Les joueurs de tennis de haut niveau ont la prodigieuse capacité d’effacer de leur esprit les fautes qu’ils viennent de commettre. Ils passent immédiatement à autre chose et sont donc complètement disponibles pour jouer le point suivant. Ils ne peuvent pas se permettre de s’attarder sur leurs erreurs.Peter Strick n’est pas un tennisman professionnel, mais un éminent professeur et chercheur en neurobiologie à l’Institut des sciences du cerveau de l’université de Pittsburgh [en Pennsylvanie]. Il est du genre à s’appesantir sur ses erreurs, même les plus insignifiantes. “Mes enfants n’arrêtaient pas de me dire de faire du yoga ou du Pilates, raconte-t-il. Je leur répondais que de mon point de vue, il n’y avait aucune preuve scientifique que cela pouvait m’aider.”

Bien sûr, il existe des preuves que le yoga est bon pour la santé, mais elles n’étaient pas suffisantes pour convaincre ce sceptique invétéré. Des études montrent les corrélations entre les deux, mais Peter Strick avait besoin de savoir quel était le mécanisme physiologique qui expliquait ce lien. Conclure par un vague “le yoga réduit le stress” n’était pas satisfaisant. Encore fallait-il savoir comment. Par le simple fait de détourner l’attention ?

La réaction de stress chez l’humain est commandée par deux glandes situées au-dessus des reins, les surrénales, qui libèrent de l’adrénaline dans le sang chaque fois que nous avons besoin de lutter ou de fuir. Cette réaction est cruciale dans les situations de danger. Mais elle se justifie rarement dans la vie moderne (surtout chez les chercheurs universitaires). La plupart du temps, nos

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James Hamblin