Quand l’inflammation monte à la tête
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Quand l’inflammation monte à la tête

Le 7 octobre, à Paris, un colloque a permis de mieux cerner le lien entre le développement d’une inflammation chronique et l’apparition d’une maladie psychiatrique.

Le Monde | | Par

Cellules gliales qui peuvent être impliquées dans des perturbations du mécanisme de récompense dans le cerveau

Immunité et psychisme : entre les deux se tissent des liens étranges. Des liens à risque, aussi. Car les dérèglements de notre système immunitaire expliquent, parfois, le développement d’une maladie mentale : dépression, trouble bipolaire, schizophrénie ou autisme. Par quels mécanismes ? Quels sont les patients concernés ? Et quelles pourraient être les retombées thérapeutiques ? Une centaine d’experts étaient réunis autour de ces questions, le 7 octobre, à l’Institut Pasteur à Paris.

« Les maladies psychiatriques sont très hétérogènes », souligne la professeure Marion Leboyer, qui dirige la fondation FondaMental, co-organisatrice de ce colloque. « Certains d’entre nous se défendent mal envers des stress sévères subis durant l’enfance ou des infections très précoces. Parce qu’ils portent certaines formes de gènes de l’immunité, des stigmates inflammatoires persistent chez eux à bas bruit : d’où une série d’effets au niveau du cerveau ou d’organes périphériques », résume la responsable du pôle de psychiatrie du CHU Henri-Mondor (AP-HP), à Créteil.

Réactions délétères

Par exemple, cette inflammation chronique peut augmenter la perméabilité de la barrière digestive. Des antigènes vont indûment passer dans la circulation sanguine, puis déclencher des réactions auto-immunes. L’organisme peut ainsi produire des anticorps qui ciblent, dans le cerveau, un récepteur d’un messager des neurones, le glutamate. « La transmission glutamatergique est altérée chez ces patients. Et certains vont développer une schizophrénie ou des troubles...