux, maintiennent l’activité. Mais quand les Italiens se convertissent au cachemire dans les années 1980, c’est la première alerte. Glamour, création… la mode s’empare du tricot. Coup de grâce dans les années 2000, avec la production massive en Chine, qui inonde le monde de cachemire de moindre qualité, bon marché. Barrie survit grâce à ses clients prestigieux jusqu’à son rachat par Chanel en 2012, sans contrat d’exclusivité. Au même titre que le brodeur Lesage ou le bottier Massaro, la manufacture écossaise entre dans la galaxie des métiers d’art créée par la maison de haute couture pour préserver les savoir-faire. Depuis deux ans, on relève la tête dans les rues de Hewik. « Si Chanel reconnaît notre savoir-faire, nous pouvons en être fiers. » A lire aussi : Une ferme au Portugal - Lisa a tout plaqué pour... ses alpagas Clive Brown présente, dans l’atelier, les élèves en formation. « Le tricot, plus personne ne voulait y travailler. Nous ne pouvions faire face aux commandes. Il a fallu créer une école intégrée. Les jeunes reviennent. » Le travail, essentiellement manuel, est méticuleux. D’une précision diabolique quand il faut tailler à main levée l’encolure d’un gilet vendu de 1 000 à 3 000 euros. Depuis vingt-cinq ans, Chanel produit ici ses pulls bicolores iconiques. Un tricot serré « qui a une main particulière, très différente du cachemire italien », souligne Odile Massuger, directrice de la maille chez Chanel et créatrice des collections pour Barrie. Au-delà des modèles classiques, elle met les équipes sous pression avec sa folie créative. Deux semaines entre l’envoi d’un croquis de Paris et la livraison du premier proto. Pas de limite technologique. Les tricoteuses Shima Seiki made in Japan exécutent en silence des tricots virtuoses en volume, motifs super-sophistiqués, avec intégration de Lurex… On ne pense plus à plat mais en 3D, au tombé, au mouvement. Quarante étapes pour chaque tricot, assemblé à la main, « feutré » à bonne température, contrôlé, repassé, étiqueté, ensaché. De la maille haute couture taillée pour les podiums et les fashionistas, qui pourraient sauver un patrimoine vivant. Sur la route du Cachemire Images / Montage : Benjamin NITOTMusique originale: David FREISS & Benjamin NITOT IFRAME: //www.parismatch.com/jwplayer/embed/909053/externe BRUNELLO CUCINELLI: LUXE ET HUMANISME Brunello Cucinelli Brunello Cucinelli © Benjamin Nitot C’est une histoire incroyable qui aurait pu inspirer Roberto Rossellini ou Vittorio De Sica. Un jour, Brunello Cucinelli vit son père rentrer à la maison en pleurant : cet ouvrier des faubourgs de Pérouse, en Ombrie, venait de se faire humilier par son patron. Bouleversé, l’enfant se jura de devenir un jour patron afin de rendre leur dignité aux travailleurs. Avec 105 boutiques dans le monde, 358 millions d’euros de chiffre d’affaires (en 2014) et le Tout-Hollywood qui vient s’habiller chez lui (Leonardo DiCaprio, Daniel Craig), il est l’une des personnalités les plus riches et populaires d’Italie. Son aventure commence en 1978 quand il a l’idée de créer des pulls en cachemire de couleur, à une époque où l’on était encore condamné à porter du gris, du noir et du blanc. « Je me suis inspiré des couleurs de l’Ombrie, ma région natale. » Très vite, le succès est au rendez-vous. Brunello saisit alors l’occasion de construire ce qui sera son image de marque définitive. « Je voulais fabriquer un produit de luxe made in Italy tout en redistribuant une partie des bénéfices aux employés. » "En Italie, je sens les prémices d’un vrai renouveau économique et spirituel" Son usine ? En pleine campagne, au milieu d’un parc dans lequel il cultive un verger, des oliviers et de la vigne destinés à la consommation des 1 500 salariés. On est saisi par le calme et la concentration de ses ouvrières spécialisées (payées 20 % de plus que la moyenne nationale) qui vérifient et reprisent chaque maille dans une ambiance monacale, face à d’immenses baies vitrées. « La beauté et la sérénité finissent par s’exprimer à travers les gestes de l’artisan, et le produit gagne en perfection ! Comment faire de la qualité dans un environnement atroce ? » Telle une cité utopique, son village a été reconstruit, avec en son centre un fabuleux théâtre en marbre et en bois, conçu pour durer mille ans et qui accueille les plus grands musiciens et acteurs d’Europe. « En Italie, je sens les prémices d’un vrai renouveau économique et spirituel, car le pape actuel exerce une influence profonde sur le pays et sa jeunesse. Dans ce contexte, l’Ombrie est un laboratoire du capitalisme futur. » Voyage dans les secrets du cachemire écossais Carnet de route On s’installe à Edimbourgh dans l’aile historique, dominant le Royal Mile, la rue piétonne qui monte au château. Et surtout la suite de la styliste écossaise, Judy R. Clark, à la déco très personnelle. www.quorvuscollection.com/gandv-hotel-edinburgh dans un ravissant quartier résidentiel du 19^ème siècle. Excellent rapport qualité-prix. www.channings.co.uk Au volant d’une voiture de location, on file au sud, à la découverte de la région des Borders. A la frontière de l’Angleterre, dans cette douce campagne vallonnée et verdoyante qui inspira Walter Scott, on tisse le tweed, on tricote le cachemire. Hawick, capitale du textile écossais, compte encore quelques manufactures d’excellence, où découvrir un savoir-faire reconnu mondialement. Leurs magasins proposent la crème du cachemire à prix d’usine. River. A Kinross, à 45 min au nord d’Edimbourg, Todd & Duncan, la filature la plus célèbre du pays, n’est pas ouverte au public. Mais son grand magasin, agrémenté d’un coffee shop, mérite le détour. De merveilleux pulls produits par Barrie, qui fabrique aussi pour Chanel et Hermès, entre autres, y sont vendus. Demander sous quel label, la marque Barrie n’apparaissant jamais. Seuls les experts les reconnaîtront au premier coup d’œil… www.todd-duncan.co.uk Organiser son voyage avec Visit Scotland, le site de l’office de tourisme. www.visitscotland.com Parcourir les Borders en train, entre Edimbourgh et Tweedbank, avec le nouveau Borders Railway, ligne inaugureé par la Reine d’Angleterre en septembre dernier. www.scotrail.co.uk Toute reproduction interdite À lire également Article suivant Pharrell Williams et G-Star ne font plus qu’un Pharrell Williams et G-Star ne font plus qu’un Article précédent Sur la route du cachemire Sur la route du cachemire Paris Match vous recommande Des montres à moins de 500 euros ? C'est possible ! Montres Des montres à moins de 500 euros ? C'est possible ! On parle tout le temps d’une montre comme du seul bijou qu’un homme puisse porter, comme un jouet pour homme qui atteint des prix extravagants. Et pourtant… Il... 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