Stress à l'école : les ravages de la course à la performance

Stress à l'école : les ravages de la course à la performance
Une fillette de 9 ans (CM1), et ses devoirs à la maison. (LAURENT VAUTRIN/PICTURETANK)

De la maternelle aux classes supérieures, la pression scolaire touche tout le monde, élèves, parents et profs. Elle pourrit les soirées familiales, provoque des maux de ventre, de tête, ou des insomnies. Jusqu'où nous mènera-t-elle ? Enquête.

Nous l’appellerons Juliette. Après une scolarité parfaite, bac scientifique décroché haut la main, elle entre en classe prépa. Au fil des mois, le corps de l’étudiante se couvre de plaques d’eczéma, que rien ne soulage. "Quand Juliette est arrivée dans mon cabinet, elle ne faisait absolument pas le lien entre le stress qu’elle subissait et l’état de son épiderme, s’étonne encore Audrey Akoun, la psychologue qui a suivi la jeune fille.

"Elle était venue me voir après le suicide de l’un de ses camarades de classe, qui l’avait beaucoup touchée. A l’entendre, il n’était pas assez fort pour résister à la pression… une pression que pourtant elle ne remettait pas en cause."

A la fin de sa prépa, Juliette décroche le Graal : une place à Centrale Paris, qui lui ouvre un avenir royal. Mais à la surprise générale et à la consternation de ses parents, la jeune fille décide d’abandonner son rêve de grande école pour entrer... à l’université.

Jusqu'à l'échec, voire pire

Des jeunes comme Juliette, les psychologues Audrey Akoun et Isabelle Pailleau (1) en reçoivent tous les jours dans leur cabinet parisien. "Depuis une dizaine d’années, leur nombre a explosé et le phén

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