? (BUTTON) Menu Libération ____________________ (BUTTON) Connexion Abonnement Castro et les Etats-Unis, de si proches ennemis * France * Planète * Futurs * Idées * Culture / Next Hamon : après la primaire, une journée pour passer la seconde 30 janvier 2017 à 20:46 François Fillon, seul dans son calvaire 30 janvier 2017 à 20:16 Terrorisme : «Guihal, c’est le plus dangereux de tous» 30 janvier 2017 à 20:06 Infections sexuellement transmissibles : chez les jeunes, laisser-aller et laisser-faire 30 janvier 2017 à 19:41 Les Etats-Unis de l’autre côté du mur 30 janvier 2017 à 20:26 Quel pouvoir reste-t-il aux contre-pouvoirs ? 30 janvier 2017 à 20:26 L’hydre idéologique du populiste Trump 30 janvier 2017 à 20:06 Des diplomates américains protestent contre le décret Trump 29 janvier 2017 à 12:14 Armateam, le stream parfait 30 janvier 2017 à 19:31 ArmaTeam, guérilleros dans l’arène de l’e-sport 30 janvier 2017 à 19:26 L'industrie de la musique croît de nouveau grâce au numérique 30 janvier 2017 à 18:56 Niel, Pigasse et Capton rachètent AB : Salut les musclés ! 30 janvier 2017 à 18:05 Donald Trump ou la panne de la critique 30 janvier 2017 à 17:50 Factual Truth and Political Opinion 30 janvier 2017 à 15:23 L’économie sociale et solidaire doit être le moteur d'une nouvelle croissance 30 janvier 2017 à 13:44 Il faut sortir de prison l'historien Dmitriev 30 janvier 2017 à 13:31 Loyle Carner réincarne le rap 30 janvier 2017 à 17:26 Kadhja Bonet, velours coté 30 janvier 2017 à 17:26 Migos, grands trappeurs du vide 30 janvier 2017 à 17:26 Dominique Dalcan joue la carte de la Temperance 30 janvier 2017 à 17:26 * Le journal du jour * Le direct * Six Plus * Désintox * Photo * Le P'tit Libé * Portrait * Vidéo * Sports * Voyages * Blogs Abonnement 100% numérique A partir de 1€ le premier mois Formule Intégrale Libération en version papier et numérique Èvénements La Nuit des idées : «Médias et démocratie : qui a peur de la post-vérité?» Face aux rumeurs et aux fausses informations, les journalistes doivent-ils mener une nouvelle guerre de l'info ? La Boutique Unes en affiches Les unes cultes en tirage photo Relire Libé Commander des anciens numéros newsletter ____________________ (BUTTON) ok * FAQ * La rédaction * Contact * Publicité * Données personnelles * CGV * Charte éthique * Crédits info / Yankees Castro et les Etats-Unis, de si proches ennemis Par Frédéric Autran, correspondant à New York — 27 novembre 2016 à 08:04 Discours de Fidel Castro en 1963, au théatre Chaplin à La Havane. Discours de Fidel Castro en 1963, au théatre Chaplin à La Havane. H Cartier Breson. Magnum Photos Pendant un demi-siècle, le dirigeant cubain a gouverné en érigeant les voisins américains en ennemi juré. Sa mort survient dans un moment de flou causé par la victoire de Donald Trump, alors qu'Obama avait amorcé un rapprochement. * Castro et les Etats-Unis, de si proches ennemis Ni l’âge, ni le chemin du rapprochement emprunté par son frère Raul n’auront fait fléchir le «Comandante». Jusqu’au bout, Fidel Castro a exprimé publiquement son animosité envers les Etats-Unis, l’ennemi de toujours autour duquel le père de la révolution cubaine a bâti sa légende. En août, à l’occasion de son 90e anniversaire, Fidel Castro avait publié une longue lettre au peuple cubain. Il y évoquait pêle-mêle des souvenirs de son enfance dans l’est de Cuba, la mort de son père et le renversement du dictateur pro-américain Fulgencio Batista en 1959. Il y critiquait aussi Barack Obama, lui reprochant notamment d’avoir manqué de «hauteur de vue» lors de sa visite historique en mai à Hiroshima. «Le discours du président américain au Japon était dépourvu d’excuses pour le massacre de centaines de milliers de personnes», écrivait Fidel Castro, en référence à la bombe atomique larguée par l’armée américaine en août 1945. Pendant ses 47 ans au pouvoir, Fidel Castro a toujours été considéré comme l’un des ennemis jurés de Washington, honni pour avoir importé le communisme et la guerre froide à moins de deux cents kilomètres des côtes de Floride. Son obsession des Etats-Unis et celle des Etats-Unis à son encontre ont façonné un conflit emblématique du XXe siècle, fait