Palais de la Découverte: du fou rire au virus, tout ce qui s'attrape s'expose
Quel est le point commun entre le virus de la grippe et un fou rire? Les deux s'attrapent! Des maladies infectieuses, aux bâillements en passant par les rumeurs, le Palais de la Découverte décrypte, avec beaucoup d'humour, toutes les facettes de la contagion.
"Nous vivons dans un monde où il y a de plus en plus de contagion que ce soit dans les réseaux sociaux ou en biologie, explique Alisson Boiffard, commissaire de l'exposition "Viral, du microbe au fou rire" qui se tient du 18 octobre au 27 août.
Quand on parle de "contagion", les gens pensent tout de suite aux maladies. Alors l'exposition commence par "le tunnel des virus". Le visiteur se retrouve face à des agrandissements couleurs de virus, de bactéries, de parasites, tous ces agents infectieux invisibles à l'oeil nu. Et pour nous mettre dans l'ambiance, on y entend des gens tousser, crachoter, éternuer ... on peut même s'y faire asperger, façon postillons, de temps en temps.
"Un des vrais atouts de cette exposition, c'est qu'elle parle de la viralité sans faire peur", explique la commissaire.
Mais comme il faut quand même combattre ces vecteurs de maladies, l'exposition fait le point sur les vaccins (qui nous protègent mais protègent aussi les autres), les antibiotiques (qui sont sans effet contre la grippe) et le lavage de mains (dont la technique est détaillée pour les enfants, mais aussi pour les adultes). Une installation explique également l'importance des modèles mathématiques pour prévoir et contrôler ces transmissions.
Alors certes les maladies se transmettent, mais c'est aussi le cas des émotions, de la culture, des connaissances. La contagion peut être positive, bénéfique.
Le bonheur, la peur, la tristesse et le stress sont contagieux. Comme certaines personnes y sont plus sensibles que d'autres, un petit questionnaire permet aux visiteurs d'évaluer son niveau d'empathie. Certains se verront définis comme un "roc impénétrable", d'autres comme une "véritable éponge", voire comme un "caméléon sentimental".
- Sans contagion, la culture s'arrête -
Placé devant un grand écran, le visiteur va également pouvoir tester son pouvoir de contamination. Plus il applaudit, plus les personnes sur l'écran applaudissent. Plus il danse avec entrain, plus les danseurs virtuels le rejoignent sur la piste de danse. "C'est juste du jeu", précise Alisson Boiffard, "mais ça pose la question de la responsabilité quand on est dans un groupe".
Tout au long de l'exposition, jeux mathématiques, tests, quizz, vidéos permettent aux visiteurs de comprendre comment se propagent une crise économique, une vidéo virale, une rumeur, etc.
Résisterez-vous devant des vidéos de fous rire ou de gens qui baillent ?
Qu'elle soit biologique, émotionnelle ou sociale, la contagion n'est pas le fruit du hasard. Trois éléments sont nécessaires: un agent pathogène (virus, émotions), le réseau de propagation (amis, réseaux sociaux) et le contact approprié (le toucher, les insectes, le crachat, etc.).
"S'il manque l'un de ces facteurs la contagion ne se fait pas", explique Alisson Boiffard.
Le visiteur est enfin invité à réfléchir sur un monde sans contagion. Certes, l'immunité biologique est un atout, mais qu'en est-il de l'immunité dans d'autres domaines? Que devient l'enfant s'il n'est pas exposé à la "contagion" d'une langue? Que devient-on si notre entourage ne nous contamine plus avec ses livres et ses idées? "Si on ne partage pas, il y a immunité, mais la culture s'arrête", note Alisson Boiffard.
Pour terminer la visite, on pourra observer, au microscope, le plus important agent de contagion (que l'on ne dévoilera pas) ou monter sur une balance pour connaitre le poids des bactéries, virus, et champignons hébergés par chacun. "C'est très bien de transporter pleins de bactéries et c'est encore mieux si elles sont très variées", conclut la commissaire.
17/10/2016 12:55:21 - Paris (AFP) - © 2016 AFP