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    Le stress, une méthode de management comme une autre ?

    Par Didier Arnaud

    C’est une formation pour les managers. Ils ont entre 30 et 50 ans, travaillent dans la banque, le commerce, les services. Ce matin-là, une formatrice les «briefe» sur les risques psychosociaux. Catherine les bombarde de chiffres : 57% des cadres se disent stressés, 47% de l’ensemble des salariés aussi. Entre 50 et 60% des journées de travail perdues ont pour origine le stress. Ces risques psychosociaux ont un coût : 830 milliards d’euros.

    Beaucoup des participants sont au courant de ces problèmes. Quelqu’un, un jour ou l’autre, leur en a parlé. «On entend tous dans nos entreprises des gens qui souffrent à cause d’un collègue», dit un manager. Une dame en égrène les raisons : «Il y a la charge de travail, on a moins de temps pour le faire, on ne nous explique pas comment prioriser nos tâches.» Un participant explique qu’il ne faut pas charrier. Il en est sûr, il y a un «bon stress» qui favorise la créativité. Catherine le renvoit dans les cordes. «Il n’y a pas de stress positif. Ce que vous décrivez, c’est plutôt de l’émulation, de l’excitation à accomplir une tâche.» Vient une discussion sur les harceleurs. Le même manager, sûr de lui : «Il y a des gens qui harcèlent, mais ne savent pas qu’ils le font. S’il n’y a pas d’intentionalité, le harcèlement n’existe pas. Je ne suis philosophiquement pas d’accord avec vous.»

    Le moment venu de «jouer» au jeu des enveloppes, où chacun doit donner ses définitions du risque. «Je vous donne tout de suite les sept leviers du management», lance Catherine, comme si elle allait livrer les sept piliers de la sagesse : la reconnaissance au travail, le soutien social, le respect, la charge de travail, la participation aux décisions, le conflit de rôles, l’équilibre travail-vie privée. Pour ce dernier critère, une femme explique : «Je connais une société où le salarié est visible chez lui, via une caméra reliée à son entreprise. Ses supérieurs peuvent savoir en temps réel ce qu’il est en train de faire. C’est accepté, car c’est le prix à payer pour rester travailler chez soi.» Personne ne moufte.

    Un participant demande à partir de quand on peut parler d’une situation de stress collective. Catherine répond que la mesure du risque est obligatoire depuis 2002. «L’entreprise se doit de protéger ses travailleurs», ajoute la formatrice. Cela va mieux en le disant.

    Didier Arnaud
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