de discours incendiaires, de manœuvres militaires, de rétorsion économique et de tentatives manquées d’assassinat. De Dwight Eisenhower à Georges W. Bush, Fidel Castro a survécu à dix présidents américains au cours de son règne. Onze si l’on ajoute Barack Obama, entré à la Maison Blanche début 2009, quelques mois seulement après la démission du dirigeant cubain au profit de son frère Raul. Rapprochement Resté influent dans l’ombre de son cadet, malgré sa santé fragile, Fidel Castro n’a toutefois pas pu empêcher le rapprochement entre La Havane et Washington, symbolisé par la visite historique en mars du président démocrate à Cuba. Un séjour au cours duquel les deux hommes ne s’étaient pas rencontrés. Juste après la visite de Barack Obama, Fidel Castro avait pris la plume pour dénoncer les «paroles sirupeuses» de ce dernier. Dans une longue lettre sarcastique intitulée «Le frère Obama», il avait ironisé sur la main tendue de Washington au peuple cubain. «Nous sommes capables de produire des aliments et les richesses matérielles dont nous avons besoin grâce aux efforts et à l’intelligence de notre peuple. Nous n’avons pas besoin que l’empire nous fasse cadeau de quoi que ce soit», avait écrit Fidel Castro. Assurant au passage que Cuba n’oublierait pas ses confrontations passées avec Washington. Entretenir le passé et la figure d’une Amérique impérialiste, responsable des souffrances du peuple cubain via l’embargo en vigueur depuis 1962, a toujours été la pierre angulaire de la stratégie de Fidel Castro. «Fidel se délectait de sa confrontation vieille d’un demi-siècle avec l’Amérique, écrit le journaliste du mensuel The Atlantic, Jeffrey Goldberg, qui a longuement rencontré le leader cubain en 2010. Son ressentiment envers les Etats-Unis était toujours féroce, même à son âge avancé.» Selon Goldberg, Fidel Castro a sans doute accueilli «avec chagrin» le rétablissement l’an dernier des relations diplomatiques entre les deux pays. Conscient que l’effritement progressif du mythe de l’ennemi juré risquait de précipiter la fin de la révolution castriste. «Il savait, je crois, qu’il serait beaucoup plus difficile pour Cuba de résister aux bataillons d’hôteliers capitalistes yankees et à l’invasion des navires de croisières de Floride que cela ne le fût de mettre en déroute les hommes débarqués à la Baie des cochons» en 1961, écrit le journaliste américain. Tentatives d’assassinats Aucun dirigeant étranger n’a autant - et aussi longtemps - irrité les Etats-Unis que Fidel Castro. «Inlassablement, que ce soit en armant les révolutionnaires latino-américains, en accueillant des fugitifs poursuivis par la justice américaine ou en déclenchant d’importantes vagues de réfugiés, Castro a enragé son grand ennemi du nord», a écrit samedi le Miami Herald, quotidien de référence du sud de la Floride, où vivent plus d'un million de Cubains Américains, en immense majorité anti-castristes. Des nombreuses poussées de fièvre entre Washington et La Havane, les historiens en retiennent souvent deux en particulier, survenues au début de l’ère Castro : le débarquement manqué d’exilés cubains soutenus par la CIA dans la fameuse Baie des cochons, et surtout la crise des missiles de 1962, qui plongea le monde au bord d’une guerre nucléaire américano-soviétique. Il y en eut beaucoup d’autres, parfois lourdes de conséquences sur la vie politique américaine. En 1980, l’exode de Mariel - 125 000 Cubains, dont plusieurs milliers de criminels, expulsés vers la Floride - contribua à la lourde défaite du président sortant Jimmy Carter face à Ronald Reagan. En 2000, la bataille autour de l’asile politique et de la garde du jeune naufragé Elian Gonzalez, finalement renvoyé à Cuba, a sans doute pesé dans la défaite d’Al Gore, battu sur le fil par George W. Bush dans la course à la Maison Blanche. Fidel Castro a en outre construit sa légende en survivant à de nombreuses tentatives d’assassinat, souvent pilotées ou soutenues par la CIA. Les méthodes envisagées, dont certaines figurent sur des documents déclassifiés de l’agence américaine de renseignement, allaient du plus classique - une bombe placée sous un podium, un milk-shake au