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    Panard

    L'effet Fillon déjà dans les chaussettes (rouges)

    Par Christophe Forcari

    La victoire du candidat LR qui porte des chaussettes rouges d'une marque prestigieuse dope les ventes d'une boutique parisienne spécialisée dans le haut de gamme.

    Inutile de le nier. Une certaine France ressent l’effet Fillon jusqu’au bout de ses orteils. Au point de coiffer ses arpions du must du must de la chaussette. Des rouges comme celles affichées par leur mentor de Sablé-sur-Sarthe, vainqueur de la primaire de la droite et donc futur candidat à la présidence de la République pour son camp. Mais attention pas n’importe lesquelles, celles du souverain pontife, venues tout droit de chez Gammarelli, tailleur et fournisseur exclusif de la papauté depuis 1790. Une boutique située via Santa Chiara à Rome, non loin du Panthéon. En devanture chasubles, mitres et autres ornements sacerdotaux et ces fameuses chaussettes, noires pour le prélat de base, parmes pour les évêques et pourpres pour les cardinaux. Le raffinement allié à l’onction.

    «Depuis la victoire de Fillon, nos ventes ont augmenté de près d’un tiers. Il y a vraiment eu un effet sur notre chiffre», se frotte les mains Jacques Tiberghien cofondateur du site et de la boutique Mes chaussettes rouges dans le VIIe arrondissement de Paris. En 2009, lui et son compère Vincent Metzger, tous deux issus d’école de commerce, lancent leur boutique en ligne afin de diffuser dans l’Hexagone ces fameuses chaussettes cardinalesques, jusque-là privilège réservé aux seuls princes de l’Eglise. Edouard Balladur, Premier ministre de François Mitterrand sous la seconde cohabitation, de 1993 à 1995, les avait en son temps rendues plus visible. Il y moulait ses mollets sous la coupe de costumes très british venus des meilleurs tailleurs de Savile Row.

    Dès l’ouverture du site, le succès est au rendez-vous. Trois ans plus tard, les deux associés prennent leurs panards en ouvrant une boutique au même nom que leur site. Une échoppe élégante consacrée à la chaussette haute couture. A Gammarelli comme image de marque de leur négoce, sont venus s’y ajouter celle de Mazarin, toute hexagonale celle-là, qui fournit les chaussettes vertes des locataires du quai Conti. Nos immortels, avant de poser un pied dans la tombe, n’ont pas hésité à choisir un vert sapin assorti à leur beau costume. Sans crainte des mauvais présages. Dans la foulée, la marque bergamasque Bresciani tombe dans le bas de laine de ces promoteurs de la chaussette haut de gamme dont le prix de base est de 20 euros.

    Mes Chaussettes rouges assurent la diffusion de ces trois marques prestigieuses. Mais dernièrement ces princes de «la renifleuse», «la fumante», en clair la chaussette en argot, viennent de franchir une étape. Dernier coup d’éclat de ces deux jeunes défenseurs du mi-bas masculin : le rachat de la marque américaine William Abraham, très prisée des golden-boys pour un peu moins d’un million de dollars. Et là on frôle le rêve américain.

    La William Abraham est la Cadillac de la chaussette… Certains des modèles de cette marque coûtent rien moins que la bagatelle de 1 275 dollars… La paire ! «Les journaux ont beaucoup parlé de ce rachat. Cette marque est la seule de par le monde, à pouvoir fabriquer certains modèles. Nous franchissons un pas de plus en nous positionnant dans la chaussette haute couture», explique Jacques Tiberghien. L’affichage Fillon et le retentissement donné à l’histoire de cet invraisemblable rachat d’une marque américaine par deux frenchies aura largement contribué à doper les ventes des chaussettes Gammarelli.

    François Fillon et Jean-Luc Mélenchon possèdent au moins un point en commun. Le premier, hissé au rang de héraut de la «révolution conservatrice» a arboré une cravate rouge lors de ses dernières prestations télévisées. Tout comme Jean-Luc Mélenchon qui en a fait un signe distinctif. Lors d’une éventuelle prise de l’Elysée l’an prochain, Mélenchon devrait également opter pour des chaussettes rouges. Quoi de plus subversif que de marcher vers le pouvoir en foulant du bout des doigts de pieds le pouvoir de l’Eglise et donc de la réaction.

    Christophe Forcari
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