chocolat empoisonné - au plus loufoque : offrir au «Comandante» une combinaison de plongée imprégnée d’un produit toxique fatal, empoisonner ses cigares ou déposer des coquillages piégés sur son lieu de plongée préféré. Certaines n’ont jamais été mises en oeuvres. Les autres ont lamentablement échoué. «Si survivre à une tentative d’assassinat était une discipline olympique, je gagnerais la médaille d’or», aimait répéter Fidel Castro dans ses interviews. Dans la lettre publiée lors de son 90e anniversaire, il s’était moqué des «plans machiavéliques des présidents américains» pour l’éliminer. Selon les autorités cubaines, plus de 600 tentatives d’assassinat ont été planifiées contre le dirigeant cubain, un chiffre impossible à vérifier. Mais une chose est sûre : que Fidel Castro soit décédé à 90 ans de causes a priori naturelles tient quasiment du miracle. «Bâtir un avenir» En même temps qu’elle referme un chapitre d’histoire, sa disparition ouvre une page d’incertitude sur l’avenir des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Même si le poids politique de Fidel Castro avait nettement diminué depuis dix ans, certains estiment que l’influence qu’il continuait d’exercer sur la vieille garde du régime entravait le rythme des réformes enclenchées par son frère Raul. Ce dernier aura-t-il désormais davantage de marge de manœuvre pour réformer l’économie et desserrer l’étau exercé par le régime ? En aura-t-il la volonté ? C’est l’espoir de Barack Obama qui a exprimé l’amitié des Etats-Unis au peuple cubain et ses condoléances à la famille Castro. «L’histoire jugera de l’impact énorme» qu’a eu le père de la révolution cubaine, a réagi le président américain dans un communiqué. «Pendant près de six décennies, la relation entre les Etats-Unis et Cuba a été marquée par la discorde et de profonds désaccords politiques, a ajouté Obama. Sous ma présidence, nous avons travaillé dur pour aller de l’avant et bâtir un avenir dans lequel la relation entre nos deux pays ne soit pas définie par nos différences, mais par tout ce que nous partageons en tant que voisins et amis». De son côté, sur un ton autrement plus ferme, Donald Trump a qualifié Fidel Castro de «dictateur brutal qui a opprimé son propre peuple» et martelé que Cuba demeurait «une île totalitaire». «Même si les tragédies, les morts et la souffrance provoquée par Fidel Castro ne peuvent pas être effacés, notre administration fera tout ce qu’elle peut pour faire en sorte que le peuple cubain s’engage finalement sur le chemin de la prospérité et de la liberté», a promis le président américain élu. Dans moins de deux mois, l’avenir des relations entre Washington et La Havane sera entre ses mains. Cherchera-t-il, comme la quasi-totalité des présidents américains depuis la fin des années 1950, à faire plier Cuba en renforçant à nouveau les restrictions économiques et commerciales ? Ou poursuivra-t-il dans la voie empruntée par Barack Obama ? Après avoir semblé favorable au rapprochement entre les deux frères ennemis, le milliardaire avait durcit le ton au cours de la campagne électorale, menaçant de remettre en cause les mesures d’ouverture adoptées par l’actuel locataire de la Maison Blanche. «L’accord qu’Obama a signé est très faible. Nous n’obtenons rien, le peuple de Cuba n’obtient rien. Et je ferai ce qui est nécessaire pour obtenir un meilleur accord», disait-il en octobre lors d’une interview à une télévision locale de Floride. Outre l’annulation de décrets présidentiels adoptés par son prédécesseur pour alléger l'embargo, Donald Trump avait également menacé de rompre à nouveau les relations diplomatiques avec Cuba. La mort de Fidel Castro changera peut-être la donne. Elle remet, quoi qu’il en arrive, la question cubaine au cœur de l’agenda diplomatique d’un douzième président américain consécutif. Frédéric Autran correspondant à New York partager tweeter Vous êtes abonné à Libération Le journal de demain * découvrir le sommaire * lire l'édito * feuilleter * s'abonner à partir d'1€ Offre 100% numérique: 1 € le premier mois Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde Voir les offres d’abonnement Après cet article [706123-fidel-castro-portrait-necro.jpg?modified_at=0&ratio_x=03&ratio_ y=02&width=300] Disparition Fidel Castro, mort du «Comandante» partager tweeter Aucun commentaire Dans le dossier «La mort de Fidel Castro» * Au passage du cortège jeudi, dans la province de Sancti Spiritus. Le dernier voyage de Fidel Castro * Un restaurant à La Havane mardi. A Cuba, deuil et régime sans alcool * Fidel Castro avec Ubre Blanca, la Stakhanov des vaches laitières. Quand Castro voulait nourrir Cuba avec une super vache et du faux camembert * En 1959, Fidel Castro lisant la presse lors de la libération de La Havane. Mort de Castro : une semaine d'hommage prévue àCuba * 26.11.16 [706123-fidel-castro-portrait-necro.jpg?modified_at=0ratio_x=03&rat io_y=02&width=195] Disparition Fidel Castro, mort du «Comandante» Le leader cubain, qui avait cédé le pouvoir à son frère en 2008 après avoir dirigé l'île pendant un demi-siècle, est mort vendredi à La Havane. * 26.11.16 [968860-brejnev.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width=195] Chronologie Castro, de la conquête au monopole du pouvoir Les principales étapes de la vie de Fidel Castro, décédé vendredi soir à La Havane à l’âge de 90 ans et qui restera dans l’histoire comme le dernier grand... * 26.11.16 [968997-castro-magnum-09-1959-par43459.jpg?modified_at=0ratio_x=03& ratio_y=02&width=195] Par Laurent Joffrin Castro, légende dorée, légende rouge, légende noire Avant la longue chute du castrisme, «Fidel» fut le héros romantique des peuples du Sud qui essaima chez les progressistes de tous les pays. * 26.11.16 [968857-fidel-castro-le-4-janvier-1959-a-cienfuegos.jpg?modified_at =0ratio_x=03&ratio_y=02&width=195] Paris-La Havane Quand Fidel Castro fascinait Saint-Germain-des-Prés Dans les années 1960, la révolution cubaine fascinait les intellectuels et artistes français. Jean-Paul Sartre rompra avec l'île en 1971 après l'arrestation du poète Heberto Padilla. * 26.11.16 [706117-castro-a-l-onu-en-1960.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y= 02&width=195] Discours Castro : les formules qui ont fait sa légende Florilège des meilleures «punchlines» du Comandante, parmi des milliers d'heures de discours et d'interviews. * 27.11.16 [969227-doc385jpg.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width=195] Compadres Alberto Korda, l'œil Fidel Choisi par Castro pour composer les images presque glamour de la révolution cubaine, le photographe, également auteur du plus célèbre portrait du Che, a ainsi jeté les bases de la communication politique moderne. * 27.11.16 [969261-castro.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width=195] Séducteur Castro et les femmes, passions infidèles Homme marié aux multiples maîtresses, le «Líder Máximo» a eu tant d’aventures que le nombre exact de ses enfants n’est pas connu. * 28.11.16 [969619-students-of-havana-university-pay-tribute-to-cuba-s-late-pr esident-fidel-castro-in-havana.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y= 02&width=195] Récap. Smic, Syrie, Cuba, Fiona... l'actualité en fin de journée Salaires. Comme chaque année depuis 2008, le groupe d’experts sur le Smic s’est prononcé ce lundi contre un «coup de pouce» au 1er janvier, selon son rapport... * 26.11.16 [968908-cuba.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&width=195] Exilés Liesse chez les Cubains de Miami après la mort de Fidel Castro Un millier de Cubains se sont rassemblés dans la ville de Floride, où vit la plus grande communauté cubaine des Etats-Unis, après l'annonce du décès du Lider Maximo. * 27.11.16 [969218-007_par449742jpg.jpg?modified_at=0ratio_x=03&ratio_y=02&wid th=195] Témoignage Frei Betto : «Il a fait de Cuba une nation souveraine» Frei Betto, dominicain brésilien et ami de Castro, rend hommage à la «dernière grande figure politique du XXe siècle». Vous êtes abonné à Libération Le journal de demain * découvrir le sommaire * lire l'édito * feuilleter * s'abonner à partir d'1€ Offre 100% numérique: 1 € le premier mois Consultation illimitée sur tous les supports Voir les offres d’abonnement Un mot à ajouter ? xiti IFRAME: http://cstatic.weborama.fr/iframe/customers/premium.html?idEditeur=1084 &idSite=26